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mardi, mars 29, 2016

Jean Lapierre: la mort tragique d'un homme de passion

http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/politiqueprovinciale/

L'analyste Jean Lapierre présente l'autobus «L'Express Québec 2012» qui a servi à la couverture des élections provinciales 2012, le 31 juillet 2012.
QUÉBEC -  L'annonce du décès subit et tragique du chronique et analyste politique Jean Lapierre a suscité de vives et nombreuses réactions venues de toutes les sphères politiques et sociales.
Le maire de Montréal, Denis Coderre, un des anciens collègues de Jean Lapierre, peinait à retenir ses larmes. «Il avait su redéfinir le mot incontournable. C'était quelqu'un qui aimait la politique, mais c'était avant tout un communicateur né», a-t-il confié, complètement bouleversé par cette tragédie.
Mario Dumont, qui comme Jean Lapierre est passé de la politique à la vie médiatique, n'a eu besoin que de quelques mots pour traduire sa pensée: «Une énorme tristesse. Un homme de cœur».
Ce départ brutal a causé une véritable commotion à l'Assemblée nationale du Québec.
Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a fait observer: «Nous n'entendrons plus avec sa voix et ses histoires. Salut Salut! Triste nouvelle que celle du départ d'un gars exceptionnel. Mes sincères condoléances aux enfants et aux proches de Jean Lapierre et Nicole Beaulieu. Une pensée pour la mère de Jean».

IL CONNAISSAIT TOUT LE MONDE

François Legault, chef de la Coalition avenir Québec s'est aussi dit atterré par cette nouvelle, lui qui avait connu de bonnes soirées avec Jean Lapierre et sa conjointe Nicole. «J'ai eu tellement de plaisir avec Nicole et Jean, deux passionnés de la vie. On perd un gros morceau», a-t-il confié sur les ondes de TVA Nouvelles.
Il a ajouté, qu'il était «le premier au courant de toutes les nouvelles. Il connaissait tout le monde. Il m'a aidé à trouver des personnes que j'ai engagées à la CAQ.»
Chez Québec solidaire, Françoise David a aussi souligné la mémoire d'un homme qui a su faire partie du quotidien de milliers de Québécois. «Mes pensées sont avec les membres de la famille Lapierre qui vivent une terrible tragédie. Le Québec perd une grande voix».
La ministre québécoise de l'Économie, Dominique Anglade, avait parlé à Jean Lapierre mardi matin, quelques minutes avant qu'il ne prenne son avion vers les Îles-de-la-Madeleine, pour porter réconfort à sa mère, après le décès de son père survenu la veille. «J'échangeais avec lui ce matin sur la mort. Le fier Madelinot nous a quittés. Sincères pensées aux enfants».

SOUS LE CHOC

Les échos de cet écrasement ont résonné jusqu'à Ottawa. Le chef du NPD, Thomas Mulcair a s'est dit «sous le choc après le décès tragique de Jean Lapierre et de plusieurs de ses proches. Nos condoléances à sa famille durement éprouvée».
À l'hôtel de ville de Montréal, le chef intérimaire de Projet Montréal, Luc Ferrandez a parlé pour sa part d'un «homme qui nous expliquait les dessous de la politique chaque jour».
L'analyste politique, connu pour son langage coloré et ses contacts bien informés dans les sphères politiques, est décédé subitement, mardi, à l'âge de 59 ans, dans l'écrasement d'un petit avion aux Iles-de-la-Madeleine.

