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samedi, novembre 05, 2016

Les gargouillis et autres glouglous du ventre

http://sante.journaldesfemmes.com/maux-quotidien/


Article publié le 08/04/10 15:50
Les bruits du ventre sont parfois désagréables, mais rarement pathologiques. © Gabriel Blaj - Fotolia.com
Lorsqu'on a faim, lorsqu'on digère, lorsqu'on stresse, le ventre peut parfois être bruyant jusqu'à en être gênant. Pourtant, ces bruits de l'appareil digestif sont totalement naturels ! Et plus il est vide, donc rempli d'air, plus les bruits sont importants. Car c'est bien l'air qui est responsable des bruits du ventre. L'appareil digestif est un ensemble d'organes très actifs : ils se contractent et se décontractent pendant la digestion, faisant circuler l'air présent ou créé lors de la fermentation.

L'estomac d'abord

L'estomac est le premier organe de la digestion. Lorsque vous ingérez des aliments, ils arrivent dans l'estomac qui est une poche remplie d'air quand elle ne contient pas d'aliment. Mais en mangeant, on avale aussi de l'air, qui peut ressortir (les rots). Les rots sont parfois précédés de bruits "glouglou" qui sont en fait dus à la remontée de l'air depuis l'estomac.

Les contractions de l'instestin

Une fois la digestion démarrée, l'estomac vide son air dans l'intestin, ce qui est aussi source de bruit et de remontées d'air. L'intestin est un organe replié sur lui-même, long (jusqu'à 6 mètres) et qui se contracte régulièrement pour faire descendre les aliments jusqu'au rectum. Les nombreux mouvements de l'intestin sont source de bruits dus aux liquides et poches d'air qu'il contient. Lorsque les aliments arrivent dans l'intestin, ils sont à un stade de la digestion relativement avancé avec généralement fermentation. La fermentation implique l'émission de gaz et donc d'air dans les intestins. Les bruits qui proviennent du bas ventre sont généralement issus de cette fermentation lorsque vous avez, par exemple, mangé des pommes de terre ou du chou.

Les bruits du ventre sont donc un phénomène naturel. En cas d'absence totale ou d'augmentation de ces bruits, cela peut dénoter un problème. Mais généralement, comme le cœur qui bat, la digestion est aussi une des activités indispensables au corps et nécessite quelques bruits.

Les 12 moments marquants de la course présidentielle

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/International/

PUBLIÉ LE VENDREDI 4 NOVEMBRE 2016 À 15 H 57 | Mis à jour à 5 h 00
Donald Trump et Hillary Clinton lors du deuxième débat
Donald Trump et Hillary Clinton lors du deuxième débat   PHOTO : RICK WILKING / REUTERS

Toutes les Amériques de Richard Séguin

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/arts_et_spectacles/

PUBLIÉ AUJOURD'HUI À 2 H 47
Richard Séguin
PHOTO : COURTOISIE COUP DE COEUR FRANCOPHONE / JEAN-FRANÇOIS LEBLANC

« Quand tu joues de l'harmonica en fa, dès les premières notes, tu vois tout de suite la route », a dit Richard Séguin vendredi soir à L'Astral, avant d'interpréter « Roadie », une nouvelle chanson de son plus récent disque Les horizons nouveaux.
Philippe Rezzonico

