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vendredi, avril 24, 2015

La sœur d’un des aspirants terroristes de Maisonneuve craignait qu’ils passent à l’acte



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Mise à jour le jeudi 23 avril 2015 à 17 h 28 HAE
Le reportage de Karine Bastien

La sœur d’un des aspirants terroristes de Maisonneuve craignait qu’ils passent à l’acteExclusif - Sabrine Djermane et El Mahdi Jamali, ces deux jeunes inculpés lundi dernier de quatre chefs d'accusation reliés à des activités terroristes, étaient si déterminés à perpétrer un attentat qu'ils étaient prêts à le faire à Montréal advenant qu'ils ne parviennent pas à fuir à l'étranger.
Leur détermination était telle que la soeur de l'un d'eux a jugé bon de contacter les policiers. Elle a dit avoir entendu ceci :
« Si on ne peut pas aller là-bas, on va le faire ici. »— Propos entendus rapportés par la soeur d'un des inculpés

Les deux jeunes de 18 ans sont toujours détenus et leur cause reviendra aujourd'hui devant les tribunaux.
Rappelons que c'est le 14 avril dernier que les policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ont arrêté Sabrine Djermane et El Mahdi Jamali.
Les policiers ont procédé rapidement après avoir reçu ce témoignage de la soeur de l'un des deux jeunes.
Ils ont ensuite fouillé la résidence des parents du jeune homme, qui venait tout juste d'avoir 18 ans.
Presque tout pour fabriquer une bombe
Les policiers ont saisi du matériel pouvant servir à fabriquer un engin explosif artisanal : un autocuiseur aussi appelé Cocotte-Minute, semblable à celui utilisé lors des attentats de Boston, ainsi que des clous et du sucre. Mais il manquait des éléments pour fabriquer la bombe.
Les policiers ont également fouillé le casier que les deux étudiants partageaient au Collège de Maisonneuve, mais n'ont rien trouvé.
La police a par ailleurs découvert que les deux jeunes venaient de louer un appartement dans Hochelaga-Maisonneuve. Ils y ont saisi des documents.
Selon des sources de Radio-Canada, Sabrine Djermane et El Mahdi Jamali avaient tous deux signé un bail le 15 mars dernier. Ils s'étaient engagés à payer le loyer jusqu'en juillet 2016. Ils avaient payé le mois d'avril et le mois de mai en argent comptant, soit plus de 2000 $.
Le couple a raconté à des connaissances qu'il venait de se marier et voulait fuir leurs familles.
Le jeune homme, El Mahdi Jamali, aurait aussi dit qu'il avait abandonné ses cours pour travailler pendant quelques mois afin de subvenir aux besoins du couple. Mais il avait l'intention de retourner au cégep cet automne.
La jeune fille de 18 ans commençait sa première session en soins infirmiers, lui étudiait en sciences de la nature, profil santé.
Les deux amoureux ont été formellement accusés lundi dernier d'avoir tenté notamment de quitter le Canada dans le but de commettre un acte terroriste à l'étranger et d'avoir fabriqué ou avoir eu, en leur possession, des substances explosives.
Des liens qui remontent à quelques années
Radio-Canada a aussi établi que des liens existaient entre deux jeunes partis à la mi-janvier pour la Turquie et les deux accusés : ils ont tous fréquenté l'école secondaire Georges-Vanier, à Montréal. D'ailleurs, Sabrine Djermane était dans la même cohorte que l'un des jeunes qu'on soupçonne d'avoir rejoint le djihad en Syrie.
Son copain, El Mahdi Jamali, cultivait aussi des liens Facebook avec ce même élève qui entretenait des liens étroits avec au moins quatre des sept jeunes qui sont aussi partis vers la Turquie, à la mi-janvier.
El Mahdi Jamali s'était inscrit à une activité Facebook, en décembre dernier, donnée au Centre communautaire islamique de l'Est d'Adil Charkaoui. L'activité s'intitulait « Soyons fiers d'être musulmans, fuyez vers Allah ».
Les deux jeunes gens avaient aussi des activités sur Facebook; dans le cas du jeune homme, il avait deux comptes, dont un sous un faux nom. Dans le cas de la jeune femme, son compte était également sous un faux nom.
Avec les informations de Karine Bastien, Isabelle Richer et Patrick Martin-Ménard