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mercredi, mai 20, 2015

Le Canada imaginaire de M. Couillard

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MISE à JOUR 
Le premier ministre ne s’est pas beaucoup forcé pour répondre à l’élection de Pierre Karl Péladeau à la tête du Parti québécois. Il a simplement reformulé la ligne de François Legault, martelée sans cesse depuis 2014.
Le chef de la CAQ, le 4 septembre dernier
«Ces gens-là peuvent bien avoir le rêve d’un pays imaginaire. Mais la majorité des Québécois veulent travailler sur le pays réel, [...] sur l’économie»,
Philippe Couillard, le 19 mai:
«Le Parti québécois choisit de vivre dans un monde imaginaire sur des enjeux imaginaires. Nous, on choisit d’être sur la réalité.»
Sur la réalité, donc.
Celle du Canada réel ou du Canada de ses rêves?
Parce que s’il s’agit du Canada réel, le premier ministre a un problème.
Lorsqu’il a évoqué la possibilité d’ouvrir la Constitution canadienne, Ottawa lui a fermé la porte au nez, sans ménagement.
Lorsqu’il a demandé avec ses collègues provinciaux à Ottawa d’augmenter le financement des infrastructures, on lui a fermé la porte au nez.
Lorsque son gouvernement a voté une motion à propos du déséquilibre fiscal, il s’est fait traiter de «quémandeur» par l’inénarrable Maxime Bernier.
Lui qui représente une circonscription où le secteur forestier est crucial pour l’économie, il devrait se souvenir que le gouvernement fédéral a laissé tomber cette industrie au Québec, au moment où le même gouvernement versait des milliards à l’industrie de l’auto en Ontario.
Les milliards du Québec pour sauver l’industrie de l’auto en Ontario, est-ce assez réel pour le premier ministre?
Ottawa verse 100 milliards de dollars pour la construction de navires fédéraux à Halifax et à Vancouver, pendant qu’à la Davie de Québec, on est obligé de mettre à pied des centaines de travailleurs. De cette somme gigantesque, le Québec est appelé à verser lui-même 20 milliards, pour enrichir les autres. En réaction, M. Couillard a voté une motion adoptée unanimement par l’Assemblée nationale voulant que le fédéral confie à la Davie la construction d’un brise-glace. Ottawa a fermé la porte au nez du premier ministre du Québec et à l’Assemblée unanime de ses élus!
Le Canada rêvé de Philippe Couillard, celui capable de reconnaître la nation québécoise dans la Constitution, de contribuer à un juste niveau au financement des infrastructures, de reconnaître le déséquilibre fiscal, d’aider le secteur forestier au Québec, de lui octroyer même une modeste part des contrats de navires fédéraux, n’existe tout simplement pas.
Ce Canada rêvé n’existe nulle part, sauf dans l’imaginaire et le monde parallèle de M. Couillard.

Les 14 travaux de PKP (1ière partie)

