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mercredi, mai 20, 2015

Le Canada imaginaire de M. Couillard

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MISE à JOUR 
Le premier ministre ne s’est pas beaucoup forcé pour répondre à l’élection de Pierre Karl Péladeau à la tête du Parti québécois. Il a simplement reformulé la ligne de François Legault, martelée sans cesse depuis 2014.
Le chef de la CAQ, le 4 septembre dernier
«Ces gens-là peuvent bien avoir le rêve d’un pays imaginaire. Mais la majorité des Québécois veulent travailler sur le pays réel, [...] sur l’économie»,
Philippe Couillard, le 19 mai:
«Le Parti québécois choisit de vivre dans un monde imaginaire sur des enjeux imaginaires. Nous, on choisit d’être sur la réalité.»
Sur la réalité, donc.
Celle du Canada réel ou du Canada de ses rêves?
Parce que s’il s’agit du Canada réel, le premier ministre a un problème.
Lorsqu’il a évoqué la possibilité d’ouvrir la Constitution canadienne, Ottawa lui a fermé la porte au nez, sans ménagement.
Lorsqu’il a demandé avec ses collègues provinciaux à Ottawa d’augmenter le financement des infrastructures, on lui a fermé la porte au nez.
Lorsque son gouvernement a voté une motion à propos du déséquilibre fiscal, il s’est fait traiter de «quémandeur» par l’inénarrable Maxime Bernier.
Lui qui représente une circonscription où le secteur forestier est crucial pour l’économie, il devrait se souvenir que le gouvernement fédéral a laissé tomber cette industrie au Québec, au moment où le même gouvernement versait des milliards à l’industrie de l’auto en Ontario.
Les milliards du Québec pour sauver l’industrie de l’auto en Ontario, est-ce assez réel pour le premier ministre?
Ottawa verse 100 milliards de dollars pour la construction de navires fédéraux à Halifax et à Vancouver, pendant qu’à la Davie de Québec, on est obligé de mettre à pied des centaines de travailleurs. De cette somme gigantesque, le Québec est appelé à verser lui-même 20 milliards, pour enrichir les autres. En réaction, M. Couillard a voté une motion adoptée unanimement par l’Assemblée nationale voulant que le fédéral confie à la Davie la construction d’un brise-glace. Ottawa a fermé la porte au nez du premier ministre du Québec et à l’Assemblée unanime de ses élus!
Le Canada rêvé de Philippe Couillard, celui capable de reconnaître la nation québécoise dans la Constitution, de contribuer à un juste niveau au financement des infrastructures, de reconnaître le déséquilibre fiscal, d’aider le secteur forestier au Québec, de lui octroyer même une modeste part des contrats de navires fédéraux, n’existe tout simplement pas.
Ce Canada rêvé n’existe nulle part, sauf dans l’imaginaire et le monde parallèle de M. Couillard.

Les 14 travaux de PKP (1ière partie)

