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mercredi, octobre 21, 2015

Une carte qui dérange en campagne électorale

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Mise à jour le jeudi 15 octobre 2015 à 12 h 12 HAE
Dany Turcotte
Dany Turcotte  Photo :  Radio-Canada/Tout le monde en parle

Dany Turcotte a reçu de vives critiques sur les réseaux sociaux à la suite de la carte qu'il a remise au chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, dimanche dernier.
Le fou du roi de l'émission Tout le monde en parle à ICI Radio-Canada Télé s'est exprimé àGravel le matin au sujet des vives réactions que sa carte a provoquées.
Dany Turcotte en a profité pour commenter la présence de Stephen Harper à l'émission d'Éric Salvail à V jeudi soir, se disant déçu des refus répétés du premier ministre du Canada d'accepter l'invitation de Tout le monde en parle. « On l'invite chaque semaine depuis qu'il est premier ministre. On est habitué de se faire dire non. Cela démontre aussi que M. Harper ne veut pas parler de politique à la télévision; il ne veut pas rentrer à Radio-Canada, même pas à la radio. »
Le fou du roi a même déjà rédigé la carte qu'il remettrait à M. Harper.
« Le peasoup, c'est pas nous, c'est vous. »— Dany Turcotte

Les multiples réactions des souverainistes québécois
Dany Turcotte ne pensait pas que la carte qu'il a remise à Gilles Duceppe, qui se veut selon lui une caricature, créerait des remous. « C'est comme si Chapleau avait dessiné Gilles Duceppe dans son salon en disant : "J'ai retrouvé mon siège". Ça aurait passé. Les gens n'auraient pas demandé la tête du caricaturiste. »
Il invoque la liberté d'expression, et fait remarquer que la perception du public est souvent liée à la réaction de l'invité à la lecture de la carte. « La façon que les gens réagissent en la lisant change beaucoup la perception », explique Dany Turcotte, qui a vécu une semaine difficile, recevant des milliers de courriels « de toutes sortes ».

Les médias sociaux vont me rendre fou!!! Quelle semaine!

Beaucoup de beaux messages en privé de souverainistes plus "modérés"! y'a pas juste des p'tits pas fins dans cette famille!

Il n'a jamais été question de demander des excuses à @danyturcotte. J'apprécie ton humour et le 19 octobre, je vais faire mentir ta carte

Dany Turcotte affirme pourtant sa foi souverainiste et déplore les commentaires insultants qu'il a reçus toute la semaine. « C'est comme si on essaie d'abattre un ami. »
Le rôle du fou du roi
À Tout le monde en parle, le rôle du fou du roi est de « déranger un peu et de dire les choses que les gens pensent tout bas, explique Dany Turcotte. Si j'avais donné une carte extrêmement gentille à M. Duceppe, on m'aurait attaqué de l'autre côté. Donc, j'étais condamné de toute façon à être attaqué », ajoute-t-il en riant.
Gilles Duceppe a réagi favorablement à la lecture de sa carte, à l'instar de Caroline Néron, dont la carte avait également fait réagir dans les médias sociaux lors de la saison dernière. « Les gens réagissent plus fortement que la personne elle-même », fait-il remarquer.
Selon lui, les médias sociaux donnent la chance au public de s'exprimer sur différents sujets. Il ne se doutait toutefois pas de la colère qui couvait chez bien des gens au Québec.
Après l'affaire Mike Ward, il estime que les Québécois sont devenus « plus frileux » avec l'humour et que la rectitude politique influence les humoristes. Il s'inquiète même pour l'émission Piment fort, qui revient à l'antenne après plusieurs années d'absence; cette émission populaire durant les années 90 ne pourra vraisemblablement exercer le même humour qu'à l'époque.