Un avion privé s'écrase aux Îles-de-la-Madeleine

http://fr.canoe.ca/infos/societe/archives/


Dernière mise à jour: 29-03-2016 | 14h25

LES ÎLES-DE-LA-MADELEINE - Le chroniqueur politique Jean Lapierre et plusieurs membres de sa famille pourraient se trouver dans l'avion nolisé qui s'est écrasé dans un champ du secteur Havre-aux-Maisons des Îles-de-la-Madeleine en fin d'avant-midi, mardi, a rapporté TVA Nouvelles.
La Sûreté du Québec (SQ) a reçu un appel d'urgence vers 11 h 40, mais en après-midi elle n'était toujours pas en mesure de préciser combien de personnes ont été blessés, ni quel était leur état de santé.
«Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y avait une dizaine de passagers», a dit la porte-parole de la SQ Hélène Nepton. Certains ont été pris en charge par les services de secours.
Sur Twitter, le maire de la municipalité Les Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre, a partagé deux photos qui en disent long sur la force de l'impact. On peut voir que le petit appareil s'est brisé en deux, à l'arrière, et on peut constater qu'un bout d'aile s'est détaché.
«L'avion est très très abîmé», a dit un témoin de l'écrasement, Antonin Valiquette à LCN. Il a mentionné que l'appareil avait perdu brusquement de l'altitude à quelques kilomètres de l'aéroport.
«L'impact a été très fort» et «aucune personne ne bougeait dans l'appareil», a poursuivi M. Valiquette, journaliste pour la station CFIM, qui s'est approché de l'avion juste après son écrasement.
«Des débris ont volé dans les airs», a ajouté M. Valiquette, en précisant que l'avion a glissé au sol sur plusieurs dizaines de pieds avant de s'immobiliser.
«Il y avait une forte odeur de kérosène», a-t-il précisé. L'avion ne semble toutefois pas avoir pris feu à la suite de l'écrasement et aucune fumée ne s'en dégageait.
Les conditions météorologiques n'étaient pas très bonnes puisqu'il y avait de forts vents de plus de 60 km/h, de la pluie et du brouillard.
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada est chargé de l'enquête.

Les Gatinoises passent en demi-finale de La Voix

http://www.lapresse.ca/le-droit/arts-et-spectacles/musique/

Publié le 28 mars 2016 à 10h31 | Mis à jour le 28 mars 2016 à 19h28
Geneviève Leclerc s'est qualifié grâce à son interprétation... (OSA Images)
Geneviève Leclerc s'est qualifié grâce à son interprétation
 d'
Une histoire d'amour.OSA IMAGES

