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dimanche, août 14, 2016

Des jeunes libéraux veulent rouvrir la Constitution

http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/

Publié le 14 août 2016 à 05h00 | Mis à jour à 07h09
Par une forte majorité, les jeunes libéraux ont... (PHOTO JEAN-MARIE VILLENEUVE, LE SOLEIL)
PHOTO JEAN-MARIE VILLENEUVE, LE SOLEIL
Par une forte majorité, les jeunes libéraux ont adopté, hier, une résolution contestant la prédominance de l'ancienneté et l'essor de « clauses orphelin » (clauses de disparité de traitement) dans le monde du travail.

(SAINT-AUGUSTIN-DE-DESMAURES) Des jeunes libéraux veulent remettre le dossier constitutionnel à l'ordre du jour.
L'heure est venue de « rouvrir la Constitution », d'autant que le Canada fêtera son 150anniversaire en 2017, soutient la Commission politique libérale jeune de la Montérégie, dans une proposition qui a été rendue publique hier au congrès des jeunes libéraux, à Saint-Augustin-de-Desmaures, et qui doit faire l'objet d'un débat aujourd'hui.
Elle réclame que le gouvernement mette sur pied une commission de consultation itinérante qui aurait pour mandat « de formuler une recommandation d'amendement constitutionnel au gouvernement dans l'optique d'apposer officiellement la signature du Québec à la Loi constitutionnelle de 1982 ». Le gouvernement devrait élaborer une proposition de modifications à la Constitution dans l'année suivant le dépôt du rapport de la commission. Il la soumettrait ensuite aux Québécois par référendum. Des pourparlers avec Ottawa suivraient sur cette éventuelle « proposition sanctionnée par la population ».
Les jeunes libéraux auront-ils le temps de se pencher sur cette idée audacieuse ? Il s'agit de l'avant-dernière proposition régionale sur une liste qui en compte 22.
La journée d'hier en bref
Racisme : Québec peu enthousiasmé par l'idée d'une enquête publique
Le gouvernement Couillard manifeste peu d'enthousiasme devant l'idée de tenir une commission d'enquête publique sur « le racisme et la discrimination systémiques » au Québec, comme le lui demandent les jeunes militants de son parti. Ils ont adopté cette proposition par une forte majorité hier. « Ce phénomène-là [le racisme] existe chez nous, et dans toutes les sociétés il existe. Je pense qu'il faut le regarder. Quant au moyen, c'est une autre chose », a réagi brièvement le premier ministre Philippe Couillard, saluant tout de même son aile jeunesse pour avoir abordé cet enjeu. Même prudence de la part de la ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, Kathleen Weil. « On reçoit favorablement qu'ils se penchent [sur le sujet]. Quel sera le véhicule ? C'est à regarder. Je ne peux pas me prononcer », a-t-elle dit.
Bernard Drainville dans un congrès libéral
Toute une surprise attendait les jeunes libéraux hier : l'ex-député péquiste Bernard Drainville s'est pointé à leur congrès, accrédité à titre de représentant des médias. À compter de lundi, il animera avec Éric Duhaime une émission au FM93, station de Cogeco à Québec. Fraîchement nommé conseiller spécial de Philippe Couillard, Norman MacMillan, ancien ministre sous le gouvernement Charest, a sourcillé en voyant apparaître M. Drainville dans un corridor du campus Notre-Dame-de-Foy. M. MacMillan n'a pas voulu répondre aux questions des médias sur son mandat au cabinet du premier ministre. Bernard Drainville a assisté à des mêlées de presse accordées par des ministres, mais il n'a pas poussé l'audace jusqu'à poser des questions à ceux qui étaient ses adversaires il y a à peine deux mois.
Ancienneté et « clauses orphelin » dans la ligne de mire
Par une forte majorité, les jeunes libéraux ont adopté une résolution contestant la prédominance de l'ancienneté et l'essor de « clauses orphelin » (clauses de disparité de traitement) dans le monde du travail. Ils demandent donc que « le gouvernement du Québec encadre, par une loi, toute prime à l'ancienneté dans l'attribution des privilèges accordés aux employés de la fonction publique et des organismes publics ». Québec doit également « clarifier la Loi sur les normes du travail afin de clairement interdire, dans les régimes de retraite complémentaires, les régimes d'assurance collective et toute autre forme de rémunération ou d'avantage ayant une valeur pécuniaire, qui sont liés au travail ou aux services d'un salarié, des clauses de disparité des traitements en fonction de la date d'embauche ». Le gouvernement n'a pas réagi sur le sujet hier.
Achat obligatoire d'un iPad : une commission scolaire recule
Les parents de l'école Le Sommet, à Québec, ne seront finalement pas obligés d'acheter ou de louer un iPad pour leur enfant en première secondaire. La commission scolaire des Premières-Seigneuries a fait volte-face, a confirmé à La Presse le cabinet du ministre de l'Éducation en marge du congrès des jeunes libéraux. Il avait envoyé une lettre à la Commission scolaire pour lui signifier que la pratique était illégale. Les tablettes seront finalement mises à la disposition des enfants gratuitement. Le gouvernement rappelle qu'il a créé une enveloppe budgétaire destinée aux commissions scolaires pour financer l'achat d'outils technologiques dans les écoles.
Haute surveillance policière
Le congrès des jeunes libéraux se déroule sous haute surveillance policière à la suite de l'attentat terroriste déjoué en Ontario. Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été déployées par la Sûreté du Québec au campus Notre-Dame-de-Foy, à Saint-Augustin-de-Desmaures. Pour la première fois lors d'un congrès des jeunes libéraux, tous les participants doivent franchir un détecteur de métal. Les policiers procèdent également à la fouille des sacs. Un large périmètre de sécurité a aussi été mis en place devant l'établissement. Le congrès des jeunes libéraux s'est déjà tenu au même endroit dans le passé sans que de telles mesures soient prises.

