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samedi, octobre 08, 2016

Vulgarité de Trump: le président de la Chambre Paul Ryan se dit «écoeuré»

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Publié le 07 octobre 2016 à 17h00 | Mis à jour le 08 octobre 2016 à 00h35
Paul Ryan... (PHOTO Cliff Owen, archives AP)
Paul RyanPHOTO CLIFF OWEN, ARCHIVES AP
YVAN COURONNE
Agence France-Presse
WASHINGTON
Une vidéo de Donald Trump, datant de 2005, a consterné jusque dans son camp. «Je suis écoeuré par ce que j'ai entendu aujourd'hui», a déclaré Paul Ryan, l'homme fort du Congrès, dans un communiqué cinglant, en l'enjoignant à démontrer «qu'il a plus de respect pour les femmes que cette vidéo ne le suggère».
Et le chef républicain d'annoncer que Donald Trump ne participerait plus à un rassemblement auquel il avait été convié dans son État du Wisconsin samedi --une «désinvitation» proche du camouflet.
À deux jours d'un débat crucial contre Hillary Clinton, Donald Trump a été forcé de présenter vendredi des excuses après la découverte de propos vieux de 11 ans mais particulièrement dégradants sur les femmes, et condamnés immédiatement par des ténors républicains.
«Quand on est une star, elles nous laissent faire. On fait tout ce qu'on veut», dit Donald Trump à un présentateur de télévision, enregistrés à leur insu dans un car avant une émission. Un pouvoir qui inclut, selon le candidat à la Maison-Blanche, la possibilité d'«attraper» les femmes par le sexe, dit-il en employant un terme beaucoup plus cru.
À l'époque, il n'est qu'un homme d'affaires et vedette de télévision à la réputation de coureur de jupons. Il vient d'épouser sa troisième femme, Melania Knauss.
La vidéo a été obtenue et diffusée par le Washington Post et date de 2005. Son authenticité n'a pas été contestée par Donald Trump, qui a présenté immédiatement ses excuses
«C'était des plaisanteries de vestiaire, une conversation privée il y a des années. Bill Clinton m'a dit des choses bien pires sur des terrains de golf, sans comparaison. Je m'excuse auprès de tous ceux qui sont blessés», a déclaré le candidat.
Dans la vidéo, le magnat raconte aussi à son acolyte une tentative infructueuse de séduire une femme non nommée.
«J'ai essayé mais j'ai échoué, je l'admets», dit Donald Trump. «J'ai essayé de me la faire, elle était mariée», ajoute-t-il, en employant un mot vulgaire pour l'acte sexuel.
La conversation continue, puis les deux hommes semblent apercevoir une actrice qui les attend à l'extérieur. «Il faut que je prenne des Tic-Tac au cas où je l'embrasse», dit Donald Trump. «Je suis automatiquement attiré par les belles... je les embrasse tout de suite, comme un aimant. Je les embrasse, je n'attends même pas».
L'ex-directeur de campagne de Donald Trump, Corey Lewandowski, a pour sa part minimisé les propos du candidat républicain en déclarant : «On n'est pas en train d'élire un catéchiste».
La vidéo arrive opportunément pour le camp démocrate, qui s'est fait une spécialité de diffuser en boucle une compilation de déclarations de Donald Trump parlant des femmes.
«C'est horrible. Nous ne pouvons pas permettre à cet homme de devenir président», a aussitôt réagi Hillary Clinton sur Twitter.
À bientôt quatre semaines de l'élection présidentielle, Donald Trump a un besoin pressant de remonter sa cote auprès des électeurs modérés, des minorités et des femmes.
Fuites de courriels de Clinton
Ces événements ont du reste fait de l'ombre à la publication par WikiLeaks vendredi de 2060 courriels attribués à l'actuel président de l'équipe de campagne d'Hillary Clinton, John Podesta.
Ce dernier a dit sur Twitter ne pas avoir eu le temps de vérifier l'authenticité de tous les documents mais s'est déclaré «mécontent d'avoir été piraté par les Russes dans leur volonté de donner l'élection à Donald Trump». Quelques heures plus tôt, Washington avait ouvertement accusé Moscou d'essayer d'interférer, grâce à des piratages informatiques, dans le processus électoral américain.
Avec cette fuite orchestrée par Julian Assange, WikiLeaks affirme livrer un secret bien gardé: des extraits de discours rémunérés prononcés par Hillary Clinton en 2013 et 2014 devant des banques d'affaires dont Goldman Sachs. La candidate a toujours refusé d'en publier le texte.
La démocrate y livre des plaidoyers pour une approche pragmatique de la politique, se faisant chantre du compromis, ce qui est sa marque de fabrique mais lui vaut la méfiance de l'aile gauche du parti démocrate.
Elle évoque aussi le défi auquel faisait face le département d'État en 2009 pour s'adapter aux nouvelles technologies, rappelant que l'usage d'appareils mobiles était interdit pour des raisons de sécurité. Or c'est justement l'usage d'un Blackberry et d'un serveur privé qui a valu à Hillary Clinton d'être épinglée par le directeur du FBI.

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