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vendredi, décembre 02, 2016

Trump menace les entreprises qui souhaitent quitter les États-Unis

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Publié le 01 décembre 2016 à 13h07 | Mis à jour le 01 décembre 2016 à 18h59
« Les entreprises ne vont pas continuer à quitter... (photo Chris Bergin, REUTERS)
PHOTO CHRIS BERGIN, REUTERS
« Les entreprises ne vont pas continuer à quitter les États-Unis sans qu'il y ait des conséquences. C'est fini ça. C'est fini », a lancé M. Trump, lors de sa visite dans une entreprise de l'Indiana dont il affirme avoir empêché la délocalisation et sauvé plus de 1000 emplois.

TIMOTHY A. CLARY
Agence France-Presse
INDIANAPOLIS
Donald Trump a prévenu jeudi que les entreprises américaines délocalisant pour élaguer leurs coûts de production en subiraient «les conséquences», lors d'une visite dans une usine de l'Indiana.
Le président désigné monte à bord de son... (photo Bryan R. Smith, agence france-presse) - image 1.0
Le président désigné monte à bord de son avion sur le tarmac de l'aéroport LaGuardia à New York, le 1er décembre. Donald Trump entame sa « tournée de la victoire » par une escale à Indianapolis, où il visitera les employés de l'usine de Carrier devenue le symbole de sa politique anti-délocalisations.
PHOTO BRYAN R. SMITH, AGENCE FRANCE-PRESSE
Élu sur la promesse de sauvegarder les emplois ouvriers sur le sol américain, il a choisi de se rendre dans cette usine, devenue cette semaine le symbole de la politique anti-délocalisations qu'il entend mener.
«Les entreprises ne vont pas continuer à quitter les États-Unis sans qu'il y ait des conséquences. C'est fini ça. C'est fini», a lancé M. Trump, dans cette usine du fabricant de climatiseurs Carrier dont il affirme avoir sauvé plus de 1000 emplois en empêchant un transfert d'activité vers le Mexique. «Quitter le pays va être très, très difficile» pour les entreprises, a-t-il prévenu.
Carrier a annoncé mardi renoncer à son projet de délocalisation de cette usine du nord des États-Unis, affirmant sur Twitter avoir «conclu un accord avec le président élu». Puis, dans un communiqué, elle a précisé que les «incitations proposées par l'État (de l'Indiana) ont joué un rôle important» dans sa décision.
«L'État de l'Indiana a offert à Carrier un forfait pluriannuel de 7 millions de dollars, assorti de conditions en matière d'emploi, de maintien des postes de travail et d'investissement financier», a précisé jeudi la filiale du géant United Technologies.
Selon les médias américains, elle va bénéficier d'allègements fiscaux pendant dix ans.
Cette visite était la première étape de la «tournée de la victoire» de Donald Trump et de son vice-président Mike Pence - également gouverneur de l'Indiana (nord) - dans les États industriels qui ont voté pour le duo républicain le 8 novembre.
Le milliardaire a raconté en détail comment, au cours d'une conversation téléphonique, il a forcé la main du PDG du groupe United Technologies Gregory Hayes, présent dans la salle.
Goutte d'eau
Il s'est aussi moqué de ceux qui lui reprochent de galvauder ainsi la fonction présidentielle.
«Ils disent que ce n'est pas présidentiel d'appeler ainsi les dirigeants d'entreprises géantes. Je pense au contraire que c'est très présidentiel et si ça ne l'est pas tant pis», a-t-il déclaré.
Mais les postes sauvegardés ne représentent qu'une goutte d'eau au regard des emplois industriels perdus, a tweeté l'économiste Paul Krugman. Selon lui, il faudrait un accord similaire par semaine pendant quatre ans pour ramener seulement 4% des emplois disparus depuis 2000.
L'ex-candidat démocrate à la présidentielle Bernie Sanders s'est offusqué jeudi dans le Washington Post d'un «pansement qui ne fait qu'aggraver le problème des inégalités de revenus en Amérique».
«À la place (du paiement) d'un impôt, l'entreprise va être récompensée par une réduction d'impôts. Wouah! (...) C'est ça punir les groupes qui ferment leurs usines aux États-Unis pour les déménager à l'étranger ?»
Le sénateur du Vermont craint en effet que cet accord n'incite désormais les entreprises à menacer de délocaliser leurs usines dans le seul but d'obtenir un allègement fiscal similaire.
Anthony Scaramucci, un chef d'entreprise membre de l'équipe de transition de M. Trump, a relevé mercredi que «tout l'objectif» de cette opération était de réduire les impôts des sociétés pour attirer les investissements aux États-Unis.
Pendant sa campagne, M. Trump a promis de relancer l'activité des entreprises grâce notamment à une vaste déréglementation et à une baisse de l'impôt sur les sociétés qui passerait de 35% à 15%.
«Autoroute vers le Mexique»
Après l'Indiana, la tournée se poursuit dans l'Ohio (nord), où il doit tenir un rassemblement jeudi soir à Cincinnati.
Ces déplacements se tiennent au lendemain de la nomination de sa future équipe économique: un banquier de Wall Street, Steven Mnuchin, 53 ans, sera secrétaire au Trésor et Wilbur Ross, un milliardaire de 79 ans, secrétaire au Commerce.
Ils seront chargés de tenir la promesse de M. Trump de revenir sur les accords de libre-échange et de préserver les emplois industriels.
M. Trump a d'ailleurs saisi l'opportunité de sa visite dans l'Indiana pour dénoncer à nouveau l'accord de libre-échange nord-américain Alena, «une autoroute à sens unique vers le Mexique».
Le futur président devrait par ailleurs nommer en début de semaine prochaine l'ancien général James Mattis, militaire respecté, au poste stratégique de ministre de la Défense, a affirmé le Washington Post jeudi.