samedi, août 13, 2016

Des Québécois flairent la bonne affaire à Cuba

http://www.journaldemontreal.com/

Ils y déménagent pour profiter des nouvelles lois


Jérôme Hudon a eu l’idée d’ouvrir une casa particular, une sorte de gîte touristique privé.

MISE à JOUR 
LA HAVANE, CUBA | Alors que les Américains s’apprêtent à reprendre Cuba d’assaut, des Québécois flairent la bonne affaire et s’y installent dans le but de faire fortune.
Les Québécois connaissent bien les plages de Varadero. Depuis plus de 40 ans, ils sont nombreux à y aller pour leurs vacances dans les tout inclus.
Mais, Cuba change rapidement. Le Journal l’a constaté en mettant les pieds au cœur de la vieille Havane. Partout, les hôtels poussent, les restaurants et les auberges privés ouvrent à tous les coins de rue et font la joie des touristes... et des Cubains.
« Argent à faire »
Les affaires commencent à y être très bonnes. Le Journal est allé à la rencontre des Québécois qui ont décidé de tout abandonner afin de s’y lancer en affaires. (Voir les autres textes).
«Oui, il y a de l’argent à faire. Il y a un boum économique incroyable à Cuba. Il y a beaucoup d’étrangers qui viennent investir de l’argent ici. Tout est à faire ici», explique Daniel Soucy, rencontré sur les rives du Malecon, près de la statue de navigateur québécois Pierre Le Moyne d’Iberville, mort à La Havane.
L’entrepreneur de la ville de Québec s’est établi à Cuba il y a dix ans et y gère son entreprise touristique. «À Cuba, aussitôt que tu as un produit, ça fonctionne, parce qu’ici il n’y a rien.»
Nouvelle zone
D’autres grandes entreprises québécoises ont les yeux rivés sur la nouvelle zone franche de Mariel, mise en place grâce à une nouvelle loi sur les investissements étrangers. Il s’agit d’une zone qui accueillera des entreprises désirant investir sur l’île tout en gardant 100 % de leurs capitaux. À 50 kilomètres de La Havane, l’endroit est en construction. Cet arrondissement accueillera des hôtels, des restaurants
Le Groupe Lussier de Montréal, en affaires avec Cuba depuis 25 ans dans le domaine des pièces de camions recyclés, a fait une demande pour y ouvrir son propre centre de service.
«Nous avons un projet en présentation», souligne Nancy Lussier, la directrice de Terracam Équipement, une filiale du groupe.
Changements
Depuis que Fidel Castro a remis les clefs du pouvoir à son frère Raùl en 2008, une nouvelle révolution cubaine s’est enclenchée. Dans les rues de La Havane, le peuple sourit aux changements et il réclame encore plus de liberté.
Entre temps, les commerces privés cubains se multiplient sur l’île. La majorité de ces nouvelles entreprises sont financées par des investisseurs étrangers, notamment des Québécois. Les Cubains accueillent d’un bon œil cette transformation, principalement les jeunes.