Un texte de Philippe Rezzonico
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Joignant le geste à la parole, Séguin a soufflé quelques mesures dans le petit instrument et il a lancé à la foule : « Vous voyez? » Et comment! Le bout de la route à perte de vue... Les paysages sans fin... Les étoiles qui éclairent le ciel... L'Amérique, en définitive. Celle que Séguin chante depuis trois bonnes décennies.
Mais, au fait, quelle est la définition de l'Amérique pour Séguin?
« Ma langue est d'Amérique. Je suis né de ce paysage », répond-il au bout du fil, tout en citant le poète québécois Gatien Lapointe, jeudi, lorsque joint à la veille de sa rentrée montréalaise lors du Coup de cœur francophone.
« Cette américanité, ça a commencé avec la chanson « L'ange vagabond », inspirée de [Jack] Kerouac pour un symposium, avant même le disque Journée d'Amérique (1988). Dans les années 1980, on se définissait encore par rapport à la France. »
« L'ange vagabond » prenait ses racines aux États-Unis, mais Journée d'Amérique était complètement ancrée dans un milieu québécois, particulièrement sur le clip de la chanson, tourné dans le quartier de Saint-Henri. Comme quoi l'Amérique pouvait être celle d'ici et d'ailleurs.
« Mon grand-père est né au Wisconsin. Il est revenu au pays avec le drapeau américain et des chansons de là-bas. Je réside à 20 kilomètres des États-Unis. On va y déjeuner souvent. C'est proche de ma réalité. J'habite les Appalaches, qui sont un territoire partagé entre nos deux pays. »
Les diverses facettes de l'Amérique
Cette Amérique a été présentée de diverses façons par l'auteur-compositeur et interprète au cours des ans, tant sur disque que sur scène. Dans le temps, des formations bâties sur le modèle de celles des groupes de rock n' roll ont fait résonner les mots et les mélodies du jeune Séguin. De nos jours, les configurations de ses spectacles sont similaires à celles de ses récents albums plus épurés.
À l'extrême droite de Séguin (à gauche, pour le spectateur), Hugo Perreault (guitares, mandoline, dobro), à ses côtés depuis près de 20 ans. À l'extrême gauche, Simon Godin (guitares, dobro, basse), présent depuis une dizaine d'années. Tout près de lui, Myëlle (violoncelle, claviers, percussions), la petite nouvelle.
Pas de batterie sur les planches pour marteler le tout. Une Amérique sans violence, finalement. Une Amérique célébrée en finesse et en sensibilité, avec un Séguin toujours droit comme un chêne, vêtu de sa veste et de son jean, un peu comme il s'est présenté au Gala de l'ADISQ dimanche dernier : fidèle à son image. Fin du volet vestimentaire.
Mais une Amérique où l'espoir, le passé, l'amour, la désillusion et le présent s'entremêlent. De nos jours, l'espoir est plus rare. Donc acte et ouverture avec la nouvelle Les vents contraires (« Que viennent les vents contraires/qui ramènent l'espérance »), aussitôt suivie de L'envie d'y croire, dédiée « à tous les rêveurs et les utopistes, ceux qui ne font mal à personne ». Chanson, fait rare, que Séguin a interprété au banjo. Mais l'Amérique ne serait pas l'Amérique sans toutes les interrogations soulevées dans Qu'est-ce qu'on leur laisse.
L'Amérique de Séguin est aussi celle de la compassion. Les bouts de papiers, inspirée par un de ses oncles qui ne savait ni lire ni écrire, a été interprétée au « je » et non pas à la troisième personne, comme elle a été composée.
« Quand on chante à la première personne, on se rapproche d'un personnage », a expliqué le chanteur. Et parfois, l'Amérique est triste et elle se résume à un seul individu en crise, comme l'individu dans Pleure à ma place.
Médiocratie affirmée
Richard Séguin
PHOTO : COURTOISIE COUP DE COEUR FRANCOPHONE / JEAN-FRANÇOIS LEBLANC
Étonnamment, dans le contexte de la présidentielle américaine, Séguin a écarté Protest Song. Ma foi, le « welcome yankee » de la chanson aurait pu être remplacé par un « go home yankee » tant l'élection chez nos voisins du sud est surréaliste. Mais ça ne l'empêche pas d'être très préoccupé par ce qui s'y passe.
« C'est incroyable comment les deux candidats sont si impopulaires. Les républicains récoltent ce qu'ils ont semé. Ils avouent ouvertement êtres racistes, homophobes, anti-avortement et pro-individualité. C'est la médiocratie affirmée. C'est comme si l'Amérique ne supportait plus son propre poids. »
Séguin avait quand même un brûlot politique à saveur locale dans son spectacle, la récente Tant qu'en y a, où l'avarice et la courte vue de certains politiciens est soulignée à gros traits : « Tant qu'y en a/on va tout prendre/ta petite patrie/même ton bonheur de vivre ici. »
Mais Séguin est encore plus fort quand il touche droit au cœur avec la nouvelle P'tit frère, interprétée en mode guitare-voix, au rappel. Également avec Au bord du temps, une chanson portant sur les migrants inspirée par une question de sa petite-fille de dix ans. À faire écouter à tout le peuple québécois, celle-là. Et il peut aussi nous surprendre, quand il reprend Belle Ancolie en duo avec Myëlle, qui a une voix formidable.
Parlant de relecture, celles de L'Ange Vagabond et de Rester debout auront été parmi les plus réussies. Amorcées tout en douceur et en nuances stylistiques, les deux chansons se sont transformées en cavalcades épiques en fin de parcours, bénéficiant des voix des quatre instrumentistes : une explosion de cordes et de voix, comme si l'Amérique, fougueuse cette fois, pouvait vibrer joyeusement de toutes parts.
Et, il faut le noter, le peuple d'Amérique peut aussi avoir une classe et un respect exemplaire. Séguin a eu raison de remercier la salle bondée de L'Astral pour sa qualité d'écoute. Écoute religieuse afin d'apprécier toute la lutherie des instrumentistes et la puissance évocatrice des mots.
Après plus de deux heures d'une prestation riche en textures, mélodique à souhait et parsemée de textes forts et poétiques (notamment Dans le désir du monde, de Pierre Morency), il était normal que Journée d'Amérique boucle la boucle. Car, l'Amérique, en définitive, peut surtout être rassembleuse.
Richard Séguin est de retour à L'Astral samedi soir lors du Coup de cœur francophone.

