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mardi, novembre 22, 2016

L'ombre de Trump plane sur le sommet de l'OTAN

http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-canadienne/

Publié le 22 novembre 2016 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Justin Trudeau au sommet de l'OTAN en juillet dernier.... (ARCHIVES PC)
Justin Trudeau au sommet de l'OTAN en juillet dernier. Le Canada
arrive au 20e rang des pays contributeurs de l'OTAN sur 28,
 ses dépenses militaires équivalant à environ 1% de son PIB.
ARCHIVES PC
(Ottawa) Les critiques de Donald Trump durant la campagne présidentielle au sujet de la contribution insuffisante de la majorité des membres de l'OTAN pourraient convaincre certains pays européens de revoir à la hausse leurs dépenses militaires. Et le Canada pourrait difficilement faire bande à part face aux critiques du président désigné, estime le député conservateur Pierre Paul-Hus.
De passage à Istanbul, en Turquie, afin de participer à l'Assemblée parlementaire de l'OTAN qui a pris fin hier, M. Paul-Hus a soutenu que plusieurs de ses collègues des autres pays craignaient que les critiques de Donald Trump ne portent ombrage à la session automnale de l'organisation qui regroupe des élus des 28 pays membres de l'OTAN et de 14 pays associés.
Or, les pays européens ont plutôt convenu qu'ils ne peuvent plus se fier uniquement à leurs alliés américains pour mener à bien les grandes opérations militaires aux quatre coins du monde et qu'ils doivent donc mettre davantage l'épaule à la roue en haussant leurs dépenses militaires.
«Il semble que les critiques de Donald Trump aient sonné le réveil de certains pays européens», a indiqué hier M. Paul-Hus en entrevue téléphonique, soulignant les propos que des parlementaires européens lui ont tenus durant les quatre jours de la rencontre.
«Les Européens ont décidé de se regarder dans le miroir. Ils ont convenu que Donald Trump avait raison. Certains pays n'en font pas assez.», ajoute M. Hus. 
«Les investissements des Américains en Europe, sous Barack Obama, sont passés de 1 milliard de dollars à 4 milliards de dollars par année, pour consolider la défense sur le territoire face à la menace de la Russie. Un député britannique s'est levé durant l'Assemblée pour dire que les Européens doivent faire un examen de conscience», a ajouté M. Paul-Hus.
Le Canada montré du doigt?
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, s'est d'ailleurs servi des critiques de Donald Trump en fin de semaine pour inviter les pays membres de l'alliance militaire à intensifier leurs dépenses militaires. M. Stoltenberg a aussi nommé le Canada à trois reprises parmi les pays qui doivent en faire plus, selon M. Paul-Hus.
Hier, M. Stoltenberg a indiqué aux parlementaires avoir discuté de l'avenir de l'OTAN avec le président désigné Donald Trump vendredi. Durant la campagne électorale, M. Trump a évoqué la possibilité que les États-Unis ne viennent pas en aide aux pays de l'OTAN qui ne respectent pas le critère concernant les dépenses militaires, qui doivent atteindre 2% de leur produit intérieur brut (PIB) respectif. «Il est clair qu'il montrait le Canada du doigt», a dit M. Paul-Hus.
Au 20e rang des contributeurs
À l'heure actuelle, seulement 5 des 28 pays de l'OTAN respectent ce critère : les États-Unis, la Grèce, la Pologne, la Grande-Bretagne et l'Estonie. Le Canada arrive au 20e rang des pays contributeurs, ses dépenses militaires équivalant à environ 1% de son PIB. Pour respecter l'objectif de dépenses militaires fixé par l'organisation, le Canada devrait donc les doubler. Il est peut-être illusoire de penser que le Canada pourrait doubler du jour au lendemain ses dépenses militaires, a convenu le député conservateur, qui est aussi membre du comité permanent de la défense de la Chambre des communes. Mais il est évident que le gouvernement Trudeau a choisi une autre voie en reportant dans le dernier budget des dépenses de 3,7 milliards de dollars.
Pour M. Paul-Hus, qui a été élu vice-président de la commission de défense et de sécurité de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN, en fin de semaine, il est évident que l'alliance militaire demeure une organisation importante en raison des velléités expansionnistes de la Russie. «Après la fin de la guerre froide, la pertinence de l'OTAN a peut-être diminué. Mais la montée en puissance des organisations terroristes et les gestes faits par la Russie en Crimée et en Syrie» en montrent la pertinence, a dit M. Paul-Hus.

lundi, novembre 21, 2016

Amende de 15 milliards $: les fabricants de cigarettes de retour en cour lundi

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Amende de 15 milliards $: les fabricants de cigarettes de retour en cour lundi
Photo Fotolia
21-11-2016 | 10h11

MONTRÉAL - Condamnés à verser 15 milliards $ à 100 000 Québécois victimes du tabac, trois fabricants majeurs de cigarettes sont de retour devant la Cour d'appel du Québec, lundi, pour tenter de faire invalider leur condamnation.
Les entreprises canadiennes Imperial Tobacco, Tothmans Benson & Hedges et JTI-MacDonald ont été condamnées en juin 2015. Du nombre, Imperial Tobacco et Tothmans Benson & Hedges ont été forcés de verser 758 millions $ et 226 millions $, respectivement, dans un fonds destiné aux victimes, pour s'assurer qu'elles puissent recevoir un dédommagement.
Les audiences devraient s'étirer jusqu'à vendredi prochain.
En plus de ce jugement, les cigarettiers font face à une poursuite de 60 milliards $ du gouvernement du Québec, qui souhaite se faire rembourser le coût des soins de santé engendré par le tabac.
JTI-MacDonald avait tenté de faire rejeter cette poursuite devant la Cour Suprême du Canada en plaidant que la Loi sur le recouvrement du coût des soins de santé et des dommages-intérêts liés au tabac est inconstitutionnelle, sans succès.

