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Mise à jour le samedi 25 avril 2015 à 6 h 07 HAE
Jusqu'à tout récemment, les autorités tant provinciales que fédérales avaient plutôt tendance à regarder les bras croisés les statistiques sur les assassinats et disparitions des femmes autochtones. L'affaire était classée : elles étaient autochtones. Mais quelque chose a changé.
En 2014, le corps d'une jeune femme, Tina Fontaine, âgée de 15 ans, a été retrouvé flottant dans les eaux de la rivière Rouge à Winnipeg. Sa tragique histoire est devenue le symbole de ce qui ne va plus.
Un comité des Nations unies a accusé le Canada de violer les droits du peuple autochtone. Les membres du comité ont demandé au gouvernement canadien de déclencher une vaste enquête publique.
Toujours en 2014, il y a eu un rapport de la GRC qui est venu mettre des chiffres sur cette terrible réalité des quelque 1200 femmes autochtones assassinées et disparues depuis 1980. On y apprenait entre autres choses que les femmes autochtones étaient trois fois plus exposées à la violence que les autres Canadiennes.
Et puis, il y a eu Rinelle Harper, une autre adolescente autochtone, agressée, violée et laissée pour morte dans les eaux de la rivière Assiniboine, une rivière voisine de la rivière Rouge, qui a failli terminer comme Tina Fontaine. Une tragédie survenue aussi à Winnipeg, la ville où vit la plus forte proportion autochtone en milieu urbain du pays.
Et comme si ça ne suffisait pas, il y a quelques semaines, une jeune adolescente autochtone, elle aussi âgée de 15 ans, a été battue tellement violemment qu'elle a dû être maintenue en vie artificiellement. Quelques jours après un long coma, elle a été débranchée. Son agresseur, tout comme elle, habitait une chambre dans un hôtel de Winnipeg faute de mieux pour loger les nombreux jeunes qui quittent les réserves et viennent étudier en ville, là où il y a des écoles secondaires.
Si quelque chose semble avoir bougé en 2014 dans la conscience des services policiers et de la société, ces meurtres semblent ne pas avoir fait sourciller le gouvernement Harper.
Pourtant, le chef de police de Winnipeg, Devon Clunis, a affirmé que le problème n'est pas criminel, mais social. Tout comme le maire Brian Bowman, qui a livré un vibrant témoignage reconnaissant l'ampleur du problème.
Le reportage de Danny Braün est présenté à Désautels le dimanche, dès 10 h sur ICI Radio-Canada Première.
Pendant ce temps, le bureau du ministre responsable des Affaires autochtones, Bernard Valcourt, a renvoyé notre demande d'entretien au ministère de la Condition féminine. S'ils sont réélus, les conservateurs ont promis de tenir une table ronde en 2016 pour trouver une solution à cette horrible réalité. Le temps qui sera consacré à cette deuxième table ronde qui entendra des Autochtones et des groupes de tout le pays : une journée.
Selon un rapport récent de la GRC, près de 1200 femmes autochtones ont disparu ou ont été tuées entre 1980 et 2012. Quelles solutions proposez-vous pour mettre fin au cycle de la violence? Partagez vos commentaires ci-dessous.