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jeudi, février 23, 2017

Crise au SPVM: deux décennies de guerre intestine

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Publié le 23 février 2017 à 06h52 | Mis à jour à 08h00
Après les révélations-chocs faites par deux anciens officiers... (Photo Olivier Jean, Archives La Presse)
Après les révélations-chocs faites par deux anciens officiers du SPVM à l'émission J.E., mardi soir, plusieurs enquêteurs, ex-enquêteurs, officiers et ex-officiers se sont confiés à La Presse sous le couvert de l'anonymat.PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Une vendetta entre frères d'armes de la police de Montréal commencée il y a une vingtaine d'années dans les bureaux d'enquêteurs aux stupéfiants serait en toile de fond des révélations-chocs faites par deux anciens officiers du SPVM à l'émission J.E., mardi soir, selon plusieurs enquêteurs, ex-enquêteurs, officiers et ex-officiers qui se sont confié à La Presse sous le couvert de l'anonymat. Et au coeur de cette guerre, Philippe Paul, ancien enquêteur vedette du SPVM qui a pris sa retraite dans la controverse il y a trois ans.
Philippe Paul, ancien enquêteur du SPVM... (Photo archives La Presse) - image 1.0
Philippe Paul, ancien enquêteur du SPVM
PHOTO ARCHIVES LA PRESSE
Giovanni Di Feo et Jimmy Cacchione, ex-officiers du... (Photo Robert Mailloux, archives La Presse) - image 1.1
Giovanni Di Feo et Jimmy Cacchione, ex-officiers du SPVM
PHOTO ROBERT MAILLOUX, ARCHIVES LA PRESSE
Au milieu des années 90, une rivalité acrimonieuse a commencé à se développer entre deux groupes d'enquêteurs ambitieux du SPVM spécialisés dans les enquêtes sur le trafic de stupéfiants.
L'un des groupes, surnommé « la gang des Italiens », comprenait plusieurs enquêteurs d'ascendance italienne, dont Jimmy Cacchione et Giovanni Di Feo, ceux qui ont accusé mardi la Division des enquêtes spéciales de fabriquer des preuves pour se débarrasser de certains policiers. L'autre clan tournait autour de l'enquêteur Philippe Paul.
Les deux groupes se livraient une compétition pour les « grosses jobs », dans le jargon de la police : les saisies de drogue ou d'armes les plus importantes, qui rapportent le plus de prestige à leurs auteurs. Tous disposaient d'informateurs au sein du crime organisé, qu'ils protégeaient jalousement et ne se communiquaient pas. Les soupçons étaient réciproques quant à la façon de gérer ces sources criminelles. 
Pour compliquer le tout, certains informateurs parlaient aux policiers des deux camps rivaux.
La « gang des Italiens » était affectée à la section Stupéfiants du quartier général du SPVM. Philippe Paul oeuvrait quant à lui au sein des sections Stupéfiants régionales. Pour tenter de délimiter le territoire de chasse de chaque section, la direction a décrété que toutes les enquêtes concernant des quantités de cocaïne supérieures à quatre onces devaient dorénavant être transférées à la section du quartier général. Les sections régionales garderaient les enquêtes sur les quantités moindres, d'après nos sources.
La résistance a été farouche du côté des sections régionales. Philippe Paul et ses comparses étaient alors reconnus pour envoyer des agents doubles sur le terrain qui se faisaient passer pour des acheteurs de drogue mais refusaient toujours d'acheter plus de quatre onces, pour ne pas avoir à transférer l'enquête. Lorsqu'un trafiquant tombait dans le panneau, ils lui sautaient dessus et découvraient « par hasard » qu'il avait plusieurs kilos de drogue supplémentaires en réserve. L'opération était toutefois finie à ce stade. Plus possible de transférer l'enquête au quartier général.
La « guerre de coqs » entre les deux clans d'enquêteurs s'est envenimée au fil des ans. Aucun ne faisait confiance à l'autre. 
