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lundi, octobre 17, 2016

Une campagne pour insister sur les dangers de la contrebande de tabac

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Publié le 17 octobre 2016 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Au Canada et ailleurs dans le monde, l'utilisation... (photo chris ratcliffe, archives bloomberg)
PHOTO CHRIS RATCLIFFE, ARCHIVES BLOOMBERG
Au Canada et ailleurs dans le monde, l'utilisation de groupes paravents est une tactique qui vise à donner un vernis de crédibilité aux arguments d'une industrie qui en possède très peu dans l'opinion publique.

Isabelle Hachey
ISABELLE HACHEY
La Presse
Imperial Tobacco Canada utilise des groupes comme l'Association canadienne des dépanneurs en alimentation (ACDA) et sa branche québécoise pour faire passer ses messages auprès du public et pour exercer des pressions sur les gouvernements, révèle un document interne du géant du tabac.
Le document, que La Presse a obtenu, décrit la stratégie d'Imperial Tobacco pour contrer les hausses de taxes et l'adoption de mesures antitabac en insistant sur les dangers que pose la contrebande de cigarettes au Canada.
Le document PowerPoint a été divulgué au début du mois d'octobre à des organismes canadiens de santé publique par un employé de la multinationale British American Tobacco, propriétaire à 100 % d'Imperial Tobacco Canada. Il s'agit de la stratégie de campagne de l'entreprise en matière de lutte contre la contrebande, présentée à la maison mère britannique en 2012.
Parmi les «voix» d'Imperial Tobacco Canada, on y retrouve l'ACDA et la Coalition nationale contre le tabac de contrebande (CNCTC). Ces deux organisations, soupçonnées depuis longtemps par les organismes de santé publique d'être des «groupes paravents» de l'industrie du tabac, refusent catégoriquement de dévoiler la proportion de leur budget provenant d'Imperial Tobacco.
«Les liens étaient bien connus, mais c'est la première fois qu'ils sont si clairement confirmés », dit Cynthia Callard, directrice générale de Médecins pour un Canada sans fumée. «Les preuves suggèrent fortement que l'ACDA et sa branche québécoise ont été mises sur pied et restent financées par Imperial Tobacco.»
L'ACDA et ses filiales régionales ont été créées il y a une dizaine d'années, au moment où le resserrement des lois antitabac - bannissement des commandites, interdiction de fumer dans les bars et les restaurants - poussait Imperial Tobacco à se tourner vers les dépanneurs pour défendre ses intérêts.
Une tactique qui n'est pas nouvelle
Au Canada et ailleurs dans le monde, l'utilisation de groupes paravents est une tactique qui vise à donner un vernis de crédibilité aux arguments d'une industrie qui en possède très peu dans l'opinion publique.
Imperial Tobacco nie toutefois utiliser l'ACDA et la CNCTC comme porte-voix. «On a une relation d'affaires très importante, mais est-ce qu'on a créé ces associations? Non. Elles représentent leurs membres, pas Imperial Tobacco», assure le directeur des communications externes de l'entreprise, Éric Gagnon. Il refuse de dévoiler l'ampleur du financement versé par l'entreprise à ces organisations.
«Nous ne sommes certainement pas un groupe paravent pour Imperial Tobacco», s'indigne le président sortant de l'ACDA, Alex Scholten. Il admet avoir discuté de contrebande avec Ie cigarettier pour «clarifier ses préoccupations» sur cet enjeu. L'ACDA a aussi mené une campagne contre la contrebande «étant donné l'ampleur des ventes illégales de tabac au Canada».
«Ces initiatives conjointes ne sont pas inhabituelles dans nos associations. Nous travaillons souvent avec divers manufacturiers et fournisseurs de notre industrie», dit M. Scholten.
La CNCTC, qui n'a pas de directeur ni de personnel, est gérée par une boîte de communication, Impact Affaires publiques. Mario Lavoie, un employé de la boîte, affirme qu'Imperial Tobacco est un membre de la coalition parmi d'autres, refusant de préciser quelle part de son budget lui verse le fabricant de tabac.
L'opposition financée par l'industrie
Depuis quelques semaines, l'industrie du tabac et ses alliés ont entamé une campagne contre l'emballage neutre des cigarettes, une mesure de santé publique adoptée par un nombre croissant de pays et promise par le gouvernement de Justin Trudeau.
La nouvelle campagne fait écho à celle qui a été menée au Royaume-Uni, où l'interdiction des marques et des logos est entrée en vigueur en mai dernier. Or, une récente étude britannique démontre que les trois quarts des individus et des organisations qui se sont opposés à cette mesure au Royaume-Uni avaient reçu un financement des fabricants de tabac. La majorité d'entre eux avait omis de divulguer ce lien financier.
«Un manque troublant de transparence empêche les gouvernements de détecter les intérêts en jeu et crée l'impression d'une large opposition à des politiques qui ont le potentiel de réduire le tabagisme», note la Dre Jenny Hatchard, auteure de l'étude publiée mardi dans le British Medical Journal (BMJ Open).
La codirectrice de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, Flory Doucas, met en garde contre cette impression créée de toute pièce par les cigarettiers: «On pense que l'industrie du tabac n'a plus l'influence qu'elle avait jadis, mais on voit clairement qu'elle en a encore lorsqu'elle utilise des groupes façades.»
***
LE PROJET M & M
En 2012, Imperial Tobacco Canada a utilisé des municipalités pour faire pression sur le gouvernement du Québec. Par l'entremise de l'Association québécoise des dépanneurs en alimentation (AQDA), le fabricant de tabac a sollicité l'appui de dizaines de municipalités dans sa campagne contre la contrebande de cigarettes. Selon un document interne, Imperial Tobacco Canada a appelé cette stratégie le «Projet M & M» puisqu'il visait à «Mobiliser les Municipalités afin de pousser le gouvernement à l'action». L'AQDA s'est servie de l'appui qu'elle avait récolté auprès des villes contre la contrebande pour exiger... un gel des taxes provinciales sur les cigarettes. «Augmenter les taxes sur le tabac ne ferait qu'empirer le problème», lisait-on dans une publicité pleine page achetée dans Le Soleil, le 16 novembre 2012. «Les municipalités se sont vraiment fait avoir, estime Flory Doucas. Pour nous, il était déjà clair que l'AQDA était un groupe façade de l'industrie du tabac. Mais de voir Imperial Tobacco aussi intimement lié à ses campagnes, c'est un signal d'alarme.»

