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samedi, octobre 17, 2015

Le retour en force de Gilles Duceppe

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STÉPHANE GOBEIL
MISE à JOUR 
On ne donnait pas cher de sa peau au départ de cette interminable campagne. Au plus bas dans les sondages, à chaque entrevue Duceppe devait répondre de la pertinence de sa formation, perçue comme mourante. Peu couverte par la plupart des médias, la campagne du Bloc fut longtemps invisible dans les grands médias nationaux.
Le Bloc, présent partout
Sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux, ce fut tout le contraire. Aucun autre parti n’a mieux réussi à communiquer directement avec les gens. Pendant huit longues semaines, le chef du Bloc a ratissé le terrain, village par village, ville par ville. Partout, l’accueil était chaleureux et empreint d’un grand respect. Mais les intentions de vote ne suivaient pas.
À deux jours du vote, nul ne peut prédire avec certitude ce que sera le sort du Bloc. 
Et puis vinrent les débats des chefs.
Le tournant décisif? La tenue des deux débats télévisés. Ces événements correspondent parfaitement à la remontée du Bloc dans les sondages. Sans contredit, Gilles Duceppe a dominé ses adversaires par sa connaissance des dossiers, son sens de la répartie et sa profondeur. L’angle d’attaque du double discours du NPD et de son chef (Tom devrait parler à Thomas) a touché la cible en plein cœur.
12 sièges
À deux jours du vote, nul ne peut prédire avec certitude ce que sera le sort du Bloc. M. Duceppe gagnera-t-il son pari en remportant les 12 sièges permettant au Bloc de redevenir un parti officiel? Une chose est certaine, personne ne parle plus de parti mourant depuis que le Bloc flirte avec la première place chez les francophones.
Alors que Mulcair et Harper pourraient disparaître du paysage politique, avec un Trudeau comme premier ministre, le Québec n’a pas les moyens, me semble-t-il, de se passer d’un homme politique de la trempe de Gilles Duceppe.

Les leçons du passé

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17 octobre 2015 |Michel David | Québec
Jean-François Lisée, qui a toujours eu un sens aigu du marketing, ne pouvait tout de même pas laisser passer le vingtième anniversaire du référendum d’octobre 1995 sans publier un autre livre, qui sera en libraire la semaine prochaine. Certains lui ont reproché de raviver la polémique créée par la malheureuse phrase de Jacques Parizeau à propos de l’argent et des votes ethniques, mais comment parler du référendum sans évoquer cette conclusion dramatique ?
 
Il est vrai que M. Parizeau ne pouvait pas être surpris de l’appui que les communautés ethniques ont donné au Non. Les propos qu’il avait tenus lors d’un Conseil national du PQ tenu à Québec en janvier 1993 étaient sans équivoque : « On peut avoir une majorité dans le sens de la cause nationale que l’on veut faire avancer même si à peu près pas d’anglophones et d’allophones votent pour cela. Les Québécois peuvent atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés même si c’est presque exclusivement des Québécois de souche qui l’approuvent. C’est une forme de réalisme que de tirer ces conclusions. »
 
Dès lors, M. Lisée a raison de dire que s’il voulait blâmer quelqu’un pour la défaite du Oui, l’ancien premier ministre aurait dû s’en prendre aux Beaucerons, qui avaient en majorité voté non, ou encore aux électeurs de Québec, qui avaient appuyé le Oui dans une proportion moins élevée que dans les autres régions francophones. Pierre Karl Péladeau n’en a pas moins dit tout haut ce que pensent toujours de nombreux souverainistes, quand il a déclaré en mars dernier que l’immigration joue contre la souveraineté.
 
Quoi qu’il en soit, il est clair que la déclaration de M. Parizeau n’a rien fait pour améliorer les relations entre le mouvement souverainiste et les néo-Québécois, malgré tous les efforts pour s’en dissocier, pas plus que le projet de charte de la laïcité, avec laquelle M. Lisée avait également pris ses distances dans son précédent livre.

L’utilité des rappels historiques est de permettre d’éviter la répétition des erreurs du passé. Voilà pourtant que M. Lisée propose d’imposer aux nouveaux citoyens canadiens un délai de 12 mois avant de leur octroyer le droit de vote à une élection québécoise ou à un référendum. Du Mexique, le premier ministre Couillard s’est empressé de dénoncer une nouvelle tentative du PQ de créer deux classes de citoyens, l’une avec et l’autre sans droit de vote.
 