Le rôle du Canada en Afrique est essentiel, estime Michaëlle Jean

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Publié le 20 novembre 2016 à 15h08 | Mis à jour le 20 novembre 2016 à 15h08
Michaëlle Jean... (PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE)
Michaëlle Jean
PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE
FANNIE OLIVIER
La Presse Canadienne
OTTAWA
À quelques jours du Sommet de la Francophonie à Madagascar, Michaëlle Jean juge «essentiel» que le Canada se réengage dans les missions de paix en Afrique francophone.
Ottawa soupèse toujours ses options pour l'envoi de quelque 600 Casques bleus en mission de paix en Afrique, mais certains s'attendent à ce que les troupes soient déployées au Mali.
En entrevue à La Presse canadienne, la secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a insisté sur l'importance de l'implication canadienne sur la scène internationale et dans les opérations de paix en particulier.
«Ça, c'est essentiel, parce que la moitié des opérations de maintien de la paix se déploient dans des pays de l'espace francophone», a-t-elle souligné.
Même si elle n'est pas à l'ordre du jour au 16e Sommet de la Francophonie les 26 et 27 novembre à Antananarivo, la question du pays qui sera choisi par le Canada pour y envoyer ses troupes risque fort d'être un sujet de choix dans les corridors.
La ministre fédérale du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, prévient toutefois que le pays sélectionné ne sera pas annoncé à Madagascar.
«La décision n'est pas prise encore et va revenir au conseil des ministres avant. Ce n'est pas dans la liste des annonces à venir au Sommet de la Francophonie», a-t-elle indiqué en entrevue.
À la veille du premier voyage du premier ministre Justin Trudeau en Afrique, Mme Jean salue l'intention de son gouvernement de «faire entendre avec plus de force encore cette voix du Canada, cette capacité d'action et cette volonté canadienne d'agir et d'être à nouveau présent sur la scène internationale». Elle va même jusqu'à oser espérer que ses façons de faire inspirent Donald Trump. «J'espère que, peut-être, le nouveau président américain désigné regardera cela comme un exemple», a-t-elle confié.
Radicalisation
La sécurité mondiale sera assurément à l'ordre du jour. Le Québec présentera notamment une résolution appelant à combattre et à prévenir la radicalisation menant à la violence, un geste pour donner suite à la Conférence Québec-UNESCO qui s'est tenue sur la question au début du mois.
Aux yeux de la ministre québécoise des Relations internationales et de la Francophonie, Christine St-Pierre, ce sommet revêt une importance capitale pour la diplomatie québécoise. «C'est la seule instance dans le monde où le Québec est membre à part entière. (...) Il faut qu'on montre notre personnalité et qu'on se démarque», a-t-elle fait valoir lors d'un entretien téléphonique.
La sécurité est également l'une des motivations du Canada lorsqu'il distribue son aide à l'étranger. Si on ne s'occupe pas des jeunes dans les pays les plus vulnérables, ils iront gonfler le flot de migrants, ou pire, se joindront à des groupes armés, signale la ministre Bibeau. «Et là, ça devient un enjeu de paix et de sécurité», dit-elle.
L'aide aux femmes et aux filles occupera aussi une place de choix dans les discussions. Le Canada déposera notamment une résolution conjointe avec le Bénin pour dénoncer les mariages forcés.
«Je peux vous dire qu'on va orienter beaucoup plus notre aide sur les projets qui vont avoir un impact direct sur les femmes et les filles», a signalé Mme Bibeau, citant la santé, la défense des droits et l'autonomisation comme priorités.
«On dit qu'on veut prendre des décisions basées sur des faits, et la démonstration m'a été faite en long en large et en travers que les femmes et les filles sont plus vulnérables à la pauvreté, à la violence, et même aux changements climatiques», a-t-elle ajouté. Mme Bibeau note que le fait que ses partenaires internationaux savent qu'elle place les femmes et les filles en priorité les pousse à s'ajuster en conséquence s'ils veulent pouvoir espérer toucher des fonds canadiens.
Il s'agit là aussi d'une préoccupation du Québec, et en ce sens, Mme Jean peut agir comme source d'inspiration pour les jeunes femmes des pays en développement, selon Mme St-Pierre. «Il faut qu'on envoie un message puissant. Avec une femme secrétaire générale, le femmes se sentent représentées, sentent qu'il y a une écoute peut-être plus attentive à leurs besoins», a-t-elle avancé.
Annonces chiffrées
Pour que le Sommet soit réussi, il devra accoucher d'engagements concrets, selon le directeur de l'Observatoire canadien sur les crises et l'action humanitaire, Francois Audet.
«Ce qui est rassurant pour l'instant, c'est qu'il y aurait entre 30 et 40 dirigeants qui seront sur place, a-t-il noté. Si les dirigeants ont répondu à l'invitation, c'est fort probable qu'ils n'iront pas les mains vides et qu'ils auront des annonces à faire. C'est toujours un moment de politique internationale où chacun voudra bomber le torse.»
En coulisses, on confirme d'ailleurs que M. Trudeau devrait profiter de son passage dans la capitale malgache pour faire des annonces chiffrées en aide internationale.
Le Sommet d'Antananarivo sera le premier de l'Ontario, qui compte plus de 600 000 francophones, et qui a demandé le statut de membre observateur, une occasion sans pareille de «renforcer des liens» avec les pays de la Francophonie, a fait valoir la ministre ontarienne déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde.
Le Québec et le Nouveau-Brunswick ont leur place à l'OIF depuis les années 70. L'organisation rassemble 80 États et gouvernements (57 membres et 23 observateurs). Le Canada en est le deuxième bailleur de fonds, après la France.