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samedi, septembre 10, 2016

Cloutier veut s’attaquer au lieutenant-gouverneur

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Le représentant de la reine devrait se contenter de l’aide financière du fédéral


Alexandre Cloutier, candidat à la chefferie du Parti québécois, veut utiliser l’argent versé par le provincial au lieutenant-gouverneur afin de créer un Conseil permanent pour la jeunesse, composé de 25 jeunes de 15 à 30 ans.

Alexandre Cloutier, candidat à la chefferie du Parti québécois, veut utiliser l’argent versé par le provincial au lieutenant-gouverneur afin de créer un Conseil permanent pour la jeunesse, composé de 25 jeunes de 15 à 30 ans.  L’aspirant chef péquiste Alexandre Cloutier promet de couper les vivres au lieutenant-gouverneur s’il devient premier ministre.
Chaque année, le gouvernement du Québec allonge 750 000 $ pour le fonctionnement du bureau du représentant de la reine dans la Belle Province. Le fédéral débourse pour sa part 150 000 $ par an, en plus de lui verser un salaire de 140 000 $.
Sous un gouvernement Cloutier, le lieutenant-gouverneur devrait se contenter de l’argent du Canada. Québec ne verserait plus un sou à cette fonction «archaïque, dépassée, qui ne sert absolument à rien», affirme le prétendant au trône péquiste.
«S’ils en veulent, à Ottawa, ils s’organiseront pour le financer», insiste-t-il. Une fois indépendant, le Québec pourra abolir définitivement cet héritage de la monarchie, promet-il.
Conseil jeunesse
Le candidat à la succession de Pierre Karl Péladeau veut utiliser cet argent pour créer un Conseil permanent pour la jeunesse. Composée de 25 jeunes de 15 à 30 ans, cette instance aurait pour fonction de conseiller le premier ministre sur les enjeux touchant la jeunesse.
«Je donnerais aussi la responsabilité à ce groupe de jeunes là de former et de préparer la relève pour leur donner le goût de participer à des postes électifs et des conseils d’administration», plaide-t-il en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
Projets de loi de l’opposition
Alexandre Cloutier propose également qu’une série de changements soient apportés au fonctionnement de l’Assemblée nationale pour revaloriser le rôle de député.
À l’heure actuelle, les projets de loi déposés par l’opposition n’ont pratiquement aucune chance d’être adoptés en raison de la mainmise du gouvernement.
Le député de Lac-Saint-Jean veut s’inspirer de ce qui se fait à Ottawa, où un tirage au sort organisé par la Chambre des communes permet que des textes législatifs des partis adverses soient étudiés par les élus.
Vote libre
M. Cloutier revient également avec ses suggestions de créer un poste de directeur parlementaire du budget, de réformer le mode de scrutin et de permettre le droit à la dissidence et le vote libre pour les députés.
Le vote libre n’est-il pas déjà permis au Parti québécois? «Si on fait le tour des députés, ils vont probablement dire que c’est déjà le cas, mais il y a une différence entre l’inscrire formellement et une pratique informelle», rétorque-t-il.

Affaire Lessard: le commissaire à l’éthique ouvre une enquête

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L'entreprise dirigée par son ex-conseiller politique a reçu 3 M$ de l'État


MISE à JOUR 
Le ministre Laurent Lessard  Le commissaire à l’éthique et à la déontologie accède à la demande des partis d’opposition et fera enquête sur la subvention de 3 M$ accordée à l’entreprise dirigée par un ex-conseiller politique du ministre Laurent Lessard.
«Comme le prévoit le Code, le commissaire enquête à huis clos», indique le commissaire, dans un communiqué diffusé en fin d’après-midi, vendredi.
«Si le commissaire en vient à la conclusion qu'un manquement a été commis, il remet sans délai un rapport d'enquête, énonçant les motifs à l'appui de ses conclusions et ses recommandations», précise le communiqué.
Rappelons que dans la foulée des révélations de notre Bureau parlementaire, jeudi, la Coalition avenir Québec et le Parti québécois s'étaient empressés de réclamer aux commissaires à l’éthique et au lobbyisme qu’ils enquêtent sur le dossier.
Les deux partis accusent le ministre Lessard d’avoir «manqué de jugement» en faisant appel, en mai 2014, aux services d'un conseiller de longue date, Yvon Nadeau, même s’il savait que ce dernier dirigeait une entreprise en quête d’une subvention gouvernementale.
La demande du ministre Lessard refusée
Confronté aux faits soulevés par notre Bureau parlementaire, le ministre Laurent Lessard s’est défendu cette semaine d'être intervenu dans le dossier.
Le commissaire a visiblement décidé de ne pas donner suite à la demande que lui a fait M. Lessard, jeudi.
En effet, le ministre avait invité le commissaire à rendre public l’avis qu’il lui aurait sollicité au moment de réembaucher M. Nadeau à son bureau de comté, même si son entreprise, Pyrobiom, sollicitait à ce moment une subvention au gouvernement.
M. Lessard était alors ministre des Forêts. Son ministère était déjà ciblé depuis janvier par un mandat de lobbying enregistré par un associé de Pyrobiom à l’époque, en lien avec un projet d’usine de transformation de résidus forestiers en biocarburant.
Jamais le nom de M. Nadeau n’a été inscrit au registre des lobbyistes. Seul le nom de son associé de l’époque y figure encore.
En entrevue avant la publication de notre reportage, M. Nadeau, qui a été responsable du bureau de comté de Lotbinière-Frontenac de 2003 à 2013, avait rapporté que c’est à sa propre initiative qu’il avait contacté l’avocat-conseil du commissaire à l’éthique avant de revenir travailler pendant un an pour M. Lessard.
Le Commissaire au lobbyisme, de son côté, s’est limité à indiquer qu’il traiterait les plaintes déposées par le PQ et la CAQ.
Par ailleurs, selon ce qu'il a été possible d'apprendre, M. Lessard souhaitait être aux côtés de ses collègues Arcand et Boulet lors de l'annonce de la subvention, le 4 juillet dernier, mais aurait décidé à la dernière minute de ne pas y participer.