Les Gatinoises Stéphanie St-Jean et Geneviève Leclerc accèdent toutes les deux à la demi-finale de La Voix.
La première a récolté 93% du vote populaire, survolant la compétition au sein de l'équipe de Pierre Lapointe, établissant du coup un nouveau record en quart de finale.
«Ça va peut-être devenir un gros X dans mon dos pour la suite, mais je suis incapable d'être autre chose que moi-même. Si les gens ont aimé ça autant, ben... tant mieux!» clame Stéphanie St-Jean.
La seconde est restée... sans voix pendant quelques secondes avant de comprendre qu'elle venait de décrocher son billet pour le prochain direct, le 3 avril.
«Je ne vois pas comment j'aurais pu être autre chose qu'étonnée, raconte Geneviève Leclerc. J'ai des yeux et des oreilles, j'ai entendu ce que les autres candidats ont offert comme performances... J'étais donc très surprise. Mais c'est une belle surprise! J'étais curieuse de savoir ce que le public pensait de moi, puisque c'était la première fois qu'il votait. Je me demandais s'il y avait une place pour moi, au Québec. Il semble que oui et ça fait du bien!»
Stéphanie St-Jean a visiblement impressionné le public qui... (OSA Images) - image 2.0
Stéphanie St-Jean a visiblement impressionné le public qui lui a accordé son appui presque unanimement.
OSA IMAGES
Un jour vraiment heureux pour Stéphanie
Pour sa reprise de Oh! Happy Day, Stéphanie St-Jean était accompagnée d'un choeur gospel, dimanche. «C'était du gros bonheur! lance-t-elle. J'ai toujours rêvé de chanter avec une chorale et cette pièce-là correspond vraiment à l'état d'esprit dans lequel je suis en ce moment.»
Sa prestation a sans l'ombre d'un doute soulevé la foule, séduit son coach et, surtout, rallié le public. Même Yoan et Kevin Bazinet n'ont obtenu un tel résultat, à cette étape de la compétition.
Si Pierre Lapointe évoquait sa «magie» et se disait «sans mots» pour la vanter, Éric Lapointe, lui, s'en voulait de ne pas l'avoir gardée au sein de son équipe lors des Chants des bataille.
«Jusqu'à la toute fin, tu vas me faire regretter de t'avoir laissé partir», a-t-il déclaré dans un soupir, au terme de son énergique interprétation.
«J'étais tellement flattée de l'entendre dire ça!» soutient la principale intéressée.
Une belle preuve d'amour pour Geneviève
Geneviève Leclerc avait de son côté choisi de revisiter Une histoire d'amour, la version française de la chanson thème du film Love Story, popularisée par Mireille Mathieu. Sobrement, debout derrière le micro, la trentenaire en a livré une version vibrante.
«Quand Marc [Dupré] m'a dit, en répétition, qu'il ne voulait pas que je bouge, j'ai d'abord eu peur, confie-t-elle. Chanter sans bouger, c'est se retrouver toute nue devant le monde, sans béquille, ni artifice pour pallier à une fausse note... C'est devoir rester branchée sur l'émotion du texte sans la moindre possibilité de penser à autre chose, ne serait-ce qu'une seconde. Je lui ai fait confiance... et il a clairement eu raison!»
Or, tiraillé entre Mary-Pier Guilbault (qui a repris Hymne à l'amour) et elle, le coach leur a respectivement donné 36 et 34 points, laissant le public trancher. Ce dernier a préféré la Gatinoise, qui a recueilli 47% des voix.
Lors du dévoilement du résultat, Geneviève Leclerc, d'abord sonnée, a fini par pousser un cri de joie. «Maintenant, quand les gens vont me demander ce que je fais dans la vie, je vais leur dire: "Je suis chanteuse!"» a-t-elle déclaré, émue.

Destins croisés

Contrairement aux années antérieures, la demi-finale de La Voix ne sera pas une lutte à finir entre les deux finalistes de chaque équipe.
Instaurant une variante, les coachs annonceront en direct, dimanche soir prochain, lequel de leurs candidats affronteront celui ou celle des autres, formant quatre paires de chanteurs que seul le public pourra départager. Il se pourrait donc qu'un coach voie les deux membres de son équipe passer à la grande finale du 10 avril, et qu'un autre se retrouve sans protégé(e) pour cette ultime étape.
Au sein de leur équipe respective, Stéphanie St-Jean et Geneviève Leclerc sont toujours accompagnées de Béatrice Keeler et Yvan Pedneault. Éric Lapointe compte encore sur Markos Gonzalez Clemente et Travis Cormier; et Ariane Moffatt, sur Amélie Nault et Noémie Lorzema.
Par ailleurs, Marie-Mai, qui retrouvera prochainement son fauteuil de coach à La Voix Junior, sera l'artiste invitée de cette demi-finale.

