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vendredi, décembre 04, 2015

Massacre de San Bernardino : les assaillants étaient armés jusqu'aux dents

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Mise à jour le jeudi 3 décembre 2015 à 20 h 56 HNE
Radio-Canada avec Reuters, Associated Press, CNN et The Los Angeles Times

Les mobiles des auteurs du massacre de San Bernardino, Syed Rizwan Farook et Tashfeen Malik, demeurent inconnus pour le moment, mais ils disposaient d'un véritable arsenal de guerre, a indiqué jeudi la police de la municipalité lors d'un point de presse conjoint avec le FBI, désormais responsable de l'enquête.
Selon le chef de la police de San Bernardino, Jarrod Burguan, les policiers ont retrouvé plus de 6500 balles de fusils d'assaut ou d'armes de poing, ainsi qu'une douzaine d'engins explosifs artisanaux, que ce soit sur les suspects, dans le véhicule utilitaire sport dans lequel ils ont pris la fuite ou dans la maison qu'ils occupaient à Redlands.
Le chef Burguan a également confirmé que trois engins explosifs artisanaux reliés entre eux ont été retrouvés au centre de services sociaux pour déficients intellectuels où les deux individus ont ouvert le feu. Ils auraient pu être activés à distance, mais « il semble que ça n'a pas fonctionné », a-t-il expliqué.
Des centaines d'outils permettant de fabriquer des engins explosifs artisanaux ont aussi été trouvés dans la résidence de Redlands. Ils ont été saisis par la police, tout comme un certain nombre d'appareils électroniques.
Deux cellulaires écrasés ont été retrouvés dans une poubelle près d'une des scènes de crime au cours de la journée, ont indiqué des sources policières. Les policiers auraient également découvert un disque dur qu'on aurait tenté d'altérer.
Les autorités ont rendu publics les noms des 14 victimes de la tuerie. Il s'agit de huit hommes et six femmes, âgés entre 26 et 60ans. Elles étaient toutes originaires du sud de la Californie.
La communauté de San Bernardino se recueille