« L’emballement bureaucratique » d’Immigration Canada, qui a multiplié le nombre de nouveaux Canadiens, dont la reconnaissance s’est traduite par un appui massif au Non, était sans doute de la triche et il y a fort à parier qu’il y aura récidive dans l’éventualité d’un autre référendum.
 
Bien sûr, cela est déplorable, mais M. Lisée reconnaît lui-même que la « pluie » de nouveaux citoyens n’a pas été décisive. Il peut arriver que le remède soit pire que le mal. Même si le camp du Oui réussissait à empêcher quelques milliers de citoyens prématurés de voter Non, comment cette mesure serait-elle perçue par les centaines de milliers d’autres immigrants que les souverainistes ne peuvent renoncer à convertir à leur cause ? Plutôt que d’y voir un souci de préserver l’intégrité du processus démocratique, ils risquent de conclure que les nouveaux arrivants sont considérés comme des ennemis, ce que le camp fédéraliste ne cessera de marteler. En réalité, M. Lisée propose de répéter l’« énorme demi-bêtise » qu’il reproche à M. Parizeau.

Il prévoit avec raison qu’une disposition légale imposant un délai de 12 mois aux nouveaux citoyens avant de pouvoir voter serait contestée devant les tribunaux. « Cela permettrait de faire la démonstration de la nature partisane de la pratique fédérale », explique-t-il. Et si la Cour suprême invalidait malgré tout la loi québécoise, il suggère d’utiliser la disposition de dérogation.
 
Un tel scénario est envisageable, mais en quoi cela contribuerait-il à faire voir le projet souverainiste sous un jour plus favorable aux néo-Québécois ? On leur dira plutôt que si un gouvernement souverainiste ne respecte pas la Charte des droits du pays qui les a accueillis, cela augure mal pour ce qui se passerait dans un Québec indépendant.
 
Le projet de loi sur l’identité québécoise présenté par Pauline Marois en 2007, qui aurait interdit aux Canadiens qui venaient s’établir au Québec de se présenter aux élections sans avoir une connaissance « appropriée » du français, en avait rendu plusieurs mal à l’aise au PQ, précisément parce qu’il avait pour effet de créer deux classes de citoyens. Il ne fallait pas que les droits d’un Canadien venant s’installer au Québec régressent, avait expliqué Bernard Landry. De la même façon, tant que le Québec fera partie du Canada, il serait gênant qu’un nouveau citoyen n’y ait pas les mêmes droits qu’en Ontario.

Justin Trudeau s’impose partout

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17 octobre 2015 |Guillaume Bourgault-Côté | Canada
Questionnés à savoir si Justin Trudeau est prêt à diriger le gouvernement, 42 % des répondants ont dit oui.
Photo: Paul Chiasson La Presse canadienneQuestionnés à savoir si Justin Trudeau est prêt à diriger le gouvernement, 42 % des répondants ont dit oui.
Difficile de dire s’il sera minoritaire ou majoritaire, mais le prochain gouvernement sera presque certainement libéral. À trois jours des élections, un nouveau sondage Léger confirme que Justin Trudeau termine cette longue campagne en pleine ascension. Et qu’il a toutes les raisons d’être confiant pour lundi.

Dans les faits, le chef libéral s’impose partout : intentions de vote au Canada et au Québec, meilleur premier ministre, parti qui incarne le plus le changement…

Le coup de sonde mené pour Le DevoirLe Journal de Montréal et Le Journal de Québec accorde 38 % des intentions de vote aux libéraux de M. Trudeau, contre 30 % pour les conservateurs de Stephen Harper et 22 % pour les néodémocrates de Thomas Mulcair. Dans les trois dernières semaines, les libéraux ont volé sept points au NPD, alors que les conservateurs ont vu leurs appuis stagner.

La domination des libéraux se déploie un peu partout à travers le pays. Au Québec, d’abord, où les libéraux (31 %) disposent maintenant d’une avance de six points devant les néodémocrates. Le Bloc québécois se situe à 23 % (soit le même résultat qu’aux élections de 2011) et les conservateurs sont à 20 % — un vote principalement concentré dans la région de Québec.

Pour le NPD, il s’agit d’un recul spectaculaire dans la province responsable de la vague orange de 2011: le 2 septembre dernier, un sondage Léger accordait 46 % au parti de M. Mulcair, contre seulement 20 % pour les libéraux.

Mais prédire les résultats au Québec s’annonce ardu, et la carte électorale du Québec (78 sièges) pourrait ressembler à une pizza mardi matin. Raison ? Le vote francophone, déterminant dans une vaste majorité de circonscriptions, est actuellement parfaitement divisé entre libéraux (27 %), bloquistes (27 %) et néodémocrates (26 %). Les non anglophones sont très majoritairement libéraux (51 %). Tout mis ensemble, « on peut parler d’une lutte à quatre », estime le sondeur Christian Bourque, vice-président de Léger.