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Les 14 travaux de PKP (1ière partie)
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CA_Josee-Legault
Les listes de «défis» à relever par le nouveau chef du Parti québécois abondent depuis quelques jours dans les médias.
Ce mardi matin, un sondage Léger/Le Journal/Le Devoir montre également une remontée de 6 points du Parti québécois dans les intentions de vote en un mois seulement.
Le PQ passe ainsi à 34% d’appuis, dont 41% chez les francophones. Le PLQ recule quant à lui à 32%, dont 22% à peine chez les francophones. La souveraineté monte à 42%, dont 51% de francophones et 55% chez les 25-34 ans.
Ma chronique sur le sondage est ici.
J’y note entre autres choses qu’«un sondage n’est qu’un sondage et l’élection n’aura lieu qu’en octobre 2018. L’arrivée d’un nouveau chef a également presque toujours pour effet d’augmenter les appuis à son parti. Il n’en reste pas moins que, pour le moment, le simple fait de briser le long silence sur l’option indépendantiste redonne du tonus au PQ et à son option.»
Je vous proposerai donc cette semaine une série de billets sur ma propre liste de ce que j'appelle les quatorze travaux de PKP, soit ses principaux défis. Soit deux de plus que pour Hercule...
Vous êtes évidemment invités à réagir et si vous le désirez, à proposer les vôtres.
***
LE DIAGNOSTIC
Pour ma part, avant de proposer quelques remèdes possibles, il m’apparaît essentiel de poser tout d’abord le bon diagnostic.
À mon avis, ce qu’il faut comprendre avant tout est ceci : le lent déclin du Parti québécois qui, l’an dernier, culminait dans une défaite électorale cinglante, est en fait le produit de l’effet cumulatif de deux grands moments de rupture par rapport à ses principaux principes fondateurs.
Première rupture
Sous René Lévesque, son «beau risque» fédéraliste de 1984 tournait en fait le dos à la raison d’être du PQ et ce faisant, faisait éclater son conseil des ministres.
Deux ans auparavant, son imposition par décrets des conditions de travail des employés de l’État écorchait aussi considérablement le lustre social-démocrate du PQ.
Sous son successeur Pierre-Marc Johnson, la rupture se poursuivit de plus belle. Il faudra donc attendre l’arrivée de Jacques Parizeau à la tête du Parti québécois en 1988 pour voir ce parti renouer avec ses principes fondateurs.
Deuxième rupture
L’arrivée de Lucien Bouchard à la tête du PQ en janvier 1996 et son accession simultanée au poste de premier ministre marque la seconde rupture.
Sous M. Bouchard, malgré la quasi-victoire du Oui au référendum de 1995, le Parti québécois mettra son option souverainiste résolument en veilleuse. Malgré les premiers signes évidents d’un recul de la langue française dans la grande région montréalaise, le nouveau premier ministre signifie également sa volonté claire et nette de ne pas renforcer la Loi 101.
Enfin,  sa quête du déficit-zéro et les compressions budgétaires majeures qui handicaperont pour longtemps les systèmes publics de santé et d’éducation, éloigneront à nouveau le PQ de ses principes sociaux-démocrates.

Ce qu’il faut aussi comprendre est ceci : de par son ampleur et par sa durée, cette seconde rupture fut de loin la plus profonde et la plus marquante de la jeune histoire du Parti québécois.
Pourquoi?
Primo, parce qu’à divers degrés, elle s’attaquait en même temps aux trois principaux piliers originels du PQ : souveraineté, social-démocratie et protection de la langue française.
Secundo, parce que cette rupture provoquerait sur le temps une lente et sourde démobilisation au sein même du PQ, mais également dans l’électorat et chez les «partenaires de la souveraineté» - cette brochette de regroupements souverainistes qui, depuis l’arrivée de Jacques Parizeau et surtout, en préparation pour le référendum de 1995, était devenue autant de véritables «multiplicateurs» d’appuis à l’option. Et ce, à travers le Québec.
Tertio : parce qu’après la démission de Lucien Bouchard en janvier 2001, aucun de ses successeurs n’a véritablement mis fin, concrètement, à cet «héritage» laissé par M. Bouchard sous forme d’une rupture coûteuse en appuis. Autant pour le PQ que pour son option.
Lorsque je fais référence dans mes analyses aux effets réels de ces presque vingt ans de silence et d’inaction du PQ sur sa propre option de même que son virage au centre-droit et l’abandon du terrain linguistique, c’est de cette rupture majeure dont je parle.
Le «flou» référendaire que traîne le PQ depuis l’élection générale de 1998 en étant un des principaux et des plus coûteux rejetons politiques.
***
Facteurs de démobilisation
Toujours dans le «diagnostic», on peut donc identifier quatre principaux facteurs de cette lente démobilisation amorcée après le référendum de 1995 :
1) Mise en veilleuse de l’option souverainiste sur tous les plans, incluant sur le moyen même de sa réalisation, soit le référendum.
2) Marginalisation croissante de la militance au sein même du PQ.
3) Abandon de la question linguistique.
4) Virage au centre-droit sur les finances publiques.
Résultats :
1) Avec le temps, la démobilisation au sein même du PQ s’est étendue au mouvement souverainiste élargi.
2) En réaction au virage vers le centre-droit, le Parti québécois s’est vu «saigné» à sa «gauche» par la création de Québec solidaire.
3) L’usure de la mise en veilleuse de son option a aussi fait qu’il fut «saigné» sur son flanc indépendantiste par la création d’Option nationale sous Jean-Martin Aussant.
4) Sous Pauline Marois, le repli identitaire a pris la forme d’un substitut à une option mise de côté.
5) D’élection en élection, le PQ faisait de moins en moins le «plein» de votes chez les souverainistes eux-mêmes.
6) En mai 2011, le Bloc québécois fut à son tour victime de cette lente démobilisation face à la vague orange du NPD.
***