Élections Canada 2015 Trudeau évoque la fin des frappes canadiennes contre l'EI avec Obama

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Mise à jour le mardi 20 octobre 2015 à 19 h 18 HAE
Barack Obama au téléphone dans le bureau ovale de la Maison-Blanche
Barack Obama au téléphone dans le bureau ovale de la Maison-Blanche (archives)  Photo :  AFP/Pete SOUZA

Le premier ministre désigné du Canada, Justin Trudeau, a eu mardi un entretien téléphonique avec le président des États-Unis, Barack Obama, réitérant certains de ses engagements qui pourraient avoir un impact sur les relations entre les deux voisins, au lendemain de sa victoire électorale.
M. Trudeau a notamment exprimé son intention de maintenir une participation « responsable » du Canada dans la lutte contre le groupe armé État islamique, c'est-à-dire en privilégiant l'entraînement des troupes locales au détriment de frappes aériennes en Irak et en Syrie. « Il comprend les engagements que j'ai pris de mettre fin à la mission de combat », a indiqué le premier ministre désigné, en point de presse à Ottawa.
Cela ne veut pas dire, cependant, que le retour des CF-18 se ferait immédiatement. « Nous réaliserons notre promesse électorale envers les Canadiens d'une manière responsable, a ajouté Justin Trudeau. Nous voulons nous assurer que la transition se fasse d'une manière ordonnée. »
Le dossier environnemental
Tandis qu'approche la conférence de Paris sur le climat, MM. Trudeau et Obama ont abordé le sujet de la lutte contre les changements climatiques. « J'ai dit à M. Obama qu'il était important que le Canada s'engage positivement sur la scène internationale dans le dossier environnemental », a indiqué M. Trudeau. Le dossier plus litigieux du projet de pipeline Keystone XL, pour lequel Barack Obama devrait bientôt rendre une décision, n'a pas semblé être abordé de front. « Je me suis efforcé d'avoir une vision plus large », a résumé le premier ministre désigné.
Les deux dirigeants ont aussi parlé d'approfondir la relation déjà solide entre le Canada et les États-Unis. Ils ont notamment discuté des retombées potentielles de l'accord de Partenariat transpacifique conclu il y a quelques semaines.
Les deux hommes ont aussi échangé sur des sujets plus personnels à certains moments. « Notre conversation a été très chaleureuse, a relaté Justin Trudeau. Il a commencé par parler de l'âge de ses filles, quand il s'est fait élire pour la première fois, et comme elles sont rendues grandes maintenant. Il m'a encouragé à apprécier chaque seconde avec mes enfants, parce qu'ils grandissent trop vite, particulièrement durant un mandat politique. »
« Il m'a aussi taquiné pour mon manque de cheveux gris, mais il m'a dit que j'allais probablement en avoir très bientôt comme lui », s'est amusé M. Trudeau.
D'autres entretiens
Le prochain chef du gouvernement canadien a aussi eu un entretien avec le président français François Hollande, qualifié de « chaleureux » dans un communiqué de L'Élysée, au cours duquel ils ont convenu « de se rencontrer afin d'examiner ensemble comment améliorer encore la coopération entre la France et le Canada », notamment à la conférence de Paris sur le climat.
Justin Trudeau a aussi eu des conversations avec le premier ministre britannique, David Cameron, le président du Conseil italien, Matteo Renzi, ainsi que le président du Mexique, Enrique Pena Nieto.
De son côté, un porte-parole de l'ONU n'a pas fait de commentaire spécifique sur la manière dont la dynamique politique pourrait changer avec l'élection d'un gouvernement libéral majoritaire au Canada. Tout au plus, le secrétaire général a réitéré qu'en tant que membre du G7, le Canada devrait jouer un rôle important à la conférence de Paris, en décembre prochain.

La GRC prévenue trois fois avant la fusillade au parlement d'Ottawa

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Le parlement d'Ottawa quelques minutes après la fusillade survenue le 22 octobre 2014
Le parlement d'Ottawa quelques minutes après la fusillade survenue le 22 octobre 2014  Photo :  PC/La Presse canadienne/Adrian Wyld

