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dimanche, juin 07, 2015

3,000 citoyens à la chapelle ardente pour Jacques Parizeau

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Publié par La Presse Canadienne le samedi 06 juin 2015 à 11h08. Modifié par Jacques Thériault à 17h13.
3,000 citoyens à la chapelle ardente pour Jacques Parizeau
Des dizaines de citoyens ont fait la file tôt samedi matin./Cogeco
MONTRÉAL - Exposé samedi en chapelle ardente, l'ex-premier ministre péquiste Jacques Parizeau a semblé toucher la majorité des centaines de personnes qui se sont rendues à l'édifice de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui portera son nom, afin de lui rendre un dernier hommage.
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Après avoir offert leurs condoléances à la famille de celui qui était surnommé «Monsieur», décédé lundi, à l'âge de 84 ans des suites d'un cancer généralisé, de nombreux politiciens, dignitaires et citoyens ont quitté l'endroit soit avec les yeux rougis, en essuyant quelques larmes ou avec la gorge nouée. En fin d'après-midi, quelques 3000 personnes avaient défilé devant le cercueil recouvert d'un fleurdelysé.

«Je l'ai dit à plusieurs reprises, il est un des pères du Québec moderne» a affirmé le chef du Parti québécois (PQ), Pierre Karl Péladeau, visiblement ému, accompagné de son fils Thomas.

Le chef de l'opposition officielle a multiplié les compliments à l'endroit de M. Parizeau en le qualifiant de «source d'inspiration» d'un «exemple pour un très grand nombre de Québécois et de Québécoises qui croient en (leur capacité) de réussir, particulièrement dans le domaine des affaires».

En venant s'adresser aux journalistes, M. Péladeau a été accueilli par les applaudissements de plusieurs citoyens dans le hall de l'édifice de la Caisse.

C'est le premier ministre Philippe Couillard qui a été le premier dignitaire à se recueillir à proximité du cercueil et à offrir ses condoléances aux proches de M. Parizeau.

Avec la presse, M. Couillard s'est montré très élogieux à l'égard du défunt qu'il a qualifié de «grand bâtisseur». Il a mentionné que le disparu «a servi le Québec toute sa vie à sa manière, selon ses convictions [et que] pour cela, il mérite toute notre reconnaissance».

«Je pense que les gens, les Québécois et les Québécoises, savent ce que nous devons à Jacques Parizeau. Au-delà de toutes les appartenances politiques, son oeuvre est magistrale, majeure. Le Québec d'aujourd'hui et de demain porte son empreinte», a-t-il déclaré.

Vers 9 h, une vingtaine d'agents de la Sûreté du Québec ont accueilli le cortège funèbre. Recouvert d'un drapeau du Québec, le cercueil de M. Parizeau a ensuite été transporté à l'intérieur. La veuve de M. Parizeau, Lizette Lapointe, ainsi que la famille et les proches, ont suivi le cortège funèbre.

Le cercueil a été déposé sur un socle, sur le parquet, dans l'édifice, accompagné d'une photo sélectionnée par la famille ainsi que trois gerbes de fleurs du fleuriste favori de M. Parizeau. Mme Lapointe a insisté pour serrer la main de tous ceux qui le désiraient.

Avant même l'hommage, plusieurs dizaines de personnes faisaient déjà la file à l'extérieur de la Caisse de dépôt et placement du Québec, un lieu suggéré par la famille de M. Parizeau, puisque ce dernier est l'un des architectes de l'institution qui célèbre ses 50 ans cette année.

«Il suffit de suivre un cours d'histoire pour se rendre compte de l'impact qu'a eu Jacques Parizeau dans l'histoire de la province», a observé Félix, un jeune Montréalais qui tenait à venir lui rendre un dernier hommage.

Même en fin d'après-midi, la file continuait de s'étirer sur plus d'un coin de rue à l'extérieur de l'édifice de la Caisse.

Le député péquiste et ex-ministre des Finances Nicolas Marceau est sorti particulièrement ému. «À l'envers», la gorge nouée par l'émotion, il a dit que le Québec «avait perdu un grand». L'ancien ministre péquiste Joseph Facal a également eu de la difficulté à contenir ses larmes en s'adressant aux journalistes.

Plusieurs, comme le député Maka Kotto, l'ancienne présidente de la Confédération des syndicats nationaux Claudette Carbonneau et l'ex-député péquiste et bloquiste Serge Ménard ont choisi de faire la file avec les citoyens avant d'offrir leurs condoléances à la famille de M. Parizeau.

«La caractéristique sur laquelle nous avons moins insisté, c'était le côté militp ant de 'Monsieur', s'est souvenu Mme Carbonneau. Je l'ai vu, malgré ses complets, se rendre à des campings de jeunes à l'occasion de sommets populaires.»

En après-midi, s'était au tour de l'ancien chef du Bloc québécois Gilles Duceppe ainsi que l'ex-chef d'Option nationale Jean-Martin Aussant — qui a fait le voyage depuis Londres — afin de commémorer la mémoire de M. Parizeau.

«Pour moi, c'est le plus grand homme de l'histoire politique du Québec, a dit M. Aussant. C'est un moment difficile, mais c'est beau de voir que des gens de tous les horizons disent qu'il était un homme d'État.»

Même des fédéralistes avoués, comme le directeur de cabinet des premiers ministres libéraux Robert Bourassa et Daniel Johnson, John Parisella, ainsi que l'ex-députée libérale Fatima Houda-Pépin, se sont déplacés pour souligner la contribution significative de M. Parizeau au cours de sa longue carrière.

«Nous étions des adversaires, mais c'était un homme d'une grande civilité et intelligence, s'est entre autres rappelé M. Parisella. J'ai beaucoup travaillé avec son entourage. Ils étaient des gens de parole avec un grand respect des institutions.»

Le maire de Montréal et ex-député des libéraux fédéraux Denis Coderre a abondé dans le même sens, même s'il n'était pas de la même «famille politique» que M. Parizeau. Malgré des divergences d'opinions sur la question, M. Coderre a dit avoir consulté l'ancien premier ministre à «quelques reprises» depuis qu'il a été élu maire de la métropole.

La dépouille de Jacques Parizeau sera transportée à Québec dimanche, où elle sera exposée en chapelle ardente à l'Assemblée nationale. Ses funérailles d'État auront lieu mardi, à l'église Saint-Germain d’Outremont, à Montréal