PREMIER DÉFI : RECONSTRUIRE
Pour le dire simplement, cela signifie que la véritable «commande» que vient de recevoir PKP de près de 58% de ses membres est avant tout de reconstruire au cours des trois prochaines années ce qui a été déconstruit au Parti québécois même sur deux décennies.
Vaste programme...

LA SUITE: MERCREDI

La fois pour toutes

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Michel Beaudry
Pour enfin en savoir plus et prendre une décision éclairée, c’est la meilleure nouvelle jamais entendue sur le débat: la promesse de PKP d’un institut sur l’indépendance pour finalement en avoir le cœur net. Le projet d’indépendance, de séparation, de souveraineté ou appelez-le comme vous voulez n’a jamais été clairement chiffré. Toutes les données qui, depuis une cinquantaine d’années, nous sont garrochées par la tête sont des avis partisans. Lorsque jappent les fédéralistes, l’indépendance, c’est l’apocalypse certaine alors que les indépendantistes aboient au paradis plein de petits anges. Tout le monde prêche pour sa paroisse, mais avez-vous déjà eu franchement l’impression d’avoir l’heure juste? Pas moi. Des impôts, aux services de santé en passant par l’éducation, les transports, le développement, l’immigration et tout le reste, on a jamais vraiment su comment serait la vie si le Québec devenait un pays. Beaucoup de suppositions, mais peu ou pas de certitudes. Le flou total.
SOYONS AVISÉS
Ce n’est pas en harmonie avec son poing en l’air, mais PKP part de la bonne façon. On va s’informer d’abord. Comme si on allait voir un garagiste avant d’acheter une bagnole usagée, comme si on faisait passer un inspecteur en bâtiment avant d’acheter une maison.
Pas de chapeau, le plus froidement possible, le plus objectivement, on analyse, on questionne, on consulte et, ensuite, la grande question. Ce projet en vaut-il la peine?
Si oui, avant même un référendum, ça prend un plan afin que la population sache dans quelle série d’étapes on s’embarque. Si non, on ferme les livres et on se paie le luxe de ne plus parler de l’indépendance avant 2070. Vidons la question une fois pour toutes, mais d’une façon intelligente et structurée, et sans partisanerie. Après, on sera du grand monde et on saura vraiment de quoi on parle.
TI-PAQUET
  • «Vous auriez pu me le dire que le Canadien était éliminé...» (Ginette avec son manteau rouge au Centre Bell pendant Motley Crue)
  • Chantal Lacroix propose une nouvelle émission pour nous faire connaître nos sénateurs: «Dormez au suivant».
  • Un bac à vieux linge, on peut-tu en installer un devant la maison de Guy Laliberté?
  • Y a-t-il un lien entre l’augmentation du prix du bœuf et la disparition des goons?
  • Archambault a-t-il été vendu pour une chanson?
À DEMAIN
J’ai mis un 20 sur les Rangers avec Yvon Lambert. Il a choisi Anaheim. De l’argent ramassé à terre. Bonne fête le 11.