La GRC, responsable de la sécurité sur la colline du Parlement, a reçu trois avertissements concernant la menace djihadiste dans les jours précédant l'attentat qui a coûté la vie au soldat Nathan Cirillo, le 22 octobre 2014. Un dossier de 1000 pages obtenu par CBC, le réseau anglais de Radio-Canada, révèle en outre que les effectifs policiers auraient dû être beaucoup plus importants ce jour-là.
Le 17 octobe, le Centre intégré d'évaluation du terrorisme faisait parvenir un avis à la GRC indiquant qu'une « action violente de terrorisme pourrait survenir ». Ce jour-là, la menace terroriste était passée de « basse » à « moyenne », une première en quatre ans.
Le lendemain, l'unité des Renseignements criminels distribuait une note de rappel aux policiers pour leur demander de rester vigilants, mentionnant que le groupe armé État islamique encourageait ses djihadistes et ses recrues en Occident à lancer des attaques contre les forces de sécurité des pays s'étant engagés dans la lutte à l'EI en Irak et en Syrie.
Puis, le 20 octobre, le Centre national de coordination du renseignement de la GRC faisait parvenir à tous ses membres un troisième avertissement soulignant « les mesures de sécurité et de prévention concernant les menaces récentes de l'État islamique envers les forces de l'ordre » après l'attentat de Saint-Jean-sur-Richelieu, qui a coûté la vie à l'adjudant Patrice Vincent.
CBC a également mis la main sur un rapport rédigé en 2014 par le département des ressources humaines de la GRC indiquant que les policiers de la colline du Parlement ont lourdement souffert des compressions budgétaires ordonnées par le gouvernement Harper en 2012. Son auteur, le superintendant Luc Lemire, soulignait que sur 177 postes autorisés, au moins 29 d'entre eux étaient vacants.
Ces documents s'ajoutent à un rapport critique déposé en mars 2015 par la Police provinciale de l'Ontario, qui avait été chargée d'enquêter sur les failles de sécurité autour du parlement d'Ottawa après l'attentat commis par Michael Zehaf-Bibeau. Ce rapport révélait entre autres qu'une patrouille extraordinaire, mise en place après deux incidents mineurs survenus les 15 et 16 octobre 2014, avait été abandonnée quelques jours plus tard par la GRC.
Ces révélations de la CBC surviennent alors qu'on s'apprête à Ottawa à honorer la mémoire du soldat Nathan Cirillo et de l'adjudant Patrice Vincent. Des cérémonies commémoratives sont organisées jeudi matin en présence du gouverneur général David Johnston.

Justin Trudeau : une nouvelle vision pour l’économie?

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Mardi 20 octobre 2015 à 12 h 41 | 
trdueau
Trudeau

