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mardi, juillet 26, 2016

Somalie: 13 tués dans un double attentat suicide à Mogadiscio

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Publié le 26 juillet 2016 à 06h34 | Mis à jour à 06h34
«Au moins 13 personnes ont été tuées dans... (PHOTO REUTERS)
PHOTO REUTERS
«Au moins 13 personnes ont été tuées dans deux explosions. Un des véhicules a explosé près d'un poste de contrôle et un autre près d'un bâtiment de l'ONU», a annoncé un responsable de la police, Bishaar Abdi Gedi.

Agence France-Presse
MOGADISCIO
Au moins 13 personnes ont été tuées mardi près de l'aéroport de Mogadiscio dans un double attentat-suicide à la voiture piégée revendiqué par les islamistes shebab, démontrant une nouvelle fois la capacité de nuisance du groupe affilié à Al-Qaïda au coeur de la capitale somalienne.
«Au moins 13 personnes ont été tuées dans deux explosions. Un des véhicules a explosé près d'un poste de contrôle et un autre près d'un bâtiment de l'ONU», a annoncé un responsable de la police, Bishaar Abdi Gedi.
«Les forces de sécurité ont réussi à intercepter les assaillants et à repousser l'attaque», a-t-il ajouté.
Des tirs ont suivi les deux explosions qui ont eu lieu aux abords de locaux de l'ONU et de la force de l'Union africaine (UA) en Somalie (Amisom), mais ont ensuite cessé, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Les militants islamistes radicaux shebab ont revendiqué cette nouvelle attaque dans la capitale somalienne.
«Les deux explosions ont été menées par deux courageux kamikazes moudjahidines, qui ont ciblé deux endroits différents où les prétendus soldats de maintien de la paix sont basés», ont indiqué les shebab dans un communiqué.
L'aéroport international Aden Adde, du nom du premier président somalien, est devenu une forteresse depuis que s'est installée juste à côté la principale base de l'Amisom, forte de 22 000 hommes et qui aide le fragile gouvernement somalien dans sa lutte contre les shebab.
L'aéroport est défendu par l'Amisom, dont la base abrite également des bureaux des Nations unies, des organisations humanitaires et des ambassades.
«Vers 9h00 du matin (2h00 à Montréal), il y a eu une explosion en dehors de notre enceinte, à environ 200 m. Ça ressemblait à une attaque, ils voulaient attaquer. Maintenant la situation est calme et notre personnel travaille sur ce qui s'est passé», a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'Amisom, Joe Kibet.
«L'Amisom condamne ces attaques insensées qui n'ont pour but que de perturber et paralyser la vie des Somaliens ordinaires. Il faut mettre fin à ces attaques», a également estimé la force de l'UA, sur son compte twitter.
Cible privilégiée
Confrontés à la puissance de feu supérieure de l'Amisom, déployée en 2007, les shebab ont été chassés de Mogadiscio en août 2011.
Ils ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions, mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, souvent jusque dans la capitale.
L'aéroport de Mogadiscio est l'une de leurs cibles privilégiées, notamment en raison de sa proximité avec la base de l'Amisom.
C'est dans cet aéroport qu'un avion de la compagnie Daallo Airlines avait dû effectuer un atterrissage d'urgence le 2 février, après qu'une explosion provoquée par une bombe eut fait un trou d'un mètre de diamètre dans son fuselage.
Les shebab utilisent régulièrement pour leurs attaques des véhicules piégés dont l'explosion précède souvent l'entrée en action d'un commando lourdement armé pour faire le plus de victimes possible.
Les insurgés islamistes ont eu recours à ce mode opératoire contre certains des hôtels les plus en vue de Mogadiscio ces derniers mois.
La dernière attaque en date, le 25 juin, contre l'hôtel Naasa Hablood, situé dans la partie sud de la ville, avait coûté la vie à au moins 11 personnes.
Elle faisait suite trois semaines plus tôt à celle de l'hôtel Ambassador, qui avait fait 10 morts, après un face-à-face de plus de 12 heures entre les assaillants et les forces de sécurité.
Cette nouvelle attaque intervient à l'approche de la date normalement prévue pour le «processus électoral» devant mener à l'élection de nouveaux députés et sénateurs, et d'un nouveau président.
Les différents acteurs se sont publiquement engagés à respecter la date limite du mois d'août, prévue par la Constitution de 2012 et privilégiée par la communauté internationale. Mais des querelles politiciennes pourraient compromettre cette échéance.

