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lundi, décembre 14, 2015

Jusqu'à 50 000 Syriens au Canada d'ici décembre 2016

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Publié le 14 décembre 2015 à 06h54 | Mis à jour à 06h54
Le ministre de l'Immigration, John McCallum... (PHOTO CHRIS WATTIE, REUTERS)
Le ministre de l'Immigration, John McCallumPHOTO CHRIS WATTIE, REUTERS

Les 25 000 réfugiés syriens qui arriveront au pays d'ici la fin du mois de février 2016 ne seront pas les derniers. Le ministre de l'Immigration, John McCallum, affirme que le Canada s'attend à recevoir jusqu'à 25 000 Syriens additionnels, en provenance des camps de réfugiés du Moyen-Orient, d'ici la fin de 2016.
Le ministre de l’Immigration, John McCallum... (PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE) - image 1.0
Le ministre de l’Immigration, John McCallum
PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE
Le ministre de l’Immigration, John McCallum, affirme que... (PHOTO FRED CHARTRAND, LA PRESSE CANADIENNE) - image 1.1
Le ministre de l’Immigration, John McCallum, affirme que le Canada s’attend à recevoir entre 35 000 et 50 000 Syriens en provenance des camps de réfugiés du Moyen-Orient d’ici la fin de 2016.
PHOTO FRED CHARTRAND, LA PRESSE CANADIENNE
« Entre le moment où nous sommes devenus le gouvernement et la fin de 2016, on aura entre 35 000 et 50 000 réfugiés syriens », a-t-il dit lors d'une entrevue avec La Presse ce week-end, alors qu'un premier avion, qui transportait 161 réfugiés syriens, s'est posé à l'aéroport Pierre-Elliot-Trudeau.
La plupart des réfugiés additionnels feront l'objet de parrainages privés, tout comme ceux qui sont arrivés à Montréal samedi. Le gouvernement fédéral s'est pour sa part engagé à prendre en charge 25 000 réfugiés.
Un ministère en surchauffe
Si le ministre McCallum avoue que le dossier des réfugiés syriens prend « presque tout son temps » et beaucoup d'énergie au sein de son ministère depuis qu'il en a pris les rênes, le 4 novembre, il ajoute que l'accueil des réfugiés syriens ne se fera pas au détriment d'autres réfugiés - qu'ils soient Afghans, Irakiens, Burundais ou Érythréens.
« Pour les réfugiés des pays autres que la Syrie, la période d'attente ne changera pas. C'est possible que ce soit trop long  - ça l'a toujours été - mais ça ne sera pas plus long à cause de la Syrie. Les ressources consacrées aux autres pays n'ont pas été détournées pour favoriser la Syrie », expose le ministre né à Montréal, mais élu député en Ontario.
«On va en prendre [autant] qu'on le faisait dans le passé. Il y a une augmentation pour les réfugiés syriens, mais les chiffres prévus pour les autres ne vont pas changer.»
John McCallum
affirmant ainsi que l'arrivée des Syriens ne réduira pas le nombre de réfugiés qui seront réinstallés au Canada à partir de camps de réfugiés ailleurs dans le monde.
Sous le gouvernement conservateur, quelque 10 000 personnes par année ont pu arriver au pays grâce au programme de réinstallation.
De plus, chaque année, des milliers de personnes demandent l'asile une fois qu'ils sont au Canada. Sous le gouvernement conservateur, le nombre de demandeurs d'asile était en chute libre et a atteint un creux historique en 2014. Tout juste 13 500 personnes ont demandé l'asile cette année-là.
Pour faire face à la demande accrue, Citoyenneté et Immigration Canada embauche ces jours-ci, dit M. McCallum. Une partie du budget de 700 millions mis de côté pour les réfugiés syriens permettra au ministre de grossir les rangs du ministère pour assurer l'accueil des Syriens. Certaines des nouvelles recrues travailleront dans les pays limitrophes de la Syrie où se trouvent les 4 millions de réfugiés syriens, dont la Jordanie et le Liban.
Tenir promesse
Une autre tranche de 50 millions est en train d'être débloquée par le gouvernement Trudeau pour embaucher des fonctionnaires qui auront comme mandat de réduire les délais d'attente pour les Canadiens qui veulent faire venir leurs époux et leurs enfants au Canada sous l'égide des politiques de regroupement familial.
La réduction de ces délais, qui s'étirent au-delà de 18 mois actuellement, était l'une des principales promesses du Parti libéral en matière d'immigration lors de la récente campagne.
« On est en train de mettre plus d'argent dans le système, surtout pour la réunification entre les époux et les enfants. Pour moi, c'était la première priorité, dit John McCallum. On ne changera pas les choses en une semaine, mais on veut mettre en place un système où les périodes d'attente vont diminuer. Elles ont augmenté très sensiblement au cours des 10 dernières années. »
«Notre priorité est de réduire cette période d'attente aussi rapidement que possible.»
John McCallum
à propos de la réunification entre les époux et les enfants
ll y a dix ans, de six à sept mois suffisaient pour que des familles soient réunies au Canada, note le ministre. Aujourd'hui, des couples peuvent attendre plus de deux ans pour pouvoir vivre ensemble au Canada. « On veut aller aussi rapidement que possible. Au moins, retourner à la période de temps que nous avions il y a dix ans et, si possible, j'aimerais avoir des périodes d'attente de trois mois », dit le ministre libéral.
Le gouvernement libéral n'a pas encore d'échéancier pour mettre en place cette réforme. « Ça va prendre un peu de temps, on ne peut pas le faire tout de suite, mais on va avoir des objectifs qu'on va publier avec des périodes de temps prévues. On ne l'a pas fait encore, mais on aura des cibles précises, et les Canadiens vont pouvoir nous juger sur les résultats », dit-il.
Faire tomber le visa mexicain
Autre dossier prioritaire pour le ministre : le Mexique. Lors de sa première rencontre avec le président mexicain Enrique Peña Nieto, le premier ministre Justin Trudeau a promis de lever le visa imposé aux ressortissants mexicains par Stephen Harper en 2009. « Ça va sûrement entrer en vigueur dans les mois qui viennent », estime le ministre McCallum. Craint-il l'arrivée d'avions remplis de demandeurs d'asile mexicains comme avant 2009 ? « Je ne nie pas qu'il y aura une augmentation de ces cas, mais on ne pense pas que ça sera un nombre très élevé. Le gouvernement conservateur a rendu ça plus difficile pour ces gens-là de trouver du travail », estime le ministre libéral. Notamment, les demandeurs d'asile qui arrivent du Mexique ne reçoivent pas de visa de travail avant six mois et leur cause est entendue par la Commission de l'immigration et du statut de réfugiés après un mois. « C'est rendu plus restrictif. C'est moins attrayant de venir au Canada pour les Mexicains », croit John McCallum.