Faubourg Contrecoeur: le seul accusé qui a plaidé coupable minimise son rôle

http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/proces/

Publié le 29 mars 2016 à 00h00 | Mis à jour à 00h00
L'urbaniste Daniel Gauthier (à droite), qui a plaidé... (PHOTO ÉDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE)
L'urbaniste Daniel Gauthier (à droite), qui a plaidé coupable de fraude en février,
 a témoigné jeudi dernier lors des plaidoiries pour établir la peine qu'il devra purger.
PHOTO ÉDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le procès pour fraude de l'ancien président du comité exécutif de la Ville de Montréal Frank Zampino et de ses coaccusés dans le scandale immobilier Faubourg Contrecoeur s'étire tant et tellement que le tribunal planifie déjà une prolongation de ses travaux jusqu'en juin. Mais d'ici à ce que le calendrier soit révisé, des requêtes préliminaires sont débattues et le seul accusé à s'être reconnu coupable a tenté, la semaine dernière, de minimiser son rôle.
L'urbaniste Daniel Gauthier, qui a plaidé coupable de fraude en février, a témoigné jeudi dernier lors des plaidoiries pour établir la peine qu'il devra purger. Il a martelé que le responsable du projet était Martial Fillion, un des coaccusés, maintenant décédé.
Selon M. Gauthier, M. Fillion, qui était le grand patron de la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM) - un organisme relevant de la Ville de Montréal -, était pressé de donner une vocation immobilière au site orphelin et contaminé du Faubourg Contrecoeur. Il a raconté que c'est à M. Fillion qu'il rendait des comptes quant à l'avancement de ses travaux de planification urbanistique.
Lorsque la SHDM a décidé de mener le projet comme si elle était une société privée pouvant choisir un entrepreneur et négocier de gré à gré avec celui-ci le développement de ce vaste terrain dans l'est de l'île, M. Gauthier n'y a rien vu de répréhensible. Tout cela se faisait dans un esprit entrepreneurial, a-t-il relaté.
Il ne s'est pas étonné non plus de voir les dirigeants de Construction F. Catania participer aux rencontres officielles, y compris celles où il était question de l'estimation des coûts. «Je n'ai pas senti que l'on faisait des choses irrégulières», a-t-il témoigné.

Par contre, il a eu une «réaction de stupéfaction» lorsque Martial Fillion lui a annoncé qu'il fallait faire un changement de cap et attribuer le projet immobilier de 1800 unités d'habitation selon un processus d'appel d'offres public. C'est à ce moment que Daniel Gauthier a reçu le mandat de M. Fillion d'élaborer l'appel de qualification suivi par l'appel d'offres public.
«Martial Fillion voulait avoir le même résultat que si le dossier avait continué de gré à gré», a affirmé M. Gauthier. Ce dernier a également répété que si les délais étaient très courts, c'est que M. Fillion privilégiait la «fast track».
C'est à cette étape que M. Gauthier a réalisé qu'il s'agissait d'une «manoeuvre», selon le vocable suggéré par son avocat Jean-Claude Hébert. «Ç'a été mon erreur. Depuis ce temps-là, je ne travaille pas», a-t-il souligné avant de dire qu'il avait été «naïf ou pas assez vigilant».
Le scandale a éclaté dans La Presse en octobre 2008. Deux mois plus tard, la Ville de Montréal mandatait la firme comptable Deloitte pour analyser la situation. Mais M. Gauthier avait fait le ménage de son dossier et jeté la plupart des documents. «En aucun cas, j'ai voulu détruire des preuves», a-t-il déclaré sous serment.
En contre-interrogatoire, M. Gauthier a tenté de minimiser encore sa part de responsabilité dans le scandale du Faubourg Contrecoeur. Il a dit avoir eu peu de contacts avec Catania. Or, le ministère public a déposé un résumé d'un registre téléphonique dans lequel on compte 40 appels entre MM. Gauthier et Catania, entre le 3 octobre et le 8 décembre 2006. Cette période correspond au lancement de l'appel de qualification qui conduira à l'attribution du contrat à Catania.
Le contre-interrogatoire de M. Gauthier se poursuivra le 18 mai prochain.

Les faux-semblants

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« Suzanne, tu es une personne sensible, délicate et attentionnée aux autres. Tu as droit à l’amour et à l’affection. » Voici les deux premières lignes d’une lettre parmi d’autres adressées au personnage interprété par Céline Bonnier dans le téléroman Unité 9. La télévision, comme à ses débuts dans les années 1950, continue d’être un confortable moyen d’évasion et de projection quant à sa propre condition.
 
