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samedi, avril 04, 2015

Naître dans le mauvais corps

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Naître dans le mauvais corps
ILLUSTRATION
FOTOLIA
Julie Pelletier
«Quand je serai grand, je serai une fille»... Vivre avec le sentiment de se trouver dans le mauvais corps conduit un certain nombre de personnes à faire des démarches en vue de corriger la situation.
Or ce qui apparaît comme allant de soi, c’est-à-dire vivre en parfaite harmonie dans son corps par rapport à son identité sexuelle de genre, ne l’est pas pour ces hommes et ces femmes. Permettez-moi de vous expliquer...
Qu’est-ce que l’identité sexuelle de genre ?
De façon générale, à part quelques exceptions, nous venons tous au monde en ayant un sexe biologique bien défini (masculin ou féminin). Et encore de façon générale, ce sexe biologique correspond habituellement au sentiment d’appartenir à ce sexe biologique. Dans les cas où il y a présence d’un trouble de l’identité sexuelle de genre, la perception que l’individu a de lui-même ne correspond pas au corps qu’il habite – on s’adresse à lui en fonction de son sexe biologique, mais il/elle ne se reconnaît pas.
De nombreux questionnements vis-à-vis de cette situation conduisent souvent vers un mal-être profond, ce qui signifie que des changements devront être envisagés, car le fait de se sentir comme un étranger dans son corps pousse environ 1 personne sur 3 à intenter à sa vie (source: ATQ, aide aux trans du Québec, atq1980.org).
C’est donc avec le sentiment d’être prisonniers dans un corps qui ne leur appartient pas que vivent près de 2 % de la population. Des signaux apparaissent généralement assez tôt dans la vie de l’individu: rejet ou désintérêt total d’appartenir à ce sexe biologique, refus de porter des vêtements qui définissent ce sexe biologique, mais c’est à l’adolescence que cela se complique puisque les caractères sexuels secondaires en lien avec ce sexe biologique commencent à se définir, le corps change: apparition de barbe, des seins qui poussent... Naturellement, il est recommandé qu’une aide professionnelle soit apportée rapidement, pour l’enfant, mais aussi pour les parents.
Transgenre : toute personne qui vit une incohérence entre son sexe biologique et son sentiment d’appartenance à son identité sexuelle de genre.
Travesti : personne qui éprouve du plaisir (généralement sexuel) à porter les vêtements de l’autre sexe, sans toutefois remettre en question son appartenance à son sexe biologique
Transexualité : une personne qui a subi ou qui subira une opération pour changer son sexe biologique pour le rendre conforme à son sentiment d’appartenance d’identité sexuelle de genre.
Pas un caprice
Il serait totalement faux de croire que pour ceux et celles qui souhaitent un changement de sexe, cela relève d’un caprice. Ce sont malheureusement des propos tenus par certains et il faut lutter contre ces préjugés et cette transphobie. Nathalie témoigne: «J’ai toujours su que je suis une fille. Quand j’étais petite, je manifestais clairement à ma mère que je voulais porter des robes et je ne comprenais pas pourquoi elle s’adressait à moi comme si j’étais un petit garçon. J’ai vite compris que j’avais effectivement un pénis et que c’était la raison pour laquelle les gens m’appelaient Nathan. Je me souviens avoir tellement souffert quand j’étais jeune, mais heureusement mes parents ont toujours été à mon écoute. J’ai rencontré des médecins spécialistes et à l’âge de 21 ans j’ai terminé ma transformation par l’opération. Je suis débarrassée de ce sentiment de honte et de peur. Mais parfois je me surprends encore à ne pas passer dans certains endroits de peur de me faire agresser – comme ça m’est déjà arrivé à de nombreuses reprises. C’est alors que je réalise que mon corps n’est plus en dissonance et que je ressemble vraiment à ce que je suis en dedans. À tous ceux et celles qui sont aux prises avec des conflits intérieurs, allez chercher de l’aide, on ne peut pas s’en sortir tout seul.»
N’hésitez pas à vous renseigner davantage afin de cesser de porter des jugements négatifs...


Trouble érectile

«Je suis un homme de 42 ans et je me questionne car depuis un an je vis des pannes d’érection sporadiques. Parfois l’érection ne se manifeste pas du tout, parfois elle arrive mais repart aussitôt, même si je suis très excité. C’est particulièrement embêtant parce que je suis célibataire depuis quatre ans et que je dois expliquer à chaque fois à ma nouvelle partenaire que ce n’est pas de sa faute. Quelles démarches est-ce que je devrais entreprendre? Je dois voir un sexologue ou un médecin en premier? Merci pour votre aide!»
– Charles, Québec
Vous avez effectivement un bon réflexe en vous tournant vers l’option des démarches à entreprendre, car la situation ne pourra se régler d’elle-même. Je vous suggère tout d’abord de consulter votre médecin afin qu’il procède à une série d’examens en vue de diagnostiquer un trouble d’ordre physiologique – il sera ensuite à même de vous proposer des solutions. Si, à la lumière des résultats médicaux, il s’avère que le trouble n’est pas d’ordre physique, vous pourrez aller frapper à la porte d’un/une sexologue afin d’obtenir des réponses et des pistes de solutions. Vous faites bien de prendre votre santé sexuelle en main, à 42 ans il vous reste encore de très nombreuses années à être actif sexuellement, autant que cela se fasse positivement!

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