DEVENIR ENTREPRENEUR SUR L’ÎLE COMMUNISTE

LA HAVANE, CUBA | Daniel Soucy a vendu son terrain de golf et toutes ses affaires à Québec pour partir sur les mers avec son grand yacht. Lorsqu’il a accosté à Cuba, il y a dix ans, jamais il n’aurait imaginé que cette île communiste des Caraïbes deviendrait sa maison.
«Je suis tombé sur une Cubaine, je me suis marié et j’ai eu un enfant, raconte-t-il. Je parlais parfaitement espagnol».
Les premières années, il en a profité pour découvrir l’île. Entrepreneur dans l’âme, il a monté sa propre entreprise touristique, proposant une nouvelle offre touristique dans la ville de Trinidad.
«J’ai commencé à développer des circuits touristiques sur mesure. En bateau, en vélo ou en montagne, il vend ses circuits aux touristes. 90 % de mes clients sont Européen», mentionne l’homme d’affaires.
Enregistré au Québec
Avec son entreprise Passion Adventours, l’entrepreneur québécois a flairé la bonne affaire.
Daniel travaille de sa maison, qui est au nom de sa fille. Il peut opérer des tours, comme entreprise étrangère. «Je suis enregistré d’abord au Québec et avec ça on vient la légaliser sur place», explique-t-il.
Il a notamment en poche un contrat avec un intermédiaire cubain officiel. «Depuis un an, on a doublé notre chiffre d’affaires», admet-il.
Accès difficile mais possible
L’accès à la propriété est difficile, mais possible. «Légalement parlant, ce n’est pas possible pour un étranger d’acheter une propriété à Cuba, mais il y a le système de prête-nom partout sur l’île. Les étrangers achètent à travers un Cubain. Le risque peut être plus élevé», précise Daniel, évoquant de nouvelles possibilités de parapher des contrats légaux avec des témoins.
Lorsque le Journal l’a rencontré à La Havane, il cherchait un local avec un ami français afin d’ouvrir une pâtisserie. «J’ai passé par là. Tout le processus d’incorporation, de légalisation d’une entreprise, je sais comment ça fonctionne», souligne-t-il.

VIVRE DU TOURISME À LA HAVANE

LA HAVANE, CUBA | Un jeune étudiant en urbanisme à l’Université de Montréal a décidé de refaire sa vie à Cuba afin d’y vivre du tourisme et de sa passion pour la vieille Havane.
En juillet, Jérôme Hudon a traversé les douanes avec bien peu de choses; sa machine à espresso, entre autres, et dans ses cartons l’idée d’ouvrir une casa particular, une sorte de gîte touristique privé. Il débarque à La Havane avec une petite somme amassée via le sociofinancement. C’est que le bâtiment acheté quelques mois plus tôt avec sa copine cubaine a besoin de nombreuses rénovations.
Un choix naturel
Expert de la vieille Havane, Jérôme veut personnaliser son offre touristique aux étrangers, principalement aux Québécois. «On pense que ça va devenir un gagne-pain rentable. Je connais très bien La Havane et la culture locale. Je suis capable de présenter la ville, avec un angle personnalisé», dit-il.
Déjà, du toit de son immeuble où Le Journal l’a rencontré il est possible de voir les plus importants monuments de la ville. Il compte bien y aménager une terrasse, où ses convives pourront admirer la vue.
Le choix de Cuba s’est fait naturellement pour Jérôme. Après de nombreux séjours et un stage en urbanisme au Bureau de l’historien, l’entité responsable de tous les travaux de réfection du centre historique et le plus grand propriétaire foncier, Jérôme a acheté un billet d’avion en 2014 avec l’idée de se trouver un sujet de mémoire. «Je n’avais rien qui me retenait au Québec, plus de copine, plus d’emploi», explique-t-il. Il était hébergé chez des amis cubains, architectes et urbanistes. Ils rénovaient des maisons.
«Et là, j’ai vu le système immobilier en place. Je commençais à le comprendre», indique-t-il.
Trouver l’amour
Entre-temps, Jérôme a rencontré une Cubaine et est tombé amoureux. C’est avec elle qu’il a acheté le logement à rénover.
Il l’avoue lui-même: «tu dois être prêt à perdre tout ton investissement lorsque tu te lances en affaire à Cuba». «Évidemment, les investissements peuvent venir de l’étranger, car les salaires locaux sont trop bas. Mais, au final, c’est un Cubain qui est propriétaire, à 100 %». Le risque en vaut la chandelle, assure Jérôme, qui aide aussi d’autres Québécois à étudier le marché cubain.

