L'intervention, qui survient deux jours après le lancement d'un autre missile par la Corée du Nord, vise à soutenir l'opération militaire des États-Unis contre Pyongyang. Plus de 30 000 soldats sud-coréens et américains ont mené des exercices militaires en mer du Japon. Pyongyang perçoit toutefois ces manœuvres comme étant des répétitions en vue d'une invasion imminente. Séoul et Washington soutiennent que la nature de ces interventions militaires est purement défensive.
PUBLIÉ LE DIMANCHE 30 AVRIL 2017 À 13 H 08 | Mis à jour le 30 avril 2017 à 14 h 56
Le Parti québécois se réjouit d'un rajeunissement de ses membres dans les derniers mois, et promet de redoubler d'efforts pour tisser des liens plus forts avec les jeunes, mais aussi avec les communautés culturelles, une clientèle électorale qui a été touchée par l'épisode de la Charte des valeurs, souligne un rapport du conseiller spécial du chef Jean-François Lisée.
La Presse canadienne
« On a une côte à remonter. On est en train de la remonter de différentes façons », a reconnu M. Lisée, qui était accompagné de son conseiller spécial, Paul St-Pierre Plamondon, auteur d'un rapport comportant plus de 150 recommandations pour « repenser » le PQ.
Au terme d'une longue consultation au cours de laquelle il a rencontré 3600 personnes, M. St-Pierre Plamondon dresse plusieurs constats.
Les jeunes ne se reconnaissent pas dans le PQ et ont migré vers les tiers partis pour témoigner leur insatisfaction. Les communautés culturelles sentent parfois que le PQ est absent sur le terrain et déplorent le manque de diversité en son sein. Les gens d'affaires ont des réserves sur la stabilité du PQ et expriment un malaise à s'afficher ouvertement en faveur du parti.
Pour y remédier, M. St-Pierre-Plamondon explore quelques pistes.
Dans l'objectif de se rapprocher de la jeunesse, il propose de mener régulièrement des consultations en ligne, de rester ferme sur la réforme du mode de scrutin et de la protection de l'environnement, puis de conférer de réels pouvoirs aux jeunes du parti.
Certains sondages laissent croire que les jeunes ne sont pas intéressés par la souveraineté, mais M. St-Pierre-Plamondon a plutôt perçu beaucoup de curiosité, car selon lui le projet est moins abordé dans les cours d'histoire ou dans les discussions familiales.
« Moi, ce que j'ai rencontré, ce sont surtout des jeunes ouverts à l'idée, mais surtout curieux. Curieux de connaître les raisons du projet, curieux d'entendre parler de la notion d'être maître chez nous », a-t-il soutenu.
Sur la diversité, M. St-Pierre Plamondon suggère de présenter davantage de candidats issus des communautés culturelles dans des circonscriptions « gagnables » et de mieux adapter le discours sur la souveraineté.
Le PQ rejette l'idée de mettre en place une commission sur le racisme systémique comme le veut le gouvernement libéral de Philippe Couillard.
« On ne veut pas de commission sur le racisme systémique parce que ça veut dire de l'inaction », a souligné M. Lisée, qui propose plutôt d'établir un comité de suivi permanent pour lutter contre la discrimination et le racisme.
M. St-Pierre Plamondon, qui a lui-même été entrepreneur dans une ancienne vie, appelle aussi le parti à se rapprocher des gens d'affaires, notamment pour les accompagner dans les premières années de naissance d'une entreprise.
Selon lui, la « transparence » dont a fait preuve le PQ dans tout ce processus a porté fruit : le parti a noté une augmentation de 31 % pour les jeunes de moins de 40 ans parmi ses adhérents.
Mais le travail ne s'arrête pas là, a assuré M. Lisée, qui a promis de s'appuyer sur le rapport.
« Ce n'est pas un rapport, comme des rapports passés qui sont lus et qui n'ont pas de suite. On est avec un rapport qui a des suites au moment même de son dépôt. Il aura d'autres suites dans les mois et les années qui viendront », a-t-il affirmé.
L'exécutif national du PQ proposera l'adoption de ces recommandations au prochain conseil national en juin. Si le conseil national accepte de proposer les recommandations aux membres, ceux-ci se prononceront sur leur adoption au prochain congrès en septembre.
[De gauche à droite] Jean-François Lessard, Manon Massé, Gabriel Nadeau-Dubois et Sylvain Lafrenière, de Québec solidaire. Photo : Twitter/Québec solidaire
Les membres de Québec solidaire choisiront le mois prochain leur porte-parole masculin dans un contexte particulier, alors que l'un d'entre eux, déjà très connu, tente de se faire élire en même temps comme député dans la circonscription montréalaise de Gouin.
La Presse canadienne
Les candidats Sylvain Lafrenière, Jean-François Lessard et Gabriel Nadeau-Dubois souhaitent succéder à Andrés Fontecilla, président et co-porte-parole du parti qui a décidé de céder sa place.
Si les deux premiers sont très peu connus du grand public pour l'instant, Gabriel Nadeau-Dubois est devenu la coqueluche de la crise étudiante de 2012 et son adhésion à Québec solidaire semble avoir fouetté les troupes du parti en vue des prochaines élections générales.
M. Nadeau-Dubois est très visible dans les médias, surtout parce qu'il est en campagne électorale. Dernièrement, il a fait une annonce en compagnie de la co-porte-parole par intérim du parti, Manon Massé, qui, même si elle est seule sur les rangs pour le poste de porte-parole féminine, doit obtenir un soutien de la majorité des membres.
Monique Moisan, qui s'occupe du processus électoral au sein du parti, admet qu'il est difficile de tracer la ligne entre la campagne de M. Nadeau-Dubois dans Gouin, et la course pour briguer le poste de porte-parole.
