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Publié par La Presse Canadienne le mardi 20 octobre 2015 à 01h12. Modifié par Charles Payette à 06h55.
Stephen Harper
CALGARY - Stephen Harper démissionne sans le dire à voix haute. Après avoir subi une amère défaite aux mains de celui qu'il avait qualifié de «poids plume», le chef conservateur abandonne la tête de son parti.
Stephen Harper
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C'est ce qu'on a pu comprendre à la lecture d'un communiqué du président du Parti conservateur du Canada, John Walsh.
«J'ai parlé au premier ministre Stephen Harper et il m'a demandé de m'adresser au nouveau caucus parlementaire élu afin de nommer un chef intérimaire, et à l'exécutif national afin d'entreprendre le processus de sélection du chef en vertu de la constitution du Parti conservateur du Canada», écrit M. Walsh dans un communiqué distribué quelques minutes avant l'arrivée de M. Harper au rassemblement des militants conservateurs à Calgary, lundi soir.
Mais dans un dernier élan kafkaïen, le premier concerné n'en a pas dit un mot lors de son discours pour concéder la victoire au chef libéral Justin Trudeau.
«La population canadienne a élu un gouvernement libéral, un résultat que nous acceptons sans aucune hésitation», a déclaré M. Harper.
«Nous avons tout mis en jeu, nous avons donné tout ce que nous avions à donner et nous ne regrettons absolument rien», a-t-il ajouté avant de faire cette admission: «la déception que vous ressentez est ma responsabilité à moi seul».
Il a remercié les électeurs de son comté, applaudi tout de même les résultats de son parti — «on a fait élire une opposition officielle forte dans le Parlement du Canada» — et a quitté la scène sans annoncer que ce ne sera pas lui qui dirigera cette opposition officielle, sans dire non plus s'il demeurait député de Calgary Heritage.
Le premier ministre sortant a prononcé son très court discours devant une minuscule foule.
Comme les troupes conservatrices s'attendaient au pire, on avait réservé une salle bien plus petite qu'aux trois élections passées au centre des congrès de Calgary. Moins de 300 militants étaient là pour applaudir la sortie du chef conservateur.
Cette étrange sortie en a laissé plus d'un pantois.
Alors que les militants quittaient la salle sans savoir qu'ils n'avaient plus de chef, deux ministres sortants, Jason Kenney et Michelle Rempel, ont dû affronter les journalistes à qui ils n'ont pu offrir aucun éclaircissement.
Le personnel de la campagne conservatrice ne pouvait rien expliquer non plus. Mais on a fait savoir que M. Harper ne tiendrait pas la traditionnelle conférence de presse du lendemain des élections.
Plus tôt dans la soirée, M. Kenney, que plusieurs voient comme le probable successeur de M. Harper, blâmait le «ton» de son parti pour la défaite. «Nous avons besoin d'un conservatisme plus ensoleillé, plus optimiste», a dit M. Kenney, parlant d'un gouvernement «trop agressif» qui a déçu «certains électeurs».
Si les militants conservateurs qui ont rapidement déserté la salle n'étaient pas tout sourire, il n'y avait sur aucun visage signe d'une émotion vive. Pas de pleurs, ni de démonstration de déception.
Le dernier geste de Stephen Harper aura été un reflet de ses presque 10 ans au pouvoir. L'homme élu premier ministre la première fois en 2006 a limité ses contacts avec la presse et avec les électeurs au strict minimum. Il s'est toujours montré très secret. Sa démission aura donc ressemblé au reste.
«J'ai parlé au premier ministre Stephen Harper et il m'a demandé de m'adresser au nouveau caucus parlementaire élu afin de nommer un chef intérimaire, et à l'exécutif national afin d'entreprendre le processus de sélection du chef en vertu de la constitution du Parti conservateur du Canada», écrit M. Walsh dans un communiqué distribué quelques minutes avant l'arrivée de M. Harper au rassemblement des militants conservateurs à Calgary, lundi soir.
Mais dans un dernier élan kafkaïen, le premier concerné n'en a pas dit un mot lors de son discours pour concéder la victoire au chef libéral Justin Trudeau.
«La population canadienne a élu un gouvernement libéral, un résultat que nous acceptons sans aucune hésitation», a déclaré M. Harper.
«Nous avons tout mis en jeu, nous avons donné tout ce que nous avions à donner et nous ne regrettons absolument rien», a-t-il ajouté avant de faire cette admission: «la déception que vous ressentez est ma responsabilité à moi seul».
Il a remercié les électeurs de son comté, applaudi tout de même les résultats de son parti — «on a fait élire une opposition officielle forte dans le Parlement du Canada» — et a quitté la scène sans annoncer que ce ne sera pas lui qui dirigera cette opposition officielle, sans dire non plus s'il demeurait député de Calgary Heritage.
Le premier ministre sortant a prononcé son très court discours devant une minuscule foule.
Comme les troupes conservatrices s'attendaient au pire, on avait réservé une salle bien plus petite qu'aux trois élections passées au centre des congrès de Calgary. Moins de 300 militants étaient là pour applaudir la sortie du chef conservateur.
Cette étrange sortie en a laissé plus d'un pantois.
Alors que les militants quittaient la salle sans savoir qu'ils n'avaient plus de chef, deux ministres sortants, Jason Kenney et Michelle Rempel, ont dû affronter les journalistes à qui ils n'ont pu offrir aucun éclaircissement.
Le personnel de la campagne conservatrice ne pouvait rien expliquer non plus. Mais on a fait savoir que M. Harper ne tiendrait pas la traditionnelle conférence de presse du lendemain des élections.
Plus tôt dans la soirée, M. Kenney, que plusieurs voient comme le probable successeur de M. Harper, blâmait le «ton» de son parti pour la défaite. «Nous avons besoin d'un conservatisme plus ensoleillé, plus optimiste», a dit M. Kenney, parlant d'un gouvernement «trop agressif» qui a déçu «certains électeurs».
Si les militants conservateurs qui ont rapidement déserté la salle n'étaient pas tout sourire, il n'y avait sur aucun visage signe d'une émotion vive. Pas de pleurs, ni de démonstration de déception.
Le dernier geste de Stephen Harper aura été un reflet de ses presque 10 ans au pouvoir. L'homme élu premier ministre la première fois en 2006 a limité ses contacts avec la presse et avec les électeurs au strict minimum. Il s'est toujours montré très secret. Sa démission aura donc ressemblé au reste.