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jeudi, avril 14, 2016

Heurtel a lui aussi favorisé Premier Tech, allègue la CAQ

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Publié le 13 avril 2016 à 15h04 | Mis à jour le 14 avril 2016 à 09h49
Une des installations de Premier Tech.... (Photo archives La Presse)
Une des installations de Premier Tech.PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

Martin Croteau
MARTIN CROTEAU
La Presse
(Québec) Le ministre de l'Environnement, David Heurtel, a accordé un traitement de faveur à Premier Tech, l'entreprise au coeur de l'affaire Sam Hamad, a dénoncé hier la Coalition avenir Québec (CAQ).
Le député caquiste François Bonnardel a révélé que l'entreprise - dont Marc-Yvan Côté était administrateur jusqu'à son arrestation par l'Unité permanente anticorruption - a obtenu un certificat du Bureau de la normalisation du Québec le 16 juillet 2014 pour sa technologie DpEC. Or, ce même jour, le Conseil des ministres a approuvé une modification au Règlement sur l'évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées.
Ce décret a eu pour effet de modifier les règles sur l'implantation de fosses septiques à proximité des cours d'eau. Lorsqu'il est entré en vigueur quelques mois plus tard, Premier Tech est devenue la seule entreprise à offrir un produit conforme aux normes du gouvernement, a affirmé M. Bonnardel.
« Encore une fois, c'est un dossier qui ne sent pas très bon au Parti libéral du Québec, et les Québécois méritent d'être rassurés », a déclaré le député caquiste.
La situation soulève aussi des questions sur les pratiques de financement du PLQ, selon le député. Car dans un échange de courriels datant de 2008, qu'on peut consulter sur le site de la commission Charbonneau, un dirigeant de Premier Tech est invité à financer le candidat libéral (devenu député) Germain Chevarie, dont le frère « pousse [son] projet de traitement des résidences isolées depuis le début ».
M. Heurtel a assoupli dimanche les normes régissant les fosses septiques pour les résidences qui ne sont pas reliées à des égouts. M. Bonnardel se demande si cette annonce, qui a pour effet de mettre fin au « monopole spécifique » de Premier Tech, n'est pas liée aux révélations des dernières semaines entourant l'entreprise.
HEURTEL NIE
Furieux, le ministre Heurtel a nié en bloc les allégations de la CAQ et l'a accusée de se livrer à de la « petite politique ». Il a fait valoir que la dernière refonte de la loi qui régit les fosses septiques a été effectuée par le gouvernement péquiste en 2000. Le décret de juillet 2014, a-t-il dit, « n'a absolument rien à voir » avec la technologie de Premier Tech puisqu'il touche les rejets à proximité de certaines prises d'eau, incluant ceux des fosses DpEC.
« J'apprécierais quand même qu'on fasse preuve d'un peu de retenue et qu'on cesse de m'attaquer sans fondement et qu'on attaque mon équipe sans fondement », a affirmé M. Heurtel.
Quant à la technologie développée par Premier Tech, elle a été homologuée pour la première fois en 2012 et non en 2014 comme le laisse entendre la CAQ, fait-on valoir au bureau du ministre.
M. Heurtel a toutefois concédé en point de presse qu'il existait une « problématique » quant aux « solutions » disponibles pour les propriétaires dont les résidences ne sont pas reliées à un réseau d'égouts.
En novembre, l'émission La facture a consacré un reportage à la situation de monopole de Premier Tech. Le porte-parole du ministère de l'Environnement, Frédéric Fournier, attribuait la situation à de nouvelles normes du gouvernement.
Dans un courriel envoyé à La Presse, une porte-parole du Ministère a affirmé que les « nouvelles normes » en question datent en fait de 2000, soit 15 ans avant la diffusion du reportage.
Premier Tech, une société de Rivière-du-Loup, est au coeur des allégations de financement illégal qui ont forcé Sam Hamad à se retirer de son poste de président du Conseil du trésor.

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