Capitaine Québec contre Docteur Canada

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Capitaine Québec contre Docteur Canada
PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, SIMON CLARK

Richard Martineau
Avouez: ça va être l’un des plus grands combats jamais organisés au Québec.
L’entrepreneur multimillionnaire contre le brillant neurochirurgien.
À côté de ce face-à-face, le «combat du siècle» entre Manny Pacquiao et Floyd Mayweather était de la petite bière.
Une soirée de poésie pour amateurs de thé vert.
COMA OU RÉSURRECTION
Les deux pugilistes ont trois ans pour s’entraîner.
Pendant 36 mois, ils vont se tourner autour, s’épier, se lancer des gros mots, se provoquer...
Le 8 juin prochain, dans le cadre des élections partielles de Chaveau et de Jean-Talon, ils vont même lever les poings et se donner quelques mornifles, histoire de mettre le public en appétit.
Entre le volcan et le robot, le geyser et le laser, qui choisir?
Mais c’est au printemps 2018 que tout va se jouer.
Si Couillard gagne, l’option souverainiste sombrera dans un coma profond. Si Péladeau l’emporte, la province fera un pas de géant en direction de l’indépendance.
Quel que soit le résultat, les choses ne seront plus pareilles.
Alors, qui va gagner, selon vous? Capitaine Québec ou Docteur Canada?
Actuellement, le chef du PQ a une (mince) longueur d’avance sur son adversaire. Mais nous nageons en pleine lune de miel. Quand la vie quotidienne reprendra son cours à l’Assemblée nationale et que les syndicats descendront dans la rue cet automne, qui sait de quel côté la balance penchera...
Vers le PLQ, qui osera tenir tête aux manifestants? Ou vers le PQ, qui jouera (discrètement) de la casserole, aux côtés de ses alliés traditionnels?
RAISON, PASSION
La lutte risque d’être d’autant plus serrée que les deux adversaires représentent chacun à leur façon une facette de l’Homo quebecus.
Il y a Pierre Karl Péladeau, un grand défenseur de la culture qui tripe sur l’histoire, le patrimoine, la langue.
Et Philippe Couillard, un chirurgien calme et flegmatique qui manie le scalpel économique avec aplomb.
Le premier est passionné, mais manque de sang-froid. Le second a de l’assurance à revendre, mais manque d’émotion.
Entre le volcan et le robot, le geyser et le laser, qui choisir?
Ça nous ramène au bon vieux temps des duels Lévesque-Bourassa: la grande gueule sympathique et débraillée contre le premier de classe à lunettes.
C’est le vieux dilemme québécois.
On se reconnaît dans le coureur des bois qui défriche la forêt à la hache. Mais aussi dans le fermier qui range soigneusement ses poches de blé dans la remise, histoire de ne pas en manquer cet hiver.
Dans trois ans, que nous le voulions ou pas, nous devrons choisir qui, de ces deux figures emblématiques de notre imaginaire collectif, nous représente le mieux.
STOP OU ENCORE ?
Autre fait qui risque de nous compliquer la vie, le soir des élections: même si les Québécois ne sont pas prêts à se séparer du Canada, ils ne veulent pas enterrer l’option.
C’est le joker qu’ils gardent dans leur jeu, la menace qu’ils peuvent brandir si jamais le fédéral ne se montre pas gentil.
Or, si PKP n’est pas élu dans trois ans, l’option va crever la bouche ouverte. D’un autre côté, s’il gagne, il
va mettre en branle un train à bord duquel on n’est peut-être pas prêt à monter.
Alors, on fait quoi?
Les prochaines années seront passionnantes.

Toutes les origines sont bonnes, sauf la nôtre!