lundi, juillet 25, 2016

Convention démocrate: du sable dans l'engrenage

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Publié le 25 juillet 2016 à 06h30 | Mis à jour à 06h30
Hillary Clinton et Tim Kaine, lors d'un discours...
Hillary Clinton et Tim Kaine, lors d'un discours le 23 juillet.

RICHARD HÉTU
Collaboration spéciale
La Presse
(New York) Fuites embarrassantes de WikiLeaks. Démission de la présidente du parti. Attaques acharnées de Donald Trump. Sondages non concluants. La convention qui s'ouvre aujourd'hui à Philadelphie et qui officialisera la candidature d'Hillary Clinton à la présidence des États-Unis sera plus mouvementée que prévu.
La présidente du Comité national du Parti démocrate,... (PHOTO SCOTT AUDETTE, REUTERS) - image 1.0
La présidente du Comité national du Parti démocrate, Debbie Wasserman Schultz, a annoncé qu’elle démissionnerait de son poste à la fin de la convention de la formation, qui débute aujourd’hui. La représentante de la Floride quitte ses fonctions dans la foulée de la publication, vendredi, par WikiLeaks, de quelque 20 000 courriels internes révélant le parti pris des responsables du Parti démocrate en faveur d’Hillary Clinton durant la course à l’investiture.
PHOTO SCOTT AUDETTE, REUTERS
Il y a une semaine, Debbie Wasserman Schultz, présidente du Comité national du Parti démocrate, a envoyé ce message moqueur sur Twitter à Reince Priebus, son homologue républicain : « Je suis à Cleveland si vous avez besoin d'un autre président pour maintenir l'ordre à votre convention. »
Mme Wasserman Schultz ne riait plus, hier, à la veille de la convention démocrate de Philadelphie qui doit sacrer Hillary Clinton candidate à la présidence des États-Unis. Elle a annoncé qu'elle démissionnerait de son poste à la fin d'une convention qui devait contraster avec le chaos et l'improvisation de celle du Parti républicain à Cleveland. Il s'agissait de la retombée la plus directe, et spectaculaire, de la publication vendredi, par WikiLeaks, de quelque 20 000 courriels internes révélant le parti pris des responsables du Parti démocrate en faveur d'Hillary Clinton durant la course à l'investiture démocrate.
« Je sais que l'élection d'Hillary Clinton [...] est cruciale pour l'avenir de l'Amérique », a indiqué Mme Wasserman Schultz dans un communiqué, tout en promettant de continuer à faire campagne pour la candidate démocrate en Floride, où elle est représentante, et dans le reste du pays.
«À l'avenir, la meilleure façon dont je peux accomplir ces objectifs est de quitter mes fonctions de présidente du parti à la fin de cette convention.»Debbie Wasserman Schultz,
présidente démissionnaire du Comité national du Parti démocrate

