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mardi, avril 28, 2015

Indonésie Le tribunal pressé d'exécuter le Français condamné à mort

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Première publication 28 avril 2015 à 05h13
Agence France-Presse
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Le Parquet général d'Indonésie a indiqué mardi qu'il n'attendrait «pas trop longtemps» pour exécuter Serge Atlaoui si laprocédure en cours du Français condamné à mort pour trafic dedrogue était rejetée par la cour administrative de Jakarta.
(Crédit photo: Archives Agence France-Presse)
Interrogé par l'AFP qui lui demandait si dans l'hypothèse d'un rejet du recours en justice le Français serait exécuté cette année, le porte-parole du parquet, Tony Spontana, a répondu: «Bien entendu. Nous ne voulons pas attendre trop longtemps».
Serge Atlaoui, 51 ans, a été retiré au dernier moment de la liste des neuf condamnés à mort, parmi lesquels huit étrangers -- d'Australie, du Brésil, des Philippines et du Nigeria - et un Indonésien, qui devraient être fusillés dans la nuit de mardi à mercredi. Les autorités avaient invoqué le recours en cours du Français, pour lequel aucune date n'a été fixée pour le moment.
(Crédit photo: Archives Agence France-Presse)
La procédure en cours va prendre encore «au moins deux semaines», a ajouté le porte-parole du Parquet général, institution chargée des exécutions.
En cas de rejet, «nous n'attendrons pas trop longtemps pour l'exécuter», a-t-il insisté, réaffirmant que le Français serait exécuté seul.
Six détenus dans le couloir de la mort - dont cinq étrangers - avaient été fusillés en janvier.
Neuf autres attendent une exécution imminente. Une troisième liste est en préparation.
À la question de savoir pourquoi le Parquet général envisage d'exécuter le Français seul s'il devait perdre son recours, Tony Spontana a répondu que c'était une pratique courante:
«Nous avons exécuté 27 personnes depuis 2000, la plupart d'entre elles individuellement».
Condamné en 2007 pour un trafic de drogue qu'il a toujours nié, Serge Atlaoui conteste devant la justice l'absence de motivation dans le rejet de son recours en grâce par le président indonésien, Joko Widodo. Un recours a été rejeté en première instance, avant que le Français ne fasse appel.
Sa demande de procès en révision devant la Cour suprême a été rejetée le 21 avril.
Intransigeant sur la peine de mort pour les condamnés à mort pour trafic de drogue, le président indonésien est resté sourd à toutes les pressions diplomatiques contre l'application de la peine capitale et indifférent à tous les appels à la clémence.

Dernière visite de familles de condamnés

Des familles de condamnés à mort étrangers en Indonésie effectuaient mardi avec angoisse et tristesse leur dernière visite auprès de leurs proches avant l'exécution dans les prochaines heures de neuf détenus, en dépit de l'intensification des pressions internationales contre la peine capitale.
Les condamnés avaient reçu une notification d'exécution avec un préalable d'au moins 72 heures qui leur a été remise samedi en fin de journée. Les exécutions ont lieu habituellement peu après minuit (07H00 GMT) et des médias australiens ont publié des photos de croix mortuaires destinées aux cercueils des condamnés, avec la date du mercredi 29.04.2015.
(Crédit photo: Agence France-Presse)
Les proches de deux condamnés australiens, Myuran Sukumaran, 34 ans, et Andrew Chan, 31 ans, n'ont pas pu contenir leur émotion mardi en arrivant à la ville portuaire de Cilacap reliant l'île de la «prison de la mort», certains éclatant en sanglots, d'autres criant «clémence».
Chan a épousé la veille sa compagne indonésienne lors d'une cérémonie en présence de membres de la famille et d'amis au complexe pénitentiaire, son dernier souhait.
La famille de la condamnée philippine Mary Jane Veloso est également arrivée à Cilicap pour rendre une dernière visite à cette domestique de 30 ans, mère de deux jeunes garçons, qui a répété avoir été victime d'un réseau international de trafiquants de drogue, sans faire de déclarations aux journalistes sur place.
Parmi eux, le prêtre philippin Harold Toledano leur a donné à chacun une bénédiction avant qu'ils ne se rendent sur l'île: «La famille était si silencieuse. C'est vraiment très triste. Nous voyons une profonde douleur», a-t-il déclaré à l'AFP.
Le président philippin Benigno Aquino était intervenu la veille pour demander la clémence de son homologue indonésien, et le champion de boxe philippin Manny Pacquiao, star dans son pays et très populaire en Indonésie, a interpellé dans une vidéo Joko Widodo, surnommé Jokowi, en le suppliant de ne pas exécuter Mary Jane Veloso. En vain.
Jokowi a rejeté l'appel à la clémence de son homologue après avoir consulté le procureur général indonésien, Prasetyo, qui a été catégorique: «nous n'allons pas changer d'avis».
Après avoir remporté la présidentielle l'été dernier et pris ses fonctions en octobre, Jokowi a rejeté toutes les demandes de grâce de condamnés à mort pour trafic de drogue, estimant que son pays étant dans une situation d'urgence face à ce fléau, et avait besoin d'une «thérapie de choc».
La peine capitale est une sanction courante dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est, tels la Malaisie, le Vietnam, la Thaïlande et Singapour, où le trafic de drogue et la possession de petites quantités de drogue sont passibles d'une condamnation à mort.