Si un membre d'un groupe était nommé à un poste d'autorité, il faisait savoir qu'il était réticent à travailler avec un rival en qui il n'avait pas confiance. Les couteaux volaient bas. Dans un rapport, l'un disait avoir vu l'autre discuter avec un mafieux dans un café italien. Le deuxième répliquait par un autre rapport indiquant qu'il manquait des armes à l'issue d'une saisie effectuée par le premier, nous a-t-on dit. Certains officiers ont confié à La Presse avoir été effrayés par l'intensité de cette « guerre » intestine.
SITUATION EXPLOSIVE
Mais la rivalité entre les deux groupes a atteint son paroxysme en 2004. Un trafiquant de la mafia avait été arrêté par Pietro Poletti, enquêteur de la « gang des Italiens ». Comme M. Poletti l'a raconté en entrevue au 98,5 FM hier, le trafiquant, soucieux de se négocier une réduction de peine, avait proposé d'aider l'enquêteur à saisir une grande quantité d'explosifs et d'armes automatiques. La marchandise pourrait être retrouvée par les policiers dans un camion au centre-ville, si on le laissait arranger quelque chose.
Seul problème : le mafieux était aussi en contact avec Philippe Paul, enquêteur du clan adverse. Dans son livre Coupable d'être policier, ce dernier raconte avoir tenté de convaincre le caïd de ne pas livrer les explosifs et les armes au centre-ville, comme prévu, mais de les laisser dans un champ, où lui-même aurait pu arranger leur saisie.
« C'est complètement insensé de déplacer un camion bourré d'explosifs et d'armes dans un coin de la ville aussi peuplé ! », aurait-il dit au trafiquant, en promettant de régler la chose sans publicité ni arrestation si la saisie avait lieu dans un endroit discret.
Le trafiquant a finalement penché pour le centre-ville, et c'est Pietro Poletti qui a réalisé la saisie dans un camion, sur le boulevard René-Lévesque, le 24 août 2004. Environ 135 kg d'explosifs et une douzaine d'armes automatiques ont ainsi été récupérés. Plus de 300 personnes avaient dû être évacuées. 
Le ministre de la Sécurité publique s'était inquiété publiquement de l'affaire, et même les autorités américaines avaient posé des questions sur cet arsenal.
Mais il y a d'autres faits troublants dans cette affaire. Certains acteurs croient encore aujourd'hui qu'on a voulu faire porter le chapeau à un autre acteur du crime organisé dans le but de le recruter comme source. Ce serait dans la foulée de ce bras de fer entre les deux enquêteurs déterminés à s'attribuer le mérite de cette saisie spectaculaire qu'un rapport falsifié écorchant Poletti aurait été rédigé, comme le rapportait ce dernier hier sur les ondes du 98,5 FM. M. Poletti n'a pas rappelé La Presse hier.
En 2006, Giovanni Di Feo est nommé commandant de la Division du crime organisé (DCO) du SPVM. Un de ses premiers gestes est de chasser Philippe Paul et trois de ses collègues de l'antigang, car il n'aime pas leur façon de travailler. Paul demande à aller à la section des stupéfiants de la région Est. Mais il reviendra à la DCO aussitôt que Di Feo sera rapatrié au quartier général de la rue Saint-Urbain par son chef et ami à l'époque, Yvan Delorme.
NOUVEAU CHEF, MÊME GUERRE
En 2010, alors que Marc Parent dirige le SPVM, Pietro Poletti lui fait part de certaines allégations concernant Philippe Paul, dont l'affaire du camion bourré d'explosifs. Le lendemain, le dossier est remis à la Sûreté du Québec. Ses enquêteurs rencontrent Pietro Poletti. Mais au bout de quelques mois, l'enquête ne mène à rien. Les enquêteurs ont davantage de questions que de réponses, toujours selon nos sources.
Le 24 janvier 2012, Giovanni Di Feo et Jimmy Cacchione ont demandé à leur tour de voir Marc Parent pour dénoncer deux policiers, dont Philippe Paul. Un quatrième officier assiste à la rencontre, à la demande du directeur. Un mois plus tard, des informations sont transmises au ministère de la Sécurité publique concernant des soupçons au sujet de la rédaction de rapports de sources. Une nouvelle enquête déclenchée par les révélations des policiers Di Feo et Cacchione est effectuée par la Division des enquêtes spéciales du SPVM. Des carrières sont en jeu. 