QUELQUES DATES MARQUANTES

1959: Révolution socialiste cubaine, menée par le chef de l’armée cubaine Fidel Castro. Les Américains sont chassés de l’île. 80 % des Cubains deviennent propriétaires de leur logement. Ils ne peuvent toutefois ni les vendre ni les acheter
1962: Les Américains annoncent l’embargo sur Cuba
La «période spéciale» des années 1990 : À la suite de l’effondrement de l’ex-URSS, une grande crise économique est causée par l’embargo américain. Le peuple avait un mode de vie de subsistance.
1995: Une nouvelle loi permet aux investisseurs étrangers de placer leurs fonds dans pratiquement tous les secteurs d’activités. Ils peuvent ainsi créer des entreprises mixtes dans lesquelles Cuba reste propriétaire à 51 %.
2004: Les entreprises de tourisme peuvent émettre des contrats d’administration sur l’île (exemple: Air Transat)
2008: Raúl Castro remplace son frère à la tête du parti communiste
2011: Les changements se font sentir, Raúl permet aux Cubains de vendre et d’acheter les maisons
2013: Plus de place à l’initiative privée. Il y a l’avènement des travailleurs autonomes. Les Cubains peuvent ouvrir des restaurants privés (paladares) et des auberges (casa particulares).
2014: Nouvelle loi sur les investissements étrangers, qui touche presque tous les secteurs économiques. Cuba veut relancer son économie et un régime fiscal souple est offert aux entreprises étrangères. Aussi, zone franche de Mariel.
Fin 2014: Rapprochement avec les États-Unis
2016 : Discussions pour mettre fin à l’embargo américain
2016: Les étrangers ne peuvent toujours pas acheter une propriété ou un commerce sur l’île. Seuls les Cubains peuvent signer un acte d’achat.

Le Canada doit-il craindre un président Trump?

http://www.lapresse.ca/international/dossiers/maison-blanche

Publié le 13 août 2016 à 05h00 | Mis à jour à 07h05
Le candidat républicain à la présidence américaine, Donald... (PHoto Travis Dove, archives The New York Times)
PHOTO TRAVIS DOVE, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES
Le candidat républicain à la présidence américaine, Donald Trump, dénonce l'Accord de libre-échange nord-américain et appuie le projet de l'oléoduc Keystone XL, deux enjeux qui touchent directement le Canada.