Élections partielles dans 4 circonscriptions: l'opposition s'active

http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/

Publié le 05 novembre 2016 à 07h45 | Mis à jour à 07h45
Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, ira à... (PHOTO EDOUARD PLANTE-FRECHETTE, ARCHIVES LA PRESSE)
Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, ira à la rencontre de citoyens
dans les circonscriptions de Verdun et Marie-Victorin, samedi.
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRECHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
La Presse Canadienne
Depuis le déclenchement cette semaine d'élections partielles dans quatre circonscriptions au Québec, le 5 décembre, les partis d'opposition s'activent sur le terrain.
Les leaders du Parti québécois, Jean-François Lisée, de la Coalition avenir Québec, François Legault, et de Québec solidaire, Françoise David, s'impliquent personnellement auprès de leurs candidats respectifs.
Vendredi, notamment, François Legault a fait campagne dans Arthabaska. Françoise David s'est rendue dans Saint-Jérôme, alors que son collègue député Amir Khadir parcourra Marie-Victorin samedi.
Également samedi, Jean-François Lisée ira à la rencontre de citoyens dans les circonscriptions de Verdun et Marie-Victorin.
Quant à Option nationale, il lancera dimanche à Longueuil, en présence du chef Sol Zanetti, sa campagne conjointe dans les 4 circonscriptions.
Le comté de Saint-Jérôme est vacant depuis la démission de l'ancien chef péquiste Pierre Karl Péladeau. Marie-Victorin était représenté par le péquiste démissionnaire Bernard Drainville. Arthabaska est sans député depuis le décès de la caquiste Sylvie Roy, et Verdun est disponible depuis le départ du ministre libéral Jacques Daoust.

Clinton et Trump tentent de mobiliser les électeurs à 3 jours du vote

http://www.lapresse.ca/international/dossiers/maison-blanche-

Publié le 05 novembre 2016 à 07h34 | Mis à jour à 08h08
Hillary Clinton et Donald Trump... (PHOTOS REUTERS)
Hillary Clinton et Donald Trump
PHOTOS REUTERS

