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Claude Poirier vient de se réinstaller dans sa coquette maison de Candiac, mais il paie maintenant un loyer aux Saputo, qui ont racheté la propriété.
Claude Poirier vient de se réinstaller dans sa coquette maison de Candiac, mais il paie maintenant un loyer aux Saputo, qui ont racheté la propriété.
Claude Poirier peut retourner chez lui. Après avoir perdu sa maison en février, le célèbre chroniqueur judiciaire vient de recevoir un grand coup de main des Saputo, qui ont racheté son logement pour le lui louer, par l'entremise d’une société à numéros.
«C’est une transaction personnelle. Ils ont formé une compagnie. C’est des amis. Et puis on a repris notre maison», a expliqué Claude Poirier, rencontré devant sa maison de Candiac, où il vient de se réinstaller avec sa femme.
Il confirme les informations publiques que notre Bureau d’enquête a recueillies sur sa transaction avec les Saputo.
Le chroniqueur de 76 ans précise qu’il connaît Lino Saputo depuis 50 ans. «Je connais Joey et d’autres personnes là-bas. J’ai eu affaire souvent avec ces gens-là!»
Il assure que la transaction est tout à fait régulière. «J’ai vu un avocat avant!» dit-il.
Le vétéran du journalisme policier, surnommé «le négociateur» à cause du rôle d’intermédiaire qu’il a souvent joué entre autorités et criminels, précise cependant qu’il est maintenant «à loyer» dans sa maison de Candiac.
«On n’est pas propriétaires», dit-il, avant d’ajouter qu’il compte «s’organiser pour remettre» leur argent aux Saputo.
«J’ai été obligé de donner certaines garanties, mes FERR [placements pour la retraite]... De l’argent qui était placé», dit Claude Poirier.
Saisie
La Caisse populaire de La Prairie a obtenu la vente sous contrôle de la justice de la maison pour 450 000 $ parce qu’il n’avait pas fait ses paiements sur son prêt hypothécaire, après une série de négligences financières dont il a parlé à l’émission Tout le monde en parle.
L’huissier Normand Poissant a saisi la propriété en février, avant de la revendre le 17 juin. L’adresse de l’acheteur inscrite sur l’acte correspond à celle de Jolina Capital, le conglomérat de la famille Saputo qui détient plusieurs gratte-ciel au centre-ville, dont la Tour de la Bourse et la Tour CIBC.
La seule actionnaire et administratrice de la compagnie à numéro, Monica Vogel, est la chef comptable de l’entreprise. Elle a enregistré la compagnie fédérale le 20 mai, moins d’un mois avant la transaction, selon le Registre des entreprises.
Monica Vogel n’a pas rappelé notre Bureau d’enquête, ni les Saputo ou Jolina Capital.
Encore des dettes
En plus de ses problèmes avec la Caisse de La Prairie, Claude Poirier doit quelque 135 000 $ à un homme qui a poursuivi «le négociateur» parce qu’il a brisé une promesse d’achat sur sa maison, il y a cinq ans, rapportait La Presse en avril.
En outre, il doit encore 30 000 $ à la Caisse de La Prairie et environ 50 000 $ à Revenu Québec, notamment.