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Le nouveau chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a proposé de tenir un forum économique afin de «définir les moyens et les priorités d’un véritable plan de croissance durable». Le premier ministre Philippe Couillard a accueilli la proposition avec froideur, pour ne pas dire avec dédain. C’est regrettable!
Le Québec a-t-il besoin d’un plan pour permettre à l’économie de croître de manière durable? Absolument! Bien que la situation socio-économique du Québec soit enviable à l’échelle mondiale, elle a régressé au sein de l’Amérique du Nord et accuse aujourd’hui un retard troublant, voire carrément inacceptable vu le potentiel dont la province dispose et les formidables opportunités de développement qui s’offrent à elle.
Un point d’inflexion
Un forum économique est-il nécessaire pour autant?
Si des acteurs économiques profitent de l’occasion pour monopoliser le micro afin d’y étaler leurs états d’âme et leurs angoisses existentielles dans l’espoir d’obtenir des deniers publics, il est alors préférable de faire l’économie d’un forum.
En revanche, si l’initiative vise à rappeler les grands principes de la croissance économique, lesquels peuvent être énoncés sous la forme des sept commandements ci-dessous, et à s’interroger sur les moyens de les mettre en pratique, le forum peut alors devenir le point d’inflexion qui amènera le Québec sur la trajectoire de la prospérité. Les sept commandements à respecter sont les suivants:
1) Les taxes et les impôts, tu réduiras: L’effort, l’initiative et la prise de risque sont essentiels à la croissance économique. Or, l’impact négatif du fardeau fiscal sur la prospérité est largement documenté.
2) Les réglementations, tu simplifieras: Certains règlements sont nécessaires, mais ils doivent être peu contraignants pour permettre aux entreprises d’être compétitives et en bonne santé financière.
3) Le budget de l’État, tu équilibreras: En drainant l’épargne disponible, l’endettement public limite la capacité des entreprises à acheter du capital physique, ce qui compromet leur capacité de production et nuit à l’enrichissement de toute la société.
4) La bureaucratie, tu minimiseras: Entreprises et employés devraient consacrer leur temps à leurs activités professionnelles, et non à se conformer à d’interminables formalités administratives élaborées par des fonctionnaires en mal de contrôle et de pouvoir.
5) Les ressources naturelles, tu exploiteras: Ne pas tirer avantage des opportunités qu’offrent nos ressources naturelles, c’est pénaliser la classe moyenne en la privant de milliers d’emplois et de bons salaires.
6) Aux groupes de pression, tu résisteras: Les lobbys sont des sangsues qui parasitent la vie économique en soutirant des privilèges à l’État et en refilant la facture aux contribuables et aux consommateurs. Ils symbolisent l’antithèse de la performance et constituent un boulet pour la croissance.
7) Davantage de liberté, tu accorderas: L’État s’invite dans toutes les sphères du quotidien des individus et des entreprises. Il dicte des comportements, fait la morale, contrôle, planifie et dirige. Mais l’État n’est pas omniscient et son arbitraire étouffe. Il faut laisser les Québécois respirer!
Un plan infaillible
Ces sept commandements sont simples à appliquer et forment un plan efficace, sinon infaillible pour enrichir le Québec. Toutefois, leur exécution exige au préalable un changement radical des mentalités. Amener la classe politique à comprendre et à accepter que le modèle actuel est usé, inefficace et contre-productif, voilà certainement le plus important défi de notre époque!