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Mathieu Bock-Coté
La scène se passe chaque jour dans une école primaire, à Montréal ou dans les environs. Une enseignante propose une activité à ses élèves: chacun devra venir à l’avant parler de son pays d’origine.
Le petit cambodgien parlera du Cambodge. Le petit haïtien d’Haïti. Et ainsi de suite. Et puisque nous sommes dans une classe multiethnique, bien des pays y passeront. Il n’y aura qu’un oublié dans la bande: le petit Québécois «de souche».
Sur le grand tableau à l’entrée, tous les drapeaux du monde y seront. Souvent, le sien sera absent. Son pays n’en est pas un. Le seul fleurdelisé qu’on verra à l’école flottera sur un mat à l’entrée. Il a une chance sur deux d’être déchiré. Voudrait-il parler de son pays? Il ne saura pas trop comment. On lui chantera pendant des années l’ouverture sur le monde, sans jamais prendre la peine de l’intéresser un peu au sien. Au Québec, toutes les origines sont bonnes sauf la nôtre.
L’ignorance de soi
Quelques années plus tard, dans un échange international, il connaîtra une situation humiliante. Ceux qui l’accueilleront entonneront une chanson traditionnelle de leur pays. Et ils lui demanderont ensuite d’en chanter une du sien. Il n’en connaîtra pas. On ne lui en a pas appris. Peut-être se rabattra-t-il en désespoir de cause sur Dégénérations de Mes aïeux. Il sauvera la face. Mais au fond de lui-même, peut-être ressentira-t-il un vide? C’est une histoire vraie.
Les Québécois sont étranges. Ils se veulent tellement ouverts sur la planète entière qu’ils ont oublié de s’intéresser un peu à eux-mêmes. Leur passé? Ils n’y voient qu’un bagage gênant de chansons à répondre et de curés pédophiles. Leur langue? Ils ont bien compris qu’elle n’était pas vraiment utile et que s’ils voulaient avoir du succès, ils devraient au plus vite apprendre l’anglais. Leur identité, ils la cachent.
Peut-être parce qu’ils en ont honte.
Le problème est plus profond. Sous prétexte d’ouverture, on invite les enfants à se lover dans leurs origines. On leur dit qu’il n’y a rien de plus important qu’elles. Et qu’ils doivent les conserver à tout prix. On chante la diversité, alors que dans les faits, on fabrique une société éclatée, fragmentée, où fleuriront des millions d’identités individuelles, mais où on peinera à reconnaître une identité collective.
La culture québécoise
Dans un monde normal, il faudrait plutôt transmettre aux jeunes enfants l’histoire du Québec, et la culture québécoise. Plutôt que de demander à chaque gamin de parler du patelin de ses parents, il faudrait l’inviter à parler d’un héros québécois, d’un grand événement historique québécois, ou d’un artiste québécois. Autrement dit, il devrait moins se replier sur sa culture d’origine qu’embrasser son nouveau pays.
C’est justement parce que les origines sont diverses qu’il faudrait transmettre la culture commune. Ainsi, les jeunes enfants d’immigrés développeraient pleinement un sentiment d’appartenance à leur nouveau peuple. Mais nous retombons dans le problème initial. Imaginons qu’on généralise un tel exercice pédagogique: saurions-nous tout simplement quoi transmettre? Saurions-nous quel héros célébrer, quel événement commémorer, quelle chanson chanter?
Et de toute façon, au bout de quelques minutes, un Inclusif-Vertueux-Ouvert-Sur-le-Monde nous accuserait d’ethnocentrisme. Comme si nous étions de trop chez nous.

Remboursement de dépenses: d'autres sénateurs dans l'embarras?

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MISE à JOUR 
L’enquête du vérificateur général du Canada sur le sénat révèlerait que 10 sénateurs et anciens sénateurs auraient réclamé des remboursements pour des dépenses «discutables». Ils pourraient ainsi faire face à la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Dix sénateurs et anciens sénateurs auraient réclamé près de 100 000$ pour des dépenses injustifiées selon le rapport du vérificateur général qui n’a pas encore été rendu public, a appris la chaine CTV, hier.
Selon certaines sources qui se sont confiées à la chaine de télévision, ces personnes pourraient devoir rendre des comptes à la GRC, comme l’ont fait avant eux les ex-sénateurs et sénateurs suspendus Mike Duffy, Pamela Wallin, Patrick Brazeau et Marc Harb. Cela amènerait donc à 14 le nombre total de membres du sénat qui pourraient être sous enquête par la police.
«Il y a des gens qui disent que ce ne sont que quelques pommes pourries, et bien, il y en a potentiellement 14, ça fait beaucoup de pommes», a indiqué le député du NPD Paul Dewar, au reporter Robert Fife.

