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samedi, mai 09, 2015

Un délateur maintient qu'il a vendu de la drogue au juge Michel Girouard

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Un délateur maintient qu'il a vendu de la drogue au juge Michel Girouard
PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, DIDIER DEBUSSCHÈRE

Kathleen Frenette
Le délateur qui a mentionné avoir vendu pour «un kilo» de cocaïne au juge Michel Girouard à la fin des années 80 a été contre-interrogé dans le cadre de l’enquête publique visant à faire la lumière sur les allégations portées contre le magistrat de l’Abitibi.
Portant un complet veston-cravate et tentant de s’exprimer le plus clairement possible, le délateur, qui ne peut être identifié, a vu les avocats du juge Girouard tenter de miner sa crédibilité auprès des trois juges qui composent le Comité d’enquête du Conseil de la magistrature.
Sans gêne, il a avoué avoir évolué dans le milieu du crime pendant les trente dernières années et avoir toujours vendu des stupéfiants.
« Moi, la vente de drogue, ç’a toujours été mon ouvrage, mais quand je me faisais arrêter puis mettre en probation ou libérer sous caution, je n’utilisais plus d’employés... je me débarrassais de tout ça», a-t-il dit, main croisée sur le ventre.
Client régulier
Encore une fois, il a répété avoir eu le juge Girouard pour «client» entre les années 1987 et 91, et avoir échangé le travail fait à l’époque par Me Girouard pour de la cocaïne.
De plus, il a affirmé s’être rendu entre 10 et 15 fois à la résidence principale du magistrat pour lui livrer les stupéfiants.
C’est en 2010 que le délateur, qui a subi le test du polygraphe avec succès en 2012, a accepté de devenir un témoin repenti parce que, a-t-il dit, il commençait à avoir «des menaces» et devait se déplacer «avec une veste pare-balle».
Rappelons que depuis le début de l’enquête sur les allégations de transactions de stupéfiants reprochées au juge Girouard, ce dernier essaie de démontrer qu’il est plus blanc que blanc depuis sa nomination, et même avant.
Or, Le Journal a pu apprendre, en faisant une simple recherche sur les plumitifs des différents palais de justice qu’en 2012, deux ans après avoir été nommé, le juge se faisait prendre par la Sûreté du Québec sur la route 117 avec un détecteur de radar à bord de son véhicule.