IVAN COURONNE
MICHAEL MATHES
Agence France-Presse
CLEVELAND et Hershey
L'Amérique et le monde retiennent leur souffle samedi, au début du dernier week-end de la campagne présidentielle américaine, Hillary Clinton et Donald Trump proposant aux Américains deux voies radicalement opposées pour les quatre prochaines années.
À trois jours du scrutin, les sondages ne sont guère d'utilité pour prédire avec certitude l'issue du vote. La démocrate de 69 ans conserve un mince avantage de 2,3 points en moyenne sur le milliardaire populiste de 70 ans, mais Donald Trump est porté par un rebond soudain dans les États-clés où se jouera véritablement l'élection, et qui lui font croire qu'une surprise est possible mardi soir.
Les deux candidats quadrillent donc inlassablement le pays, enchaînant les rassemblements pour lancer un dernier appel à la mobilisation, avec un même message : chaque voix compte dans cette élection décrite par les deux camps comme une chance historique.
Hillary Clinton commencera la journée à Miami et la terminera à Philadelphie, avec un concert de la chanteuse Katy Perry. Donald Trump traversera le pays, de Tampa, en Floride, au Colorado, en passant par la Caroline du Nord et le Nevada.
Côté démocrate, ce sont les superstars Beyoncé et Jay Z qui ont donné le coup d'envoi du week-end, dans un grand concert avec d'autres rappeurs à Cleveland, bastion démocrate de l'Ohio.
« Le monde attend de nous que nous restions un pays progressiste à la pointe du changement », a lancé Beyoncé, acclamée par une foule déchaînée de 10 000 personnes, très majoritairement noires. « Je veux que ma fille grandisse dans un pays présidé par une femme », a dit la chanteuse, qui a chanté son tube « Run the World [Girls] ».
Clin d'oeil aux tenues de l'ancienne première dame, les six danseuses de Beyoncé portaient des tailleurs-pantalons...
Dans cette atmosphère survoltée et inédite pour la grand-mère de deux petits-enfants, Hillary Clinton a pris la parole quelques minutes, sans épiloguer sur son programme mais en rappelant les horaires et l'adresse du bureau de vote le plus proche, déjà ouvert.
« Nous avons un travail à terminer, plus d'obstacles à abattre, et avec votre aide, un plafond de verre à briser une fois pour toutes », a lancé la démocrate.
Plus tôt, elle avait méthodiquement tâché de démolir le message populiste de son adversaire, dénonçant des promesses creuses.
« Le 20 janvier, l'Amérique aura un nouveau président », a-t-elle dit à Detroit, dans le Michigan industriel. « Le changement est inévitable. Les choses vont changer. La question est : quel changement choisirons-nous ? »
Et à ceux à qui la virulence de cette campagne donne des migraines, elle a lancé : « tout dépend de vous ».
Le changement Trump
À 450 km à l'est de Cleveland, à un autre bout de la « Rust Belt », Donald Trump a rempli à nouveau une salle de 13 000 personnes. Depuis l'année dernière, l'homme d'affaires est le seul à rassembler des foules aussi importantes.
« Et au fait, je n'ai pas eu besoin d'amener Jennifer Lopez ou Jay Z, je suis ici tout seul ! » a-t-il ironisé à Hershey, en Pennsylvanie, où il tente de percer le « pare-feu » d'Hillary Clinton, qui a mené jusqu'ici dans les sondages de ce grand État.
Jamais candidat populiste n'était allé aussi loin que Donald Trump dans l'histoire récente des États-Unis.
Son coeur d'électorat est composé de Blancs, notamment ceux qui n'ont pas fait d'études universitaires. Un groupe démographique gagné par la peur du déclassement dans une Amérique de plus en plus diverse ethniquement, et séduit par la promesse du milliardaire de changer le système.
« Je veux que l'establishment corrompu de Washington entende les mots suivants : quand nous l'emporterons le 8 novembre, nous allons curer le marigot », a-t-il lancé, reprenant une formule devenue un slogan de campagne.
Brandissant la relance par le FBI le 28 octobre de l'affaire du serveur de courriels privé de l'ancienne chef de la diplomatie, il répète qu'une présidence Clinton serait minée par cette enquête, voire un procès.
Pour le républicain, la question est de savoir si son avantage chez les hommes et les ouvriers suffira à compenser l'avantage d'Hillary Clinton chez les minorités, les femmes et les diplômés.
« Les gens ne disent peut-être pas ouvertement pour qui ils vont voter, mais je suis sûr qu'il a plus de soutien que ce que disent les sondages », prédit Zach Rehl, ex-militaire « trumpiste » de 31 ans.

