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Mise à jour le mercredi 22 juillet 2015 à 19 h 22 HAE Radio-Canada avec La Presse Canadienne
Mise à jour le mercredi 22 juillet 2015 à 19 h 22 HAE Radio-Canada avec La Presse Canadienne
Stephen Harper et Philippe Couillard |
Le premier ministre Stephen Harper n'a pas consulté son homologue du Québec, Philippe Couillard, au moment de choisir le futur lieutenant-gouverneur de la province, a-t-on appris mercredi.
Le gouvernement fédéral a annoncé la veille la nomination de J. Michel Doyon comme successeur de Pierre Duchesne, en poste depuis 2007.
Mais Québec ne s'offusque pas d'avoir été écarté du processus de sélection du représentant de la reine, une fonction dont il assume pourtant une grande partie des dépenses. La province doit débourser annuellement quelque 750 000 $ pour assurer le fonctionnement de son cabinet.
Charles Robert, le porte-parole du premier ministre Couillard, fait valoir que cette nomination relève de « la prérogative » exclusive du premier ministre du Canada, qui n'a en effet aucune obligation constitutionnelle de consulter ses homologues provinciaux sur cette question.
M. Robert ajoute qu'il n'existe en la matière aucune tradition de « consultation officielle » dans les relations entre Québec et Ottawa.
Autre temps, autres moeurs
Il y a cependant des précédents. Le premier ministre Harper avait ainsi appelé Jean Charest avant de nommer Pierre Duchesne, en 2007.
Avant lui, l'ex-premier ministre Brian Mulroney avait lui aussi cherché l'assentiment de Robert Bourassa avant de désigner le sénateur Martial Asselin à ce poste, en 1990, pour s'assurer que ce choix serait bien accueilli à Québec.
Son successeur, Jean Chrétien, avait pour sa part refusé de consulter Lucien Bouchard, deux fois plutôt qu'une. En août 1996, il avait désigné Jean-Louis Roux sans en aviser Québec.
Outré, le premier ministre péquiste avait affiché publiquement son mécontentement, dénonçant autant le choix du candidat que son exclusion du processus. L'Assemblée nationale avait même adopté une résolution pour exiger du gouvernement fédéral qu'il consulte Québec avant de nommer un lieutenant-gouverneur.
Quatre mois plus tard, faisant fi des récriminations de Québec, Jean Chrétien nommait sans préavis Lise Thibault pour succéder à Jean-Louis Roux, forcé de démissionner à la suite d'une controverse.
Le PQ dénonce un « symbole passéiste »
Au-delà du processus de nomination, l'opposition officielle considère quant à elle que le poste de lieutenant-gouverneur devrait être aboli.
Sur sa page Facebook, le chef péquiste, Pierre Karl Péladeau, a dénoncé une fonction « passéiste et dépassée », qui est « l'incarnation du Québec inféodé à la reine d'Angleterre » en plus d'être un « gaspillage de fonds publics inutile ».
« Pourquoi le premier ministre libéral Philippe Couillard n'a-t-il pas profité du départ de Pierre Duchesne pour demander purement et simplement l'abolition du poste de lieutenant-gouverneur? »— Pierre Karl Péladeau, chef du Parti québécois
Le choix de J. Michel Doyon est le résultat du travail d'un comité consultatif des nominations vice-royales, mis sur pied en 2012. Le comité devait présenter au premier ministre une liste restreinte de candidats potentiels. Mais le choix final incombait à Stephen Harper.