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mercredi, avril 06, 2016

UPAC: la lutte contre la corruption passe «à une autre étape»

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Publié le 06 avril 2016 à 05h00 | Mis à jour à 06h05
L'arrestation de Nathalie Normandeau et de ses six... (PHOTO ARCHIVES LE SOLEIL)
PHOTO ARCHIVES LE SOLEIL
L'arrestation de Nathalie Normandeau et de ses six coaccusés constitue une première frappe policière dans l'univers de la politique provinciale.

L'arrestation récente de l'ex-vice-première ministre libérale Nathalie Normandeau, de l'ancien ministre, organisateur et collecteur de fonds pour le Parti libéral Marc-Yvan Côté, accusés de complot, corruption, fraude et abus de confiance, constitue une nouvelle étape dans la lutte contre la corruption au Québec, croit le professeur de science politique Denis Saint-Martin.
Invité hier à prendre la parole au premier colloque organisé par l'Unité permanente anticorruption (UPAC) sur l'état de la lutte contre la corruption, M. Saint-Martin, qui est spécialisé dans les questions de gouvernance, a rappelé qu'il s'agissait d'une première frappe policière dans l'univers de la politique provinciale. «Les événements du 17 mars viennent de nous faire passer à une autre étape. C'est mon diagnostic général», a-t-il affirmé.
En marge de l'événement auquel participaient quelque 200 personnes issues de différents corps de police et organismes intéressés par le dossier, comme la Commission de la construction du Québec (CCQ), le grand patron de l'UPAC, Robert Lafrenière, s'est dit heureux que le Québec détienne des outils comme l'UPAC pour «s'occuper des problèmes». «Dans la population, les arrestations [de Mme Normandeau et de ses six coaccusés] semblent être perçues comme un tournant, mais moi, je le vois comme tout autre dossier», a-t-il commenté.
Le PLQ plus touché par la corruption
Dans sa conférence, le professeur Saint-Martin a également expliqué que le Parti libéral du Québec (PLQ) est plus touché par la corruption - «et c'est un fait objectif», a-t-il souligné - parce qu'il représente une police d'assurance contre l'instabilité économique liée au mouvement souverainiste. Selon lui, le nationalisme économique qui a favorisé les firmes de génie du Québec, la centralisation du pouvoir qui «a rendu les municipalités plus vulnérables» et le clivage fédéraliste-souverainiste ont forcé les gens d'affaires à investir dans le PLQ.
Outre M. Saint-Martin, quatre invités ont fait une présentation, dont le commissaire du Department of Investigation of New York City (DOI), qui a insisté sur l'importance d'une vigilance constante pour freiner la corruption.
Par ailleurs, Robert Lafrenière a réitéré auprès des journalistes son souhait que son mandat de commissaire de l'UPAC soit renouvelé. D'autres candidatures ont toutefois été déposées et analysées. Parmi celles-ci, le nom de Denis Gallant, inspecteur général de la Ville de Montréal, est pressenti. M. Gallant a d'ailleurs donné une conférence hier au colloque de l'UPAC. Au moment où les journalistes l'ont sollicité pour un bref entretien, il s'est éclipsé. Le gouvernement doit faire connaître son choix dans les prochains jours.