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dimanche, janvier 03, 2016

Une famille de réfugiés syriens comblée

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Publié le 02 janvier 2016 à 23h00 | Mis à jour le 03 janvier 2016 à 08h53
Des trente minutes que durera l'entretien avec Le Soleil,... (Le Soleil, Pascal Ratthé)
LE SOLEIL, PASCAL RATTHÉ
Des trente minutes que durera l'entretien avec Le Soleil, jamais ils ne perdront le sourire, remerciant dès que possible toutes les personnes impliquées dans leur accueil.

(Québec) En fuyant la guerre qui fait rage dans leur Syrie d'origine, jamais Nabi Sabeh, Jeanet Jiji et leurs enfants ne s'étaient imaginé être accueillis avec tant d'amour dans leur pays d'adoption. Quelques jours après son arrivée, la première famille de réfugiés syriens à s'établir à Québec est renversée par le chaleureux accueil.
Rencontrée par Le Soleil, samedi soir, la petite famille rayonnait au moment de raconter leurs premiers jours dans la ville de Québec. Au-delà de la neige, qui fait le bonheur des enfants, c'est la simplicité de leur intégration qui renverse Nabi et sa femme Jeanet. «C'est inimaginable pour moi qu'à notre arrivée, le 29 décembre au soir, des gens que nous ne connaissions même pas avaient fait le voyage à Montréal pour nous accueillir et nous ramener à Québec à travers la tempête. Ici, un appartement où on ne manque d'absolument rien nous attendait», remercie le père de famille.
Ces inconnus qui les attendaient avec des pancartes à leur nom, à l'aéroport de Montréal, ce sont Karl Sylvain et Brigitte Saillant, un couple de Québec s'étant porté volontaires auprès du comité d'accueil Saint-Yves pour servir d'accompagnateurs à la famille Sabeh. Depuis leur arrivée, le 29 décembre au soir, ils courent avec eux bureau du médecin, banque, épicerie, etc. Des démarches qui auraient pu prendre des mois aux nouveaux arrivants se sont réglées en quelques jours. Si bien que moins d'une semaine après être atterris au pays, Nabi et Jeanet se sentent déjà prêts à affronter le traintrain quotidien de la vie québécoise. Déjà, on commence les démarches pour inscrire la petite Perla, six ans, à l'école. La recherche d'emploi suivra.
S'étant entretenus avec Radio-Canada au lendemain de leur arrivée, le couple et leurs deux enfants, Perla et Antonio, deux ans, se font déjà reconnaître dans la rue, à Québec. À leur premier trajet d'autobus, une dame s'est approchée pour leur souhaiter la bienvenue. Au café du coin, le propriétaire s'est engagé à leur offrir gratuitement café et chocolat chaud pour les trois prochains mois.
«Après avoir fait des recherches à propos de différentes villes canadiennes sur Internet, nous avions déterminé que Québec était celle qui répondait le mieux à nos besoins. Mais jamais nous n'avions pensé que les gens seraient si accueillants», souligne Nabi Sabeh.
Il faut dire que contrairement à la forte majorité des familles syriennes parrainées au Québec, les Sabeh ne rejoignaient aucun proche dans la Capitale-Nationale. Ils partaient vers l'inconnu, sans grands effets personnels, sachant que le connu qu'ils laissaient derrière eux n'était plus sécuritaire. Originaire d'Alep, la deuxième plus grande ville de Syrie, la famille s'est exilée au Liban en 2012. Nabi est technicien informatique, sa femme est formée en droit. Il espérait trouver de l'emploi aux Émirats arabes unis, mais n'a pas été en mesure d'obtenir la citoyenneté pour lui et sa famille.
Après un bref retour en Syrie, où le couple prend pleinement conscience des dangers du conflit actuel, Nabi et Jeanet retournent au Liban avec leurs enfants, où ils sont hébergés par des prêtres chrétiens. C'est malheureusement une question de temps avant qu'ils soient renvoyés de force dans leur ville d'origine. Ils tentent désespérément de trouver une terre d'accueil pour leur famille. Des demandes de parrainage sont envoyées un peu partout à travers le monde, sans succès. À la fin du mois de septembre, leurs recherches les mènent au comité d'accueil de la paroisse Saint-Yves.
«Presque un miracle»
«Ça a été tellement simple, c'est presque un miracle. Normalement, c'est au moins huit mois, sinon plus, pour avoir une première approbation à notre demande, puis avoir une entrevue et un test médical. À peine plus de deux mois après avoir fait notre demande, à notre grande et heureuse surprise, nous avons reçu un appel qui nous demandait de nous présenter dans les 48h à l'ambassade canadienne pour une entrevue», explique Nabi.
De là, trouver refuge au Canada s'est fait si rapidement et sans anicroche que la famille peine encore à y croire. Tout n'est pas rose. La majorité de leurs proches se trouvent toujours de l'autre côté de l'Atlantique, au milieu d'un conflit sanglant, et ils ne peuvent qu'espérer que leur demande d'asile connaisse un succès similaire à la leur.
Mais savoir leurs enfants en sécurité, avec eux, dans une ville et un pays qu'ils appellent déjà leur «maison» suffit largement, pour le moment, à Nabi Sabeh et Jeanet Jiji.
Des trente minutes que durera l'entretien avec Le Soleil, jamais ils ne perdront le sourire, remerciant dès que possible toutes les personnes impliquées dans leur accueil.

