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dimanche, octobre 25, 2015

La crise des migrants Le Canada arrivera-t-il à accueillir 25 000 réfugiés syriens d'ici Noël?

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Mise à jour le samedi 24 octobre 2015 à 21 h 46 HAE

La crise des migrants est loin d'être terminée et l'hiver s'en vient à grands pas pour les Syriens qui ont fui leur pays. L'élection d'un nouveau premier ministre au Canada est une lueur d'espoir pour plusieurs familles, car Justin Trudeau s'est fixé un objectif ambitieux.
Un texte de Louis-Philippe OuimetTwitterCourriel
À titre de chef du Parti libéral, Justin Trudeau a fait la promesse que le Canada accueillerait 25 000 réfugiés syriens d'ici le 1er janvier 2016, ce qui constituerait une première dans l'histoire du pays. En 1957, par exemple, le Canada avait accueilli 37 000 réfugiés hongrois en un an. En 1999, les Forces armées canadiennes avaient évacués 5500 Kosovars au Canada en 5 mois
25 000 en deux mois, est-ce réaliste?
Selon Stephan Reichhold, directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), le défi est de taille. « En deux mois, ce n'est pas très réaliste, juge-t-il. Parce que les Kosovars, c'était une évacuation. Ils avaient mis en place un pont aérien. Donc là aussi, il faudrait mettre un pont aérien. Et quand on parle de 25 000 personnes, on parle de 80 avions. »
D'autres intervenants en immigration abondent dans le même sens, comme Olivier Arvisais, expert associé à l'Observatoire canadien sur les crises et l'action humanitaires, qui travaille dans un camp de réfugiés somaliens. « Il faut être réaliste, plaide-t-il. Il ne faudrait pas créer des attentes inutiles pour les familles des Syriens qui sont au Canada. »
Pour relever ce défi, il faudrait installer des camps un peu partout au Canada et modifier rapidement les restrictions mises en place par le gouvernement conservateur.
« Il faut enlever ces verrous qui ont été mis. Et tout ce travail [...] est loin d'être terminé », explique Stephan Reichhold.
Tout le pays mis à contribution
Au cours des derniers mois, plusieurs grandes villes du pays se sont dites prêtes à aider.
Le maire de Montréal Denis Coderre réitère son intention de collaborer avec le futur premier ministre. « Aussitôt que M. Trudeau est prêt, nous, on est prêt, affirme-t-il. D'ailleurs, on a fait des pressions pendant la campagne électorale. On était prêt dans le monde municipal pour dire qu'on devrait faire les choses plus rapidement. »
Les provinces aussi devront collaborer, ont affirmé des spécialistes en immigration.
Le nouveau gouvernement entrera en fonction le 4 novembre et c'est à ce moment qu'on pourra savoir comment le Canada compte s'y prendre pour accueillir 25 000 réfugiés syriens en 2 mois.