Les Canadiens ont fait leur choix. Ils ont opté pour le changement, celui qu’incarnent les libéraux, et ce choix est assumé puisque le nouveau gouvernement Trudeau sera majoritaire. Il est clair que les enjeux politiques vont dominer les prochains jours avec la transition du pouvoir, la formation du nouveau Conseil des ministres et les changements à prévoir dans les partis d’opposition. Mais, tôt ou tard, la réalité économique et financière du Canada va rattraper le nouveau gouvernement. Et des choix devront être faits.
Voici les cinq tâches et défis économiques et financiers du nouveau gouvernement :
1- La réalité des chiffres : présenter une mise à jour budgétaire
Nous avons expliqué 100 fois que la révision à la baisse de la prévision de croissance économique pour 2015 allait obliger le gouvernement à revoir à la baisse ses revenus projetés et donc le surplus envisagé dans le budget 2015-2016 à 1,9 milliard de dollars. C’est environ 3 milliards de dollars qui seront manquants, selon les calculs de l’économiste Jean-Pierre Aubry.
Le Parti libéral a clairement dit qu’il allait enregistrer des déficits d’ici 2019 avant de revenir à l’équilibre budgétaire. Il n’a pas donné de précisions sur le solde envisagé pour l’exercice en cours, 2015-2016, qui se termine le 31 mars prochain. Mais il y a fort à parier que le nouveau gouvernement annoncera un déficit pour cet exercice et attribuera tous les torts au gouvernement conservateur précédent.
Cette mise à jour viendra avant Noël et le budget probablement en mars, question de laisser un peu de temps au nouveau ministre des Finances de s’installer et de mettre en oeuvre les priorités de son gouvernement.
D’ailleurs, qui sera le prochain ministre des Finances?
  • Bill Morneau, nouveau député libéral de Toronto-Centre, a étudié à la London School of Economics. Il est administrateur, il a siégé au conseil consultatif sur la retraite du gouvernement ontarien et à l’Institut CD Howe. Il fait partie de la famille qui a fondé Morneau Sheppel, société de conseils en ressources humaines.
  • John McCallum, député de Markham-Thornhill, a notamment été ministre du Revenu, a été aussi économiste en chef de la Banque Royale. Il est vu comme l’un des architectes de la politique keynésienne des libéraux, c’est-à-dire une politique d’investissements massifs de l’État dans l’économie, quitte à faire des déficits.
  • Ralph Goodale, député de Regina-Wascana, a été ministre des Finances du Canada. Il a été élu la première fois à Ottawa en 1974, c’est un vétéran, qui a aussi dirigé les ministères des Ressources naturelles et de l’Agriculture.
  • Jean-Yves Duclos, nouveau député libéral dans Québec, est un économiste qui a fondé récemment la Chaire sur les enjeux économiques des changements démographiques. Il a fait plusieurs recherches sur le financement de la santé. Peu probable qu’il se retrouve aux finances, mais probable qu’il soit au Conseil des ministres.
  • Scott Brison, député dans Kings-Hants, était le porte-parole du PLC en matière de finances dans l’opposition. Il est coprésident du conseil consultatif sur l’économie de Justin Trudeau. Il a été ministre des Travaux publics et connaît bien le secteur de l’investissement bancaire.
2- Le signal du premier budget
C’est dans ce budget qu’on verra poindre la vision du nouveau gouvernement. Les principes qui guideront les libéraux seront résolument différents sur le plan du développement économique. Les conservateurs misaient sur les baisses d’impôt et le contrôle des dépenses. Les libéraux injecteront des milliards de dollars dans l’économie pour stimuler la construction d’infrastructures, une vieille recette économique qui a pour but d’alimenter la croissance économique et les revenus d’impôt pour le gouvernement.
Il faudra surveiller les bases de projections du nouveau gouvernement. Sera-t-il optimiste sur la croissance du PIB et la remontée des cours du pétrole comme l’était l’ancien gouvernement? Ou jouera-t-il de prudence en adoptant l’approche de la surestimation des déficits afin d’annoncer ensuite de « bonnes nouvelles », autre vieille recette, politique celle-là?
Il est clair que les libéraux se sont donné une belle marge de manoeuvre en promettant des déficits et non des surplus budgétaires dès cette année ou l’an prochain. N’importe quel ministre des Finances voudrait bénéficier d’une telle marge de manoeuvre. Le Canada est un pays riche, coté AAA, avec des finances publiques saines et qui peut emprunter à de très faibles coûts. Son défi n’est pas budgétaire. Il est économique.
3- Stimuler l’économie : un plan pour faire face au vieillissement de la population et générer de l’activité économique dans un contexte de lente croissance du PIB
