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lundi, décembre 21, 2015

Le Front commun syndical livre les détails de l'entente de principe

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Mise à jour le dimanche 20 décembre 2015 à 17 h 10 HNE

Le Front commun du secteur public a confirmé le contenu de l'entente de principe conclue avec le gouvernement du Québec cette semaine. Les augmentations salariales avoisineront bien les 9 % à 10 % sur cinq ans et l'âge minimal de la retraite est fixé à 61 ans.
Les présidents de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau, du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), Lucie Martineau, et de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Daniel Boyer, ont présenté les détails de l'entente, dont certains éléments avaient été divulgués dans les médias ces derniers jours.
L'entente de principe comprend le versement d'un montant forfaitaire d'environ 500 $ cette année (soit environ 1 %). Pour l'an prochain, l'augmentation de salaire est de 1,5 %, de 1,75 % en 2017 et de 2 % en 2018.
Pour la dernière année de la convention collective, en 2019, le gouvernement doit verser un autre montant forfaitaire, qui tourne autour de 250 $ (soit environ 0,5 %), auquel il faut ajouter la relativité salariale, estimée à environ 2 % (mais qui s'appliquera inégalement aux employés).
Par exemple, les préposés aux bénéficiaires obtiendront des augmentations de 2,5 % en 2019, et les travailleuses sociales également. De leur côté, les techniciennes en service de garde obtiendront plutôt 4,8 % d'augmentation.
Les augmentations de salaire des syndiqués seront donc en moyenne de 9,1% sur cinq ans, et iront jusqu'à 10,25 %. 
Le gouvernement proposait initialement des augmentations de 3 % sur cinq ans.
« Pour nous, c'est clair qu'on a atteint l'objectif d'éviter encore plus l'appauvrissement des travailleurs. Et au final de l'exercice, considérant l'inflation, qui n'est pas particulièrement très élevée en terme de prévision, on devrait même être en mesure d'effectuer un certain rattrapage salarial. »— Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Pour ce qui est de l'âge de la retraite, il passera de 60 à 61 ans en 2019. Toutefois, dans les premières années qui suivront la mise en application de cette nouvelle règle, les employés de 60 ans qui auront 30 ans de service pourront prendre leur retraite sans pénalité. Par ailleurs, la pénalité actuarielle, qui est de 4 % depuis 1998, passera à 6 % à partir de 2020.
L'entente est intervenue à l'issue d'un long blitz de négociations entre les syndicats et le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux.
Les chiffres de l'entente salarialeLes chiffres de l'entente salariale  Photo :  ICI Radio-Canada
Une mobilisation efficace
Selon les chefs syndicaux, il n'y a pas de doute que la mobilisation « historique » des employés de la fonction publique et le soutien de la population à leurs revendications a permis le changement de ton du gouvernement, qui a abandonné une grande partie de ses demandes.
« La mobilisation a fait en sorte que le gouvernement et le Conseil du trésor ont été obligés de bouger. C'est clair que le gouvernement Couillard a dû se rendre à l'évidence qu'il fallait arriver à un règlement négocié et mettre sur la table des éléments de négociation qui allaient satisfaire les travailleurs. »— Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Et malgré le règlement de la convention collective, ils affirment qu'ils continueront la lutte contre l'austérité.
« On l'a mentionné à plusieurs reprises. Il y a des coupes dans les services publics, autant en santé, autant en éducation, autant dans la fonction publique, et on va continuer à se battre pour qu'il n'y ait pas de coupes », a lancé le président de la Fédération des travailleurs et travailleurs du Québec (FTQ), Daniel Boyer.
« C'est tous ensemble qu'on va faire comprendre au gouvernement que le chemin qu'il a pris depuis qu'il a été élu ce n'est pas le nôtre, ce n'est pas celui qu'on souhaite, et on pense que ce n'est pas celui que la société québécoise souhaite non plus. »— Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleurs du Québec (FTQ)
Vendredi, les délégués de la CSQ, réunis à Montréal, ont accepté à la majorité l'entente de principe et la recommanderont à leurs membres.
Le comité exécutif du Syndicat québécois des employées et des employés de service (FTQ) a annoncé qu'il ferait la même recommandation à ses membres.
Les assemblées générales des syndiqués se tiendront après les Fêtes.
Quelque 150 000 syndiqués toujours sans contrat de travail
Si les 400 000 syndiqués membres du front commun ont réussi à s'entendre avec Québec, d'autres syndicats représentant quelque 150 000 travailleurs poursuivent leur négociation avec le gouvernement, dont la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) et la Fédération autonome de l'enseignement (FAE).
La FIQ, qui représente les infirmières, a déjà conclu une entente à la table sectorielle sur les conditions de travail, mais il reste encore les questions litigieuses des salaires et de la retraite.