Maladie de Crohn

http://pilule.telequebec.tv/


ÉMISSION DU 3 MARS 2011









On parle très peu de la maladie de Crohn. Elle affecte pourtant 27 000 personnes au Québec, dont environ 11 000 jeunes de moins de 25 ans. Le nombre de cas est en constante augmentation, sans qu’on sache vraiment pourquoi.
La maladie de Crohn fait partie de ces maladies mystérieuses dont on ne connaît pas encore la cause. Ce qu’on sait par contre, c’est qu’elle a un impact considérable sur la vie des gens qui en sont atteints.
Une insupportable maladie
Pendant plus de quinze ans, la vie d’André Bathalon a été profondément minée par la maladie de Crohn. Étant donné qu’il s’agit d’une maladie qui provoque de violentes crampes intestinales et d’urgents besoins d’aller à la selle, André était continuellement préoccupé par l’idée de pouvoir accéder facilement et rapidement à une salle de bain.
Stéphanie Robillard-Sarganis est elle aussi affligée de la même maladie depuis l’âge de 19 ans : «Quand je suis en crise, je peux aller de 10 à 15 fois à la selle par jour, explique-t-elle, sans compter les vomissements. C’est comme si j’étais en gastro pendant deux, trois ou quatre semaines.» Au cours de ces crises, elle perd beaucoup de poids, assimile mal les vitamines et doit demeurer au lit.
Maladie méconnue, la maladie de Crohn n’est pas toujours facile à identifier, car elle peut être confondue avec la colite ulcéreuse. Gastroentérologue à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, le Dr Louis-Charles Rioux la décrit en ces termes : «La maladie de Crohn, c’est une maladie intestinale chronique inflammatoire qui va toucher la muqueuse de l’intestin, mais à différents segments du tube digestif. C’est une inflammation des parois de l’intestin. Elle va surtout se trouver au niveau de la fin du petit intestin et du début du gros intestin, ce qu’on appelle la maladie iléo-colique, mais on peut la retrouver également dans différents segments du tube digestif, dont le colon, le rectum, le petit intestin. On en retrouve même au niveau de l’estomac et même des fois au niveau de l’œsophage.»
La maladie de Crohn touche surtout les jeunes, poursuit le Dr Rioux. «Quand on regarde les courbes au point de vue distribution épidémiologique, ce qu’on retrouve, c’est des jeunes qui vont surtout être atteints entre 20 et 30 ans. C’est le pic d’incidence.»
Le stress, facteur aggravant
Pour André Bathalon, la maladie a commencé à l’âge de 15 ans. Au départ, les crampes pouvaient être espacées, mais les crises sont rapidement devenues plus intenses avec des crampes beaucoup plus fréquentes. Peu à peu, il a commencé à s’isoler, à demeurer à la maison et à moins manger. À 15 ans, il pesait à peine 85 livres.
Vivre avec la maladie de Crohn, c’est aussi devoir composer avec des crises qui peuvent survenir à n’importe quel moment. Dans un tel contexte, l’organisation de la moindre activité devient problématique. Pour Stéphanie Robillard-Sarganis, c’est un casse-tête quotidien : «Prendre le métro, c’est extrêmement stressant, explique-t-elle, parce que tu ne sais jamais quand tu vas être en crise. Ça peut arriver comme ça. Si tu es dans le métro et que tu as une envie soudaine, tu ne peux pas te retenir. Tu es pris dans le métro, tu n’as aucune issue et c’est vraiment paniquant. Tu fais presque de l’anxiété avec ça.»
Le stress aurait-il un rôle à jouer dans cette maladie? Pour le Dr Louis-Charles Rioux, il s’agit d’une question complexe. «Ça n’a pas été clairement démontré que des facteurs stressants pouvaient amener la maladie. Chacun de nous, pourtant, comme gastroentérologue, a des expériences qui disent le contraire. Un traumatisme quelconque, suivi d’une déclaration de maladie : on en a tous des exemples comme ça. Mais la littérature ne semble pas traduire que ce soit un facteur causal. Par contre, ce qu’on sait c’est qu’il y a une étroite corrélation entre les symptômes que les patients peuvent présenter et la façon de gérer le stress. Il y a des études – dont certaines ont été réalisées à Montréal – qui démontrent que la façon de composer avec le stress peut faire en sorte que les patients présentent plus de symptômes.»
Une maladie chronique et incurable