Et c’est ici qu’on attend de l’audace, de la vision et une compréhension fine de l’économie. Les Canadiens méritent qu’on voie venir les coups 5, 10, 15 ans d’avance, dans la mesure du possible bien sûr. Il y aura toujours des impondérables, des guerres, des crises, des événements de toute nature. Mais il y a des tendances que nous pouvons analyser en prospective. Nous savons que le Canada vieillit. Il y a plus d’aînés que d’enfants au Canada. C’est un changement démographique radical, majeur, qui va ralentir l’économie plutôt que de la stimuler, c’est dans l’ordre des choses.
Il faut donc stimuler l’innovation, la productivité, aider les entreprises à exporter, à se développer, à créer et à embaucher. Oui, les infrastructures stimulent l’économie. Mais quelles infrastructures vont modeler notre futur? Ce sont certainement les infrastructures vertes, les bâtiments et les structures fondées sur le développement durable, le transport en commun, un aménagement urbain convivial, efficace, intelligent, qui réduit notre dépendance au pétrole et notre empreinte carbone.
Et n’oublions surtout pas qu’il faudra gérer ces budgets d’infrastructures. S’il y a une chose qu’il faut éviter, c’est le bar ouvert pour les entreprises qui pourraient se magasiner de généreuses primes. On ne veut pas une nouvelle commission Charbonneau.
4- Stimuler l’épargne et améliorer le sort des aînés
Par quel bout commencer? D’abord, le Parti libéral a pris l’engagement d’annuler la bonification du compte d’épargne libre d’impôt (CELI), qui était passé à 10 000 $ sous les conservateurs dans le dernier budget. Le PLC a aussi pris l’engagement de bonifier de 10 % le Supplément de revenu garanti pour les aînés vivant seuls. Maintenant, il faut faire davantage.
Le Canada fait partie des pays qui assument une faible part des revenus de retraite dans l’OCDE. Faut-il bonifier le Régime de pensions du Canada (et le Régime des rentes du Québec)? Faut-il s’inspirer de l’Ontario, qui veut ajouter un régime public au Régime de pensions en faisant passer de 25 % à 40 % le remplacement par les rentes du revenu de travail à la retraite? Faut-il adopter une stratégie d’épargne solide pour amener les employeurs et les travailleurs à épargner davantage?
Le vieillissement de la population au Canada ralentit la croissance économique et risque d’augmenter l’appauvrissement des aînés. Que va faire le nouveau gouvernement majoritaire de Justin Trudeau?
5- Environnement : adopter un plan audacieux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre en gardant en tête les répercussions économiques à long terme
Le défi économique du 21e siècle, je l’ai souvent dit et écrit, c’est le défi écologique. Justin Trudeau prévoit aller à la conférence des Nations unies sur les changements climatiques avec des premiers ministres provinciaux. Il propose d’établir ensuite des cibles précises pour le Canada. Il est non seulement souhaitable que le Canada accélère son travail en matière de réduction de gaz à effet de serre, mais surtout que ces objectifs soient atteints.
Le Canada doit maintenant faire partie de la solution. Mais comment le nouveau gouvernement va-t-il gérer l’essor de l’exploitation du pétrole des sables bitumineux? Et comment pourra-t-il demeurer cohérent si les prix du pétrole repartent à la hausse et viennent remplir les coffres à Ottawa?
Après la campagne, après les promesses, la réalité économique et financière se dresse devant le nouveau gouvernement. Le PLC va recentrer son action et il y a fort à parier que, malgré des engagements environnementaux plus solides, le gouvernement Trudeau continuera de défendre le développement du pétrole.
Il faut croire aussi que les milliards vont pleuvoir dans les infrastructures, mais que dans l’objectif de ne pas effrayer les Canadiens, le premier ministre désigné voudra revenir à l’équilibre budgétaire plus rapidement que prévu, en 2018-2019 plutôt qu’en 2019-2020. Et attendez-vous à ce que Justin Trudeau approuve le Partenariat transpacifique, avec ou sans compensations pour les secteurs de l’automobile et des producteurs laitiers.
16 promesses libérales
  • Baisse d’impôt de 22 à 20,5 %
  • Hausse d’impôt à 33 % au-delà de 200 000 $
  • Baisse d’impôt pour les PME de 11 à 9 %
  • Infrastructures : 125 milliards de dollars sur 10 ans
  • Allocation canadienne pour enfants
  • Annulation de la bonification du CELI
  • Annulation du fractionnement du revenu entre conjoints
  • Hausse de 10 % du SRG pour les aînés vivant seuls
  • Pas de péage sur le nouveau pont Champlain
  • Nouvelle évaluation environnementale d’Énergie Est
  • Nouveau plan pour la réduction des GES avec les provinces
  • Partenariat transpacifique?
  • Nouvel accord sur les transferts en santé aux provinces
  • Postes : annuler la fin de la livraison à domicile
  • 150 millions de dollars de plus pour CBC/Radio-Canada
  • Conseil des arts du Canada : de 181 à 360 millions de dollars