«La ville est tellement belle»

Les enfants Sabeh, Perla et Antonio, sont tout... (Le Soleil, Pascal Ratthé) - image 3.0
Les enfants Sabeh, Perla et Antonio, sont tout de suite tombés amoureux de la neige. Perla a éjà un bonhomme de neige et deux batailles de boules de neige à son actif et Antonio a été initié aux rudiments du hockey.
LE SOLEIL, PASCAL RATTHÉ
Difficile d'arriver au Québec dans un contexte plus hivernal que le 29 décembre. Atterrie en pleine tempête, sous les flocons depuis, la famille Sabeh est loin de se plaindre des rigueurs du climat québécois. Elle est tombée sous le charme du Vieux-Québec vêtu de son grand manteau blanc. «La ville est tellement belle. C'est la première fois que l'on voit autant de neige. Les enfants adorent», se réjouit Jeanet Jiji. À ses côtés, sa fille Perla éclate de rire. Sa mère s'exprime dans la langue de Molière, mais cherche parfois ses mots. Ce qui suscite l'hilarité chez Perla, parfaitement fluide en français. La neige l'a rapidement conquise. Elle a déjà un bonhomme de neige et deux batailles de boules de neige à son actif depuis son arrivée, se vante-t-elle. 
Son père, lui, a été initié aux rudiments du hockey lors d'un party du Nouvel An avec la famille de leurs accompagnateurs, Karl Sylvain et Brigitte Saillant. «C'était notre meilleur jour de l'An», lance Nabi Sabeh, qui concède d'emblée que son jeune fils Antonio, deux ans, a de meilleures chances que lui d'éventuellement exceller sur patins. «C'est peut-être une future vedette de hockey!»

Irak: 12 policiers tués dans une attaque de l'EI

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Publié le 03 janvier 2016 à 07h46 | Mis à jour à 09h06
Des soldats irakiens inspectent une maison lors d'une... (PHOTO HAIDAR MOHAMMED ALI, AFP)
PHOTO HAIDAR MOHAMMED ALI, AFP

Des soldats irakiens inspectent une maison lors d'une opération de désarmement de milices locales, le 3 janvier à Basra.

