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MISE à JOUR
MISE à JOUR
Le sens de l’humour de Jean Charest est légendaire. Cette semaine, en jurant que son gouvernement était «honnête et intègre», il s’est même surpassé. Le voilà enfin mûr pour le festival Juste pour rire.
Sous son règne, il n’y aurait eu aucun système de financement sectoriel illégal ni patronage. Il réitère même sa «confiance» en son ex-vice-première ministre, Nathalie Normandeau, arrêtée le 17 mars pour complot, corruption et fraude.
Nier tout
Si on suit son raisonnement, il aurait donc créé la Commission Charbonneau et l’UPAC pour rien. L’UPAC aurait arrêté Mme Normandeau et un autre ex-ministre libéral, Marc-Yvan Côté, pour rien. L’UPAC mènerait 46 autres enquêtes pour rien.
La Commission Charbonneau aurait pondu 60 recommandations pour rien. Même Tony Tomassi n’aurait jamais existé. Bref, nul besoin de nettoyer les écuries puisqu’elles étaient déjà immaculées! Fallait juste y penser...
Combat de clans
Sur une note plus sérieuse, pour Philippe Couillard, cette sortie est un coup de Jarnac. Préoccupé par sa réputation, M. Charest défend avant tout son «clan» dont Mme Normandeau et M. Côté étaient des fidèles prisés. Or, depuis sa démission en 2008 à la suite d’un long conflit avec M. Charest sur l’emplacement du CHUM, le docteur Couillard n’en fait plus partie.
Sachant qu’elle embarrasserait son successeur, la sortie de M. Charest est en fait une salve bien sentie. Elle vise celui-là même qui, de plus en plus, cherche à se dissocier de lui comme d’une vieille chaussette malodorante.
M. Couillard est en effet confronté aux fantômes de l’ère Charest. Ne pas s’en dissocier l’ouvrirait à tous les soupçons. Le faire trop désavouerait son propre parti. D’où sa procrastination face aux recommandations de la Commission Charbonneau.
Après tout, quand M. Couillard jure que le PLQ est devenu «exemplaire» sur le plan de l’éthique, c’est donc que sous M. Charest, il était loin de l’être.
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