À l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement curatif contre la maladie de Crohn, explique le Dr Rioux : «Ce qu’on est capable de faire aujourd’hui, et souvent avec efficacité, c’est de guérir ou traiter l’inflammation qui est la résultante finale. La maladie de Crohn n’est pas curable actuellement parce que la cause précise n’est pas connue.» Ce que les médecins et les chercheurs tentent notamment de comprendre, c’est le facteur déclencheur de la maladie.
Les bactéries intestinales pointées du doigt
Sans pour autant avoir de réponses précises, les scientifiques s’intéressent de près au rôle des bactéries intestinales qui pourraient être à l’origine de la maladie. Chez les individus moyens, ces dernières se chiffrent par milliards et représentent environ un kilo de poids. Elles sont essentielles au maintien d’une bonne santé. Mais pour les individus atteints de la maladie de Crohn, il est possible que certaines bactéries traversent la paroi intestinale et touchent le système immunitaire, ce qui pourrait déclencher la maladie.
Chercheur et microbiologiste à l’Hôpital général de Montréal, le Dr Marcel Behr considère qu’il s’agit d’une maladie systémique qui entraîne des désordres dans tout le corps mais dont les symptômes s’expriment principalement dans le système digestif. Il explique que cette maladie semble être causée par des facteurs génétiques qui entraînent un déficit au niveau du système immunitaire. Des études en laboratoire ont notamment démontré que les cellules des patients atteints de la maladie de Crohn répondent moins bien aux expositions bactériennes. Les porteurs des gènes qui ont subi des mutations ont plus de difficultés à éliminer les bactéries alors que les personnes saines vont les tuer.
L’ultime tentative
La maladie de Crohn, même si le degré d’atteinte varie d’une personne à l’autre, peut affecter gravement la vie des malades, comme on l’a vu en première partie de reportage. Il existe des médicaments qui soulagent l’inflammation, mais plusieurs personnes devront au cours de leur vie subir une intervention chirurgicale, la plus radicale étant la stomie.
Il s’agit d’une opération difficile à envisager pour tout le monde, mais particulièrement pour les jeunes. Heureusement, elle permet de retrouver une vie presque normale.
Le choix de la chirurgie
«La maladie de Crohn m’a gardé prisonnier pendant un bon quinze ans, raconte André Bathalon. Quinze ans où je ne sortais plus de chez nous. Chaque jour, c’était le challenge ultime de me rendre au travail, sans accident et sans que ça paraisse non plus que j’étais dans un désarroi incroyable.» Exténué par toutes ces souffrances, André a pris la décision de subir une stomie, une chirurgie qui le prive à tout jamais de son intestin.
Stéphanie Robillard-Sarganis, quant à elle, est plutôt à la croisée des chemins. Actuellement en attente d’être opérée, elle aussi en est arrivée à la conclusion que la stomie était pour elle la meilleure avenue.
Épuisée par cette maladie qui ne donne aucun répit, Stéphanie ne voit tout simplement pas comment elle pourrait faire autrement. «Je pense que je n’ai pas vraiment le choix, explique-t-elle. Ce n’est pas un choix que j’ai, c’est que je suis rendue là. Au début de la maladie de Crohn, pour moi, quand je pensais à un sac, c’était inconcevable que je puisse avoir ça aussi jeune, et là j’ai eu 24 ans, et pour moi, je me dis que si je suis rendue là et si c’est pour améliorer ma qualité de vie, je suis aussi bien de sauter à pieds joints là-dedans.»
Les différents traitements
Avant d’en arriver à cette conclusion, André et Stéphanie ont tous les deux expérimenté de multiples avenues thérapeutiques.
Comme première tentative, Stéphanie s’est fait offrir des traitements à la cortisone. Si ces médicaments l’ont aidée à court terme, en réduisant l’inflammation au maximum, elle considère que les effets secondaires étaient si importants qu’il était impossible pour elle de poursuivre ce traitement à long terme : répercussions sur l’humeur, douleurs arthritiques, état dépressif, enflure du visage et du corps…
Le Dr Louis-Charles Rioux reconnaît d’ailleurs que cette approche est limitée : «Le traitement à la cortisone pour la maladie de Crohn est un traitement encore standard. On a assez de rapidité à le prescrire lorsque les patients en ont besoin, parce que ça agit rapidement. C’est d’ailleurs probablement le seul effet bénéfique que je peux y trouver. Les gens entrent en rémission assez rapidement avec ça.»