jeudi, décembre 01, 2016

L'ex-maire de Laval passerait deux ans derrière les barreaux

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Publié le 01 décembre 2016 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Gilles Vaillancourt doit plaider coupable aujourd'hui à des... (PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE)
PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE
Gilles Vaillancourt doit plaider coupable aujourd'hui à des accusations de complot et de corruption. Il s'est entendu avec la Couronne sur une suggestion commune de six années de prison, en plus d'une amende de 9 millions de dollars.

Gilles Vaillancourt, qui s'apprête à plaider coupable et à prendre le chemin de la prison, a été averti par les autorités qu'il pourrait faire face à une série de nouvelles accusations s'il tentait d'éviter un procès, a appris La Presse.
Gilles Vaillancourt doit plaider coupable aujourd'hui à des... (PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE) - image 1.0
Gilles Vaillancourt doit plaider coupable aujourd'hui à des accusations de complot et de corruption. Il s'est entendu avec la Couronne sur une suggestion commune de six années de prison, en plus d'une amende de 9 millions de dollars.
PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE
L'ex-« roi de Laval » doit aujourd'hui se reconnaître coupable de complot et de corruption : il s'est entendu avec la Couronne sur une suggestion commune de six années de prison, en plus d'une amende de 9 millions de dollars. Il n'aura à purger qu'un tiers de la période de détention, soit deux ans, derrière les barreaux.
Vaillancourt devrait plaider coupable au palais de justice de Laval à presque toutes les accusations qui pèsent contre lui, selon des informations d'abord révélées par Radio-Canada. En échange, la Couronne abandonnerait l'accusation de gangstérisme, la plus grave à laquelle il faisait face, car elle est passible de la prison à vie. Il a aussi reçu certaines garanties quant au fait qu'il ne ferait pas face à d'autres poursuites des pouvoirs publics qui voudraient récupérer des fonds supplémentaires.
Selon nos informations, l'accord a été conclu mardi. L'abandon de l'accusation de gangstérisme aurait joué un rôle important dans sa conclusion.
On aurait aussi fait comprendre à M. Vaillancourt qu'une requête en arrêt du processus judiciaire en vertu du désormais célèbre arrêt Jordan était inutile, les autorités détenant assez de preuves pour l'accuser à nouveau pour des faits différents.
Impossible de savoir comment l'ex-maire paiera l'amende à laquelle il devrait être condamné : sa famille et lui possèdent, directement ou à travers des sociétés, un condominium de luxe à l'île Paton, qui vaut environ 1 million, ainsi qu'une résidence secondaire en Floride, avec vue sur l'océan.
Gilles Vaillancourt est accusé d'avoir orchestré et dirigé un vaste système de corruption à l'hôtel de ville de Laval. Il avait été arrêté en mai 2013 avec 36 autres acteurs présumés de ce système, mais il a toujours clamé son innocence.
Hier, l'avocat de Gilles Vaillancourt, Me Nadine Touma, n'a pas rappelé La PresseLa Presses'est rendue au domicile de Gilles Vaillancourt, situé dans un luxueux immeuble de l'île Paton, à Laval. Par l'interphone de la tour, la femme de M. Vaillancourt, Francine Dupuis, a affirmé que son mari était absent et qu'elle n'avait « aucun commentaire » à formuler.
Le porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales, Me Jean-Pascal Boucher, n'a pas voulu confirmer ces informations.
Les suggestions communes des parties peuvent être rejetées par un magistrat, mais elles sont presque toujours approuvées.
« SOULAGEMENT » ET « QUESTIONNEMENT »
La classe politique était soulagée hier par la reconnaissance de culpabilité imminente de M. Vaillancourt, surtout dans un contexte où les arrêts du processus judiciaire pour cause de délais déraisonnables se multiplient, dans la foulée de l'arrêt Jordan de la Cour suprême.
« Pendant quatre ans, on a vécu dans l'ombre d'une action de plusieurs personnes, car il [M. Vaillancourt] n'est pas le seul, a affirmé la ministre responsable de Laval, Francine Charbonneau, au nom du gouvernement. Ç'a mis un nuage gris au-dessus de tout élu, qu'il soit scolaire, municipal, provincial. Il y a un regard négatif qui a été porté sur les gens qui s'impliquent en politique et qui le font pour les bonnes raisons. Et de ce fait, si on peut tourner la page, on va pouvoir dire qu'à Laval, maintenant, les gens sont engagés pour les bonnes raisons. »
Du côté de l'opposition officielle à Québec, « il y a une part de soulagement et il y a une part de grand questionnement », a évalué la députée Véronique Hivon. « Soulagement, parce que c'est un arrêt des procédures de moins, le pire est évité. On avait très peur que M. Vaillancourt puisse s'en tirer. »
«Au moins, il plaide coupable et il y aura sentence. Mais questionnement, parce que, clairement, l'épée de Damoclès des délais déraisonnables a pu favoriser une entente avec des accusations réduites et une sentence réduite.»Véronique Hivon
porte-parole de l’opposition officielle en matière de justice