Depuis sa première saison en 2012, Unité 9 est l’une des séries les plus populaires de la télévision québécoise. Plus de deux millions de téléspectateurs s’agglutinent devant des écrans pour regarder ce feuilleton hebdomadaire dans lequel des femmes croupissent en prison. Les habitués sont nourris par l’émotion, la pitié et la rage qui font système dans cet univers fermé. Le public se soucie du sort de Marie Lamontagne, Suzanne Beauchemin, Jeanne Biron ou Michèle Paquette. Ces fausses détenues obtiennent une attention véritable.
 
Cette fascination pour des vies inventées dans une prison de carton est-elle à la veille de se transposer dans la réalité ? Serions-nous soudain dans une heureuse disponibilité psychologique devant les malheurs de l’univers carcéral ?
 
Insalubrité, services réduits, manque de vêtements, isolement total : on a fait bien peu de cas des conditions misérables faites aux vraies prisonnières déménagées en février, pour des raisons d’économie, au centre de détention Leclerc, une prison conçue pour des hommes.
 
Ce n’est même pas une situation tout à fait nouvelle. Dans le rapport annuel de l’ombudsman correctionnel du Québec, on trouve l’exposé d’une suite de situations dégradantes. Surpopulation, décisions partiales, lacunes dans l’hygiène et la salubrité des lieux, visites de proches rendues impossibles à cause du manque de personnel, entraves à l’obtention d’une libération sous caution, menottes aux pieds et aux mains pour des motifs douteux, mise en isolement sans surveillance adéquate au quotidien, lumière allumée nuit et jour.
 
Faute de place, rapporte l’ombudsman, des détenus ont été logés dans des salles communes, sans accès à leurs effets personnels pendant des jours. Au moment où ils pouvaient enfin faire laver leurs vêtements, ils étaient laissés pendant de longues heures avec une simple serviette nouée autour du corps.
 
Devant les personnages d’Unité 9, le spectateur s’enthousiasme de représentations du malheur qui deviennent une garantie de réconfort par rapport à son propre destin. Mais tandis qu’une société de spectateurs se fascine de la sorte pour des vies inventées, force est d’admettre que cela a peu d’effets sur la réalité.
 
C’est un peu la même chose avec les autochtones, prisonniers de ces prisons à ciel ouvert que l’on nomme des « réserves ». Les rapports sur leur condition misérable se multiplient. Des 30 000 enfants confiés à l’État canadien pour leur protection, 48 % sont désormais des autochtones. Ce n’est pas par hasard si les autochtones comptent désormais pour plus de 25 % de la population carcérale, bien que leur poids démographique à l’échelle canadienne soit de moins de 4 %. Construire plus d’écoles ferait-il reculer la nécessité de construire des prisons ? Ce n’est pas certain. Mais cela contribuerait au moins à offrir une égalité des chances et des perspectives d’avenir.
 
Dans son plus récent budget, Ottawa annonce un coup de barre historique en faveur des autochtones. Les grands titres ont retenu le chiffre de 8,4 milliards, un investissement considérable. Pour l’éducation des autochtones, principal gage de leur avenir, le budget libéral du gouvernement Trudeau prévoit des investissements de 634 millions. Dans les faits, le gros de ces investissements est projeté dans un horizon de plus de cinq ans, soit après la tenue de nouvelles élections… En 2020-2021, première année d’un prochain gouvernement, les libéraux de Trudeau ont prévu un budget de 177 millions pour l’éducation des autochtones. Mais d’ici là ? On ne dépasse guère les frontières de l’artifice.
 
Dans l’immédiat, Ottawa va financer l’aide à l’enfance à hauteur de 71 millions. En 2012 pourtant, les documents du gouvernement estimaient que, par rapport aux budgets des provinces en éducation, un domaine de leur compétence, le sous-financement pour les jeunes autochtones s’élevait à au moins 109 millions, sans compter leurs besoins particuliers. L’an prochain, le financement prévu s’élève à 99 millions.
 