Le PLC en Ontario

En enlevant le Québec des résultats nationaux, Léger crédite les libéraux d’un appui de 40 % dans le ROC, six points devant les conservateurs, et loin devant le NPD (21 %).

En Ontario (121 sièges), le PLC obtient 45 % des intentions de vote, devant les conservateurs (33 %) et le NPD (20 %). En Atlantique (32 sièges), le PLC pointe à 51 %, plusieurs longueurs devant le NPD (28 %) et les conservateurs (19 %).

La lutte est plus chaude en Colombie-Britannique (42 sièges), avec le PLC à 33 %, les conservateurs à 28 % et le NPD à 27 %. Le Parti vert d’Elizabeth May obtient 11 % dans cette province où elle a été élue en 2011. Les conservateurs maintiennent une avance de 20 points en Alberta (34 sièges), alors que les provinces des Prairies (28 sièges) sont plutôt pro-conservateurs (41 %, sept points devant les libéraux).

Selon Christian Bourque, trois scénarios sont envisageables pour lundi : un gouvernement libéral minoritaire ou majoritaire… et peut-être un gouvernement conservateur minoritaire, même si cette dernière hypothèse semble plus improbable. « Mais il y a une tendance lourde depuis le 14 août : une progression constante des libéraux », dit-il.

Les Canadiens se font d’ailleurs de plus en plus à l’idée d’un premier ministre Trudeau : 29 % des répondants du sondage pensent qu’il serait la meilleure personne pour occuper cette fonction, devant M. Harper (23 %) et M. Mulcair (19 %). 44 % des répondants pensent désormais que le Parti libéral formera le prochain gouvernement (16 points de plus qu’il y a une semaine), et 32 % pensent que c’est le parti qui incarne le plus le changement (une hausse de cinq points en une semaine).

Questionnés à savoir si M. Trudeau est prêt à diriger le gouvernement, 42 % des répondants ont dit oui. La même question au sujet de M. Mulcair lui donne 39 % d’approbation.

Ce sondage a été mené en ligne entre le 13 et le 16 octobre auprès de 2086 Canadiens, dont 996 au Québec. Un échantillon probabiliste de cette taille aurait une marge d’erreur de 2,1 % dans 19 cas sur 20.

États-Unis: les femmes gagnent encore moins

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États-Unis: les femmes gagnent encore moins
Photo Fotolia

Ivan Couronne

WASHINGTON - Les salariées américaines ont gagné 21 % de moins que les hommes l'an dernier. La discrimination joue un rôle mais probablement de façon limitée, contrairement aux idées reçues. Pour les économistes, les plus grandes barrières à l'égalité salariale sont moins évidentes.
L'écart entre ce que gagnent les femmes et les hommes qui travaillent à plein temps n'a cessé de chuter depuis 30 ans, mais sans jamais disparaître. C'est la preuve, pour le parti démocrate, que la loi ne va pas assez loin pour mettre les salariées à égalité avec leurs collègues masculins.
Ce débat est permanent aux États-Unis.
Dans la Silicon Valley, des femmes dénoncent un climat sexiste où seuls les hommes seraient promus. Le président américain Barack Obama évoque souvent l'avenir de ses deux filles. Pour quatre Américains sur dix, la question de l'égalité salariale est le problème principal pour les femmes au travail.