« Le contexte est une guerre intestine entre Philippe Paul et les Italiens. Il faut faire attention, car toute l'information vient des antagonistes dans cette affaire. » - Un officier du SPVM à La Presse en janvier 2014
Mais en juin 2013, la « gang des Italiens » est frappée de plein fouet. Di Feo, Cacchione et un de leurs proches, l'enquêteur Tonino Bianco, sont suspendus en raison de différentes informations émanant d'une enquête baptisée Cobra amorcée l'année précédente par la Gendarmerie royale du Canada (GRC). À l'origine, les policiers fédéraux avaient dans leur ligne de mire des individus établis en Floride qui auraient voulu importer de la cocaïne au Québec, en passant par l'aéroport Montréal-Trudeau. En écoutant leurs cibles au téléphone, les enquêteurs se sont rendu compte que l'une d'elles, un ancien informateur du SPVM, parlait à l'enquêteur Bianco, selon des déclarations sous serment déposées devant la Cour du Québec. Les enquêteurs de la GRC ont alors mis sur écoute le policier montréalais et ont entendu ce dernier converser avec l'inspecteur-chef Di Feo. La GRC a alors prévenu le SPVM, qui a demandé l'assistance de la police fédérale pour enquêter sur ses employés. En décembre 2012, un juge de la Cour du Québec permet à la GRC d'écouter les téléphones de Giovanni Di Feo et Jimmy Cacchione.
Entre décembre 2012 et février 2013, les enquêteurs de la GRC interceptent 102 conversations impliquant Di Feo et Cacchione. Sur ces 102 conversations, Giovanni Di Feo parle à 68 reprises à l'ancien président de l'Agence de sécurité BCIA Luigi Coretti qui est alors accusé de fraude, de fabrication et d'usage de faux. À l'époque, le SPVM a expliqué que Di Feo, Cacchione et Bianco ont été suspendus en raison de « fréquentations douteuses et [de] leur manque de loyauté ». Ils ne seront toutefois jamais accusés de quoi que ce soit. L'affaire se termine par une entente confidentielle prévoyant un règlement financier et l'abandon de tous les chefs disciplinaires.
En 2014, à la suite de nouvelles allégations sur ses rapports avec ses sources dans les milieux criminels, c'est au tour de leur rival Philippe Paul d'être suspendu. Il prendra sa retraite quelques heures plus tard. Quelques accusés qu'il avait lui-même arrêtés, ou qui avaient été appréhendés grâce à des informations provenant de ses sources, bénéficieront d'un arrêt du processus judiciaire au cours des deux années qui suivront. Parmi eux, un chef de clan de la mafia montréalaise, Antonio Mucci.
Joint hier par La Presse, Philippe Paul s'est dit favorable à la tenue d'une enquête sur les affaires internes à la police de Montréal.
« S'il y a une enquête, elle doit être chapeautée par le Directeur des poursuites criminelles et pénales. C'est vrai que les techniques employées par les enquêteurs des affaires internes ne sont pas toujours du niveau qu'elles devraient être », a-t-il déclaré.
Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l'adresse postale de La Presse.

mercredi, février 22, 2017

Commissaire à l'éthique: une candidate avait contribué au PLQ

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Publié le 22 février 2017 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Le gouvernement Couillard souhaiter nommer l'avocate Diane Simard... (PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE)
Le gouvernement Couillard souhaiter nommer l'avocate Diane Simard pour succéder à Jacques Saint-Laurent comme commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale. Mais cette proposition s'est heurtée à un obstacle de taille, alors que cette dernière a donné 100 $ à la caisse du parti l'année dernière.
PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE
DENIS LESSARD
La Presse
Avocate spécialisée dans les questions d'éthique et de gouvernance, Me Diane Simard était la candidate proposée par le gouvernement Couillard pour succéder à Jacques Saint-Laurent comme commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale.
Mais cette proposition s'est heurtée à un obstacle de taille lorsqu'elle a été soumise à l'opposition, péquiste comme caquiste : Me Simard, directrice du contentieux de l'Union des municipalités, avait donné 100 $ à la caisse du Parti libéral du Québec (PLQ).
