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lundi, mai 11, 2015

PQ : la suite des choses

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Gilles Duceppe
La course à la chefferie du PQ se terminera cette semaine, mais les résultats, à moins d’une surprise énorme, sont déjà connus.
C’est Pierre Karl Péladeau qui sera le prochain chef du PQ. Ce sera la première fois que ce parti sera dirigé par quelqu’un provenant du milieu des affaires. Pierre Karl Péladeau s’est rendu compte, en cours de campagne, qu’il existe de nombreuses différences entre les affaires et la politique.
S’il a paru incertain en début de campagne, il s’est par la suite adapté aux nouveaux défis auxquels il devra faire face. Ses adversaires fédéralistes n’ont cessé de l’attaquer tout au long de la campagne et, bien évidemment, ils n’arrêteront pas de le faire une fois qu’il aura été élu.
Cela fait partie du débat politique dans toute société démocratique. Il reste toutefois que l’énergie que déploient les autres partis pour l’attaquer est révélatrice du danger potentiel que représente PKP à leurs yeux.
Le nouveau chef affrontera donc des adversaires possédant beaucoup plus d’expérience que lui en politique. Il se retrouvera dans un nouveau rôle et sa force résidera dans sa capacité à rester lui-même dans des fonctions fort différentes de celles qu’il occupait jusqu’à ce jour.

Il est toujours plus difficile en politique de faire l’unité des siens que d’affronter les adversaires
Son premier défi sera toutefois de rallier tous ceux qui, au sein du PQ, ne l’ont pas appuyé dans cette course à la direction. Il est toujours plus difficile, en politique, de faire l’unité parmi les siens que d’affronter les adversaires. Ces derniers, à force de l’attaquer, l’aideront peut-être à réaliser plus rapidement la nécessaire unité dont tout parti a besoin!
Devenir des alliés indéfectibles
PKP doit faire de ses adversaires d’hier des collaborateurs dans le combat qu’il dirigera vers l’objectif ultime qu’est la souveraineté.
Bernard Drainville a montré tout au long de cette campagne qu’il possède «l’art de la question» et il ferait un redoutable leader parlementaire capable d’ennuyer sérieusement le gouvernement. Il possède des qualités semblables à celles qu’avait Michel Gauthier au Bloc Québécois.
Martine Ouellet a prouvé qu’elle avait une solide expertise dans ce qui représente l’économie de l’avenir, c’est-à-dire celle alliant l’environnement, l’industrialisation, l’exploitation des ressources naturelles et les nouvelles technologies.
Pierre Céré a fait preuve d’une capacité à soulever des questions difficiles auxquelles le PQ doit répondre. Sa présence au sein d’une équipe dirigée par PKP ramènerait certainement des militants qui ont abandonné le PQ, étant convaincus que PKP saura répondre à ces questions.
Jean-François Lisée, qui s’est retiré en début de course, serait fort utile en matière de relations internationales. Il pourrait également resserrer les liens au cours des années qui viennent avec les partis indépendantistes écossais et catalan.
Alexandre Cloutier : un incontournable
Enfin, Alexandre Cloutier, celui qui a mené la meilleure campagne, devient un incontournable et un atout majeur pour l’avenir. Bien qu’il ait montré une excellente maîtrise dans les dossiers relevant de la Justice, il serait d’une plus grande utilité en tant que porte-parole en Éducation et, éventuellement, il ferait un excellent ministre de l’Éducation. Un tel rôle lui permettrait d’être en contact plus étroit avec les jeunes qui n’appuient plus massivement le PQ comme auparavant. En somme, la course vient de se terminer, mais le combat ne fait que commencer.