COMPARER À TRAVAIL ÉGAL

En 2014, en moyenne, les femmes ont gagné 79 % du salaire des hommes, selon une étude annuelle du Census bureau (recensement) parue en septembre, soit un écart de 21 %.
Mais les chercheurs sont formels: une fois prises en compte des variables telles que l'expérience, le niveau d'éducation, le poste et le secteur d'occupation, l'écart tombe à 9 %, selon la professeure Francine Blau, spécialiste du sujet. Une étude descend jusqu'à 5 %.
Si les hommes gagnent plus, dit-elle, ce n'est plus parce qu'ils sont mieux diplômés: davantage de femmes que d'hommes sortent des universités. C'est d'abord parce qu'ils monopolisent des professions mieux rémunérées, comme avocats et ouvriers qualifiés, alors qu'enseignants et infirmières sont des professions historiquement féminines.
«Le chiffre de 79 % induit un peu en erreur. C'est un chiffre important, car il résume la différence entre hommes et femmes sur le marché du travail. Mais ce n'est pas pour un travail égal», dit à l'AFP Francine Blau, de l'Université Cornell. La discrimination joue probablement un rôle dans l'écart inexpliqué, mais il est difficilement quantifiable.
Certains militants arguent que l'écart réel, même inférieur à 20 %, reste conséquent: «des centaines de milliers de dollars sur toute une vie», calcule Vicki Shabo, vice-présidente du National Partnership for Women and Families.
«Ça m'énerve un peu quand les gens viennent me dire, oh, c'est seulement 7 ou 10 %», dit Lisa Maatz, vice-présidente de l'American Association of University Women. «Pour les gens qui tentent de joindre les deux bouts, 10 % c'est énorme».
Mais les démocrates ne font pas dans la nuance et disent souvent que les employeurs paient leurs employées sciemment moins que les hommes assis dans le même bureau.
«Il est impensable que les femmes gagnent 78 cents pour chaque dollar gagné par les hommes qui font le même travail», a dit en mai dernier Bernie Sanders, candidat aux primaires présidentielles démocrates.
«Si deux personnes font le même travail, elles doivent être payées pareil», martèle Barack Obama.
En quête du vote féminin, les démocrates n'ont pas de mots assez durs contre les républicains, qui bloquent au Congrès une loi renforçant la législation fédérale anti-discrimination.

GARDE D'ENFANTS

La Californie, dirigée par les démocrates, vient de durcir sa législation sur ce modèle. La charge de la preuve y est désormais renversée: en cas de plainte, ce seront les employeurs qui devront prouver qu'ils ne discriminent pas.
Mais les conservateurs et les économistes craignent que ce type de loi ne détourne l'attention de solutions qui pourraient mieux promouvoir l'accès des femmes aux professions hautement rémunérées.
«On ne peut pas tenir l'employeur responsable de normes culturelles sur lesquelles il n'a aucun contrôle», dit Andrew Biggs, économiste au centre de réflexion conservateur American Enterprise Institute. Il ne faut pas confondre discrimination et choix individuels de carrière, dit-il.
Francine Blau souligne que les femmes ont tendance à éviter les secteurs très compétitifs. Il est plus mal vu, pour une femme, de négocier son salaire. Surtout, les femmes sont plus souvent chargées de s'occuper des enfants, et évitent les entreprises qui n'offrent pas de flexibilité horaire ou de télétravail.
Pour aider les femmes à intégrer certaines carrières, l'une des réformes les plus efficaces pourrait être de tout simplement faciliter la garde d'enfants, dont le coût est élevé aux États-Unis - alors que l'école publique ne commence qu'à cinq ans.
AUSSI SUR CANOE.CA

Lotto 6/49: gros lot historique samedi soir

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Publié par La Presse Canadienne le samedi 17 octobre 2015 à 07h02. Modifié par 98,5 fm à 07h49.
Lotto 6/49: gros lot historique samedi soir
MONTRÉAL - Le plus important gros lot de l'histoire des loteries canadiennes pourrait être remporté samedi soir.
Le billet gagnant du Lotto 6-49 rapportera à son ou ses détenteurs au moins 64 millions $.
« Un gros lot de 64 millions de dollars, c'est du jamais vu au Québec, et nous espérons qu'il sera remporté chez nous! Depuis son lancement, le 12 juin 1982, la loterie pancanadienne Lotto 6/49 a fait des centaines de millionnaires au Québec grâce à 914 gros lots, qui ont été remportés aux quatre coins de la province », a souligné Simon Patenaude, président des opérations loteries de Loto-Québec.
Les chances de remporter cette cagnotte sont estimées à une sur 14 millions.

L'ancienne marque pour un gros lot au Canada était de 63,4 millions $, également au Lotto 6/49. Quatre gagnants s'étaient partagés le montant en avril 2013.

C'était la 26e Nuit des sans-abri dans une trentaine de villes au Québec

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Publié par La Presse Canadienne le samedi 17 octobre 2015 à 04h49. Modifié par 98,5 fm à 07h56.
C'était la 26e Nuit des sans-abri dans une trentaine de villes au Québec
Un sans-abri (Ed Yourdon/Helping the homeless/CC BY-SA 2.0)
MONTRÉAL - Des milliers de personnes ont participé à la 26e Nuit des sans-abri qui s'est tenue vendredi soir dans une trentaine de villes du Québec.
À Montréal, notamment, une vigile de solidarité a eu lieu à la Place Émilie-Gamelin, en présence du maire Denis Coderre et de la ministre responsable de la lutte à l'itinérance Lucie Charlebois.

