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mardi, octobre 27, 2015

Val-d'Or : le syndicat des policiers provinciaux ne veut pas d'enquête publique

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Mise à jour il y a 22 minutes
Pierre Veilleux, président de l'Association des policiers provinciaux du Québec.
Pierre Veilleux, président de l'Association des policiers provinciaux du Québec.

Tenir une commission d'enquête publique sur les agissements des agents de la Sûreté du Québec à Val-d'Or ne serait rien d'autre qu'un gaspillage d'argent, estime le président de l'Association des policiers provinciaux du Québec (APPQ).
« Je pense que c'est de l'argent mis dans le feu », a déclaré Pierre Veilleux lors d'une entrevue accordée mardi à Gravel le matin. Une commission d'enquête spécifique sur la situation à Val-d'Or, soutient-il, n'irait « pas plus loin qu'une enquête. »
« C'est aller trop vite pour une commission d'enquête. »— Pierre Veilleux, président de l'APPQ

Le chef syndical appuie cependant une commission d'enquête publique fédérale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées, comme l'a promis le premier ministre canadien Justin Trudeau. Cet exercice, dit-il, pourrait « s'attaquer aux problèmes de fond que vivent les Autochtones ».
Lorsqu'on lui fait remarquer que la commission promise par M. Trudeau ne porte pas spécifiquement sur le comportement des forces policières à l'égard des communautés autochtones, M. Veilleux soutient qu'il faut faire preuve de « prudence ».
« Faudrait que j'attende de voir le résultat des enquêtes », dit-il, en rappelant que les huit policiers qui font l'objet d'un retrait administratif dans la foulée d'un reportage-choc d'Enquête sont visés par des allégations de voies de fait ou d'abus de pouvoir, et non d'inconduites sexuelles.
L'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador et le Centre d'amitié autochtone de Val-d'Or ont notamment réclamé, la semaine dernière, une commission d'enquête publique susceptible de se pencher sur les relations entre les Autochtones et les forces de l'ordre.
La SQ se défend d'avoir tardé à agir
Dans une entrevue subséquente à Gravel le matin, le directeur général de la Sûreté du Québec, Martin Prud'homme, continue pour sa part de défendre la réaction du corps policier dans ce dossier. 
« Je dois vous dire qu'au mois de mai, l'information que je possédais, et que je possédais également au mois d'octobre, ne m'amenait pas à penser qu'il y avait un problème de lien de confiance avec la population », a-t-il dit. « Bien entendu, comme vous, comme les citoyens, j'ai entendu le reportage de l'émission Enquête, j'ai vu la couverture médiatique, j'ai vu le questionnement, les préoccupations des gens ».
« Quelques jours avant, j'en ai parlé à mon sous-ministre de la Sécurité publique pour lui dire que j'avais un questionnement par rapport à la situation. Je voulais probablement faire transférer le dossier au SPVM », a-t-il poursuivi. « Et j'ai décidé de le faire le lendemain. J'ai écrit à la ministre, et j'ai demandé de transférer le dossier au SPVM, malgré que les dossiers étaient pratiquement complétés », a expliqué M. Prud'homme. « Je l'ai fait de bonne foi. »
« Au moment où j'ai eu les informations, jusqu'à la toute fin, on n'a jamais parlé d'inconduite sexuelle à l'endroit des huit policiers concernés. On parle d'un vieux dossier, d'un autre allégation d'un autre policier qui n'est pas identifié », a-t-il ajouté.
La semaine dernière, un porte-parole de la SQ a en fait soutenu que ce neuvième policier était mort depuis.
Dans le reportage d'Enquête, une jeune Autochtone affirmait cependant qu'au moins sept policiers différents lui avaient demandé une fellation, en l'enjoignant de garder le silence.