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samedi, mars 19, 2016

Compressions au DPCP : l'opposition s'inquiète

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PUBLIÉ LE VENDREDI 18 MARS 2016 À 17 H 50

Les partis d'opposition dénoncent de façon unanime la réduction du budget alloué au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), qui emploie les procureurs de la Couronne du Québec. Des compressions annoncées dans le budget provincial déposé hier, qui a coïncidé avec l'arrestation de l'ex-ministre Nathalie Normandeau.
Un texte d'Olivier BachandTwitterCourriel
Les procureurs de la Couronne sont chargés de représenter l'État dans des causes civiles et criminelles. Ce sont eux, par exemple, qui héritent des dossiers montés par l'Unité permanente anticorruption.
Mais voilà que le budget du DPCP est amputé. Les dépenses du DPCP s'élèveront à 127 millions de dollars cette année, alors que le budget alloué pour 2016-17 est de 122 millions de dollars, une réduction de 5 millions de dollars.
Selon un porte-parole du ministère de la Justice, la différence de financement s'explique en partie parce que le DPCP a reçu des sommes additionnelles en 2015-16 pour mener à bien des enquêtes sur des crimes économiques.
Questionné sur les compressions, le premier ministre Philippe Couillard a affirmé que le DPCP a tous les outils nécessaires pour remplir sa mission.
Il a également rappelé que des changements structurels ont été effectués au cours des derniers mois.
« Il y a une réorganisation qui a été faite à la Direction des poursuites criminelles et pénales qui ne diminue pas du tout la quantité de procureurs assignés à différentes causes », soutient-il.
Cette réorganisation a entraîné la fusion de trois divisions : le Bureau de lutte au crime organisé, le Bureau de lutte aux produits de la criminalité et le Bureau de lutte à la corruption et à la malversation.
La nouvelle équipe unifiée compte 60 procureurs, alors qu'ils étaient 110 à traiter tous ces dossiers auparavant. Les autres ont été réaffectés dans différents palais de justice.
L'opposition inquiète
Pour les partis d'opposition à l'Assemblée nationale, cette baisse de financement du DPCP envoie un bien mauvais message, dans la foulée de l'arrestation de l'ex-vice-première ministre libérale Nathalie Normandeau.
Selon le chef péquiste Pierre-Karl Péladeau, elle remet en cause la transparence promise par Philippe Couillard.
« C'est contradictoire, c'est antinomique avec le discours qu'il tient. Alors je ne pense pas que ça va confondre les Québécois, parce que les Québécois sont plus intelligents que ça », affirme-t-il.
Pour sa part, Québec solidaire (QS) se demande si les coupes vont se traduire par une prolongation des délais judiciaires.
« L'UPAC vient de procéder à des arrestations. Ça va prendre combien de temps pour que les gens aient accès à un procès? Donc c'est à n'y rien comprendre. Il va falloir que le gouvernement ait des méchants arguments pour nous convaincre que ça a du bon sens », lance la co-porte-parole de QS, Françoise David.
Elle espère que le DPCP conservera sa capacité d'analyser les preuves recueillies par les services policiers et de faire un travail rigoureux.
Même son de cloche du côté de la Coalition avenir Québec. Le porte-parole en matière de justice, Simon Jolin-Barrette, espère que les procureurs de la Couronne auront accès aux ressources nécessaires pour accomplir leur travail.
« C'est vraiment important que les procureurs de la Couronne puissent avoir les recherchistes, les techniciens juridiques, les secrétaires juridiques pour mener à bien leur travail », estime-t-il.
L'Association des procureurs aux poursuites criminelles et pénales se dit inquiète des compressions annoncées dans le budget, même si elle en ignore les impacts. Elle craint entre autres une réduction de ressources et de personnel.

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