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Les 14 travaux de PKP (1ière partie)
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Les listes de «défis» à relever par le nouveau chef du Parti québécois abondent depuis quelques jours dans les médias.
Ce mardi matin, un sondage Léger/Le Journal/Le Devoir montre également une remontée de 6 points du Parti québécois dans les intentions de vote en un mois seulement.
Le PQ passe ainsi à 34% d’appuis, dont 41% chez les francophones. Le PLQ recule quant à lui à 32%, dont 22% à peine chez les francophones. La souveraineté monte à 42%, dont 51% de francophones et 55% chez les 25-34 ans.
Ma chronique sur le sondage est ici.
J’y note entre autres choses qu’«un sondage n’est qu’un sondage et l’élection n’aura lieu qu’en octobre 2018. L’arrivée d’un nouveau chef a également presque toujours pour effet d’augmenter les appuis à son parti. Il n’en reste pas moins que, pour le moment, le simple fait de briser le long silence sur l’option indépendantiste redonne du tonus au PQ et à son option.»
Je vous proposerai donc cette semaine une série de billets sur ma propre liste de ce que j'appelle les quatorze travaux de PKP, soit ses principaux défis. Soit deux de plus que pour Hercule...
Vous êtes évidemment invités à réagir et si vous le désirez, à proposer les vôtres.
***
LE DIAGNOSTIC
Pour ma part, avant de proposer quelques remèdes possibles, il m’apparaît essentiel de poser tout d’abord le bon diagnostic.
À mon avis, ce qu’il faut comprendre avant tout est ceci : le lent déclin du Parti québécois qui, l’an dernier, culminait dans une défaite électorale cinglante, est en fait le produit de l’effet cumulatif de deux grands moments de rupture par rapport à ses principaux principes fondateurs.
Première rupture
Sous René Lévesque, son «beau risque» fédéraliste de 1984 tournait en fait le dos à la raison d’être du PQ et ce faisant, faisait éclater son conseil des ministres.
Deux ans auparavant, son imposition par décrets des conditions de travail des employés de l’État écorchait aussi considérablement le lustre social-démocrate du PQ.
Sous son successeur Pierre-Marc Johnson, la rupture se poursuivit de plus belle. Il faudra donc attendre l’arrivée de Jacques Parizeau à la tête du Parti québécois en 1988 pour voir ce parti renouer avec ses principes fondateurs.
Deuxième rupture
L’arrivée de Lucien Bouchard à la tête du PQ en janvier 1996 et son accession simultanée au poste de premier ministre marque la seconde rupture.
Sous M. Bouchard, malgré la quasi-victoire du Oui au référendum de 1995, le Parti québécois mettra son option souverainiste résolument en veilleuse. Malgré les premiers signes évidents d’un recul de la langue française dans la grande région montréalaise, le nouveau premier ministre signifie également sa volonté claire et nette de ne pas renforcer la Loi 101.
Enfin,  sa quête du déficit-zéro et les compressions budgétaires majeures qui handicaperont pour longtemps les systèmes publics de santé et d’éducation, éloigneront à nouveau le PQ de ses principes sociaux-démocrates.

Ce qu’il faut aussi comprendre est ceci : de par son ampleur et par sa durée, cette seconde rupture fut de loin la plus profonde et la plus marquante de la jeune histoire du Parti québécois.
Pourquoi?
Primo, parce qu’à divers degrés, elle s’attaquait en même temps aux trois principaux piliers originels du PQ : souveraineté, social-démocratie et protection de la langue française.
Secundo, parce que cette rupture provoquerait sur le temps une lente et sourde démobilisation au sein même du PQ, mais également dans l’électorat et chez les «partenaires de la souveraineté» - cette brochette de regroupements souverainistes qui, depuis l’arrivée de Jacques Parizeau et surtout, en préparation pour le référendum de 1995, était devenue autant de véritables «multiplicateurs» d’appuis à l’option. Et ce, à travers le Québec.
Tertio : parce qu’après la démission de Lucien Bouchard en janvier 2001, aucun de ses successeurs n’a véritablement mis fin, concrètement, à cet «héritage» laissé par M. Bouchard sous forme d’une rupture coûteuse en appuis. Autant pour le PQ que pour son option.
Lorsque je fais référence dans mes analyses aux effets réels de ces presque vingt ans de silence et d’inaction du PQ sur sa propre option de même que son virage au centre-droit et l’abandon du terrain linguistique, c’est de cette rupture majeure dont je parle.
Le «flou» référendaire que traîne le PQ depuis l’élection générale de 1998 en étant un des principaux et des plus coûteux rejetons politiques.
***
Facteurs de démobilisation
Toujours dans le «diagnostic», on peut donc identifier quatre principaux facteurs de cette lente démobilisation amorcée après le référendum de 1995 :
1) Mise en veilleuse de l’option souverainiste sur tous les plans, incluant sur le moyen même de sa réalisation, soit le référendum.
2) Marginalisation croissante de la militance au sein même du PQ.
3) Abandon de la question linguistique.
4) Virage au centre-droit sur les finances publiques.
Résultats :
1) Avec le temps, la démobilisation au sein même du PQ s’est étendue au mouvement souverainiste élargi.
2) En réaction au virage vers le centre-droit, le Parti québécois s’est vu «saigné» à sa «gauche» par la création de Québec solidaire.
3) L’usure de la mise en veilleuse de son option a aussi fait qu’il fut «saigné» sur son flanc indépendantiste par la création d’Option nationale sous Jean-Martin Aussant.
4) Sous Pauline Marois, le repli identitaire a pris la forme d’un substitut à une option mise de côté.
5) D’élection en élection, le PQ faisait de moins en moins le «plein» de votes chez les souverainistes eux-mêmes.
6) En mai 2011, le Bloc québécois fut à son tour victime de cette lente démobilisation face à la vague orange du NPD.
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PREMIER DÉFI : RECONSTRUIRE
Pour le dire simplement, cela signifie que la véritable «commande» que vient de recevoir PKP de près de 58% de ses membres est avant tout de reconstruire au cours des trois prochaines années ce qui a été déconstruit au Parti québécois même sur deux décennies.
Vaste programme...