En soirée, de nombreuses personnes ont participé à une veillée aux chandelles au stade San Manuel. Elle avait été annoncée par le shérif du comté de San Bernardino. Quelque 200 musulmans se sont également recueillis dans une mosquée à une trentaine de kilomètres de San Bernardino pour dénoncer la tuerie commise par le couple d'origine pakistanaise. Les musulmans craignent d'être victimes d'une vague d'hostilités après cette fusillade.
Des citoyens se sont réunis pour une veillée aux chandelles à la mémoire des victimes.Des citoyens se sont réunis pour une veillée aux chandelles à la mémoire des victimes.  
Photo :  AP/Mark J. Terrill
Des voyages à l'étranger qui intéressent le FBI
Également présent au point de presse, le directeur adjoint du FBI au bureau de Los Angeles, David Bowdish, a révélé que Farook avait récemment effectué un « certain nombre » de voyages à l'étranger, dont un au Pakistan, d'où était originaire sa femme.
Le couple est revenu aux États-Unis en juillet 2014. Tashfeen Malik détenait un passeport pakistanais et est entrée au pays grâce à un visa de fiancée.
Selon l'ambassade saoudienne à Washington, Farook a aussi séjourné pendant neuf jours en Arabie saoudite, pendant l'été 2014, information que la police fédérale n'a pas confirmé.
M. Bowdish n'a pas davantage voulu confirmer les informations du réseau CNN selon lesquelles Farook est entré en contact avec plus d'un individu faisant l'objet d'une enquête du FBI en raison de liens avec des organisations terroristes. « Nous travaillons là-dessus », a-t-il déclaré.
L'assistant directeur du FBI, qui a évoqué un « crime haineux », n'a pas voulu spéculer sur les motifs des assaillants. « Ils étaient en mission, mais on ne sait pas pourquoi », a-t-il résumé. Il a fait savoir qu'un certain nombre de preuves étaient envoyées à Washington pour analyse et que l'étude des contacts qu'entretenaient les deux suspects sur les réseaux sociaux serait « extraordinairement importante » pour déterminer les motifs de l'attaque.
Le couple était marié depuis deux ans et avait une petite fille de six mois, selon le beau-frère de Farook, Farhan Khan. La fillette avait été confiée à la mère de Farook en début de journée. Des sources ont affirmé que l'homme s'était radicalisé.
Obama appelle l'Amérique à endiguer les tueries
Le président Barack Obama a parlé du massacre de San Bernardino jeudi, dans une allocution faite depuis la Maison-Blanche.Le président Barack Obama a parlé du massacre de San Bernardino jeudi, 
dans une allocution faite depuis la Maison-Blanche.  Photo :  PC/AP/Evan Vucci
Le président américain a invité les élus américains à renforcer le contrôle des armes à feu et éviter que de telles tueries ne se reproduisent. « À l'heure actuelle, c'est trop facile » pour des personnes violentes d'obtenir des armes, a-t-il déclaré en avant-midi depuis le Bureau ovale de la Maison-Blanche.
Les Américains doivent surmonter l'impression que « nous ne pouvons rien faire » pour empêcher ce genre d'événement, a-t-il ajouté.
Le président a assuré que les autorités demeuraient « vigilantes » et a invité ses concitoyens à attendre de connaître tous les faits avant de porter un « jugement final » sur ce qui s'est passé. Cela pourrait prendre « un certain temps », a-t-il averti.
En attendant, il est toujours impossible de dire ce qui a motivé le massacre de San Bernardino, a-t-il martelé.
« Il est possible que ce soit lié à du terrorisme. Mais nous ne le savons pas. Il est aussi possible que ce soit lié au milieu de travail », a résumé M. Obama. L'enquête, désormais « nous permettra d'aller au fond des choses », a-t-il soutenu.
La veille, Barack Obama avait déploré ces tueries de masse qui surviennent à répétition et qui sont « sans équivalent » ailleurs dans le monde.
Le Sénat reste sourd à l'appel du président

Un Sénat américain divisé a voté contre une tentative démocrate d'interdire l'achat d'armes à feu par des personnes soupçonnées de terrorisme.

Quelques minutes plus tôt, les mêmes sénateurs approuvaient, avec une faible majorité, une proposition du sénateur républicain John Cornyn, qui permettrait au gouvernement de retarder de 72 heures l'achat d'armes par des gens soupçonnés de terrorisme, plutôt que de l'interdire.
Une fête qui se termine dans un bain de sang
La tuerie s'est produite lors d'une fête de Noël des employés du département de santé publique de la municipalité. Syed Rizwan Farook travaillait au sein de ce département depuis cinq ans à titre de spécialiste de l'environnement.
Selon des témoins, il aurait quitté la fête peu avant que la fusillade n'éclate. Un témoin a raconté qu'il était « en colère », mais un autre a simplement noté qu'il avait « disparu », a précisé le chef Burguan. Chose certaine, il est revenu avec sa femme, et les deux étaient vêtus comme des agents d'escouade tactique. Les assaillants ont pu entrer dans l'édifice sans difficulté, par une porte qui ne requérait aucun accès sécurisé, a ajouté le policier.
Le couple a ensuite tiré entre 65 et 75 balles à cet endroit. Selon le chef Burguan, entre 75 et 80 personnes se trouvaient dans salle où le couple a ouvert le feu.
Farook et Malik ont réussi à s'enfuir, mais les policiers les ont repérés quelques heures plus tard, alors qu'ils se trouvaient dans un véhicule utilitaire sport de location. Selon le chef Burguan, ils ont tiré 76 fois en direction des policiers qui les ont pris en chasse.
Selon le site Shooting Tracker, qui recense les fusillades en sol américain, il s'agit de la 355e fusillade de masse depuis le début de l'année. C'est aussi le pire carnage perpétré en sol américain depuis celui survenu dans une école de Newton, au Connecticut, en décembre 2012.