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dimanche, mars 13, 2016

Au moins 34 morts et 125 blessés dans une explosion à Ankara

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Publié le 13 mars 2016 à 13h19 | Mis à jour à 18h18
Plusieurs bus et de nombreux véhicules ont été... (Photo EROL UCEM, AFP)
PHOTO EROL UCEM, AFP

Plusieurs bus et de nombreux véhicules ont été totalement détruits par la puissante déflagration.

BURAK AKINCI
Agence France-Presse
ANKARA
Au moins 34 personnes ont été tuées et 125 autres blessées dans un attentat à la voiture piégée dimanche soir en plein centre d'Ankara, un peu plus de trois semaines après une précédente attaque-suicide qui avait déjà fait 29 morts dans la capitale turque.
Selon le gouvernement turc, le véhicule piégé a explosé à 18h45 heure locale à un arrêt de bus de la très fréquentée place Kizilay, en plein coeur d'Ankara, qui abrite de nombreux commerces et où passent plusieurs lignes de bus et de métro.
Plusieurs bus et de nombreux véhicules ont été totalement détruits par la puissante déflagration, a constaté un photographe de l'AFP.
«Trente personnes ont été tuées sur le coup et quatre autres à l'hôpital», a déclaré devant la presse le ministre de la Santé Mehmet Müezzinoglu à l'issue d'une réunion de sécurité convoquée autour du Premier ministre Ahmet Davutoglu.
Au mois 125 ont été blessées, dont 19 se trouvaient dimanche soir dans un état qualifié de grave, a ajouté le ministre de la Santé.
Selon le ministre et son collègue de l'Intérieur Efkan Ala, l'attentat a été commis par une véhicule à bord de laquelle se trouvaient «une ou deux» personnes et qui a délibérément visé l'arrêt de bus de la place Kizilay.
L'attentat de la place Kizilay n'a pas été immédiatement revendiqué mais son mode opératoire se rapproche de l'attentat suicide à la voiture piégée qui a visé le 17 février,  non loin de la place Kizilay, des cars transportant du personnel militaire et fait 29 morts.
Un groupe dissident du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes), les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), en avait assumé la responsabilité trois jours plus tard et annoncé de nouvelles attaques, notamment contre les sites touristiques turcs.
Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan avait lui attribué l'attentat aux kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG), avec le soutien du PKK. Ces deux mouvements avaient catégoriquement rejeté ces accusations.
Dans sa première réaction, M. Erdogan n'a dimanche soir mis en cause aucune organisation particulière.
«Notre État ne renoncera jamais à faire usage de son droit à la légitime défense contre toute menace terroriste», a-t-il déclaré dans un communiqué, dénonçant des «attaques contre l'unité de notre pays et de notre peuple».
«Horrifié» 
Le président français François Hollande a exprimé sa «profonde solidarité» au peuple turc et assuré que son homologue de son soutien dans «la lutte contre le terrorisme», alors que le premier ministre britannique David Cameron s'est déclaré «horrifié» sur Twitter.
La police turque a déployé d'importants effectifs pour bloquer les accès à la place, survolée par des hélicoptères, a constaté un photographe de l'AFP.
L'ambassade américaine en Turquie avait adressé vendredi un message aux citoyens américains présents en Turquie, les mettant en garde contre une «possible attaque terroriste» à Ankara visant notamment «des bâtiments du gouvernement turc et des immeubles» dans le quartier où a été perpétré l'attentat du 17 février.
Quelques heures après cette nouvelle attaque, un juge d'Ankara a ordonné l'interdiction de la diffusion de toute information à son sujet sur internet, notamment sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter où circulaient de nombreuses photos et vidéos.
La Turquie vit depuis l'été dernier en état d'alerte maximale après une série d'attentats meurtriers, dont quatre ont été attribués par les autorités au groupe État islamique (EI).
Le plus meurtrier d'entre eux, le 10 octobre dernier, avait été perpétré par deux kamikazes qui s'étaient fait exploser au milieu de manifestants de la cause kurde devant la gare centrale d'Ankara, faisant 103 morts.
Le 12 janvier, 12 touristes allemands ont péri dans un autre attentat suicide dans le quartier touristique de Sultanahmet à Istanbul.
Longtemps accusé de complaisance envers les groupes rebelles les plus radicaux, en guerre contre le régime de Damas, Ankara a rejoint l'été dernier la coalition antidjihadiste et multiplié les arrestations pour lutter contre les cellules de l'EI sur son sol.
La Turquie est en outre secouée depuis juillet dernier par la reprise du conflit kurde. D'intenses combats opposent ses forces de sécurité au PKK dans de nombreuses villes du sud-est du pays, peuplé en majorité de Kurdes.
Dimanche, les autorités turques ont annoncé la mise en place d'un couvre-feu dans deux nouvelles villes de cette partie de la Turquie, Nusaybin et Yüksekova.
Ces combats ont fait voler en éclats les pourparlers de paix engagés par le gouvernement turc avec le PKK à l'automne 2012 pour tenter de mettre un terme à une rébellion qui s'est soldée par la mort de plus de 40 000 personnes depuis 1984.

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