Élections Canada 2015 Qui sont les libéraux ministrables?

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Mise à jour le mardi 20 octobre 2015 à 19 h 59 HAE

Comme tout premier ministre, Justin Trudeau, de concert avec son équipe de transition, devra jongler avec diverses possibilités, en ayant un mot en tête : l'équilibre. Entre les vétérans et les recrues vedettes, entre les hommes et les femmes, entre les diverses régions du pays, le choix ne manquera pas parmi les 184 candidats libéraux élus. Qui seront les visages du « véritable changement » promis par le chef libéral?
Un texte de Sophie-Hélène LebeufTwitterCourriel
Au lendemain de sa victoire, Justin Trudeau a précisé que la formation de son Conseil des ministres serait communiquée le 4 novembre. Il a laissé entendre que celui-ci pourrait compter moins de ministres que le gouvernement Harper, formé de presque 40 élus.
D'ici là, une certitude : son Cabinet comptera autant de femmes que d'hommes, un engagement qu'il a réitéré une fois élu.
Duff Conacher, professeur adjoint à la Faculté des sciences sociales de l'Université d'Ottawa, fait en outre valoir que M. Trudeau n'a aucune expérience ministérielle. Il devra donc s'appuyer sur de vieux routiers ayant déjà détenu des portefeuilles ministériels.
Mais celui qui a fait campagne sur le thème du changement devra aussi proposer aux électeurs de nouveaux visages, par ailleurs nombreux à avoir remporté leur pari.
Selon M. Conacher, les nouveaux venus feront leur entrée au Cabinet en tant que ministres adjoints ou secrétaires parlementaires, avant de prendre du galon à mi-mandat.
La plateforme du Parti libéral prévoit en outre la formation d'un « gouvernement à l'image du Canada ». Il faut s'attendre à ce que le premier ministre désigné, qui a lancé un message d'ouverture - notamment lorsque le niqab monopolisait les débats - choisisse des élus issus des communautés culturelles et autochtones.
Voici une liste non exhaustive des députés ministrables.

QUÉBEC
Nombre de libéraux élus sur 78 : 40
Après sa victoire, Justin Trudeau a souligné que les Québécois avaient élu une majorité de députés du côté du pouvoir, une première en plus de 20 ans.
Le lendemain, il s'est dit « profondément touché » par le verdict de l'électorat québécois et a promis que cette réalité serait « reflétée au sein du Conseil des ministres ».
« Le Québec fait un véritable retour au gouvernement du Canada. »— Justin Trudeau, le soir de sa victoire
Après avoir boudé les conservateurs pendant des années, Montréal sera à coup sûr représentée au sein du gouvernement libéral.
Selon plusieurs analystes, Marc Garneau (Notre-Dame-De-Grâce-Westmount), premier astronaute canadien à aller dans l'espace, pourrait atterrir au ministère des Affaires étrangères, du Commerce international et de la Francophonie, un portefeuille dont il a déjà été porte-parole lorsqu'il était dans l'opposition. L'ex-président de l'Agence spatiale canadienne a également été porte-parole en matière d'industrie, de science et de technologie.
Plusieurs considèrent l'ancien chef libéral Stéphane Dion (Saint-Laurent) comme un incontournable. Soldat fidèle, il avait proposé à Justin Trudeau de lui céder sa place dans sa circonscription lorsqu'il cherchait à se faire élire. Certains l'envoient à l'Environnement, un ministère qu'il a déjà dirigé de 2004 à 2005. Son travail comme président de la Conférence de Montréal sur les changements climatiques, en 2005, avait été salué, ce qui pourrait en faire un choix logique quelques semaines avant la Conférence de Paris, le mois prochain. Le père de la loi sur la clarté référendaire a aussi été ministre des Affaires intergouvernementales.
Joueur influent de l'équipe Trudeau, Pablo Rodriguez (Honoré-Mercier) fait un retour à Ottawa après sa défaite de 2011. Il a déjà été président du caucus du Québec et organisateur en chef du PLC au Québec.
Les circonstances pourraient être favorables à Mélanie Joly (Ahunsic-Cartierville), une néophyte en politique fédérale qui avait terminé deuxième aux élections municipales de 2013 à Montréal. Elle avait agi comme bénévole lors de la campagne à la direction de Justin Trudeau.
L'ex-maire de Côte-Saint-Luc, Anthony Housefather, de confession juive, pourrait lui aussi faire son entrée au Cabinet.
Ailleurs dans la province, l'économiste de renom et professeur Jean-Yves Duclos (Québec), titulaire de la Chaire de recherche Industrielle Alliance sur les enjeux économiques des changements démographiques de l'Université Laval, qui a ramené sa circonscription dans le giron libéral, devrait figurer sur la courte liste de Justin Trudeau.
C'est aussi le cas de William Amos (Pontiac), un avocat spécialisé en droit environnemental, et de l'homme d'affaires et avocat Francois-Philippe Champagne (Saint-Maurice-Champlain), qui possède une vaste expérience en commerce international.