D’autre part, CTV a appris que l’enquête avait couté près de 21 M$, ce qui en ferait l’enquête la plus chère jamais réalisée au parlement. Des sources ont indiqué que de nombreux vérificateurs avaient été engagés de compagnies privées. L’enquête du vérificateur général du Canada doit être dévoilée en juin.

Guy Turcotte fera une apparition au palais de justice

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L’ex-cardiologue est attendu pour la conférence préparatoire de son procès

PHOTOS ANNÉE 2013 - JDM
LE JOURNAL DE MONTRÉAL

Michael Nguyen
Pour la première fois ce mercredi, Guy Turcotte arrivera au palais de justice de Saint-Jérôme par les grandes portes plutôt que par la détention.
Extrêmement discret depuis sa remise en liberté sous caution en septembre dernier, l’ex-cardiologue accusé du meurtre de ses deux enfants est attendu ce mercredi pour la conférence préparatoire de son procès, qui aura lieu en septembre.
Lors de cette étape, les avocats doivent divulguer au juge la nature des requêtes qu’ils comptent présenter avant le procès pour.
Turcotte doit être présent et au lieu d’être assis menotté dans le box des accusés comme ç’a été le cas lors de chaque procédure depuis son arrestation en 2009, il sera cette fois libre de toute entrave.
Longue saga
Rappelons que l’accusé de 43 ans avait admis avoir tué en février 2009 ses enfants Anne-Sophie et Olivier, 3 et 5 ans, mais qu’un jury l’avait déclaré non criminellement responsable à l’issue d’un premier procès en 2011.
L’ex-cardiologue avait été envoyé à l’institut Philippe-Pinel de Montréal jusqu’à ce que la Cour d’appel infirme la décision des jurés en 2013 et ordonne la tenue d’un nouveau procès. Un mandat d’arrestation avait été lancé et Turcotte avait été renvoyé en détention.
Sauf que la Cour supérieure avait accepté de remettre l’accusé en liberté sous caution en septembre dernier, rejetant ainsi les arguments de la Couronne qui estimait que la détention était nécessaire pour ne pas miner la confiance du public envers l’administration de la justice.
La Cour d’appel avait confirmé la décision de première instance, la qualifiant de « sans faille ».
« Utile » en liberté
Lors des audiences sur sa remise en liberté, Turcotte avait avoué être passé au travers d'une grave dépression, mais qu’il allait beaucoup mieux grâce à une prise de médicament intensive.
«J'aurais été mieux mort», avait-il confié à sa psychiatre en novembre 2013.
Depuis qu’il est en liberté, Turcotte vit chez un oncle sur la Rive-Sud où il agit comme aidant naturel. Il doit également respecter toute une série de conditions, dont de ne pas consommer d’alcool, de ne pas quitter le Québec et de ne pas s’approcher de son ex-conjointe Isabelle Gaston.
Turcotte avait également dit souhaiter faire du bénévolat.
«Je pense pouvoir être plus utile en liberté plutôt que de perdre mon temps en prison», avait-il témoigné.
Turcotte est défendu par Mes Guy et Pierre Poupart, tandis que Mes René Verret et Maria Albanese représentent la Couronne.

À la défense du «Québec inc.»