Dans une déclaration écrite, Hillary Clinton s'est dite « reconnaissante » du travail accompli par Debbie Wasserman Schultz et confiante du « succès » de la convention démocrate.
La démission de Mme Wasserman Schultz risque cependant de ne pas suffire pour dissiper les divisions qui couvaient chez les démocrates et qui ont refait surface. Des partisans de Bernie Sanders n'ont pas digéré le contenu de certains des courriels piratés, qui confirment leur méfiance vis-à-vis de l'establishment démocrate. Et plusieurs d'entre eux sont déçus du choix du sénateur de la Virginie Tim Kaine comme colistier de Clinton, se méfiant notamment de son appui aux accords de libre-échange.
Mme Wasserman Schultz pourrait en outre recevoir au Wells Fargo Center, site de la convention démocrate, un traitement semblable à celui que les républicains ont réservé à Ted Cruz mercredi soir dernier à Cleveland. Elle insiste notamment pour prononcer un discours à la tribune de la convention, ce qui devrait lui valoir d'être copieusement huée par les partisans de Bernie Sanders.
LA FOI DE BERNIE SANDERS
L'annonce de la démission de la présidente du Comité national démocrate est intervenue au cours d'une journée fertile en rebondissements. Hier matin, à CNN, le directeur de campagne d'Hillary Clinton, Robby Mook, a accusé la Russie d'être responsable du piratage du système informatique du Comité national démocrate (voir autre texte). Peu après, à ABC, Bernie Sanders a réclamé la démission de Mme Wasserman Schultz.
«Je ne pense pas qu'elle soit qualifiée pour être présidente du Comité national démocrate, non seulement à cause de ces affreux courriels, qui ont révélé le parti pris du Comité, mais également parce que nous avons besoin d'un parti qui rejoint les travailleurs et les jeunes, et je ne pense pas que sa direction accomplit cette tâche.»Bernie Sanders,
à ABC
Dans l'un des courriels publiés par WikiLeaks, un responsable démocrate suggère au directeur des communications du Comité national démocrate de faire en sorte que des journalistes soulèvent la question de la foi de M. Sanders. « J'ai lu qu'il était athée », écrit ce responsable en notant que la publication d'une telle information pourrait coûter des votes au sénateur dans le Kentucky et la Virginie-Occidentale. L'idée ne semble pas avoir eu de suites, mais elle illustre un parti pris dont Sanders et ses partisans se sont plaints tout au long de la course à l'investiture démocrate.
Comme certains de ses partisans, Sanders a également émis des réserves concernant le choix de M. Kaine comme colistier de Hillary Clinton.
« Il est plus conservateur que je ne le suis, a-t-il dit à NBC. Est-ce que j'aurais préféré que la secrétaire Clinton choisisse quelqu'un comme [la sénatrice du Massachusetts] Elizabeth Warren ? Oui, j'aurais préféré. »
Cela dit, M. Sanders a ajouté à CNN que son collègue de la Virginie était « 100 fois mieux que Trump, même dans ses pires jours ».
Les organisateurs de la convention démocrate ont dû être surpris d'apprendre que Debbie Wasserman-Schultz insiste pour prendre la parole au Wells Fargo Center. Avant l'annonce de sa démission, ils lui avaient retiré tout rôle public pendant la convention.

samedi, juillet 23, 2016

Fusillade de Munich: l'oeuvre d'un forcené, lien avec Breivik

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Publié le 23 juillet 2016 à 07h05 | Mis à jour à 07h05
Des policiers surveillent le périmètre de sécurité établi... (PHOTO KERSTIN JOENSSON, AP)
PHOTO KERSTIN JOENSSON, AP
Des policiers surveillent le périmètre de sécurité établi autour du centre commercial où a eu lieu la fusillade.