Elle ajoute qu'il serait difficile d'offrir la même visibilité médiatique aux deux autres candidats en raison de la popularité inhérente de M. Nadeau-Dubois et de sa candidature dans Gouin.
« On essaie de distinguer autant que possible. Mais des fois, il y a des zones grises, et c'est inévitable », a-t-elle déclaré en entrevue téléphonique.
Mme Moisan souligne que le parti a déployé plusieurs moyens pour traiter chaque candidat sur un pied d'égalité, notamment en mettant à leur disposition un budget de 5000 $, en leur offrant les services de l'équipe de communications du parti et en leur offrant une tribune sur le site Internet.
Les deux autres candidats sont pleinement conscients de ce contexte qui amène le parti à parler davantage de son candidat vedette dans Gouin. Mais l'un d'entre eux appelle le parti à relayer davantage les informations des campagnes de chacun pour que tout le monde soit sur le même pied d'égalité.
« Je suis persuadé qu'en ce moment, il y a encore des membres de Québec solidaire qui ne savent même pas que j'existe », a lancé Jean-François Lessard en entrevue avec La Presse canadienne.
M. Lessard reconnaît que le parti met de l'avant M. Nadeau-Dubois surtout parce qu'il tente de se faire élire, mais selon lui, il aura un examen de conscience à faire à l'issue de la course.
Je ne pense pas que ce soit de la mauvaise volonté de la part de la direction du parti, mais il y a de sérieuses questions à se poser comme parti qui se veut démocratique, qui se veut équitable, qui aimerait avoir un traitement médiatique plus équitable par rapport à ce que les autres partis reçoivent.
« Je pense qu'on serait en droit de demander ça également à l'interne quand on fait nos propres courses et je ne manquerai pas de le signaler après », a-t-il précisé.
Sylvain Lafrenière, qui avait présenté sa candidature avant Gabriel Nadeau-Dubois, croit que le parti fait des efforts pour laisser une tribune égale à tous les candidats, notamment en organisant des débats.
« [Gabriel Nadeau-Dubois) est en campagne électorale en même temps, mais on savait c'était quoi les règles du jeu en partant. Je pense qu'il y a un souci de faire attention, et de ne pas mêler les affaires », a-t-il soutenu.
Le national fait des efforts, il ne peut pas compenser tout. J'appelle l'ensemble du parti simplement à prendre le temps de s'informer, on a quand même quelques outils de visibilité interne.
Le principal intéressé reconnaît qu'il profite d'une certaine notoriété, mais il dit avoir confiance en « l'intelligence » des membres au final.
« Je pense que ce qui va faire la différence, en mai prochain, c'est la vision que je propose du parti. Québec solidaire a toujours refusé la voie de la facilité et je n'ai aucun doute que les militants vont continuer dans cette optique-là », a expliqué M. Nadeau-Dubois en entrevue.
Et les trois candidats offrent une vision plutôt différente d'où ils voudraient mener le parti.
D'abord, le débat des alliances avec le Parti québécois (PQ) qui semble diviser les membres de Québec solidaire.
D'un côté, il y a Jean-François Lessard, qui est fortement en accord à l'idée « stratégique » de conclure des ententes ponctuelles avec le PQ.
« Je pense qu'on a un excellent ''momentum'' pour Québec solidaire et pour l'ensemble de la société civile qui est pas mal tannée des politiques du gouvernement libéral de Philippe Couillard », a-t-il souligné.
C'est sûr que ce n'est pas confortable. Il n'y a personne qui est hyper-emballé à l'idée de faire la convergence avec le Parti québécois, moi le premier. Mais il faut le voir comme une stratégie.
De l'autre, il y a Sylvain Lafrenière, qui se dit ouvertement réfractaire.
« Ce n'est pas juste un élément de stratégie quand on dit que ça pourrait couper les ponts qu'on avait développés avec les personnes ''racisées'' et avec les communautés anglophones », a-t-il affirmé.
M. Lafrenière admet qu'il s'agit d'un sujet délicat chez les membres. « Moi, j'ai entendu l'expression : c'est une ligne rouge à ne pas franchir », a-t-il confié.
Au milieu, on retrouve Gabriel Nadeau-Dubois, qui se dit ouvert aux discussions avec le Parti québécois. « Ma position personnelle, c'est qu'on a au moins un devoir d'essayer. Et parce que c'est ce que j'entends sur le terrain tous les jours. Tous les jours. Les gens me le disent : parlez-vous. Je pense qu'on a au moins ce devoir-là », a-t-il indiqué.
Deux députés porte-parole?
Il y a aussi l'enjeu d'élire un porte-parole au sein de l'Assemblée nationale ou à l'extérieur. Les statuts du parti exigeaient auparavant que le parti nomme un porte-parole député et un autre extraparlementaire, mais ce n'est plus le cas.
Selon M. Nadeau-Dubois, cette exigence n'a pas nécessairement servi à QS par le passé. « À Québec solidaire on l'a essayé. D'abord avec Françoise David et après avec Andrés Fontecilla et malgré les qualités personnelles de ces deux personnes-là, le parti n'a jamais été capable de les mettre de l'avant dans les médias. Je prends acte que ces tentatives-là n'ont pas été couronnées de succès », a-t-il dit.
Ses collègues semblent voir du mérite dans l'ancienne approche. « En cours de route, je me suis rendu compte que beaucoup de gens dans le parti étaient encore attachés à l'idée d'avoir un porte-parole extraparlementaire », a témoigné M. Lessard.
« Je vais être disponible toute l'année contrairement à Gabriel qui va devoir être l'Assemblée nationale pendant un bout et d'être dans sa circonscription », a ajouté M. Lafrenière.
Québec solidaire élira ses prochains porte-parole le 21 mai prochain.