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Christian Dufour
Le nouveau chef de l’opposition officielle à Québec a dû pousser un soupir de soulagement en prenant connaissance des bons résultats en ce qui le concerne du sondage Léger Marketing dans Le Journal et Le Devoir d’hier!
Jusque là, on pouvait se demander si, indépendamment de son élection à la tête du PQ, l’arrivée de Pierre Karl Péladeau en politique n’aurait pas un effet nul, voire carrément négatif, sur l’électorat québécois.
Cela dit, rappelons qu’une bouffée de popularité pour un leader fraîchement élu est la norme, l’affaire ne durant souvent pas très longtemps: parlez-en à Stéphane Dion ou à François Legault! Il reste par ailleurs encore trois ans avant la prochaine élection, une éternité en politique.
Péladeau crédible économiquement
En fait, le point à retenir de ce sondage est moins la montée en popularité de M. Péladeau, de son parti ou de la souveraineté que le fait que, pour la première fois de mémoire d’homme, le chef du PQ bat à plate couture son adversaire libéral en ce qui a trait à la grande force traditionnelle du PLQ: le développement de l’économie. En tout, 40 % de confiance à M. Péladeau, pour 22 % à M. Couillard!
Il en va incidemment de même en ce qui a trait à la gestion des finances de l’État (34 % contre 22 %): toute une gifle pour MM. Leitao et Coiteux!
Il est difficile de ne pas faire le lien avec les difficultés majeures que rencontrent plusieurs grandes entreprises au cœur du pouvoir économique québécois, ce que l’on appelait naguère le «Québec inc.» On pense à Bombardier, au Cirque du Soleil, à Lavallin, à Alcan, etc.
Avant une souveraineté très hypothétique, la première responsabilité de M. Péladeau est d’être un chef de l’opposition efficace. Cela s’applique tout particulièrement à la défense du pouvoir québécois, en particulier au plan économique, domaine où les Québécois lui accordent le maximum de crédibilité.
Souveraineté pour baby-boomers
Ce que M. Péladeau aura à dire à ce sujet constituera un test pour le reste. Car manquerait dangereusement de crédibilité, une souveraineté solution magique à tous les problèmes, déconnectée du pouvoir québécois concret.
L’affaire ressemble beaucoup ces temps-ci à un projet de retraite pour baby-boomers désespérés, pour qui l’indépendance et leurs petites personnes sont devenues plus importantes que le Québec lui-même: «Après nous le déluge!»
Son projet souverainiste ne saurait empêcher M. Péladeau de réagir au fait que le pouvoir dont nous disposons aujourd’hui nous échappe de plus en plus au plan économique.
Surtout que, nonobstant les beaux sondages, on ne sent actuellement aucune volonté RÉELLE des Québécois de faire l’indépendance. Cela, alors que les relations avec le reste du pays sont au neutre et qu’un contexte international périlleux amène tout le monde à valoriser un paramètre «sécurité» auquel les Québécois sont sensibles.
En d’autres mots, indépendamment de la souveraineté dont il veut pour les Québécois, on espère que le passage de M. Péladeau en politique comme chef de l’opposition servira à tout le moins à mettre efficacement de la pression sur un gouvernement Couillard se désintéressant scandaleusement du démantèlement du pouvoir économique québécois.

Le député Lisée se retire de la commission parlementaire sur PKP

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Geneviève Lajoie
Un des premiers à réclamer que Pierre Karl Péladeau choisisse entre la politique et son empire de presse, le député péquiste Jean-François Lisée se retire de la commission parlementaire qui doit se pencher sur le cas de son chef.
Le député de Rosemont est pourtant vice-président de la Commission des institutions, chargée d’entendre le commissaire à l’éthique et le jurisconsulte fin mai début juin.
M. Lisée ne souhaite pas se mettre en porte à faux avec son parti et son chef.
«Je me suis exprimé durant la campagne au leadership, le vote des militants valide la position de Pierre Karl [...] je serais mal placé pour défendre la position de Pierre Karl», précise-t-il.
Il laisse le dossier à son collègue Stéphane Bergeron. «Je ne veux pas nuire, je veux aider, donc je ne me mets pas dans des situations ou je dois me dédire», insiste-t-il.

Son salaire explose de 50% en 6 ans

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La directrice générale de la ville de Mont-Royal gagne 165 000 $ et des citoyens trouvent que c’est trop

VMR
PHOTO CHRISTOPHER NARDI

La directrice générale de la Ville de Mont-Royal, Ava Couch, a expliqué au Journal qu’elle est à l’aise avec son salaire qui est passé de 109 987 $ à plus de 165 000 $ depuis 2009.