Le gouvernement fédéral dépense entre 22 et 34 % de moins pour un autochtone que pour un autre citoyen, a établi le jugement du Tribunal canadien des droits de la personne rendu le 27 janvier. Le tribunal considère de surcroît que les autochtones devraient pouvoir bénéficier d’une éducation adaptée à leur situation et à leur condition.
 
Malgré ses grandes déclarations, le gouvernement libéral demeure sous le seuil de financement qu’il estime lui-même être le minimum pour assurer l’éducation de ces enfants. Va-t-on continuer ensuite de se désoler de voir de plus en plus de membres de ces communautés se retrouver en prison ?
 
La fiction d’un progrès fantasmé s’enracine de plus en plus facilement dans nos consciences tandis que, sur la scène publique, la raison se voit très volontiers vouée à l’expropriation. Quelque chose se trouve falsifié dans notre société.

LA RÈGLE DU «SUB JUDICE» Tabou parlementaire

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29 mars 2016 |Antoine Robitaille | Québec

Si la règle du «sub judice» — ne pas parler d’une affaire devant le tribunal — à l’Assemblée nationale a sa raison d’être dans notre système juridique, son application stricte par les présidents de l’Assemblée nationale en général, et Jacques Chagnon en particulier, bride excessivement la délibération parlementaire. Surtout lorsqu’il est question d’accusations contre des représentants politiques.

Nos règles parlementaires ne manquent pas de paradoxes. Un élu peut bien traiter un autre de « clown » ou d’« aigrefin » dans le couloir menant au Salon bleu, mais il doit s’abstenir de le désigner ainsi — ou de tout autre terme du lexique des mots non parlementaires — une fois qu’il a pénétré dans l’auguste lieu des débats.

Dans ce même lieu, l’élu jouit d’une immunité exceptionnelle. Il peut porter des accusations graves sans risquer d’être traîné devant un tribunal. Il formulerait ces mêmes accusations à l’extérieur du Salon bleu qu’il risquerait des poursuites judiciaires. Un autre de ces paradoxes vient d’être mis en relief la semaine dernière. Tout le monde, partout, dans les couloirs du parlement, dans les médias, peut parler des graves accusations déposées contre l’ancienne vice-première ministre Nathalie Normandeau et les six autres accusés du 17 mars, mais on ne pourra, au Parlement, questionner le gouvernement sur le sujet. Le député qui ose l’aborder ne pourrait même pas faire mention des actes d’accusation sans que le président l’interrompe. La fameuse immunité, privilège parlementaire « rempart de la société démocratique », est donc sérieusement limitée.

Pourquoi ? En raison de l’interprétation stricte, par les présidents de l’Assemblée nationale et aujourd’hui par Jacques Chagnon, de la règle de droit parlementaire du sub judice, locution latine signifiant « devant le juge ». Selon celle-ci (art. 35.3 du règlement), « le député qui a la parole ne peut […] parler d’une affaire qui est devant les tribunaux […] si les paroles prononcées peuvent porter préjudice à qui que ce soit ».

Certes, la règle est ancienne. La séparation des pouvoirs l’impose. L’exécutif ou le législatif ne doivent pas s’immiscer dans le travail du judiciaire et inversement. Lorsqu’on aborde au Salon bleu les actes visés par des accusations, « l’audition qui doit se tenir devant le tribunal » risque de se « transporter sur le parquet de l’Assemblée nationale ». Si notre régime s’accommode de la confusion des pouvoirs exécutif et législatif, le judiciaire, lui, doit être protégé des interventions des autres branches de l’État. Les droits d’un accusé en dépendent.