À Laval, l'actuel maire Marc Demers, élu avec la promesse de faire place nette à l'hôtel de ville, a refusé de faire des commentaires. Rappelons que la Ville de Laval a déposé une poursuite de 12,8 millions l'année dernière contre Gilles Vaillancourt, les deux ex-fonctionnaires Claude Asselin et Claude Deguise ainsi que l'entreprise de construction Nepcon, appartenant à la famille Mergl. La somme de 12,8 millions correspond à 20 % de la valeur des contrats accordés à Nepcon entre 1997 et 2009.
En face de lui, le chef du parti Action Laval, Jean-Claude Gobé, a affirmé que l'entente intervenue était « un scandale ». « Ça me frustre, a-t-il continué. Je trouve que ce genre d'entente là est inacceptable : M. Vaillancourt va sortir de prison après moins de deux ans et payer 9 millions. C'est des peanuts par rapport à la fraude qu'il y aurait eu pendant 25 ans. »
De son côté, Michel Trottier, conseiller municipal et chef du Parti Laval, espère que les 9 millions que devrait verser Gilles Vaillancourt seront récupérés par la Ville de Laval, alors que les contribuables ont été floués pendant des décennies. « On va pouvoir passer à autre chose, s'est-il réjoui. La prochaine campagne électorale ne portera pas sur le passé, et c'est une excellente nouvelle. »
SEPT DEMANDES D'ANNULATION
Avec cette reconnaissance de culpabilité imminente, Gilles Vaillancourt renonce à demander à la justice de mettre fin aux poursuites intentées contre lui pour délai déraisonnable. Ce n'est pas le cas de sept de ses coaccusés, qui ont fait part hier de leur intention de réclamer l'application de l'arrêt Jordan dans leur dossier.
Les noms de Daniel Lavallée, patron de la firme Lavallée et Frères, de Laval Gagnon, de Cima+, ainsi que de Me Robert Talbot, avocat de la famille Vaillancourt, s'ajoutent à une liste de quatre accusés qui avaient déjà envoyé leur requête dans les derniers jours.
« L'arrêt de la Cour suprême est venu crever un abcès. Il y a trop de dossiers qui prennent trop de temps », a affirmé Me Philippe Larochelle, avocat de M. Lavallée. Il a qualifié de « malheureuse » l'idée de rassembler autant d'accusés dans une même poursuite.
L'avocat de l'entrepreneur Tony Accurso, Louis Belleau, a pour sa part signifié à ses collègues son intention de déposer une requête afin d'avoir accès à tous les documents de la commission Charbonneau concernant tous ses coaccusés et tous les témoins annoncés.
- Avec La Presse canadienne

Donald Trump surprend en couvrant d'éloges le Pakistan

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Publié le 01 décembre 2016 à 06h57 | Mis à jour à 06h57
Invité par le chef du gouvernement pakistanais Nawaz Sharif, à... (REUTERS)
REUTERS
Invité par le chef du gouvernement pakistanais Nawaz Sharif, à lui rendre visite, Donald Trump a affirmé qu'il «aimerait beaucoup venir dans un pays fantastique, endroit fantastique où vivent des gens fantastiques».