MISE à JOUR 
L’austérité ne semble pas avoir atteint la Ville de Mont-Royal (VMR), où la directrice générale a vu son salaire augmenter de 50 % depuis 2009.
Alors qu’elle gagnait 109 987 $ en 2009, Ava Couch, la directrice générale de cette municipalité cossue de l’île de Montréal, recevra 165 140 $ cette année. À cela s’ajoute une allocation automobile annuelle de 3000 $ à 3500 $.
«C’est une augmentation déraisonnable et exagérée. On n’a pas rajouté 50 % de travail à la directrice générale entre temps, donc il n’y a pas de raison pour donner des hausses aussi importantes de façon consécutive», s’est insurgé le conseiller indépendant de la municipalité, Louis Dumont.
Des citoyens ont également mis en doute publiquement la pertinence des augmentations données aux cadres de VMR lors de la séance du conseil municipal du 27 avril dernier.
Maire étonné
Même le maire Philippe Roy semblait étonné lorsque Le Journal lui a révélé que le salaire de la directrice générale avait autant augmenté. Pourtant, c’est le conseil municipal, dont il est à la tête depuis 2010, qui décide de la rémunération de la DG.
«Je ne pense pas que le salaire de Mme Couch ait augmenté [autant]», a déclaré d’emblée le maire en entrevue, avant de voir les données du Journal.
Après avoir consulté les chiffres fournis par sa municipalité, le maire a voulu se faire rassurant.
«Je n’ai aucun malaise avec son salaire, car c’est le salaire d’un patron. Je ne trouve pas ça exagéré, elle devait être sous-payée à l’époque pour son statut», a commenté M. Roy.
Hilippe Roy, Maire de Mont-Royal
Hilippe Roy, Maire de Mont-Royal
DG à l’aise
Contactée par Le Journal à ce sujet, Mme Couch a dit qu’elle était à l’aise avec sa rémunération.
«Je suis à la Ville depuis plus que 30 ans», a-t-elle indiqué, en rappelant que ce n’est pas elle qui fixe son salaire.
Questionnée à savoir si sa charge de travail avait augmenté de 50 % durant la même période, Mme Couch a répondu qu’elle a dû gérer deux événements d’envergure depuis 2010, en plus de reprendre les responsabilités de la direction de l’urbanisme à VMR en 2012.
«En 2010, notre mairesse du temps était malade et absente presque toute l’année, alors j’ai eu des charges supplémentaires. En 2012, on a eu l’année du centenaire où le conseil m’a confié la coordination de la programmation», a expliqué la DG.

Le salaire de directeurs généraux à Montréal

Ville ou arrondissementSalaire
Nombre de citoyens
Ville de Mont-Royal   
165 140 $20 000
Westmount130 000 $20 000
Dorval122 000 $18 849
Longueuil265 000 $231 000
Laval250 000 $ (2014)400 000
Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce*156 499 $164 000
*Directeur d’arrondissement 

60 000$ en heures supplémentaires

La directrice générale de Mont-Royal n’est pas la seule dont le salaire suscite des interrogations de citoyens.
Par exemple, le contremaître responsable du déneigement a reçu en 2013 une prime de 60 857 $ pour des heures supplémentaires, en plus de son salaire de base de 77 424 $.
Selon les explications de la directrice générale Ava Couch, les primes sont payées à taux simple dès qu’un contremaître fait plus que 40 heures dans une semaine.
«Je ne comprends pas comment c’est possible de faire autant d’heures supplémentaires dans une année. Le montant des primes ne cesse d’augmenter chaque année de façon incontrôlée», a dénoncé le conseiller indépendant Louis Dumont.
Louis Dumont, Conseiller
Louis Dumont, Conseiller
Plusieurs autres cadres ont bénéficié d’augmentations de salaire allant jusqu’à 8,8 % par année.
Le directeur des Affaires publiques et du greffe a notamment vu sa rémunération bondir de 84 264 $ à 106 584 $ (26,5 %) en trois ans.
Les chefs de division des travaux publics et des bibliothèques ont pour leur part reçu des augmentations de 32.4 % et 33.6 % respectivement en quatre ans.