vendredi, septembre 09, 2016

L’espoir de Lisée

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Il doit convaincre qu’il a appris de ses erreurs et aborde les choses vraiment différemment aujourd’hui.


MISE à JOUR 
POL-CONFÉRENCE DE PRESSE DE DÉPUTÉS DU PQ  Il fallait que tous les analystes reviennent des vacances estivales en disant que la course à la chefferie du PQ manquait totalement d’intérêt pour que ladite course devienne pas mal plus intéressante. Le premier débat, puis l’adhésion de quatre députés au camp Lisée ont vraiment remis du piquant cette semaine.
La question demeure: Jean-François Lisée a-t-il une vraie chance de gagner? Alexandre Cloutier est talentueux, bien organisé, il s’est forgé une avance significative... Et il ne reste même pas un mois avant que les membres du PQ ne commencent à voter. Les membres d’un parti sont des gens politisés dont le comportement électoral est moins volatil que celui de l’électorat en général.
Succès de communication
Je crois sincèrement que la pente est très abrupte pour Lisée, mais pas impossible. Il faut reconnaître qu’il a réussi un tour de force en six mois. Son image publique est passée de «fendant solitaire qui croit tout savoir» à «courageux underdog capable d’écouter et de rassembler des appuis». En plus, il s’est positionné comme une machine à idées, mais sans le côté premier de classe fatigant.
Comme repositionnement, il s’agit d’un exploit communicationnel digne d’être enseigné dans les facultés universitaires de communication. D’autant plus que ce rôle de négligé au début de la course qui persévère et se bat jusqu’à la fin, les Québécois adorent ça... au cinéma comme dans la vie.
Pour espérer causer la surprise, Jean-François Lisée doit maintenant réaliser trois autres prouesses.
Programme chargé !
D’abord, il doit convaincre ses collègues et amis du Parti québécois que le nouveau Jean-François, revu et amélioré, est là pour rester. Il doit les convaincre que ce Jean-François 2.0, celui qui écoute les autres et agit en coéquipier exemplaire, n’est pas qu’un personnage le temps d’une opération séduction.
Au fond, il doit convaincre qu’il a appris de ses erreurs et aborde les choses vraiment différemment aujourd’hui. Pas une tâche facile... Dans un parti politique, les gens ont parfois la mémoire longue.
Ensuite, monsieur Lisée doit obtenir quelques appuis supplémentaires d’éminences grises du parti. J’ai la conviction que nombre de militants péquistes flottent dans l’incertitude face à son choix de renoncer clairement à un référendum dans le prochain mandat. Ceux-ci ne savent plus trop s’il s’agit de courage ou de lâcheté, s’il s’agit de défaitisme ou de sagesse.
L’entrée en scène de quelques voix respectées dans le PQ, accréditant que Lisée fait preuve de clairvoyance, lui donnerait beaucoup de crédibilité. Encore là, les délais sont courts et plusieurs des ténors du PQ se sont déjà engagés en faveur d’Alexandre Cloutier, qu’ils voient comme l’avenir du parti.
Finalement, compte tenu des délais courts, Lisée n’aura pas le choix. La victoire n’est pas possible sans un coup percutant sur le meneur lors d’un des prochains débats. S’il est assez fort pour faire fléchir Alexandre Cloutier, les péquistes auront peur que Cloutier se fasse éventuellement rosser par les Couillard et Legault. En politique, la peur fait bouger les électeurs.
Faisable, tout ça, en quatre semaines? Lisée vit d’espoir.