«Je me suis présentée au lancement du livre de John Parisella au musée McCord, en mars 2016, je ne savais pas que j'aurais à faire un chèque», a expliqué Me Simard, jointe hier par La Presse. MeSimard, qui avait joué un rôle important dans la rédaction du code d'éthique pour les employés municipaux, savait très bien que cette contribution posait problème à une candidature au poste de chien de garde de l'éthique des parlementaires.
Elle avait soumis son nom aux emplois supérieurs au conseil exécutif, mais on ne lui avait pas proposé ce poste spécifique. Au cabinet de Rita de Santis, on avait suggéré son nom au Conseil exécutif au même moment, mais sa contribution n'apparaissait pas encore sur les listes du Directeur général des élections.
Est alors survenue la démission de Pierre Karl Péladeau, et tout le processus a été suspendu le temps que le Parti québécois trouve un nouveau chef. La règle non écrite veut qu'on ne pourvoie pas ces postes de mandataires de l'Assemblée nationale, qui requièrent l'appui des deux tiers des députés, quand un parti n'a pas un chef permanent. De la même manière, de façon informelle, on attend de trouver un candidat qui fait l'unanimité, et qui n'obtient pas les deux tiers des voix.
À la fin de 2016, quand Jean-François Lisée était en poste, le gouvernement a donc proposé MeSimard, sans vérifier toutefois que cette dernière avait, entre-temps, fait une contribution politique. Me Simard comprend parfaitement que ce geste la disqualifiait pour ce poste, mais il semble qu'on ne lui ait pas précisé qu'aux emplois supérieurs, on la voyait pour cette fonction délicate.
«Pas facile de trouver les meilleures personnes»
En point de presse, hier, sans identifier la candidate, la ministre des Institutions démocratiques, Rita De Santis, a révélé que la proposition de Québec avait été repoussée. Des candidats de calibre sont difficiles à dénicher. «Ce n'est pas facile de trouver les meilleures personnes, particulièrement si on pense qu'on doit avoir un certain consensus, sinon l'unanimité. Je pense à une personne que je croyais qui était absolument fantastique. On en avait même parlé avec des partis d'opposition. La pauvre personne, à un moment donné, a fait un don de 100 $ au PLQ. Ça l'a disqualifiée», a déploré la ministre.
À l'inverse, elle soutient qu'elle n'aurait pas disqualifié un candidat qui aurait donné 100 $ au Parti québécois. «Je dirais : ce n'est pas là-dessus qu'on va prendre une décision, 100 $ au PQ...»
Elle répliquait au député caquiste de Borduas, Simon Jolin-Barrette. « On ne s'est pas opposés à une candidature, le gouvernement a retiré sa proposition », a souligné le député caquiste. Pour lui, une contribution à un parti ne devrait pas automatiquement disqualifier un candidat.
Selon lui, le gouvernement devrait soumettre trois noms de candidats pour chacun de ces postes afin d'offrir un choix aux partis de l'opposition.
« Les oppositions ont donc un très grand pouvoir, celui de refuser une nomination avant même qu'elle ne soit présentée à l'Assemblée nationale, car la tradition veut qu'on recherche l'unanimité », a expliqué Mme De Santis.
«Le gouvernement ne peut donc agir seul, mais les oppositions ne doivent pas bloquer le processus. Il s'agit d'une responsabilité partagée de s'assurer que nos institutions puissent fonctionner», a ajouté Mme De Santis.
À la fin des années 90, le gouvernement Bouchard et l'opposition libérale étaient à couteaux tirés et, pendant longtemps, n'avaient pu s'entendre sur le choix d'un directeur général des élections. Comble d'ironie, il avait fallu légiférer pour pouvoir renouveler l'intérim d'une personne désignée en attendant une nomination en bonne et due forme.
