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Mise à jour le samedi 11 juillet 2015 à 20 h 01 HAE
Mise à jour le samedi 11 juillet 2015 à 20 h 01 HAE
Le gouvernement de Stephen Harper a annoncé pour environ un milliard de dollars en contrats et subventions au cours de la dernière semaine. À 100 jours des élections fédérales, les partis d'opposition jugent cette pratique opportuniste.
Cette semaine, les conservateurs ont fait une centaine d'annonces partout au pays. Samedi, le premier ministre Stephen Harper s'est engagé à doubler la contribution fédérale au projet d'expansion du Parc national de la Rouge, à Pickering, en Ontario.
« Notre gouvernement avait promis de créer un parc pour les familles du Grand Toronto. Ce sera le premier parc urbain au Canada et un des plus grands dans le monde », a déclaré M. Harper.
Cette générosité ne surprend pas les partis d'opposition. « Ce qu'on pense, nous, c'est qu'ils utilisent la machine gouvernementale pour tenter de se faire réélire », soutient Hans Marotte, candidat du Nouveau Parti démocratique dans la circonscription de Saint-Jean. « On compare avec l'année dernière; c'est une augmentation d'environ 400 % des annonces et des montants investis. Je ne pense pas que la population est dupe de ça », ajoute-t-il.
« Il y a quelque chose d'indécent dans tout ça », estime pour sa part Pablo Rodriguez, coprésident de la campagne du Parti libéral du Canada. « Dans plusieurs cas, ce sont des projets que les collectivités attendaient depuis longtemps. Le gouvernement a dit "on vous donnera pas l'argent tout de suite, on va attendre juste avant l'élection" pour pouvoir en bénéficier sur le plan politique », affirme-t-il.
« C'est un peu comme vouloir acheter les Canadiens avec leur propre argent. »— Pablo Rodriguez, coprésident de la campagne Parti libéral du Canada
Lors de l'annonce d'un investissement fédéral de 60 millions de dollars au port de Québec, le ministre Denis Lebel a toutefois nié qu'li s'agissait d'une stratégie électorale.
« Ça fait un an qu'on me dit, chaque fois que je fais une annonce, que c'est en fonction des élections. On a un travail qui est fait de longue date. Donc vous allez me revoir souvent cet été un peu partout dans différentes annonces, et on va toujours me dire que c'est en fonction des élections », a-t-il affirmé.
Le candidat néodémocrate Hans Marotte n'y croit pas. « Nous, on est persuadé qu'il y avait une stratégie, qu'il y avait un plan. Mais on n'achète pas des votes. Nous, on veut aller sur le terrain du débat. Ce que les gens veulent, ce n'est pas des chèques, c'est de bons emplois », dit-il.
Les libéraux souhaiteraient resserrer les règles pour éviter la confusion entre les dépenses de l'État et les engagements des partis politiques. « Il faut rendre ça le plus neutre, le plus apolitique possible. L'argent des Canadiens appartient aux Canadiens. Si M. Harper veut faire des gains politiques, qu'il dépense son propre argent », lance Pablo Rodriguez.
Les conservateurs ont un peu de marge de manoeuvre : leur dernier budget prévoyait un surplus de 1,4 milliard de dollars.