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Publié le 23 avril 2016 à 16h57 | Mis à jour le 23 avril 2016 à 18h50
Publié le 23 avril 2016 à 16h57 | Mis à jour le 23 avril 2016 à 18h50
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LOUIS-SAMUEL PERRON
La Presse
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Le chef du Parti québécois Pierre Karl Péladeau se réjouit de l'annonce du train léger sur rail (SLR) de la grande région de Montréal, un «projet d'avenir qui met en valeur l'hydroélectricité», mais «s'interroge» sur son tracé, sur la future tarification et sur le rôle de la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Certains maires de l'est de Montréal ont exprimé vendredi leur mécontentement au sujet du tracé du SLR vers la Rive-Sud et l'ouest de l'île. Même s'il dit comprendre les «inquiétudes de la desserte de l'est de Montréal», Pierre Karl Péladeau souligne qu'il est «prématuré» de demander un changement de tracé. « Est-ce que la c'est la première étape d'un plan d'ensemble plus large? On verra avec le gouvernement. Certainement du côté du Parti québécois, c'est un sujet d'interrogation», a déclaré le chef péquiste, lors d'une mêlée de presse organisée en marge d'un rassemblement du Jour de la Terre.
Mathieu Traversy, député de Terrebonne et porte-parole du PQ en matière d'environnement trouve «très intéressant» le projet de SLR et estime que la Caisse ne devrait pas s'arrêter à cette «première phase». «À terme, il faudrait compléter l'ensemble du réseau. Est-ce qu'il pourrait y avoir plusieurs phases au projet? Une phase qui prévoirait dans les années futures un développement très précis de points de desserte qui pourraient être davantage dans l'est», a-t-il expliqué.
Le Syndicat canadien de la fonction publique exprime ses inquiétudes
Une note discordante se fait entendre au sein du concert d'éloges entourant le mégaprojet de 5,5 milliards $ visant à doter la région de Montréal d'un train électrique automatisé d'ici 2020.
Bien qu'il considère que le projet soit une bonne nouvelle en soi, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) soulève plusieurs questions entourant la réalisation et la gestion opérationelle de cet éventuel nouveau réseau.
Le président du Conseil provincial du secteur du transport terrestre (CPSTT-SCFP), Daniel Leroux, s'interroge notamment sur le fait que CDPQ Infra - la filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec qui a conçu le projet - ait élaboré celui-ci et s'apprête à le mettre en oeuvre en vase clos, sans aucune consultation auprès des acteurs du transport en commun de Montréal.
«On ne prend pas le pouls du monde sur le terrain», a-t-il déploré lors d'une entrevue téléphonique.
La décision de superposer un réseau indépendant et parallèle au réseau existant ouvre la porte, selon lui, à des coûts additionnels pour les usagers, puisque CDPQ Infra compte rentabiliser le tout au moyen de la vente de billets.
«Les citoyens vont payer pour prendre l'autobus pour se rendre à la gare à Brossard et là, ils vont devoir payer à nouveau pour prendre le train», a fait valoir M. Leroux.
Il s'explique mal que l'on ait ignoré l'expertise des réseaux de transport existants et que rien n'indique qu'elle sera mise à contribution plus tard.
«On voudrait qu'ils se servent de l'expertise de Montréal, Laval et Longueuil pour pouvoir monter tout ça. On est mis de côté et on n'est pas du tout intégrés là-dedans», a-t-il déploré
Le syndicaliste, qui est également vice-président du syndicat des chauffeurs d'autobus de la Société de transport de Montréal (STM), ne cache pas non plus son inquiétude pour ses membres, notamment ceux qui oeuvrent sur les lignes qui traversent le pont Champlain et dans plusieurs autres secteurs qui seront desservis par le train électrique.
«Sur la Rive-Sud, il y a un autobus aux deux minutes, environ. S'il y a un train, évidemment on enlève des chauffeurs. On a plein de lignes à Montréal qui vont être touchées aussi», a-t-il confié.
De plus, il dit craindre que les coûts soient beaucoup plus élevés que prévu et espère la mise en place de mécanismes de contrôle des dépenses et de reddition de compte serrés.
Le SCFP entend participer aux consultations qui doivent avoir lieu ce printemps et réclame entre-temps une rencontre avec le ministre des Transports, Jacques Daoust, pour discuter de ce dossier.
- Avec Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne
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