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mercredi, avril 15, 2015

Couillard savait-il ou ne voulait-il pas savoir?

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Couillard savait-il ou ne voulait-il pas savoir?
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LE JOURNAL DE QUÉBEC,
SIMON CLARK
Gilles Duceppe
Quand l’affaire Porter fut révélée, Philippe Couillard, qui s’était affiché auparavant comme son grand ami, affirma qu’il n’était pas au courant des magouilles de l’ancien directeur général du Centre universitaire de santé McGill (CUSM).
Pourtant dès 2004 la Revue médicale canadienne et le journal Le Devoir rapportaient que des rumeurs inquiétantes circulaient sur le docteur Arthur Porter au sujet de décisions très controversées qu’il avait prises alors qu’il dirigeait le Detroit Medical Center. Comment Philippe Couillard, qui était alors ministre de la Santé du Québec, peut-il prétendre qu’il n’était pas au courant de ces informations quand Porter fut nommé à la direction du CUSM? Couillard ne lisait-il pas Le Devoir et la Revue médicale canadienne?
Couillard dit alors que ce n’était pas lui qui nommait le directeur général du CUSM et, en cela, il a parfaitement raison. Mais en tant que ministre de la Santé n’avait-il pas le devoir de s’informer sur la personne qui accédait à un poste aussi important dans le réseau de la Santé, dont il était le ministre? Qui plus est, comment a-t-il pu s’associer à Porter dans une compagnie sans enquêter sur celui qui deviendrait son partenaire en affaire en 2010, alors qu’en tant que chef du Bloc Québécois j’avais écrit à Stephen Harper  que je m’opposais à la nomination de Porter à la tête du Service canadien de renseignement de sécurité(SCRS) en 2008 pour les raisons révélées par les médias en 2004? Souvenons-nous aussi que Couillard à siéger au SCRS avec Porter.
Couillard savait-il ou ne voulait-il pas savoir?
Couillard et Canadian Royalties
Le gouvernement Couillard vient d’accorder un prêt de 100 M$ à la société minière Canadian Royalties et à sa société mère Jien Canada pour le développement d’une mine dans le Grand Nord québécois.
Or, Couillard a siégé au conseil d’administration de Canadian Royalties en compagnie d’Arthur Porter et d’Andrew Pepper, ancien vice-président marketing de Norshield Asset Management de 2002 à 2004. Norshield a cessé ses activités en 2005 et les investisseurs ont perdu la presque totalité des 472 millions $ d’investis.
Couillard savait-il alors avec qui il s’associait ou ne voulait-il pas le savoir?
Couillard et Amorfix
Couillard a été président de la compagnie Amorfix Life Sciences de 2010 à 2012. Il siégeait alors à tous les comités de gestion ( audit, finances, gouvernance et rémunération). Il avait donc la responsabilité de surveiller les intérêts des actionnaires.
Hans Peter Black, médecin et financier, fut l’un de ceux qui l’avaient invité à siéger à ce conseil d’administration. Or, aujourd’hui, Black est accusé au New Hampshire d’avoir détourné des dizaines de milliers de dollars des actionnaires d’Amorfix, dont Couillard était alors le président.
Black réfute ces accusations et Couillard affirme n’avoir rien à voir avec ce prétendu détournement de fonds. Le procès n’a pas eu lieu et on ne peut donc pas affirmer que Black est coupable, pas plus que Couillard fut associé à quelque malversation que ce fut.
Toutefois, Black avait déjà été condamné par l’Autorité des marchés financiers (AMF) et faisait l’objet de plusieurs poursuites judiciaires avant que Couillard ne siège au C.A d’Amorfix et pendant qu’il en fut le président.
Couillard s’est donc associé une fois de plus avec une personne sur qui planaient de sérieux doutes.
Couillard savait-il ou ne voulait-il pas savoir?
Couillard est-il en fait la copie vivante d’un ancien maire qui n’était jamais au courant?