Par la suite, l’équipe médicale de Stéphanie lui a proposé d’essayer un autre traitement : les biologiques, des médicaments orientés vers le blocage d’un médiateur très important en inflammation, qu’on appelle le TNF, ou tissue necrosis factor. Avant de commencer à prendre ce médicament, Stéphanie a dû passer un test pour vérifier si elle était porteuse de la tuberculose. Après un résultat positif, elle a dû prendre beaucoup de médicaments pour contrer les effets de cette maladie. Par la suite, une anémie et un souffle au cœur sont venus s’ajouter à sa liste déjà longue d’effets de la maladie de Crohn sur sa santé.
Actuellement, Stéphanie prend un médicament intraveineux, le Rémicade, qui lui entraîne beaucoup de fatigue.
Pour sa part, André Bathalon considère qu’il a tout essayé. Car en plus des différents médicaments, il a aussi expérimenté des approches alternatives comme l’acupuncture et l’hypnose, sans succès. «Je pense qu’il y a une limite à ce qu’on peut encaisser en tant qu’être humain, en termes de douleurs et de maladies, explique-t-il. Un moment donné, tu es juste tanné, tu veux juste que ça arrête.» Au terme de sa réflexion, André a réussi à accepter ce qui lui semblait auparavant inimaginable : se faire opérer pour remplacer le colon et le rectum par un sac, une chirurgie définitive qui ne permet pas de reconnecter ensemble les parties restantes de l’intestin.
Pas une panacée
Après l’opération, il est certain que le quotidien n’est plus le même, en raison du sac qui ne peut être complètement dissimulé. Stéphanie en est fort consciente. Elle appréhende notamment les périodes estivales au cours desquelles il ne lui sera plus possible de porter un maillot deux-pièces. Advenant une éventuelle grossesse ou un changement de poids, elle devra être opérée à nouveau pour que les médecins puissent modifier le diamètre du sac.
Malgré ces inconvénients, la stomie entraîne habituellement de nombreux bénéfices aux malades qui voient leur vie transformée. Par contre, le Dr Louis-Charles Rioux soutient qu’il ne faut pas y voir là une panacée, car l’opération ne guérit pas la maladie en soi : «Avoir une stomie règle un problème, mais ne règle pas la maladie. La maladie peut toucher tous les segments du tube digestif et quelqu’un qui a une stomie peut avoir une récidive de sa maladie au niveau du grêle qui reste ou à d’autres endroits plus haut dans le tube digestif. Avoir un geste chirurgical dans une maladie de Crohn n’est pas une thérapie, ce n’est pas une cure de la maladie. On cure un problème. On traite un problème.»
Une nouvelle vie
Pour André Bathalon, l’opération s’est avérée un franc succès puisqu’elle a radicalement transformé son quotidien : «C’est le jour et la nuit, déclare-t-il avec enthousiasme. Définitivement. C’est plus que le jour et la nuit, c’est une autre vie. Totalement! Maintenant, je peux tout faire! Je peux courir au dépanneur si je veux, il n’y a plus d’obstacle. Quand tu as vécu une vie tellement plate et parsemée de douleurs et d’inconforts extrêmes, que là tu te sens renaître et que tout prend un sens incroyable, tu réalises à quel point le bon temps n’est pas long et très éphémère. Cette sérénité-là qui sort de ces quinze ans de maladie m’a transformé en quelqu’un de vraiment zen. Il n’y a plus rien qui me stresse, car je sais que rien ne vaut la santé.»
Tout en demeurant très lucide sur l’éventualité d’une rechute, André prend la vie avec philosophie: «Moi, je me considère en rémission et chaque jour est une nouvelle journée. Aujourd’hui je suis guéri et demain on verra.»
Informations supplémentaires
L’incidence de la maladie de Crohn a beaucoup augmenté depuis la fin des années 1970, notamment au Canada et dans les pays scandinaves. Par contre, la cause de cette augmentation demeure inconnue. Il demeure toutefois possible que les médecins soient maintenant mieux outillés pour diagnostiquer la maladie.
Dans la plupart des cas, la stomie n’est pas nécessaire et il peut être suffisant de tout simplement retirer la partie de l’intestin qui est affectée.
Plus de 200 000 personnes au Canada sont touchées par la maladie de Crohn.
Source : Fondation canadienne des maladies inflammatoires de l’intestin