SIMON MORGANVALÉRIE LEROUX
Agence France-Presse
MUNICH
La fusillade qui a ensanglanté Munich est l'oeuvre d'un forcené souffrant de problèmes psychologiques, sans lien avec le djihadisme, qui a voulu établir un lien avec le massacre il y a tout juste cinq ans d'Anders Behring Breivik.
« Nous partons du principe qu'il s'agit dans cette affaire d'un acte classique d'un forcené » qui a agit manifestement sans motivation politique, a déclaré samedi à la presse le procureur de Munich Thomas Steinkraus-Koch, au lendemain de la tuerie.
« Il n'y a pas d'autres raisons » à cet acte qui a fait neuf morts et 16 blessés, a-t-il ajouté.
« Nous avons trouvé des éléments montrant qu'il se préoccupait des questions liées aux forcenés » auteurs de tueries, notamment des livres et des articles de journaux, a précisé le chef de la police de Munich, Hubertus Andrä.
« Il n'y a absolument aucun lien avec l'État islamique », a-t-il déclaré.
Le tueur, un Germano-Iranien de 18 ans, né à Munich et qui fréquentait une école de la ville, a ouvert le feu sur des passants vendredi soir à proximité et dans un centre commercial. Après avoir tué les neuf personnes, de jeunes gens pour la plupart, et blessé 16 autres, il s'est donné la mort.
Fils d'un chauffeur de taxi et né en Allemagne, le jeune homme souffrait « d'une forme de dépression », a aussi souligné le procureur.
« Il s'agit ici d'une maladie, d'une forme de dépression », a-t-il dit invitant dans le même temps à se montrer prudent sur les informations selon lesquelles il aurait suivi un traitement psychiatrique.
Les enquêteurs ont aussi établi un lien « évident » entre la fusillade et le tueur norvégien Anders Behring Breivik.
« Le lien est évident », a dit M. Andrä, en soulignant que la fusillade était intervenue cinq ans jour pour jour après le massacre de 77 personnes par l'extrémiste de droite Breivik.
Il « riait comme toute personne normale »
L'auteur de la fusillade, détenteur de la double nationalité allemande et iranienne, a agi seul et n'était pas connu des services de police. Il fréquentait une école de la ville et selon la police a probablement tendu un piège à un certain nombre des victimes en « piratant » un compte Facebook, afin de les attirer sur les lieux de la tuerie.
La police avait indiqué vendredi soir dans un premier temps « soupçonner un acte terroriste », avant de se montrer par la suite beaucoup plus prudente.
Samedi à l'aube, les forces de l'ordre ont effectué une perquisition dans la chambre occupée par le jeune homme.
Une voisine, interrogée par l'AFP sur les lieux, a toutefois affirmé connaître le jeune homme, « une bonne personne [...] qui riait comme toute personne normale ».
« Je ne l'ai jamais vu en colère, je n'ai jamais entendu de problème avec la police ou avec les voisins », a témoigné Delfye Dalbi, 40 ans, qui affirme habiter au premier étage et le jeune homme, fils de chauffeur de taxi, au cinquième.
Sur une courte vidéo amateur largement diffusée sur les réseaux sociaux vendredi soir peu après la tuerie, et authentifiée par la police, on voit un riverain agonir d'injure l'auteur de la tuerie, vêtu de noir et un pistolet à la main.
« Sale métèque », lui lance-t-il. Une voix qui semble celle de l'assaillant lui répond: « Je suis Allemand, je suis né ici. Dans un quartier de Hartz IV », le nom de l'allocation chômage longue durée, synonyme en allemand de quartier défavorisé, avant de lancer : « J'étais en traitement hospitalier ».
Munich s'est retrouvée en état de siège pendant plusieurs heures vendredi lors de la fusillade car la police a craint pendant longtemps que plusieurs auteurs soient à l'oeuvre et en fuite dans la ville.
L'Allemagne sous le choc
Les transports en commun ont été interrompus, la gare fermée et les habitants invités à rester chez eux, tandis que plus de 2000 policiers étaient déployés. Au final, il s'est avéré que l'auteur avait agi seul et s'était donné la mort peu après les faits.
L'Allemagne reste sous le choc: cette tuerie est intervenue quatre jours seulement après une attaque à la hache dans un train régional également en Bavière commise par un jeune demandeur d'asile de 17 ans qui a revendiqué son geste au nom du groupe État islamique (EI).
Et selon le chef de la police de Munich, des éléments ont été découvert montrant que le Germano-Iranien avait suivi de près l'attaque à la hache.
À Berlin, la chancelière devrait s'exprimer en début d'après-midi après avoir réuni en milieu de journée ses principaux ministres qui ont pour certains interrompu leurs vacances après cette fusillade.
Dans tout le pays, les drapeaux ont été mis en berne en hommage aux victimes dont on ignore actuellement l'âge ou la nationalité.

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