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lundi, mars 21, 2016

Marine Le Pen met le Canada en garde contre sa politique d'immigration

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Publié par La Presse Canadienne le dimanche 20 mars 2016 à 18h17. Modifié par Léandre Drolet à 19h39.
Marine Le Pen met le Canada en garde contre sa politique d'immigration
QUÉBEC - Accueillie à Québec par une poignée de manifestants, la présidente du Front national Marine Le Pen affirme que le Canada ne voit pas les conséquences de sa généreuse politique d'immigration et, par ailleurs, dit regarder d'un oeil plutôt favorable la quête de souveraineté des peuples.
Le député péquiste Jean-Francois Lisée.
 
 
 
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Selon Mme Le Pen, qui est aussi députée au Parlement européen, les conséquences d'une importante immigration sont notamment l'«accélération» des demandes des minorités religieuses, comme l'octroi de locaux pour la prière dans les entreprises et les écoles ou l'instauration de tribunaux religieux pour régler les questions familiales.

Elle dit qu'il aurait été sage de regarder ce qui se passe dans l'Union européenne, qui va vivre, selon elle, le chaos.

Pour la chef du parti d'extrême-droite, «une société multiculturelle est une société conflictuelle».

Elle met en garde les autorités d'ici contre l'immigration de masse, en lien avec l'expérience vécue notamment par son pays, la France.

«Faire venir des dizaines de milliers de personnes, comme nous l'avons fait en France, quand nous n'avons rien à offrir, nous n'avons pas d'emplois, nous avons sept millions de chômeurs, nous avons neuf millions de pauvres, nous avons un million et demi de Français qui attendent un logement social (...) On lance un signal d'accueil mais dans quelles conditions accueille-t-on ces gens, pour les mettre dans des bidonvilles à Calais?»

Questionnée sur le choix du gouvernement québécois d'accueillir 50 000 immigrants en 2016, elle a dit qu'il s'agit d'un choix erroné.

«Des milliers aujourd'hui, combien demain», a-t-elle demandé.

La politicienne dit également craindre que des terroristes ne s'infiltrent parmi les migrants.
Au moins trois des terroristes du Bataclan — les attentats de Paris en novembre dernier — auraient pris le chemin des migrants, a-t-elle dit.

Questionnée au sujet du désir d'indépendance d'une partie de la population québécoise, elle a dit être d'un parti qui se pose en défenseur de la souveraineté.

«Ceux qui au Québec portent eux aussi ce désir de souveraineté, obligatoirement, nous les regardons avec un oeil plutôt positif».

Le combat de la France contre l'Union européenne s'apparente à celui du Québec contre Ottawa, a-t-elle notamment dit.

Plus tard, en entrevue, elle a déclaré que si son parti prenait le pouvoir en France, son pays reconnaîtrait le Québec comme État sur la scène internationale.

«Oui, oui, je ferais cette reconnaissance à partir du moment où le peuple québécois aura fait son choix», a-t-elle déclaré.

«Je suis plus gaullienne que ni-ni», a-t-elle même précisé, faisant référence au général Charles de Gaulle et son célèbre «vive le Québec libre» lancé en 1967, perçu comme un appui majeur aux aspirations indépendantistes du Québec, et la position traditionnelle du ni-ni (non-ingérence et non-indifférence) de la France qui avait ensuite semblé régir ses relations avec le Québec.

La chef n'a pas eu le temps de mettre les pieds dans la salle de conférence d'un hôtel de Québec où elle tenait son point de presse qu'une dizaine de manifestants ont fait irruption et déballé des banderoles en criant, entre autres: «Le Québec emmerde le Front national» et «fasciste», l'accusant, parmi d'autres insultes, d'être responsable de la montée du racisme en France.
Un des manifestants a été frappé par le garde du corps de Mme Le Pen.

Les positions du Front national sont dénoncées comme xénophobes par plusieurs.

Elle a accueilli le tout avec le calme et le sourire d'une habituée.

«Allez-vous coucher les gamins, leur a-t-elle lancé sur un ton blagueur. Allez, une petite douche et au lit».

«Un comportement inadmissible, particulièrement dans une démocratie», a-t-elle commenté, après qu'un journaliste lui ait posé une question sur «son attitude méprisante» envers les manifestants.
Selon Mme Le Pen, la démocratie veut plutôt que chacun puisse exprimer son point de vue, pas faire taire celui des autres

Mme Le Pen est au Québec pour quelques jours.
Une partie de son séjour est fait à titre personnel, puis elle doit rejoindre une mission économique du Parlement européen qui l'amènera notamment à visiter une usine de Bombardier, des représentants de chambres de commerce et à rencontrer Pierre Marc Johnson, le négociateur en chef pour le Québec de l'Accord de libre-échange avec l'Europe, auquel elle s'oppose, tout comme au Partenariat Trans-Pacifique.

Quant à ce point de presse dimanche de plus d'une heure, elle a dit l'avoir tenu à l'occasion de la journée de la francophonie. Elle y a prononcé une longue allocution sur ses avantages et a répondu pendant plus de 30 minutes aux questions des journalistes.

La chef du Front national dit ne pas faire de cas du fait que les chefs de partis au Québec et au Canada aient refusé de la rencontrer: elle dit même ne pas avoir cherché à les voir, étant plutôt ici pour rencontrer les Québécois.

«Que l'oligarchie québécoise et canadienne ne soit pas très heureuse de me voir, cela ne m'étonne pas une demi-seconde. Et si elle l'était, je serais presque inquiète».

«J'ai assez de notoriété pour pouvoir m'adresser directement aux Québécois sans avoir besoin de passer par tel ou tel élu», a-t-elle crâné.

Elle dit aussi être venue «pour briser la caricature de mon mouvement dans les médias québécois», qui font leur analyse en lisant les médias français, qui sont au service des partis au pouvoir, a-t-elle ajouté.

Mme Le Pen devait faire du tourisme à Québec dimanche après-midi. Elle doit ensuite se rendre à Montréal, puis à Saint-Pierre-et-Miquelon, une Collectivité d'outre-mer de la France.

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