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Publié le 22 octobre 2016 à 14h51 | Mis à jour le 22 octobre 2016 à 16h59
Publié le 22 octobre 2016 à 14h51 | Mis à jour le 22 octobre 2016 à 16h59
Le chef du Parti québécois Jean-François Lisée discute avec une citoyenne après son point de presse.PHOTO EDOUARD PLANTE-FRECHETTE, LA PRESSE |
Jean-François Lisée juge «difficile à croire» que le premier ministre Philippe Couillard n'ait pas été informé en mars 2016 du dépôt d'une plainte d'agression sexuelle visant le député Gerry Sklavounos, alors leader parlementaire adjoint. Le chef du Parti québécois réclame l'intervention du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) pour faire la lumière sur la possibilité qu'une personne ait dissuadé Alice Paquet de porter plainte.
Vendredi, le premier ministre avait affirmé qu'il avait «entendu parler de M. Sklavounos et des événements» pour la première fois mercredi soir. «On a rapidement agi de façon très décisive, tout le monde l'a constaté», avait-il déclaré. Le député Gerry Sklavounos a été prestement écarté du caucus libéral jeudi après-midi à la suite de la sortie la veille d'Alice Paquet. La femme de 21 ans maintient avoir été violée avec violence à deux reprises par le député en 2014.
En point de presse, samedi après-midi, dans son fief de Rosemont, Jean-François Lisée a remis en question la version du premier ministre. «[Philippe Couillard] nous dit qu'il n'y a pas eu de transmission d'informations de la police de Québec vers le bureau du premier ministre ou un de ses officiers. Ça me semble difficile à croire, et si c'est le cas, il y a une procédure qui n'a pas été suivie, alors pourquoi? Il faut répondre à cette question-là», a affirmé Jean-François Lisée.
En anglais, le chef de l'opposition officielle a ajouté qu'une telle procédure était la «pratique habituelle» sous le Parti québécois. «Donc, le premier ministre veut nous faire croire qu'il y a eu une enquête sur son leader adjoint et qu'il n'était pas au courant. C'est dur à croire», a-t-il déclaré à une question en anglais. Il n'a pas été possible de vérifier cette version auprès de la police de Québec.«M. Lisée nous démontre, encore une fois, que pour lui tout n'est que tactique et stratégie politique. Dans les circonstances, nous devrions tous être unis et travailler ensemble pour encourager les gens à dénoncer. Le premier ministre a déjà dit qu'il n'était pas au courant. M. Lisée devrait respecter les propos du premier ministre», a déclaré Harold Fortin, le porte-parole du premier ministre.
Le chef péquiste s'en est également pris au premier ministre et au leader parlementaire du gouvernement Jean-Marc Fournier concernant le dépôt d'une plainte en 2012-2013 par une attachée de presse du Parti québécois qui avait alors dénoncé le «comportement déplacé» de Gerry Sklavounos. Selon Jean-François Lisée, il est impensable que Jean-Marc Fournier n'ait pas prévenu Philippe Couillard du «comportement général inapproprié de M. Sklavounous» au moment de le nommer leader parlementaire adjoint, un poste prestigieux, en 2014. «Ça dépasse notre capacité d'imagination! Je pense que le premier ministre a des comptes à rendre sur ces points-là dans les jours qui viennent.»
Malgré la gravité des allégations d'agressions sexuelles portées contre le député de Laurier-Dorion, Jean-François Lisée n'exige pas la démission de Gerry Sklavounos, puisque ce dernier n'est accusé d'aucun crime. Toutefois, le chef péquiste demande «que la police fasse son travail et que le procureur de la Couronne porte l'accusation».
Comme jeudi à l'Assemblée nationale, Jean-François Lisée a dénoncé qu'une personne ait pu inciter Alice Paquet à ne pas déposer de plainte contre Gerry Sklavounos. Or, en entrevue à l'émission 24/60 à RDI jeudi, Alice Paquet a soutenu que les policiers ne l'avaient pas dissuadée de porter plainte et que c'était plutôt son entourage qui l'avait encouragée dans cette voie.
«Quelqu'un l'a dissuadée. Qui est cette personne? Est-ce que c'est le policier, est-ce que c'est l'employeur, est-ce que c'est quelqu'un d'autre? Il faut avoir ces faits-là», a affirmé Jean-François Lisée. Le chef de l'opposition officielle réclame ainsi l'intervention immédiate du BEI. «Je ne m'explique pas le silence du BEI, ou du ministre de la Sécurité publique sur cette question», a-t-il tranché.
Vendredi après-midi, lors du lancement du mouvement «Québec contre les violences sexuelles», Alice Paquet a dénoncé que Gerry Sklavounos demeure toujours député à l'Assemblée nationale. «Il continue de prendre des décisions. Déjà ça, c'est horrible. Qu'on accepte, qu'on prenne la décision à l'Assemblée nationale qu'il reste là, le message qu'ils lancent en ce moment, c'est que c'est correct, que ce n'est pas grave que quelqu'un prenne des décisions. Il a violé, il m'a violée», a-t-elle affirmé. Alice Paquet a également déclaré qu'elle n'accorderait plus d'entrevue, afin de se «concentrer sur l'enquête». Elle va rencontrer les policiers de Québec lundi.
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