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lundi, janvier 04, 2016

Après l’Arabie saoudite, le Bahreïn et le Soudan rompent avec l’Iran

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Radio-Canada avec Agence France-Presse, Reuters et Le Monde

À l'instar de l'Arabie saoudite, le royaume de Bahreïn et le Soudan rompent leurs relations diplomatiques avec l'Iran, exacerbant davantage le conflit confessionnel opposant sunnites et chiites au Moyen-Orient.
Ces décisions font suite à l'attaque de l'ambassade saoudienne à Téhéran et du consulat saoudien à Mashhad par des manifestants dans la nuit de samedi à dimanche. Les protestataires dénonçaient l'exécution du cheikh chiite Nimr Al-Nimr par le royaume wahhabite quelques heures plus tôt.
Au Bahreïn, où vit une majorité de chiites, la dynastie sunnite au pouvoir a demandé à tous les diplomates iraniens de quitter le royaume d'ici 48 heures, a annoncé l'agence bahreinie BNA.
Le Soudan, dont environ 70 % de la population est sunnite, a pour sa part décidé de rompre ses relations avec Téhéran et d'expulser l'ambassadeur iranien en poste à Khartoum, a annoncé lundi la télévision d'État Ekhbariya.
Le ministère soudanais des Affaires étrangères dit agir en réponse aux « attaques barbares » contre les représentations diplomatiques saoudiennes en Iran. 
L'Arabie saoudite a rompu ses relations avec l'Iran dimanche.
Les Émirats arabes unis ont pour leur part décidé de réduire le niveau de leurs relations diplomatiques avec l'Iran, a fait savoir l'agence de presse officielle WAM. Le pays ne reconnaîtra plus un ambassadeur iranien, mais uniquement un chargé d'affaires, et le nombre de diplomates iraniens à Abou Dabi sera réduit.
En Irak, où les chiites sont au pouvoir depuis la chute de Saddam Hussein, deux mosquées sunnites ont été partiellement détruites par des explosions dimanche soir à Hilla, à une centaine de kilomètres au sud de Bagdad. L'affaire s'apparente à des représailles consécutives à l'exécution de Nimr Al-Nimr.
Des milliers d'Irakiens ont par ailleurs protesté contre l'exécution du dignitaire chiite saoudien en marchant par milliers à Bagdad et dans d'autres villes du Sud, dont Bassora, et les villes chiites saintes de Najaf et Kerbala. Les manifestants ont scandé des slogans attaquant la famille Al-Saoud, au pouvoir en Arabie saoudite.
En Iran, quelque 3000 personnes se sont rassemblés sur la place imam Hossein, à Téhéran. Ils ont hué la famille Al-Saoud et brûlé des drapeaux des États-Unis et d'Israël, considérés comme les principaux ennemis de l'Iran. Le drapeau saoudien ne peut pas être brûlé, car il porte une inscription du Coran, sacrée pour les musulmans.
Le cheikh Nimr Al-Nimr a été condamné à mort en octobre 2014 pour sédition, désobéissance civile et port d'armes. Il avait été une figure de proue du mouvement de protestation qui avait secoué l'est de l'Arabie saoudite, fief de la communauté chiite en 2011 et 2012.
Les chiites saoudiens, qui constituent environ 10 % de la population du royaume, et qui se plaignent régulièrement d'être marginalisés, le considéraient comme un héros, tout comme les chiites du Bahreïn, dont il prenait aussi la défense. 
Les relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran étaient tendues bien avant cette affaire. Les deux pays s'affrontent notamment par alliés interposés dans le cadre des guerres civiles qui déchirent la Syrie et le Yémen. La dégradation de leurs relations risquent de compliquer les efforts visant à rétablir la paix dans ces deux pays.