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jeudi, février 18, 2016

Négociations: le PQ demande l'abolition d'un «cadeau» aux médecins

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Publié le 18 février 2016 à 05h01 | Mis à jour à 06h18
Gaétan Barrette, ministre de la Santé du Québec... (PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE)
Gaétan Barrette, ministre de la Santé du Québec
PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

TOMMY CHOUINARD
La Presse
(Québec) Le Parti québécois (PQ) demande au gouvernement de renégocier avec les médecins pour ne pas leur accorder « un autre cadeau », la clause remorque leur garantissant les mêmes hausses salariales que les employés de l'État. Il n'en est pas question, réplique le ministre Gaétan Barrette.
Le gouvernement Couillard a consenti aux médecins une clause de parité salariale, mieux connue sous le nom de « clause remorque », dans le cadre de l'entente sur l'étalement des hausses de rémunération signée à l'automne 2014.
En vertu de cette clause, les médecins auront droit au minimum, pour les prochaines années, aux « paramètres salariaux généraux » (PSG) accordés aux membres du Front commun des employés de l'État. Or, comme La Presse l'a révélé cette semaine, un litige oppose Québec et le Front commun au sujet des textes finaux de cette entente de principe conclue en décembre. Le gouvernement veut limiter les PSG à 3 % (1 % pour 2016, 1 % pour 2017 et 1 % pour 2018). Les autres gains salariaux (des augmentations de 2,25 % et des sommes forfaitaires équivalant à 1,5 %) seraient exclus des PSG et qualifiés autrement.
L'objectif du gouvernement est de faire des économies en limitant la portée des clauses remorques, notamment celles des médecins.  
Clause injustifiée
Selon le PQ, le gouvernement doit carrément retirer aux médecins la clause remorque. Pour y arriver, le ministre Barrette doit profiter des négociations avec les fédérations médicales sur les nouvelles ententes de rémunération, a expliqué hier la porte-parole en matière de santé, Diane Lamarre. Elle a souligné qu'il s'agit « d'une première que les médecins aient accès à cette indexation-là » du secteur public.
Selon elle, la clause remorque est d'autant plus injustifiée à la lumière des révélations du Vérificateur général - 400 millions de dollars ont été versés en trop aux médecins de 2010 à 2015.
« Le PQ manipule l'opinion publique », a répliqué Gaétan Barrette. « Il n'y a pas de cadeau aux médecins. » Ils sont « traités comme les autres », puisqu'ils ont « la base » des augmentations du secteur public pour les prochaines années, a-t-il plaidé.
Quelle sera la valeur de la clause remorque pour les médecins ? Ce sera en fonction des décisions du Trésor au sujet des PSG, a répondu M. Barrette. « Pour le moment », c'est 3 %. Cela représente 200 millions de dollars. Les négociations entre Québec et le Front commun pourraient changer les choses. Mais « au maximum », les médecins peuvent espérer 5,25 % (environ 350 millions). Ils n'auront pas droit à coup sûr aux sommes forfaitaires et à la relativité salariale, par exemple, a expliqué M. Barrette.

50 000
Au total, environ 50 000 travailleurs syndiqués qui ne sont pas membres du Front commun, comme les éducatrices en milieu familial et les personnes qui hébergent des handicapés (ressources intermédiaires et de type familial), détiennent aussi une telle clause qui donne droit aux PSG.
6,2 %
En moyenne, le paiement clinique brut d'un médecin a bondi de 6,2 % par an depuis 2010 et augmentera encore jusqu'en 2020.