Agence France-Presse
TIKRIT
Des kamikazes du groupe État islamique (EI) ont tué au moins 12 membres des forces de sécurité irakiennes dans une attaque audacieuse menée dimanche contre un camp militaire, selon des responsables de la sécurité.
Équipé de fusils et de vestes piégées, le commando s'est introduit sur la base de Speicher, près de la ville de Tikrit, en plein milieu de nuit.Les djihadistes ont « profité du brouillard pour pénétrer dans Speicher », a précisé Mahmoud al-Sorchi, porte-parole de la force paramilitaire qui s'entraîne dans ce camp dans l'objectif de reprendre les territoires perdus dans la province de Ninive (nord).
Les policiers « ont réussi à tuer sept assaillants mais trois d'entre eux ont pu déclencher les explosifs qu'ils portaient », a-t-il indiqué, en précisant que trois officiers se trouvaient parmi les 12 morts. Vingt policiers ont été également blessés.
L'attaque a été revendiquée par l'EI, qui a affirmé que sept kamikazes avaient réussi à entrer sur l'immense base située à environ 160 km au nord de Bagdad.
Dans un communiqué publié en ligne, le groupe djihadiste précise que son commando a pu atteindre le centre du camp où s'entraînent quelque 1200 recrues, provoquant des affrontements qui ont duré quatre heures.
L'EI s'était partiellement emparé du camp de Speicher au cours de son offensive lancée en juin 2014 dans le centre et le nord de l'Irak. Il est accusé d'y avoir massacré plus de 1700 jeunes recrues, selon les estimations les plus hautes. Près de 600 dépouilles ont été exhumées par le gouvernement et les forces alliées après la reprise de Tikrit en avril 2015.
L'EI a récemment subi des revers en Irak en perdant le contrôle de la ville de Ramadi, chef-lieu de la grande province occidentale d'Al-Anbar, reprise fin décembre par les forces irakiennes.
Des combattants de l'EI restent dans la région de Ramadi mais sans être en position de monter une contre-attaque d'envergure, selon des sources militaires.
« Au cours des dernières 14 heures, les forces irakiennes ont nettoyé des centaines de mètres carrés dans la ville », a indiqué le colonel Steve Warren, porte-parole de la coalition antidjihadiste conduite par les États-Unis.
« Nous ne pensons pas que l'ennemi soit suffisamment fort pour être en mesure de reprendre la ville », selon lui. « Nous n'avons vu que de petits groupes de combattants [de quatre à huit individus] tentant de lancer des attaques ».
Dans ce contexte, l'EI a recours à des attaques suicide, comme près de Ramadi vendredi ou à Fallouja et Haditha ce week-end.
Les forces irakiennes veulent désormais tenter de reconquérir le reste de la province d'Al-Anbar et les territoires perdus dans le nord, en particulier Mossoul, la deuxième ville du pays et chef-lieu de Ninive.

Deux Israéliens inculpés pour le meurtre d'une famille palestinienne

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Publié le 03 janvier 2016 à 08h41 | Mis à jour à 08h41
Ali Dawabcheh, 18 mois, et ses parents Saad et... (PHOTO JAAFAR ASHTIYEH, ARCHIVES AFP)
PHOTO JAAFAR ASHTIYEH, ARCHIVES AFP

Ali Dawabcheh, 18 mois, et ses parents Saad et Riham sont morts dans un incendie criminel, le 31 juillet à Douma.

