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Des centaines de passagers attendent à l'aéroport de Charm el-Cheikh, en Égypte, le 7 novembre. Photo : PC/AP/Vinciane Jacquet |
Environ 80 000 touristes russes sont bloqués en Égypte en raison de la suspension des vols vers ce pays après l'écrasement d'un avion de ligne russe au départ de Charm el-Cheikh qui pourrait avoir été provoqué par une bombe, a déclaré samedi le vice-premier ministre Arkadi Dvorkovitch.
Le président Vladimir Poutine a ordonné vendredi la suspension des vols entre la Russie et l'Égypte jusqu'à ce que soit établie la cause de la destruction d'un Airbus russe samedi dernier au-dessus du Sinaï.
« Aujourd'hui, le nombre de touristes en Égypte a été vérifié, il est d'environ 80 000 », a déclaré Arkadi Dvorkovitch à l'agence RIA. « L'armée égyptienne a pris le contrôle de l'opération de rapatriement des passagers », a-t-il ajouté.
Vendredi, les opérations de rapatriement des 20 000 touristes britanniques bloqués à Charm el-Cheikh se sont heurtées à de grandes difficultés.
Seuls huit vols sur les 29 programmés au départ pour rapatrier les Britanniques ont été autorisés par l'Égypte, qui s'est justifiée en invoquant les capacités limitées de l'aéroport local.
Onze avions de ligne britanniques étaient en attente samedi sur plusieurs aéroports chypriotes pour participer si nécessaire à l'évacuation.
Côté russe, ce sont 1200 touristes qui ont pu regagner leur pays, a déclaré le chef de l'agence de tourisme russe Rostourism, Oleg Safonov.
Les touristes russes se trouvent principalement dans les stations balnéaires de Charm el-Cheikh , dans la péninsule du Sinaï, et Hourghada, sur la côte continentale de la mer Rouge, précise Rostourism.
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L'Égypte examine les vidéos de surveillance de Charm el-Cheikh
Les autorités égyptiennes examinent les vidéos de surveillance de l'aéroport de Charm el-Cheikh à la recherche de toute activité suspecte au départ de l'avion de ligne russe qui s'est écrasé il y a une semaine dans le Sinaï, a-t-on appris auprès de responsables de la sécurité.
« Nous voulons déterminer si, par exemple, personne n'a réussi à échapper au contrôle des agents de sécurité ou des détecteurs de métaux. Nous essayons également de déterminer s'il n'y a pas eu d'activités inhabituelles parmi les policiers ou le personnel de l'aéroport », a déclaré un de ces responsables.
Ces propos dénotent pour la première fois, de la part des autorités égyptiennes, des soupçons d'attaque délibérée contre l'appareil.
Des écoutes menées par les services secrets américains et britanniques semblent accréditer la thèse d'un attentat à la bombe pour expliquer la destruction de l'Airbus russe le 31 octobre avec 224 personnes à bord, toutes décédées, a-t-on appris vendredi de sources proches de services de renseignement occidentaux.
Le Caire se plaint d'un manque de coordination sécuritaire
Le chef de la diplomatie égyptienne a reproché samedi aux « pays étrangers » de ne pas avoir répondu aux appels de l'Égypte à davantage de coopération en matière de lutte antiterroriste et de ne pas partager avec Le Caire les informations de leurs services de renseignement sur l'écrasement d'un avion de ligne russe dans le Sinaï.
Alors que l'hypothèse d'un attentat à la bombe semble se préciser, de nombreux pays, dont la Grande-Bretagne et la Russie, ont annoncé la suspension de leurs vols vers l'Égypte, sur fond de mise en cause d'une possible déficience des services de sécurité égyptiens.
Lors d'une conférence de presse samedi au Caire, le ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukry, a préféré s'en prendre à des « pays étrangers » qu'il n'a pas nommés.
« Les informations que nous avons entendues (sur les causes de l'écrasement) n'ont pas été partagées en détail avec les services de sécurité égyptiens », a-t-il déclaré. « Nous nous attendions à ce que les données techniques nous soient fournies. »