À deux jours du scrutin fédéral, l'événement a notamment permis d'interpeller les différents partis sur les mesures à déployer pour contrer l'itinérance. Les intervenants ont entre autres demandé au gouvernement fédéral de réinvestir dans le développement de logements sociaux. Ils ont aussi souhaité une augmentation des budgets alloués à la lutte à l'itinérance afin de faire face aux besoins grandissants.

Un appel à la population a également été lancé pour créer une «société plus sympathique et solidaire» envers les sans-abri.

On estime que le Québec compte environ 50 000 itinérants, dont 30 000 à Montréal.

Élections Canada 2015 Besoin de réviser les programmes des partis avant de voter?

http://ici.radio-canada.ca/sujet/

Mise à jour le vendredi 16 octobre 2015 à 17 h 19 HAE
Les chefs se serrent la main avant le premier débat en français de la campagne. Dans l'ordre habituel : Gilles Duceppe (BQ), Stephen Harper (PCC), Thomas Mulcair (NPD), Elizabeth May (PVC) et Justin Trudeau (PLC).
Les chefs se serrent la main avant le premier débat en français de la campagne.
 Dans l'ordre habituel : Gilles Duceppe (BQ), Stephen Harper (PCC),
Thomas Mulcair (NPD), Elizabeth May (PVC) et Justin Trudeau (PLC).
  Photo :  PC/CHRISTINNE MUSCHI

L'heure du vote arrive à grands pas et le nombre d'indécis semble encore, selon les derniers sondages, assez élevé. Pour mieux faire votre choix, nous vous proposons un survol des principales propositions des partis et leur point de vue sur des enjeux qui ont fait surface au cours de la campagne.
1. Trois propositions de chaque parti
Bloc québécois (BQ)
  • Rétablissement des transferts en santé.
  • Électrification des transports, notamment en stimulant l'achat de véhicules électriques par des incitatifs financiers.
  • Modifications au régime d'assurance-emploi : création d'une caisse autonome, hausse des prestations à 60 % du revenu, annulation du délai de carence, accessibilité au régime à partir de 360 heures travaillées et abolition du Tribunal de la sécurité sociale.
Nouveau Parti démocratique (NPD)
  • Amélioration des soins de santé à travers l'annulation des compressions dans les transferts de santé, l'élaboration d'un nouvel accord en vue de réduire les temps d'attente, la création de 5000 nouveaux lits de soins de longue durée et la réduction de 30 % du coût des médicaments d'ordonnance.
  • Établissement d'une relation de nation à nation avec les communautés autochtones, qui seront prises en compte dans toutes les décisions les concernant.
  • Création de 60 000 places de garderie à 15 $ ou moins par jour.
Parti conservateur du Canada (PCC)
  • Création d'un nouveau crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire et augmentation (à 40 %) du crédit d'impôt pour l'achat d'une première habitation.
  • Création d'un crédit d'impôt pour les aînés célibataires et veufs. Maintien du fractionnement du revenu et du doublement de la limite de cotisation annuelle du CELI.
  • Réduction de plus de 20 % des cotisations à l'assurance-emploi à partir de 2017.
Parti libéral du Canada (PLC)
  • Investissements massifs dans les infrastructures de transport routier et collectif, les logements abordables, les garderies, les aqueducs, les édifices verts, etc. Au coût de 125 milliards de dollars sur 10 ans; par la suite l'investissement sera de 9,5 milliards de dollars par année.
  • Augmentation de l'allocation canadienne aux enfants, qui pourra atteindre 533 $ par enfant, non imposable.
  • Réduction des impôts de la classe moyenne : pour les personnes gagnant entre 44 701 $ et 89 401 $, la tranche d'imposition passera de 22 % à 20,5 %, en contrepartie, il y aura une nouvelle tranche d'imposition de 33 % pour les revenus supérieurs à 200 000 $.
Parti vert du Canada (PVC)
  • Création du Fonds canadien des générations, qui servirait entre autres à investir dans l'éducation pour répondre aux besoins du marché de l'emploi, puis dans les technologies et les énergies renouvelables.
  • Effacement de la dette des étudiants et abolition des droits de scolarité pour les étudiants de niveau post-secondaire et en formation professionnelle d'ici 2020.
  • Légalisation et taxation de la marijuana.

