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mercredi, octobre 14, 2015

NÉGOCIATIONS Vote de grève chez les infirmières

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Le gouvernement revient sur sa décision d’abolir des primes

14 octobre 2015 | Robert Dutrisac - Correspondant parlementaire à Québec | Québec
Manifestation de la Fédération interprofessionnelle de la santé à Québec, le 2 octobre dernier
Photo: Marco Bélair-Cirino Le Devoir

Manifestation de la Fédération interprofessionnelle de la santé à Québec, le 2 octobre dernier
Les membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) seront appelés, le 20 octobre, à approuver le recours à la grève.
 
Le mandat, qui sera ouvert et d’ordre général, portera sur le déclenchement de grèves rotatives, a-t-on indiqué à la FIQ. L’exécutif syndical pourra décider de la durée et de la fréquence des grèves et si elles sont déployées aux échelles locale, régionale ou nationale.
 
La FIQ soutient que son objectif n’est pas de perturber les services à la population. De toute façon, l’exigence du maintien des services essentiels fait en sorte que 90 % du personnel infirmier ne peut débrayer, a-t-on rappelé. La FIQ représente 66 000 infirmières et autres professionnels de la santé. « Ce qui est important pour nous, c’est de ne pas prendre les patients en otage », a affirmé au Devoir un porte-parole.
 
Il y a 10 jours, la FIQ revenait à la table sectorielle des négociations après l’avoir abandonnée pendant un peu plus d’une semaine. Le gouvernement a présenté une nouvelle offre. Dans cette mouture, il a retiré quelques-unes de ses demandes jugées inacceptables par la partie syndicale. Il renonce à vouloir abolir les primes majorées consenties aux infirmières qui travaillent fréquemment les soirs et la nuit ou aux soins critiques. L’importance pécuniaire de ces primes est non négligeable : quelque 100 millions de dollars. En outre, une exigence qui augmentait la précarité des infirmières auxiliaires a également été biffée.
 
Moyens de pression
 
Le gouvernement a donc bougé au cours des derniers jours, mais les parties sont encore très loin d’une entente, estime-t-on à la FIQ. L’enjeu des horaires de travail, important aux yeux des infirmières, n’a pas été abordé. Les gestionnaires des établissements favorisent les horaires à temps partiel, plus pratiques pour eux. Les deux tiers des infirmières auxiliaires travaillent à temps partiel et sur appel, tandis que la moitié des infirmières cliniciennes sont soumises à ce même régime. Fixer des ratios infirmières-patients fait également partie des demandes de la FIQ.
 
Outre les grèves rotatives — le Front commun a aussi annoncé le déclenchement de grèves tournantes à la fin du mois —, la FIQ entend utiliser des moyens de pression destinés à enquiquiner les patrons, comme de cesser de colliger les statistiques ou déroger au code vestimentaire.
 
La FIQ a également lancé une campagne de publicité dont le slogan est : « Négocier pour mieux vous soigner » qui paraîtra dans Le DevoirLe Journal de Montréal et Le Journal de Québec ainsi que dans plusieurs quotidiens régionaux.