<p>Nicolas Bérubé</p>
Entre les controverses et sa chute dans les sondages, Donald Trump passe un été difficile. Mais c'est son nom qui se trouve sur les bulletins de vote. Or, les politiques qu'il propose à l'égard du Canada tranchent avec les positions républicaines traditionnelles et pourraient nuire à l'économie canadienne, disent des experts. Explications.
IMMIGRATION
Quand Donald Trump parle des frontières, c'est souvent pour dire qu'elles devraient être plus étanches. « C'est vrai pour la frontière avec le Mexique, mais c'est aussi vrai pour la frontière avec le Canada », explique Donald Abelson, professeur de science politique et directeur de l'Institut canado-américain à l'Université de Western Ontario. Quand Trump parle de ne pas laisser entrer les musulmans aux États-Unis, ce sont les traditions frontalières entre le Canada et les États-Unis qui seraient remises en question. « Franchement, c'est inquiétant pour le Canada, dit M. Abelson. Nous avons besoin de créer plus de liens avec les États-Unis, pas moins. »
ÉCONOMIE
Trump a souvent dit que l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) était « un désastre » pour les États-Unis, qui se font « escroquer » par le Canada et le Mexique, selon lui. Frédérick Gagnon, titulaire de la Chaire Raoul-Dandurand, directeur de l'Observatoire sur les États-Unis et professeur au département de science politique de l'UQAM, remarque que Trump joue dans les platebandes des démocrates avec son discours très protectionniste. « Trump contredit également les positions de nombreux républicains : le long de la frontière canadienne, il y a beaucoup d'élus républicains qui sont favorables à l'ALÉNA, qui voient les avantages de cet accord », dit-il.
Trump s'oppose aussi au Partenariat transpacifique (PTP), l'entente conclue récemment par Barack Obama avec divers pays d'Asie donnant sur le Pacifique - à l'exception de la Chine. Le Canada a signé, mais pas ratifié, le traité. « Mme Clinton est contre le PTP, mais on verra ce qu'elle fait si elle devient présidente », dit M. Gagnon.
ENVIRONNEMENT
S'il était élu, Donald Trump encouragerait les énergies fossiles et mettrait fin à la lutte contre les changements climatiques. Rejeté par Obama, le projet de l'oléoduc Keystone XL, qui aurait transporté le pétrole de l'Alberta jusqu'aux villes portuaires du Texas, pourrait revoir le jour sous une présidence de Donald Trump. Ce dernier ne donne toutefois pas son appui inconditionnel au projet, note Frédérick Gagnon. « En campagne, Trump dit qu'il est d'accord, mais qu'il faut négocier un accord favorable aux États-Unis et que les Américains doivent toucher une partie des profits de la vente du pétrole canadien. Donc, avec Mme Clinton, c'est "non". Avec M. Trump, c'est "oui, mais...". »
DIPLOMATIE
Si Trump devait devenir président, c'est lui qui nommerait l'ambassadeur américain au Canada, un poste « crucial » pour les relations entre les deux pays, rappelle Christopher Sands, directeur du Centre d'études canadiennes de l'Université Johns Hopkins, à Baltimore « Je viens de relire le livre de Trump, The Art of the Deal, dans lequel il explique que c'est bien de commencer une négociation avec une affirmation outrancière. Ça déstabilise l'adversaire et ça permet d'arriver à une entente plus favorable. J'ai l'impression que c'est ce que Trump essaie de faire avec ses affirmations comme "construire un mur à la frontière et le faire payer par les Mexicains". Je pense qu'il essaierait de trouver un terrain d'entente plus rationnel avec ses partenaires comme le Canada et le Mexique. »
DÉFENSE
Le Canada est membre de l'OTAN, une organisation « chère et obsolète », selon Trump. Le milliardaire critique les pays qui ne contribuent pas assez, selon lui, au financement commun de l'OTAN et dit qu'ils ne devraient pas nécessairement être défendus s'ils étaient attaqués. « C'est un discours qui rompt avec tout ce qu'ont dit les présidents américains depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, explique Frédérick Gagnon. Il ne tient pas compte des bienfaits du multilatéralisme. On n'a jamais entendu une chose comme ça. Ça illustre à quel point Donald Trump ne maîtrise pas les enjeux internationaux sur le bout des doigts. »
EFFETS À LONG TERME ?
Si Trump devait perdre sa course à la Maison-Blanche, ses idées pourraient-elles lui survivre et façonner le Parti républicain de demain ? Donald Abelson en doute, remarquant que Donald Trump est vu comme « un candidat de l'extérieur » au sein d'un parti qui, jusqu'ici, hésite à se rallier à sa candidature. « Selon moi, le dommage est ailleurs. Le simple fait qu'une personne qui semble s'être donné pour mission d'insulter toutes les minorités, les gouvernements étrangers et même son propre président puisse devenir le candidat d'un parti majeur à la présidence des États-Unis est un bien triste témoignage de la façon dont les États-Unis, en tant que pays, ont évolué. »