La position des partis sur quelques enjeux majeurs
2. Le projet d'oléoduc Énergie Est
Tracé préliminaire de l'Oléoduc Énergie Est
Tracé préliminaire de l'Oléoduc Énergie Est  Photo :  TransCanada
Le pipeline de TransCanada, qui n'a pas encore reçu le feu vert de l'Office national de l'énergie, doit transporter le pétrole brut de l'Alberta et de la Saskatchewan jusqu'aux raffineries et aux terminaux d'exportation maritime du Québec et du Nouveau-Brunswick.
- BQ : Le Bloc s'oppose au projet. Il compte proposer un projet de loi affirmant la primauté du Québec en matière d'environnement sur son territoire et prévoyant un droit de veto sur tout projet de transport de pétrole par oléoduc ou par train.
- NPD : Le NPD pourrait approuver le projet de pipeline Énergie Est s'il passe par «  une révision environnementale sérieuse  » et que les compagnies pétrolières s'engagent à payer pour la pollution et l'augmentation des gaz à effet de serre qu'elles génèrent.
- PCC : Appui au projet, qui, selon les conservateurs, créera des emplois et de la croissance partout au pays et surtout au Nouveau-Brunswick.
- PLC : Le PLC appuie le projet à condition qu'il passe par un système d'évaluation environnementale crédible et transparent et qu'il bénéficie de l'acceptabilité sociale.
- PVC : Opposition à tout nouveau projet d'exportation de bitume brut. La chef du Parti vert s'oppose à Énergie Est parce que, selon elle, le Canada et le Nouveau-Brunswick ont peu à gagner du transport du pétrole brut à travers le territoire si c'est pour l'exporter sans valeur ajoutée.

3. La lutte contre les changements climatiques
À la veille de la conférence Paris Climat, qui doit permettre d'arriver à un accord international pour limiter le réchauffement global à moins de 2 degrés Celsius, que proposent les partis?
- BQ : Mise en œuvre d'un plan de lutte aux changements climatiques afin de limiter la hausse des températures à 2 degrés. Ce plan devra inclure des plafonds d'émission contraignants et l'adhésion de toutes les provinces au marché du carbone auquel participent déjà le Québec et l'Ontario.
- NPD : Établissement de cibles pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 34 % sous les niveaux de 1990 d'ici 2030 et de 80 % d'ici 2050. Lancement d'un programme de rénovation domiciliaire et établissement d'une bourse du carbone en collaboration avec les provinces et territoires.
- PCC : Le PCC ne veut imposer aucun mécanisme qui pourrait imposer des taxes sur le carbone. Pour parvenir aux cibles annoncées (soit 30 % sous les niveaux de 2005 d'ici 2030), il propose plutôt d'investir dans la technologie et l'innovation. Il souhaite également aider les pays en développement à réduire leurs émissions.
- PLC : Le Parti libéral n'entend pas imposer un mécanisme à l'échelle du pays, compte tenu du fait que plusieurs provinces ont déjà élaboré leur propre système. Il ne fixe pas non plus de cibles, mais s'engage à le faire, en partenariat avec les provinces, dans les 90 jours suivant la conférence de Paris, lors de l'établissement d'un cadre pancanadien de lutte contre les changements climatiques.
- PVC : Élimination progressive des carburants fossiles utilisés au Canada avec une cible de 40 % sous les niveaux de 2005 d'ici 2025 et de 80 % d'ici 2050. Crédits d'impôt à la rénovation domiciliaire pour rendre les maisons et les entreprises plus efficientes énergétiquement. Création de partenariats avec les provinces en vue de la mise en place d'une taxe sur le carbone, comme celle qui existe déjà en Colombie-Britannique.
4. La marijuana
Un joint de marijuana
Un joint de marijuana  Photo :  GI/Sean Gallup
La proposition de Justin Trudeau de légaliser la consommation de marijuana a mis cet enjeu sur la table et permis aux autres partis de se positionner sur la question.
- BQ : Création d'un comité spécial itinérant, incluant des représentants du gouvernement du Québec et des différentes provinces, chargé d'étudier les impacts d'une légalisation de la vente et de la consommation de cannabis au Canada.
- NPD : Décriminalisation de la possession de petites quantités de marijuana pour consommation personnelle.
- PCC : La marijuana doit demeurer illégale.
- PLC : Légalisation et réglementation. La consommation et la possession de marijuana seront retirées du Code criminel. Un nouveau cadre législatif sera mis en place pour punir quiconque fournit cette drogue à un mineur ou conduit un véhicule après en avoir consommé. Mise en place d'un réseau de vente et de distribution de marijuana qui sera soumis aux taxes d'accise provinciales et fédérale.
- PVC : Légalisation et taxation de la consommation. Le Parti vert estime que cette taxe pourrait générer jusqu'à 4,7 milliards de dollars de revenus en 2016.