ONTARIO
Nombre de libéraux élus sur 121 : 80
Forte d'un important contingent libéral, l'Ontario - dont le Grand Toronto - devrait être bien représenté au Conseil des ministres.
Andrew Leslie, candidat libéral vainqueur dans Orléans. (19-10-15)
Andrew Leslie, candidat libéral vainqueur dans Orléans. (19-10-15) 
Photo :  ICI Radio-Canada

L'ancien chef de police de Toronto Bill Blair (Scarborough-Sud-Ouest) pourrait occuper un ministère relié à l'ordre public, tout comme Andrew Leslie (Orléans), un ex-chef d'état-major de l'armée de terre, qui a dirigé les troupes canadiennes en Afghanistan.
La province fournit aussi des candidats intéressants à des postes économiques, comme Chrystia Freeland (University-Rosedale) élue lors d'une élection partielle en 2013. Nommée porte-parole libérale en matière de Commerce international, elle fait partie de l'équipe économique de la formation. Cette ancienne journaliste, également auteure, a notamment écrit de nombreux articles sur les problèmes de la classe moyenne, thème central de la campagne libérale.
Nouvelle recrue, Bill Morneau (Toronto-Centre), qui a des contacts au sein des centres financiers de Bay Street, a renoncé à présider l'entreprise familiale de ressources humaines Morneau Sheppell pour se lancer dans l'arène politique.
Autre candidate potentielle : Catherine McKenna (Ottawa-Centre), cofondatrice de l'association Avocats canadiens à l'étranger qui a déjà agi comme conseillère juridique pour l'ONU.

OUEST
Nombre de libéraux élus en Colombie-Britannique sur 42 : 17
Nombre de libéraux élus en Alberta sur 34 : 4
Nombre de libéraux élus en Saskatchewan sur 14 : 1
Nombre de libéraux élus au Manitoba sur 14 : 7
Globalement, le poids politique de l'Ouest vient de diminuer, particulièrement celui de l'Alberta et de la Saskatchewan, mais la région envoie à la Chambre des communes plusieurs candidats de choix.
Le député libéral Ralph Goodale, le 5 août dernier.
Le député libéral Ralph Goodale, le 5 août dernier.  Photo :  PC/Justin Tang
L'ancien ministre des Finances Ralph Goodale (Regina-Wascana, Saskatchewan) fait partie des incontournables. Unique libéral dans une province essentiellement conservatrice, il a déjà occupé plusieurs portefeuilles (Agriculture, Ressources naturelles et Travaux publics) en plus d'être le leader du gouvernement en Chambre après son retour en politique fédérale dans les années 1990. Fait à noter, celui qui a aussi été député provincial avait fait son entrée aux Communes, dans les années 1970, alors que le premier ministre était un certain Pierre Elliott Trudeau.
Parmi les femmes ministrables, il faut compter sur Jody Wilson-Raybould (Vancouver-Granville, Colombie-Britannique), ancienne procureure de la Couronne et ancienne chef régionale de l'Assemblée des Premières Nations de la Colombie-Britannique, et la femme d'affaires Joyce Murray (Vancouver Quadra, Colombie-Britannique), une ancienne ministre provinciale de l'Environnement. Toutes les deux sont des candidates pressenties à l'Environnement.
Kent Hehr (Calgary-Centre, Alberta), qui est quadriplégique, fait partie de la poignée de libéraux albertains élus aux Communes. Avocat de formation, il a déjà été député à l'Assemblée législative de l'Alberta.
Issu de la Première Nation Red Pheasant, Robert-Falcon Ouellette (Winnipeg-Centre, Manitoba), était directeur des programmes centrés sur les Autochtones de l'Université du Manitoba en plus d'avoir servi dans l'armée.