Trump en affaires avec «l'ennemi» chinois

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Publié le 17 octobre 2016 à 06h18 | Mis à jour à 06h18
Donald Trump... (AP)
Donald TrumpAP
BEN DOOLEY
Agence France-Presse
Donald Trump a fait de la Chine un épouvantail de sa campagne pour la Maison-Blanche, l'accusant de «voler» des emplois américains. Mais cela n'a pas empêché l'une de ses sociétés de négocier un lucratif partenariat avec un mastodonte étatique chinois, selon des sources concordantes.
Dans ses discours, le milliardaire accuse la Chine, «ennemie» de l'Amérique, de manipuler sa devise et promet d'engager une guerre commerciale à son encontre.
Mais son groupe Trump Hotel Collection (THC) n'en a pas moins cherché à conclure un accord avec le groupe énergétique State Grid Corporation --le plus gros groupe d'Etat chinois-- pour gérer un colossal projet immobilier avec hôtel de luxe dans l'est de Pékin, selon des sources au fait des négociations.
De quoi donner du grain à moudre à ceux qui mettent en doute la sincérité du discours politique de l'homme d'affaires, même si aucune infraction n'apparaît avoir été commise. Interrogée, son équipe de campagne n'a pas répondu aux questions de l'AFP.
Les pourparlers engagés en 2014 avec State Grid ont débouché sur un protocole d'accord en vue d'un contrat de 100 à 150 millions de dollars sur 15 ans, a indiqué à l'AFP Robby Qiu, ancien directeur des bureaux de Trump en Chine.
Les négociations ont été confirmées à l'AFP, sous couvert d'anonymat, par une autre source en ayant une connaissance approfondie.
THC, qui gère le portefeuille d'immobilier de luxe de l'homme d'affaires, est opérateur d'hôtels «Trump» et de golfs dans nombre de pays, du Panama à l'Azerbaïdjan en passant par l'Indonésie.
De son côté, State Grid est la deuxième entreprise mondiale en termes de chiffre d'affaires selon le classement Forbes Global 500, alimentant en électricité 1,1 milliard de Chinois. Elle est directement administrée par le gouvernement central et ses dirigeants - issus des hauts rangs du Parti communiste chinois (PCC) - sont nommés par Pékin.
Donald Trump et des membres de sa famille se sont montrés «enthousiasmés» à l'idée de décrocher un contrat avec State Grid, selon la source qui a requis l'anonymat.
Ne pas «supplier» les communistes
Cet enthousiasme cadre mal avec les violentes attaques antichinoises du candidat républicain --mais également avec ses propos antérieurs aux pourparlers.
Dès 2011, Trump qualifiait les dirigeants chinois «d'ennemis» des États-Unis: «Que dire d'autre de gens qui détruisent l'avenir de nos enfants, qui gâchent notre mode de vie?», écrivait-il. «Nous ne devons pas supplier les communistes pour quelques menus contrats».
Des négociations avec des groupes étroitement liés au gouvernement chinois se sont pourtant poursuivies plusieurs mois après l'entrée en campagne de Donald Trump, selon M. Qiu.
En juillet 2015, soit un mois après l'annonce de sa candidature, son entité appelée en chinois «Trump Business Group» à Shanghai cherchait à recruter deux employés ayant une expérience «des grands groupes étatiques», selon une offre consultée par l'AFP.
Le directeur général de THC, Eric Danziger, confiait en octobre 2015 au China Daily qu'il recherchait «activement» des projets à Pékin, Shanghai et Shenzhen (sud).
«Ce qui entache encore davantage sa réputation, c'est de travailler avec des émanations de l'État chinois après en avoir critiqué si violemment la politique», observe Derek Scissors, expert en relations sino-américaines à l'American Enterprise Institute.