DAPHNÉ ROUSSEAU
Agence France-Presse
LOD
La justice israélienne a inculpé dimanche deux Israéliens pour la mort d'un bébé palestinien et de ses deux parents dans un incendie criminel qui avait profondément choqué les Palestiniens, suscité une large réprobation en Israël et réveillé les démons de l'extrémisme juif.
Ces inculpations sont la première étape d'un long processus judiciaire qui, selon Palestiniens et défenseurs des droits de l'Homme, a mis du temps à s'enclencher.
Elles surviennent plus de cinq mois après l'attaque menée le 31 juillet avant l'aube et signée d'extrémistes juifs qui avaient laissé des slogans en hébreu sur les murs jouxtant la petite maison incendiée de la famille Dawabcheh.
Les deux jeunes hommes inculpés avaient été arrêtés avec d'autres dans les milieux juifs radicaux, notamment parmi les « jeunes des collines », ces colons radicaux qui remettent en question l'autorité de l'État hébreu.
Amiram Ben-Uliel, âgé de 21 ans et originaire de Shilo, une colonie du nord de la Cisjordanie occupée, a été inculpé du meurtre d'Ali Dawabcheh, 18 mois, et de ses parents Saad et Riham. Il doit également répondre de la tentative de meurtre du petit Ahmed, 4 ans, toujours hospitalisé et désormais seul survivant de la famille Dawabcheh.
Un mineur de 17 ans, dont l'identité n'a pas été révélée, a été inculpé de complicité de meurtre.
« Tortures » du Shin Bet 
À la suite de l'attaque, Israël avait été critiqué à l'étranger et par des organisations de défense des droits de l'Homme pour son « laxisme » vis-à-vis des groupes radicaux. Les Palestiniens avaient accusé l'État hébreu de « soutien » à l'extrémisme juif.
Les dirigeants israéliens unanimes avaient cependant dénoncé le « terrorisme juif ». À la demande du ministre de la Défense Moshé Yaalon, le cabinet de sécurité avait approuvé l'utilisation dans une telle affaire de la détention administrative, habituellement réservée aux Palestiniens.
Depuis que le Shin Bet, le service de la sécurité intérieure, a lancé plusieurs coups de filet, proches et partisans des extrémistes arrêtés n'ont cessé de dénoncer des « tortures » et des « mauvais traitements ». Ils ont manifesté leur colère devant les domiciles de juges ou du chef du Shin Bet.
L'épouse d'Amiram Ben Oliel, Orian, a affirmé dimanche à la sortie de l'audience que son époux avait « subi des tortures pour donner des informations sur des actes qu'il n'a pas commis ». « Je sais qu'il était à la maison cette nuit-là et qu'il n'a rien fait », a-t-elle maintenu, alors que le ministère de la Justice indique que l'homme vivait au moment de l'attaque dans des colonies sauvages des environs de Douma.
« C'est un vaste mensonge à des fins politiques », a martelé la jeune femme vêtue de la tenue stricte des juifs ultra-orthodoxes.
En incendiant la maison des Dawabcheh, Amiram Ben-Uliel et le mineur ont cherché à venger la mort de Malachi Rosenfeld, un Israélien tué par des tirs palestiniens près de la colonie de Shilo un mois plus tôt, a indiqué le ministère de la Justice.
Deux autres suspects israéliens, dont un mineur, ont été inculpés pour leur implication dans « d'autres actes terroristes », dont les incendies de l'abbaye de la Dormition à Jérusalem en mai 2014 et de l'Église de la multiplication des pains, sur les rives du lac de Tibériade en juin 2015.
« Organisation terroriste »
Parmi les autres chefs d'accusation retenus contre les quatre hommes figurent l'« appartenance à une organisation terroriste » et à « un groupuscule nationaliste raciste ».
Ces inculpations ont apparemment été accélérées par la diffusion récente d'une vidéo montrant de jeunes extrémistes juifs célébrant, lors d'un mariage, la mort d'Ali Dawabcheh.
Les images de la lacération d'une photo du bébé avaient choqué en Israël. Le premier ministre de droite Benyamin Nétanyahou a dénoncé des « images choquantes » qui « montrent le vrai visage d'un groupe qui constitue un danger pour la société israélienne et la sécurité d'Israël ».
Les grands-parents d'Ali, Sarah et Mohammed, rencontrés par l'AFP dans leur maison de Douma, voisine de celle encore noire de suie de leur fils aujourd'hui décédé, ont affirmé ne pas croire « en la justice israélienne injuste ».
« Ce tribunal est une parodie », a lancé Mohammed Dawabcheh, 68 ans. « S'ils voulaient vraiment les punir, ils l'auraient fait depuis le premier jour et nous auraient dit depuis le début que c'étaient eux qui avaient tué nos enfants », a renchéri sa femme.
Les inculpations d'extrémistes juifs interviennent dans le contexte d'une nouvelle vague de violences qui a fait 138 morts palestiniens et 20 morts israéliens depuis le 1er octobre. Une majorité des Palestiniens tués sont présentés par Israël comme des auteurs d'attaques.