KHURRAM SHAHZAD
Agence France-Presse
ISLAMABAD
Le président américain élu Donald Trump a couvert d'éloges le Pakistan, son peuple et son premier ministre lors d'un échange dont la teneur -rapportée par Islamabad- tranche radicalement avec ses précédentes positions sur ce même pays.
Les deux hommes se sont entretenus au téléphone à l'initiative du chef du gouvernement pakistanais Nawaz Sharif, qui a appelé M. Trump pour le féliciter de sa victoire.
Le gouvernement pakistanais a publié dans la nuit de mercredi à jeudi un compte rendu inhabituellement direct de leur conversation, dans lequel apparaissent des tournures de langage typiques de M. Trump.
«Vous êtes un type super. Vous faites un travail extraordinaire, qui se voit partout. Je suis impatient de vous rencontrer bientôt. En vous parlant, M. le premier ministre, j'ai l'impression de parler à une personne que je connais depuis longtemps», a déclaré M. Trump à son interlocuteur, selon les propos rapportés par le gouvernement pakistanais.
«Votre pays est extraordinaire, avec des opportunités énormes. Les Pakistanais sont l'un des peuples les plus intelligents qui soient», a-t-il encore déclaré selon ce texte.
Invité par M. Sharif à lui rendre visite, M. Trump a affirmé qu'il «aimerait beaucoup venir dans un pays fantastique, endroit fantastique où vivent des gens fantastiques».
Si cela se concrétisait, M. Trump serait le premier président américain à se rendre au Pakistan depuis la venue de George Bush durant la dictature militaire de Pervez Musharraf en 2006.
Trump a également proposé d'aider à résoudre les problèmes du Pakistan, qui fait notamment face à des violences extrémistes.
«Je suis (...) partant pour jouer le rôle que vous souhaiterez que je joue pour s'attaquer aux problèmes en suspens», a-t-il dit, toujours selon Islamabad.
Au premier ministre pakistanais, actuellement englué dans des poursuites pour corruption, M. Trump a déclaré qu'il avait «une très bonne réputation».
Le bureau de M. Trump a confirmé la conversation téléphonique, mais en a donné un compte rendu plus sobre, assurant que les deux hommes avaient eu «une conversation fertile sur la façon d'assurer une relation forte dans l'avenir entre les États-Unis et le Pakistan».
«Pas notre ami»
La teneur du texte a provoqué la stupeur dans la presse et sur les réseaux sociaux, où les internautes rappelaient la rhétorique anti-islam de Trump avant son élection, et ses précédents propos très critiques envers le Pakistan.
Le 17 janvier 2012, il avait écrit sur Twitter: «Que cela soit clair: le Pakistan n'est pas notre ami. Nous leur avons donné des milliards et des milliards de dollars, et qu'avons-nous eu en retour? Trahison, manque de respect -- et pire encore. #ilfautêtreferme».
[EnLeader]Les Pakistanais se montrent également inquiets de sa proximité affichée avec l'Inde rivale, dont il a rencontré le premier ministre Narendra Modi le mois dernier.
Le candidat républicain avait courtisé les électeurs d'origine indienne pendant la campagne. Depuis son élection, il a rencontré des hommes d'affaires indiens.
Le Pakistan est très dépendant de l'aide américaine et devrait recevoir environ un milliard de dollars en aide économique et militaire pour l'année fiscale 2017.
Mais le pays a accueilli l'élection de M. Trump avec circonspection, s'interrogeant sur ses conséquences sur l'aide américaine et les relations bilatérales souvent chaotiques entre les deux pays.
Certains internautes ont salué ces propos comme une bonne surprise. D'autres se sont montrés plus sceptiques.
«M. Trump, savez-vous que la plupart des Pakistanais sont musulmans - comment peuvent-ils aussi être «géniaux et exceptionnels'? Ne les empêcherez-vous pas d'entrer» aux États-Unis?, a ironisé un journaliste pakistanais, Omar Quraishi, en référence à une proposition en ce sens de M. Trump durant sa campagne.
«Je suis toujours en train d'essayer de comprendre ce coup de fil bizarroïde Trump-Sharif. Qui aurait pu penser que Trump deviendrait un promoteur de PakPositive ?» a tweeté Michael Kugelman, chercheur au Woodrow Wilson Center à Washington.
Ce spécialiste de l'Asie du Sud a ensuite a averti qu'il ne fallait pas tirer trop de conclusions des propos de Trump, étant donné qu'il peut être très «imprévisible».