Le milliardaire cherche à s'implanter dans la deuxième économie mondiale depuis au moins 2006, année où il entama le processus d'enregistrement de sa marque à Hong Kong et en Chine continentale.
Depuis, il a présidé et possédé au moins neuf sociétés entretenant des relations avec la Chine, selon des documents financiers transmis à la Commission électorale américaine, dont quatre enregistrées à New York pour un projet d'hôtel à Shenzhen.
«Notre intérêt reste entier»
Le premier contrat d'importance décroché par Trump en Chine fut en 2008 un accord avec le promoteur géant Evergrande et le groupe hongkongais Orient Property pour un complexe résidentiel à Canton - l'objectif affiché étant d'étendre ce partenariat à 10 projets chinois. Mais cette collaboration ne portera pas de fruits.
En 2012, la famille Trump relance ses efforts et ouvre un bureau au 25e étage d'un gratte-ciel de Shanghai. Une dizaine d'employés y sont recrutés pour trouver des partenaires locaux à THC.
M. Trump était alors déjà en relation avec des entreprises étatiques chinoises, dont ICBC, la plus grande banque chinoise dont le siège américain se trouve dans la Trump Tower à New York.
Avant sa candidature présidentielle, Donald Trump restait toutefois très peu connu en Chine. À quelques exceptions près, dont le président de State Grid à l'époque, Liu Zhenya, ancien membre suppléant du comité central du Parti communiste chinois, «qui lui avait lu plein de livres à son sujet», sourit M. Qiu.
Quand des cadres de State Grid voyageaient à New York, ils étaient gratuitement hébergés au Trump International Hotel et invités par THC à de luxueux dîners valant «plusieurs milliers de dollars», selon Robby Qiu.
Mais les négociations ont été gelées après l'ouverture d'une enquête pour corruption visant State Grid et la Cour des comptes chinoise a dénoncé en juin 2015 le recours illégal à des terrains publics pour ce projet. Les travaux ont cessé. Rien n'indique que des entreprises du groupe Trump aient été visées dans le cadre de l'enquête.
«Nous ne sommes pas en discussions actuellement avec State Grid», a assuré à l'AFP une porte-parole de Trump Hotels, le nouveau nom de THC, avant d'ajouter: «Notre intérêt reste entier pour les métropoles asiatiques, notamment chinoises, et nous continuerons en conséquence à y étudier de possibles opportunités».
Aucune loi n'interdit aux présidents américains de faire des affaires à l'étranger et Donald Trump a indiqué qu'il chargerait ses enfants de reprendre ses activités s'il était élu.

Prêts hypothécaires: entrée en vigueur de nouvelles mesures

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Publié le 17 octobre 2016 à 08h11 | Mis à jour à 08h11
De nouvelles mesures fédérales visant à réduire les risques pour certains... (Photo Alain Roberge, Archives La Presse)
PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE
La Presse Canadienne
Ottawa
De nouvelles mesures fédérales visant à réduire les risques pour certains acheteurs de première maison sont entrées en vigueur lundi.
Tout nouveau prêt hypothécaire assuré doit maintenant faire l'objet d'une simulation de crise par le prêteur qui est plus rigoureuse que celle qui est actuellement appliquée dans de nombreux cas.
Cette exigence touche notamment les prêts hypothécaires à taux fixe de cinq ans ou plus, qui en étaient exclus jusqu'ici.
Elle vise à s'assurer que les Canadiens qui contractent des prêts hypothécaires puissent les rembourser, même si les taux d'intérêt augmentent ou que leur revenu baisse à l'avenir.
Le gouvernement fédéral veut stabiliser les marchés du logement du pays, en particulier dans des villes comme Toronto et Vancouver, où les prix ont fortement grimpé.