«Le fait de soumettre plusieurs candidatures risque de mettre davantage de personnes dans l'embarras. Cela pourrait aussi soumettre le processus à de la partisanerie par les partis d'opposition, par exemple. Qu'adviendrait-il si chacun des partis s'arrogeait un des candidats soumis sans s'entendre sur celui qui récoltera les deux tiers de l'Assemblée requis pour entériner la nomination? À la fin du processus, la crédibilité de la personne nommée serait teintée par les considérations partisanes [...] Cela risquerait de repousser les candidatures au lieu de les inciter », a affirmé la ministre De Santis. «Plus de candidats, plus de possibilités de magouilles», a-t-elle laissé tomber.

dimanche, février 19, 2017

La funeste autoroute 50 sera élargie

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Publié le 19 février 2017 à 05h00 | Mis à jour à 07h18
L'autoroute 50, qui relie Gatineau à Mirabel et... (Photo Patrick Woodbury, Archives Le Droit)
L'autoroute 50, qui relie Gatineau à Mirabel et dont certains tronçons ne comportent que deux voies, sera élargie à quatre voies sur toute sa longueur, a annoncé le premier ministre Couillard hier.
PHOTO PATRICK WOODBURY, ARCHIVES LE DROIT
Depuis le début du mois, deux accidents mortels se sont produits sur l'autoroute 50. Ils s'ajoutent à la dizaine d'autres drames survenus sur l'« autoroute de la mort », que Philippe Couillard a promis d'élargir à quatre voies, hier. Le premier ministre du Québec entend donner suite rapidement à la motion en ce sens adoptée à l'unanimité à l'Assemblée nationale, mercredi dernier.
« C'est un projet prioritaire parce qu'il s'agit de la sécurité des gens, a assuré le premier ministre. Il y a une partie de la route qui a été faite à quatre voies [...], mais il reste une partie juste à deux voies où le nombre d'accidents est élevé, et ce sont des accidents malheureusement très graves », a-t-il ajouté.
L'élargissement de l'autoroute, qui traverse une partie de l'Outaouais et des Basses-Laurentides, sera inscrit au Plan québécois des infrastructures (PQI). M. Couillard n'a pas voulu s'avancer sur un échéancier, mais la réalisation du « très, très gros » projet s'échelonnera sans doute sur des années et se fera par segments.
« Mais une fois inscrit [au programme d'immobilisations], il est dans la machine. Les fonds sont réservés et on va vers l'exécution » , a expliqué M. Couillard.
« C'est clair que ce sera un très gros chantier. Par contre, on peut déjà faire des travaux plus restreints pour améliorer la sécurité des gens sur la route. »
Il a aussi souligné l'importance économique de la modernisation de ce tronçon qui relie Gatineau à Mirabel sur 158 km.
« C'est pour ça qu'on avait pris cet engagement-là et qu'on veut faire avancer le projet », a-t-il dit, rappelant que lors de la dernière campagne électorale, il avait promis de se pencher sur l'amélioration de l'autoroute 50.
La motion du PQ
C'est le député du Parti québécois Stéphane Bergeron qui a présenté la motion, mercredi dernier, demandant au gouvernement d'agir rapidement dans le dossier de l'élargissement de l'autoroute 50. La motion a été adoptée à l'unanimité, mais les députés libéraux l'ont fait amender pour ajouter que le projet devrait se faire « par phases ».
« Ça permet de rendre les projets plus gérables par les enveloppes budgétaires disponibles, a expliqué Philippe Couillard. Il y a toujours une limite dans les fonds à notre disposition et c'est une bonne façon de gérer [un projet de cette ampleur]. »
Par ailleurs, les députés caquistes de l'Outaouais réclament que des travaux de sécurité pour les tronçons les plus dangereux de l'autoroute soient entrepris immédiatement, prônant des mesures comme « la bonification de l'éclairage de certains tronçons la nuit, l'ajout d'espaces de répit et de séparateurs dans les virages problématiques ».
La route de la mort
Dans les six derniers mois seulement, cinq personnes sont mortes lors d'un accident survenu sur l'autoroute 50. Depuis le début du mois de février, deux accidents mortels se sont produits : l'un à Gatineau et l'autre à Grenville-sur-la-Rouge. Une passagère de 24 ans a perdu la vie dans une collision frontale en novembre dernier, et deux jeunes femmes de 21 et 26 ans sont aussi mortes dans un face-à-face survenu en septembre.