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samedi, mars 26, 2016

Les Rolling Stones font vibrer La Havane

http://quebec.huffingtonpost.ca/

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Les légendaires Rolling Stones ont soulevé vendredi une foule de plus d'un demi-million de personnes à La Havane, pour un concert historique et démesuré consacrant le retour en grande pompe du rock dans le pays communiste.
Pour ce concert gratuit sans précédent dans la Cité sportive de la Havane, les Britanniques ont sorti d'emblée l'artillerie lourde, avec le classique "Jumpin' Jack Flash", avant d'enchaîner avec l'hymne "It's Only Rock 'n Roll" ("C'est juste du Rock 'n Roll"), comme pour rassurer les autorités cubaines sur cette musique autrefois considérée comme "satanique".
Mick Jagger
Mick Jagger, chemise bordeaux et veste de paillettes multicolore, a d'emblée conquis ses fans par son habituel jeu de scène tonique, accompagné de ses compères Keith Richards, Ronnie Wood, Charlie Watts, et par le bassiste Darryl Jones.
Couples d'âge mûr, familles, touristes et beaucoup de jeunes : une foule hétéroclite était massée dans cette enceinte située près du centre-ville, qui était déjà aux trois quarts pleine plusieurs heures avant l'arrivée des Britanniques sur scène.
Des milliers de retardataires sont restés bloqués dans les rues alentour, mais profitaient toute de même d'un spectacle clairement audible plus d'un kilomètre à la ronde.
D'ailleurs, les toits du quartier environnant la "Cuidad deportiva" étaient remplis de curieux profitant d'un point de vue exceptionnel sur le site.
A l'intérieur, Arturo Noriega, fan venu des Etats-Unis, a confié à l'AFP qu'il s'agissait de "l'une des plus grandes expériences de (sa) vie".
"Je viens d'un pays qui est loin, mais les 5 000 kilomètres ne m'ont pas empêché de venir voir les Rolling Stones. Je suis fan des Rolling Stones depuis qu’ils existent, vraiment je suis fan", s'est-il enthousiasmé.
"Je suis ici depuis 8H00 du matin parce que ce concert est historique, ça va marquer l'histoire dans le monde, pas seulement à Cuba", clamait de son côté l'étudiante cubaine Meiden Betsy.
"On n'a pas pu être parmi les premiers, mais d'ici on ne va rien rater", se félicitait quant à elle Swnien Morera, jeune femme de 27 ans aux cheveux et ongles bleus, qui a trouvé un espace non loin de la scène.
Ce show exceptionnel, programmé trois jours après une visite historique sur l'île du président américain Barack Obama, avait été ajouté in extremis à la tournée "America Latina Olé" des Londoniens.
Pas d'alcool?
La vente d’alcool était interdite dans un large rayon autour du concert, mais certains avaient manifestement prévu de quoi tenir quelques heures.
Miguel Garcia, ingénieur du son de 62 ans venu de Cienfuegos (centre), est arrivé parmi les premiers. Au milieu de 250 autres fans, il a passé la nuit sur le trottoir pour tenter d'être aux avant-postes dans la soirée.
"Le rock, c'est ma vie (...), Mick Jagger est le meilleur, j'ai tous ses concerts mais les voir en vrai... Je m'attends à être ému, à pleurer", confiait-il à l'AFP avant le concert.
"Je n'ai jamais imaginé que je pourrais les voir ici, vraiment pas, j'espère qu'ils vont vivre 200 ans !", rigolait au sujet des rockeurs septuagénaires Alexander Chacon, jardinier.
Une scène de 80 mètres de long et sept écrans géants ont été installés dans la Cuidad deportiva, complexe inauguré avant la révolution castriste de 1959, point de départ du bannissement de la musique rock à Cuba.
Et avant les années 1980, beaucoup de Cubains se rappellent qu'ils devaient écouter les Beatles ou les Rolling Stones à partir de bandes magnétiques et de cassettes audio échangées sous le manteau.
Au cours des 30 dernières années, ce genre musical a progressivement été toléré jusqu'à s'imposer dans les médias d'Etat. Et malgré l'embargo, quelques musiciens américains ont pu se produire sur le sol cubain, comme Billy Joel en 1979, Audioslave en 2005 et Kool and The Gang en 2009.
"C'est une opportunité, une très bonne manière de vivre le rock à Cuba, les Rolling Stones sont l'origine du rock", se réjouit Diosmen Garcia, 27 ans, vêtu, comme beaucoup d'autres fans, d'un t-shirt de ses idoles, rapporté de l'étranger car introuvable sur l'île.
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