En mai 1982, le premier ministre René Lévesque avait fait avorter le procès de Claude Vermette, l’un des ex-inspecteurs de la GRC qui, dans les années 1970, avaient volé la liste de membres du Parti québécois. Le juge avait conclu que le « chef du pouvoir exécutif » du Québec, en se prononçant sur le fond de l’affaire, avait rendu impossible la tenue d’un procès juste et équitable ; aucun jury impartial ne pourrait être formé. « Le premier ministre dénonça non seulement les agissements du témoin dont il attaqua la crédibilité dans un langage imagé et abusif, mais aussi ceux des avocats de la défense, du gouvernement fédéral et de la GRC. Il accusa même les membres de la GRC d’avoir commis divers crimes. Cette diatribe dura une vingtaine de minutes », relate la Cour suprême dans R. c. Vermette.

On comprend qu’une telle intervention comporte un risque réel de miner un procès. On comprend aussi, premièrement, que c’est davantage dans la réponse, par un membre de l’exécutif à une question sur le sujet, que dans la question elle-même, que le risque loge. Or, les présidents en général et M. Chagnon en particulier rappellent la règle du sub judicesurtout lors des questions des élus des oppositions, bridant ainsi leur droit de parole.

Deuxièmement, il faut savoir qu’en 1988 la Cour suprême, dans l’affaire Vermette, avait reproché aux juges des tribunaux inférieurs d’avoir annulé les accusations. Le juge La Forest écrivit que « l’abdication judiciaire n’était pas le remède à la violation de la règle du sub judice ». Il ajoutait que cela était « d’autant plus important dans un cas comme celui-ci où il s’agit d’accusations graves non seulement contre la GRC, mais aussi contre des dirigeants des gouvernements fédéral et provincial. Le public a droit à ce que ces accusations soient éclaircies par le judiciaire. Je ne peux admettre que des remarques irréfléchies d’hommes politiques puissent mettre en échec tout le processus judiciaire ». Bref, même si elle est conforme à une jurisprudence traumatisée par l’affaire Vermette, la menace brandie par le président en chambre a quelque chose d’excessif. Le président Chagnon a toute la latitude pour la faire évoluer vers une limite plus raisonnable.

CHYPRE Fin du détournement d’un avion égyptien, le pirate de l’air arrêté

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29 mars 2016 08h10 | Agence France-Presse à Larnaca et au Caire | Actualités internationales
Des passagers libérés descendant de l’avion avec leurs bagages.
Photo: George Michael Agence France-Presse

Des passagers libérés descendant de l’avion avec leurs bagages.
Larnaca — Le détournement d’un avion égyptien sur l’aéroport de Larnaca à Chypre a pris fin mardi après-midi avec l’arrestation du pirate de l’air, a annoncé le porte-parole de la présidence chypriote.

«Le pirate de l’air vient juste d’être arrêté», a indiqué Nikos Christodoulides dans un message sur Twitter après que tous les derniers passagers retenus dans l’avion d’EgyptAir soient sortis sains et saufs.

L’homme s’est rendu en sortant sur la passerelle de l’avion avec les mains en l’air, a constaté un correspondant de l’AFP. Il s’est ensuite dirigé vers deux policiers sur le tarmac qui l’ont étendu au sol et l’ont fouillé avant de l’emmener dans un bâtiment de l’aéroport.

Le ministre égyptien de l’Aviation civile Chérif Fathy a affirmé à la télévision d’État que «les passagers et les membres d’équipage sont sains et saufs».

Le pirate de l’air, de nationalité égyptienne selon une source gouvernementale chypriote, avait détourné en début de matinée l’Airbus A-320, qui transportait au total 55 passagers et effectuait la liaison entre la ville côtière égyptienne d’Alexandrie (nord) et Le Caire. L’appareil s’était ensuite dirigé vers l’île de Chypre, où il s’est posé à l’aéroport de Larnaca.

Les motivations de l’homme, qui a affirmé porter une ceinture d’explosifs, sont apparues confuses et le président chypriote a affirmé que son acte n’était pas lié au «terrorisme».

Le preneur d'otages a libéré progressivement les passagers, n'en retenant finalement plus que sept, qui ont réussi à quitter l’appareil avant sa reddition.