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vendredi, juin 05, 2015

Stephen Harper en Europe une dernière fois avant les élections

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Mise à jour le vendredi 5 juin 2015 à 7 h 08 HAE

Le premier ministre Stephen Harper.
Le premier ministre Stephen Harper.  Photo :  PC/DARRYL DYCK

Le premier ministre Stephen Harper consacrera les prochains jours à la diplomatie internationale, un dernier voyage à l'étranger avant les élections de cet automne.
Un texte de Manon GlobenskyTwitterCourriel
Ce voyage va l'amener de Kiev, en Ukraine, au sommet du G7 en Bavière, puis en Pologne et à Rome, où il rencontrera pour la première fois le pape François au Vatican.
Ukraine
Ce sera la 3e fois en un peu plus d'un an que le premier ministre Harper se rend à Kiev. Un déplacement qu'il tient à faire avant le sommet du G7, où il sera notamment question de la situation dans l'est du pays et à Donetsk. La ville est contrôlée par des rebelles prorusses et les combats ont repris récemment, malgré l'accord de cessez-le-feu.
Le premier ministre devrait discuter avec son homologue ukrainien Arsenyi Yatsenyuk de l'aide militaire canadienne. Le premier ministre Yatsenyuk a affirmé cette semaine que les 200 instructeurs militaires que le Canada s'est engagé à envoyer dans l'ouest du pays arriveront à la mi-août. Les militaires canadiens seront présents jusqu'en mars 2017 sur une base de l'OTAN à Yavoriv, près de la frontière polonaise.
Il sera aussi question des demandes répétées des Ukrainiens d'obtenir des armes de pointe. Avant son départ, Stephen Harper a affirmé que cette décision pourra seulement être prise de concert avec les alliés.
Sommet du G7
Depuis l'an dernier, le G8 est redevenu le G7. Le président russe Vladimir Poutine en a été exclu justement en raison de l'annexion de la Crimée et des actions russes dans le conflit ukrainien.
L'Allemagne assume la présidence du G7 depuis ce moment et la chancelière Angela Merkel impose cette année un programme bien rempli. La question ukrainienne sera encore une fois bien présente, mais aussi la lutte contre le groupe armé État islamique en Irak et en Syrie et celle contre le groupe islamiste Boko Aram au Nigeria et dans les pays voisins.
L'hôtel Schloss Elmau en Allemagne.L'hôtel Schloss Elmau en Allemagne.  Photo :  Peter Kneffel
Ajoutons à cela tout le volet économique. Le sommet qui se déroule dans un luxueux château, Schloss Elmau, dans les Alpes bavaroises, doit se pencher sur les façons de raviver la croissance mondiale, avec en fond de scène la crise de la dette grecque.
Harper, le G7 et les changements climatiques
Selon David McLaughlin, spécialiste en développement durable à l'Université de Waterloo en Ontario, le premier ministre Harper « serait très heureux si le sommet du G7 et son voyage en Europe se concentraient sur ces deux thèmes de la sécurité et de l'économie et pas sur les changements climatiques ».
Mais ce n'est pas ce qu'envisage Angel Merkel. Dans une lettre ouverte publiée dans le quotidienGlobe and Mail, la chancelière allemande écrit que les pays du G7 « doivent se préoccuper des deux tâches qui incombent à la communauté internationale cette année : fixer de nouvelles cibles de développement durable et protéger le climat ».
Dans une entrevue à CBC, Mme Merkel parle de l'importance de maintenir l'engagement pris en 2009 à la conférence de Copenhague, qui est de financer à hauteur de 100 milliards de dollars à compter de 2020 des mesures d'atténuation des impacts des changements climatiques.
« Les pays membres doivent en plus se fixer des cibles pour tenter de limiter l'augmentation de la température à 2 degrés et le Canada, bien sûr, le fait même s'il exploite les sables bitumineux et d'autres sources d'énergie. L'Allemagne utilise du charbon. Donc, il n'a pas encore été possible de se passer de toutes ces énergies fossiles, mais ça ne doit pas nous empêcher d'établir des objectifs ambitieux pour les années à venir. »— Angela Merkel, chancelière allemande

L'ambassadeur de France au Canada, Nicolas Chapuis, dont le pays organise la conférence de Paris en décembre prochain, voit d'un bon œil que le Canada a publié ses objectifs de réduction des GES avant le sommet du G7. « Un élément qui devrait au contraire inciter tout le monde à regarder le rôle du Canada de manière plus positive, on a beaucoup avancé depuis le début de l'année en matière de compréhension réciproque et de recherche de la voie optimale pour réussir à agréger le consensus nécessaire au niveau mondial. »
Mais le professeur David McLaughlin estime que la pression sera forte sur le Canada pour accepter un texte de communiqué final plus ambitieux sur le climat.
Selon lui, l'objectif de limiter le réchauffement à 2 degrés est très contraignant pour le Canada, tout comme cette idée de la transition vers des économies décarbonisées. Le fait d'avoir publié ses cibles, dit-il, ne le met pas à l'abri des pressions pour qu'il en fasse plus.