5. La mission des Forces armées en Irak et en Syrie
Le Canada est actuellement engagé en Irak au sein d'une coalition menée par les États-Unis, sans l'aval de l'ONU, pour combattre le groupe armé État islamique (EI). Officiellement, le Canada s'est contenté pour l'instant de former des soldats kurdes sur le terrain et de mener des frappes aériennes contre des sites vitaux pour l'EI, en plus d'appuyer les efforts humanitaires dans la région.
- BQ : Le Canada doit à la fois poursuivre sa participation à la coalition contre le groupe armé État islamique et fournir de l'aide humanitaire aux réfugiés syriens. Il devrait également accueillir 10 000 réfugiés syriens le plus rapidement possible.
- NPD : Il faut mettre fin aux missions de combat en Irak et en Syrie et réaffecter les ressources pour venir en aide aux civils déplacés par le conflit. Le NPD accorderait la priorité aux efforts de déradicalisation des jeunes canadiens en créant un poste de coordonnateur national et accueillerait 46 000 réfugiés syriens sur cinq ans.
- PCC : Il faut poursuivre la mission de combat et accueillir 10 000 réfugiés syriens et irakiens de plus que les 10 000 déjà promis.

- PLC : Le PLC est opposé à l'intervention aérienne des Forces canadiennes contre l'EI. La contribution du Canada devrait se limiter à la formation des forces irakiennes. Il faudrait maintenir l'aide humanitaire et accueillir 25 000 réfugiés d'ici la fin de l'année.
- PVC : Le Parti vert estime que l'opération militaire n'est pas dans l'intérêt national du Canada et qu'il ne devrait donc pas y prendre part.
6. La loi antiterroriste
Le siège du SCRS à Ottawa.
Le siège du SCRS à Ottawa.  Photo :  PC/Sean Kilpatrick

La Loi antiterroriste, aussi connue sous le nom de projet de loi C-51, a été adoptée le 6 mai 2015 à la Chambre des communes grâce à l'appui des libéraux. Cette loi controversée accorde plus de pouvoirs au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) pour contrecarrer les présumés complots terroristes.
Le Bloc québécois, le NPD et le Parti vert proposent de l'abroger, tandis que le Parti libéral, qui avait voté en faveur du projet de loi, propose d'annuler les dispositions « problématiques » et présenter de nouvelles mesures législatives « qui ramèneront l'équilibre entre notre sécurité collective et nos droits et libertés ». Le PLC souhaite notamment renforcer le pouvoir du Commissaire à la vie privée et ajouter au texte de loi des mécanismes de supervision, par des élus, pour mieux protéger la vie privée des Canadiens.
Analyse du cadre financier des partis sur le blogue de Gérald Fillion :


7. La réforme démocratique
Le mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour, actuellement en vigueur au Canada, fait parfois l'objet de critiques. Certains lui reprochent de ne pas permettre une représentation adéquate. Les plus petits partis sont notamment désavantagés.
- BQ : Statu quo.
- NPD : Instaurer la représentation proportionnelle mixte dès le premier mandat.
- PCC : Statu quo.

- PLC : Créer un comité formé de membres de tous les partis qui se penchera sur plusieurs mesures, comme les bulletins de vote hiérarchisés, la représentation proportionnelle, le vote obligatoire et le vote en ligne. Dépôt d'un projet de loi sur la réforme électorale dans les 18 mois suivant l'arrivée au pouvoir.
- PVC : Remplacer le mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour par une représentation proportionnelle modifiée dès la première année d'un mandat des verts.

8. Le niqab
Le thème du port du niqab aux cérémonies de citoyenneté s'est invité dans la campagne électorale depuis le jugement de la Cour d'appel fédérale donnant raison à une femme d'origine pakistanaise voulant porter à son assermentation ce voile qui ne laisse paraître que les yeux.
- BQ : Le Bloc est opposé à toute politique permettant d'offrir ou de recevoir des services publics à visage couvert, y compris dans l'exercice du droit de vote et lors des cérémonies de citoyenneté.
- NPD : Les femmes ont le droit de s'habiller comme elles le désirent. Une femme portant le niqab pourrait participer à une cérémonie de citoyenneté pourvu qu'elle se soit identifiée auparavant selon les règles.
- PCC : Les conservateurs ont annoncé qu'ils portaient le jugement en appel et qu'ils déposeraient dans les 100 jours de leur arrivée au pouvoir un projet de loi pour forcer la prestation du serment de citoyenneté à visage découvert.
- PLC : Le port du niqab est acceptable en tout temps et en tout lieu au Canada, même lors d'une cérémonie d'assermentation, puisque la femme qui désirerait le faire serait tenue de lever son voile à des fins d'identification avant de participer à une telle cérémonie.