LA SUITE: MERCREDI

La fois pour toutes

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Michel Beaudry
Pour enfin en savoir plus et prendre une décision éclairée, c’est la meilleure nouvelle jamais entendue sur le débat: la promesse de PKP d’un institut sur l’indépendance pour finalement en avoir le cœur net. Le projet d’indépendance, de séparation, de souveraineté ou appelez-le comme vous voulez n’a jamais été clairement chiffré. Toutes les données qui, depuis une cinquantaine d’années, nous sont garrochées par la tête sont des avis partisans. Lorsque jappent les fédéralistes, l’indépendance, c’est l’apocalypse certaine alors que les indépendantistes aboient au paradis plein de petits anges. Tout le monde prêche pour sa paroisse, mais avez-vous déjà eu franchement l’impression d’avoir l’heure juste? Pas moi. Des impôts, aux services de santé en passant par l’éducation, les transports, le développement, l’immigration et tout le reste, on a jamais vraiment su comment serait la vie si le Québec devenait un pays. Beaucoup de suppositions, mais peu ou pas de certitudes. Le flou total.
SOYONS AVISÉS
Ce n’est pas en harmonie avec son poing en l’air, mais PKP part de la bonne façon. On va s’informer d’abord. Comme si on allait voir un garagiste avant d’acheter une bagnole usagée, comme si on faisait passer un inspecteur en bâtiment avant d’acheter une maison.
Pas de chapeau, le plus froidement possible, le plus objectivement, on analyse, on questionne, on consulte et, ensuite, la grande question. Ce projet en vaut-il la peine?
Si oui, avant même un référendum, ça prend un plan afin que la population sache dans quelle série d’étapes on s’embarque. Si non, on ferme les livres et on se paie le luxe de ne plus parler de l’indépendance avant 2070. Vidons la question une fois pour toutes, mais d’une façon intelligente et structurée, et sans partisanerie. Après, on sera du grand monde et on saura vraiment de quoi on parle.
TI-PAQUET
  • «Vous auriez pu me le dire que le Canadien était éliminé...» (Ginette avec son manteau rouge au Centre Bell pendant Motley Crue)
  • Chantal Lacroix propose une nouvelle émission pour nous faire connaître nos sénateurs: «Dormez au suivant».
  • Un bac à vieux linge, on peut-tu en installer un devant la maison de Guy Laliberté?
  • Y a-t-il un lien entre l’augmentation du prix du bœuf et la disparition des goons?
  • Archambault a-t-il été vendu pour une chanson?
À DEMAIN
J’ai mis un 20 sur les Rangers avec Yvon Lambert. Il a choisi Anaheim. De l’argent ramassé à terre. Bonne fête le 11.