ATLANTIQUE
Nombre de libéraux élus sur 32 : 32 
Dans les provinces de l'Atlantique, où son parti a raflé la totalité des sièges, le premier ministre désigné aura l'embarras du choix.
Dominic LeBlanc
Le député libéral Dominic LeBlanc  Photo :  ICI Radio-Canada

On peut parier sur Dominic Leblanc (Beauséjour, Nouveau-Brunswick), un ami d'enfance de Justin Trudeau et aussi l'un de ses bras droits. Il a déjà été conseiller auprès de l'ancien premier ministre Jean Chrétien, président du caucus de l'Atlantique et leader du gouvernement à la Chambre des communes.
L'ancien ministre des Travaux publics Scott Brison (Kings-Hants, Nouvelle-Écosse), qui fait partie de l'équipe économique des libéraux, est l'un des candidats potentiels au poste de ministre des Finances. Il s'agit d'un ancien progressiste-conservateur.
Judy Foote (Bonavista-Burin-Trinity, Terre-Neuve-et-Labrador) a été la whip du Parti libéral au cours du dernier mandat. Ancienne députée provinciale, elle possède une expérience ministérielle.
Nouveau venu, l'ancien journaliste Seamus O'Regan (Saint-Jean-Sud-Mount Pearl, Terre-Neuve-et-Labrador) a déjà œuvré comme conseiller politique principal de l'ancien premier ministre de la province, Brian Tobin.
Lawrence MacAulay (Cardigan, Île-du-Prince-Édouard) a géré divers portefeuilles au sein du gouvernement de Jean Chrétien, dont celui de Solliciteur général du Canada.

TERRITOIRES
Nombre de libéraux élus au Yukon : 1 sur 1
Nombre de libéraux élus dans les Territoires du Nord-Ouest : 1 sur 1
Nombre de libéraux élus au Yukon au Nunavut : 1 sur 1
Le nouveau député du Nunavut, Hunter Tootoo, qui a occupé plusieurs postes ministériels au sein du gouvernement territorial, ainsi que Larry Bagnell (Yukon), un ancien secrétaire parlementaire au ministre des Ressources naturelles, pourraient eux aussi être nommés ministres.

La victoire de Justin Trudeau soulève des questions sur le projet Énergie Est

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 Mise à jour le mercredi 21 octobre 2015 à 7 h 21 HAE  Radio-Canada avec CBC
Justin Trudeau
Justin Trudeau  Photo :  PC/Sean Kilpatrick

Les partisans de l'oléoduc Énergie Est au Nouveau-Brunswick se demandent comment la victoire électorale de Justin Trudeau va influencer l'avenir du projet.
L'oléoduc proposé par l'entreprise TransCanada doit transporter du pétrole de l'Ouest canadien jusqu'à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick.
Dans sa plateforme électorale, le Parti libéral parle de revoir le processus d'études d'impact environnemental. Les libéraux entendent aussi « moderniser » l'Office national de l'énergie. Il n'est pas clair si ces changements vont entraîner des conséquences ou non sur le projet de TransCanada.
Lors d'une entrevue accordée à CBC à Fredericton le 20 juillet, Justin Trudeau a affirmé qu'il établirait un équilibre entre les emplois et l'environnement lorsqu'il serait question d'Énergie Est. Il a reconnu que le pays a besoin d'emplois et doit fortifier son économie, mais non au détriment des prochaines générations.
Durant la campagne électorale, à Saint-Jean, les conservateurs ont tenté d'exploiter le manque de précision de M. Trudeau. De passage dans la raffinerie Irving, le chef conservateur Stephen Harper avait réitéré son appui au projet. De plus, son candidat Rodney Weston avait déclaré le 2 octobre que le parti était très clair à ce sujet, « pas comme les autres chefs », a-t-il souligné.
Irving
La raffinerie Irving à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick  Photo :  ICI Radio-Canada

Le libéral Wayne Long, qui vient d'être élu à Saint-Jean, réaffirme qu'il appuie personnellement le projet. Selon lui, le Parti libéral cherche seulement à s'assurer que tout le processus soit juste.
Le directeur général de la Chambre de commerce de Saint-Jean, David Duplisea, n'exprime pour sa part aucune inquiétude. Il dit avoir hâte de travailler avec le nouveau gouvernement libéral pour faire avancer le projet.
David Duplisea souligne que la Chambre de commerce du Canada a adopté en fin de semaine une résolution qui propose que le gouvernement fédéral crée des conditions favorables à la réalisation du projet d'oléoduc parce que ce dernier entraînera des retombées considérables pour tout le pays. La résolution a été proposée par des délégués de Saint-Jean et du Québec.