- PVC : Pour Elizabeth May, le port du niqab n'est tout simplement pas un enjeu. Selon elle, les femmes ont le droit de choisir comment elles veulent se vêtir.

9. Le péage sur le nouveau pont Champlain
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Futur pont Champlain
Les travaux pour la construction d'un nouveau pont entre Montréal et la Rive-Sud ont débuté cet été. Le pont sera construit en partenariat public-privé et les automobilistes devront s'acquitter d'un péage, dont le montant n'est pas encore connu.
Les conservateurs soutiennent que sans péage, il n'y aura pas de pont. Le Bloc québécois, le NPD et le Parti libéral sont opposés au péage, alors que les verts n'ont pas pris une position claire.

10. Postes Canada
La société d'État a décidé de mettre fin à la distribution à domicile du courrier en milieu urbain partout au pays et d'installer à la place des boîtes communes où les gens pourront récupérer leur courrier.
Les partis d'opposition sont unanimes pour annuler la décision des conservateurs et poursuivre le service postal à domicile.

11. Le Partenariat transpacifique et la gestion de l'offre

Les producteurs d'oeufs soumis à la gestion de l'offre
Le gouvernement Harper a conclu au début du mois l'accord de Partenariat transpacifique (PTP) pour créer une zone de libre-échange avec 11 autres pays. Dans le cadre de cette entente, le Canada permettra un accès limité à des secteurs auparavant protégés, tels que les produits laitiers, les œufs et la volaille.
- BQ : Gilles Duceppe souhaite maintenir la protection intégrale de la gestion de l'offre. Il s'opposera à l'accord si celui-ci ne protège pas adéquatement le système actuel.
- NPD : « Un gouvernement du NPD ne se sentira pas lié par une entente signée par Stephen Harper en plein milieu d'une campagne électorale », a déclaré Thomas Mulcair, qui a précisé qu'il ne ratifierait pas l'accord. Le NPD s'engage plutôt à protéger intégralement le système de gestion de l'offre.
- PCC : Un gouvernement conservateur réélu va ratifier et mettre en oeuvre le PTP. En contrepartie, il créera des programmes de garantie du revenu et des quotas à long terme pour les agriculteurs.
- PLC : Justin Trudeau dit attendre de voir les détails avant de se prononcer, tout en soutenant l'importance des accords de libre-échange pour l'économie canadienne.
- PVC : Les verts s'opposent au Partenariat transpacifique et à l'Accord économique et commercial global (AECG) avec l'Union européenne.

12. La disparition de femmes autochtones
Les quatre partis d'opposition souhaitent tous les quatre la tenue d'une enquête nationale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées. Pour leur part, les conservateurs estiment quece n'est pas nécessaire.

À lire aussi :

Trudeau a le vent dans les voiles

http://www.985fm.ca/national/nouvelles/

Publié par 98,5 fm pour CogecoNouvelles le samedi 17 octobre 2015 à 07h36. Modifié à 07h52.
Trudeau a le vent dans les voiles
Page Facebook de Justin Trudeau
(Cogeco Nouvelles) - Le Parti libéral de Justin Trudeau est en bonne position pour succéder au Parti conservateur de Stephen Harper le 19 octobre prochain.

C'est ce que laisse entrevoir le dernier coup de sonde de la firme Léger mené pour Le Devoir et le Journal de Montréal.
Le 98,5 fm présentera une émission spéciale sur les élections lundi dès 20h30
Les libéraux bénéficient de 38% des appuis, suivi des conservateurs à 30%, du NPD à 22%, du Bloc à 6% et du Parti vert à 4%.
Au Québec, le parti de Justin de Trudeau arrive également en tête des intentions de vote (31%), suivi par la formation de Thomas Mulcair (25%), de celle de Gilles Duceppe (23%). Le parti de Stephen Harper ferme la marche (20%). Le NPD, le Bloc et le PCC sont quasiment à égalité en ce qui a trait au vote francophone.
Les sondeurs précisent toutefois que nombre d'indécis est très élevés, ce qui pourrait causer des surprises.
Le sondage a été effectué auprès de 2086 répondants, dont 996 au Québec, âgés de 18 ans, entre le 13 et le 16 octobre 2015.
Les Canadiens pourront aller voter le 19 octobre, jour des élections.